Que dire également de l’apparition de Dominique Lavanant dans le rôle d’une prostituée bretonne en costume traditionnel, qui ne veut surtout pas qu’on dérange sa coiffe bigoudène ? Les Galettes de Pont-Aven, c’est comme les célèbres biscuits éponymes : croustillant et savoureux !
Un Film qui ne Laisse Pas Indifférent
On peut dire que les Galettes de Pont-Aven est un film qui ne laisse pas indifférent. Le pire et le meilleur se côtoient dans ce tableau cru d’une province rurale. À commencer par une vision des femmes au ras de la culotte, servie par des dialogues à la limite de la vulgarité (mais limite seulement!) et un petit côté WTF déroutant. Tout cela devait être gentiment clivant dans les années 70.
D’ailleurs, le long métrage n’aurait peut-être jamais vu le jour sans l’appui d’un certain Jean-Paul Belmondo. Le film connut un certain succès lors de sa sortie et fait aujourd’hui pétiller les yeux des cinéphiles avertis. Mais il faut savoir que son réalisateur a eu du mal à convaincre les producteurs de l’époque.
Synopsis et Personnages
Réalisée par Joël Séria en 1975, cette comédie à l’humour grivois met en scène un Jean-Pierre Marielle au sommet de son art sur les côtes du Finistère sud. Représentant en parapluies de la Maison Godinot à Saumur, Henri Serin a deux passions dans la vie : la peinture et les culs. Oui, vous avez bien compris : Monsieur Henri est obsédé par les fesses, lunes, postérieurs, derrières, arrières-train, croupes, derches et autres popotins de ces dames. Bref, il rêve de croquer leurs « galettes ».
Un soir, un accident de voiture près de Pont-Aven le fait atterrir chez Émile (Bernard Fresson), qu’on peut qualifier de sale type. Ce dernier lui jette dans les bras Angela (Dolores Mc Donough), sa pin-up québécoise torride et givrée. Fini les parapluies, Monsieur Henri décide de s’asseoir sur sa carrière pour vivre d’amour libre et de peinture.
Le Contexte et l'Impact du Film
Pour Marielle, « la Bretagne est admirablement évoquée » dans ce film. Les Bretons et connaisseurs du coin reconnaîtront en effet les lieux pleins de charme de cette région, en particulier les rives de l’Aven, entre Roz Bras et Kerdruc. Désuète, cette Bretagne des années 1970 apparaît un tantinet caricaturale. Ses zincs et leurs piliers de bar respirent la sciure et le calva. Ses falaises venteuses raniment les chevalets et les cœurs.
Joël Seria, qui fut lui-même représentant de commerce avant de passer derrière la caméra, nous livre ici une ode à la vie et à la liberté. Finalement, on parle peu des vraies galettes de Pont-Aven dans l’œuvre de Séria. On doit aujourd’hui ce patrimoine gastronomique à un certain Isidore Penven. Dans sa boulangerie, ce dernier fabriquait les traditionnels gâteaux bretons, épais et gorgés de beurre. Selon la légende, c’est une erreur de pesée qui lui valut un beau jour de 1890 de sortir du four un palet plus fin. Désormais, on ne peut plus s’arrêter à Pont-Aven sans repartir avec une boîte de ces petites douceurs !
Joël Séria et son Œuvre
Il n’est pas si simple de placer Joël Séria dans l’histoire du cinéma français de la deuxième moitié du vingtième siècle. Avant de rencontrer des grandes difficultés de production qui nuiront considérablement à sa carrière, Joël Séria a débuté sa carrière avec un corpus extrêmement cohérent de cinq films qui ne ressemblent guère à quoi que ce soit d’autre qu’à eux-mêmes, et qui suffisent à pouvoir le considérer comme l’ « auteur » d’une œuvre cinématographique singulière.
Il y a eu, durant les années 70, un passionnant « instant Séria ». Sémillant trentenaire anar aimant la bagatelle et la provocation, Joël Séria est alors le fruit de son temps, se plaisant à revendiquer le goût du verbe haut et du galbe rond.
L'Interprétation du Film
Les Galettes de Pont-Aven est aussi souvent présenté comme une comédie, et l’assez solide ancrage de sa réputation « culte » repose sur ce malentendu. Il y a dans le film d’assez régulières raisons de sourire, ce n’est pas le problème, mais le film raconte surtout l’histoire d’un homme en crise, qui fuit l’aliénation de sa cellule familiale pour aller d’échecs en échecs et s’effondre dans une déchéance alcoolique. Ce que le film décrit, c’est donc un dépressif en sursis, qui demeure toujours à la lisière de rebasculer.
Le film montre surtout la manière dont cet homme en crise a construit son existence sur la projection qu’il opère sur les femmes, indépendamment de ce qu’elles sont réellement : il les fantasme, les commente abondamment, les place dans une forme de « sur-réalité » idéalisée qui ne fait qu’alimenter son mal-être profond. À ce sujet, rappelons que Monsieur Henri se rêve en peintre, c’est-à-dire dans le rôle non pas de celui qui éprouve la réalité mais de celui qui la figure, la représente conformément à son regard.
Jean-Pierre Marielle : L'Âme du Film
Et comme Vittorio Gassman aura incarné pendant les plus belles années de la comédie italienne un archétype satirique du mâle italien, Les Galettes de Pont-Aven marque l’apogée de la figuration du bonhomme franchouillard tel que Jean-Pierre Marielle le sublimera dans la deuxième moitié des années 70. Avec sa voix chaude et sa faconde inimitable, son torse poilu et son œil malicieux, il compose un personnage à la tendresse rustaude plus nuancée qu’il n’y paraît, dissimulant une fragilité presque enfantine derrière son arrogance virile de façade.
En somme, le grand sujet des cinq films de Joël Séria qui sont évoqués ici, sujet très fortement contextuel lui aussi, c’est la description du vacillement du modèle séculaire du mâle français, ébranlé par le bouleversement des mœurs qui s’opère alors à travers, notamment, le changement de statut de la femme.
La Sensibilité Féminine dans l'Œuvre de Séria
Pour appuyer encore un peu sur la sensibilité féminine à l’œuvre dans les films de Joël Séria, il semble ainsi qu’il faille envisager le travail du cinéaste comme celui d’un impressionniste : chaque touche en elle-même importe moins que le tableau d’ensemble, voire même que les variations opérées d’une œuvre à l’autre. Ses cinq films des années 70 tiennent ainsi de la série (au sens pictural), et sa cathédrale de Rouen a dès lors des airs de muse : rencontrée dans la préparation de Mais ne nous délivrez pas du mal, Jeanne Krier deviendra très vite la compagne du réalisateur, tenant un des rôles principaux dans ses quatre premiers longs-métrages.
Anecdotes et Héritage
« Les Galettes de Pont-Aven » est un film Français réalisé par le cinéaste et romancier Joël Séria et sorti en 1975. Jean Pierre Marielle réalisera à cette occasion, son plus beau rôle au cinéma. Dans les années 70, le vent de la révolution sexuelle souffle sur la France.
Henri Serin, un représentant en parapluie, mène une vie tranquille entre son travail, sa famille et sa peinture. Un beau jour, Henri décide de tout laisser tomber pour vivre d'amour et d'eau fraîche. Pour la carrière du comédien, il y a eu un avant et un après. La galerie d’acteurs qui entoure le "héros" est totalement au diapason : Bernard Fresson, Jeanne Goupil, Claude Piéplu.
Le film est sorti sur grand écran le 20 août 1975. Aux manettes, le cinéaste et romancier Joël Séria. Son long métrage raconte les pérégrinations d'un représentant en parapluie nommé Henri Serin, interprété par Jean-Pierre Marielle. Il mène une vie tranquille entre son travail, sa famille et sa peinture.
Tableau Récapitulatif des Personnages Principaux
Personnage | Acteur | Description |
---|---|---|
Henri Serin | Jean-Pierre Marielle | Représentant en parapluies, passionné par la peinture et les femmes. |
Émile | Bernard Fresson | Un homme riche et libidineux. |
Angela | Dolores Mc Donough | Pin-up québécoise. |
Marie | Jeanne Krier (Goupil) | Rôle décisif, charme juvénile. |
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