L'Histoire et l'Origine de la Cocotte

Elle est partout, attise toutes les convoitises, attire tous les regards et se pavane, aussi bien photogénique en violet, en bleu azur, en gris qu’en vert. Sous ses rondeurs, elle mitonne, rôtit, mijote et confit des préparations classiques et originales depuis des décennies, sans fausse note ni impair. Ploc, ploc : entendez-vous la cocotte chanter ? Que vous aimiez cuisiner ou non, vous la connaissez depuis toujours.

Les Ancêtres de la Cocotte : Le Dutch Oven

Début XVIIIe siècle, l’industriel anglais Abraham Darby se rend au Pays-Bas et étudie les techniques de fabrication néerlandaises employées pour fabriquer des marmites. Celles-ci sont réalisées par coulage du laiton dans des moules en sable. Dès lors, c’est sous la dénomination de dutch oven que quantités de récipients en fonte de fer sont commercialisés. Avec trois pieds et munis d’un large couvercle pour faire bouillir, ou sous forme de boite aux ouvertures latérales pour rôtir, ces nouveaux ustensiles sont les ancêtres de nos cocottes actuelles. Au XIXe siècle, ces dutch oven connaissent un grand succès auprès des colons d’Amérique du Nord. Les fabricants hollandais les travaillent aussi en tôle d’acier embouti, dans des formes similaires à celles connues aujourd’hui. Les cuisinières les utilisent dès lors sur le gaz ou directement sur le feu. Elles ont l’avantage d’être plus légères que leurs homologues en fonte de fer.

L'Évolution Industrielle de la Cocotte

Côté industrie, on innove pour améliorer la qualité de la cuisson. Depuis 1950, leur fabrication est essentiellement concentrée dans le nord de la France, dans le Cher ou la Loire. [3] Dans les Ardennes, le Nord et la Picardie.

La Révolution de la Cocotte-Minute

Il y a 70 ans, la Cocotte-Minute fait son entrée dans nos cuisines. Pratique et légère, elle permet une cuisine saine et rapide. C'est une révolution ! Retour sur la petite histoire de cet autocuiseur qui fit la renommée de la marque SEB. Elle voit le jour en 1953, à l'usine SEB (Société d’Emboutissage de Bourgogne) de Selongey, en Bourgogne. Ustensile de cuisine révolutionnaire, la Cocotte-Minute a permis à SEB d'avoir une renommée mondiale. On compte à ce jour, 75 millions d'unités vendues dans le monde.

Cette reine des cuisines, au sifflement si caractéristique, est un autocuiseur fabriqué par emboutissage, un procédé qui consiste à travailler une plaque de métal pour lui donner une forme creuse. Robuste, la Cocotte-Minute est usinée en acier inoxydable. Sa fermeture hermétique et sa soupape qui laisse s'échapper la vapeur, permettent à la Cocotte-Minute d'être sûre et de trouver sa place dans nos cuisines. Loin de là ! Pendant 25 ans, le célèbre autocuiseur s'est appelé Super Cocotte. Il faut attendre 1978 pour que SEB change le nom de son produit phare pour Cocotte-Minute après le rachat du nom de marque d'un de ses concurrents malheureux. Depuis, Cocotte-Minute est une marque déposée qui ne peut être utilisée que par SEB.

Mais sa grande qualité reste sa rapidité de cuisson. Les préparations à l'aide de la Cocotte-Minute permettent de diviser par au moins par deux le temps de cuisson. Prenons un exemple : le célèbre bœuf bourguignon qui se cuisine traditionnellement en trois heures avec un faitout est prêt en seulement une heure avec la Cocotte-Minute.

Avec plus de 75 millions d'exemplaires vendus à travers la monde, la Cocotte-Minute a ses passionnés qui sont prêts à collectionner les différents modèles de la marque. Dans l'Ain, à Pont-de-Vaux, l'un de ses habitants, Boris Maingret possède près de 200 modèles chez lui. Ce restaurateur à domicile a transformé l'une des pièces de sa maison en un véritable musée.

Choisir Sa Cocotte : Taille et Matériaux

La cocotte est au mijotage ce que la poêle est au poêlage. Qu’elle soit ronde ou ovale, sa forme originale, la cocotte, le plus souvent en fonte et donc plutôt lourde, possède des parois épaisses dotées de deux poignées pour la saisir plus aisément ; son couvercle, qui l’épouse parfaitement permet une bonne étanchéité. Elle permet ainsi un mijotage parfait grâce à la diffusion progressive de la chaleur. Toutes les saveurs de la viande sont préservées. Rien de tel pour des plats mijotés, qu’ils soient bouillis ou braisés, comme un pot-au-feu ou un bon bœuf bourguignon qu’une cuisson à feu doux à l’image de la cuisine de nos grands-mères pour révéler les arômes.

Question de taille : pour un jeune couple, une cocotte de 2 à 3 litres conviendra parfaitement. Pour une famille de quatre personnes, il faudra une cocotte de 4 à 5 litres. Au-delà, pour une famille plus nombreuse, il faudra passer à une cocotte de 6 à 8 litres. Elles conviennent à une personne et peuvent être apportées à table.

Question de matériau : vous avez le choix entre la cocotte en fonte, un grand classique indémodable, ou plus contemporaine, en acier ou en alu. Si la cocotte en fonte d’acier noire emmagasine et répartit bien la chaleur, la cocotte en fonte d’aluminium semble plus pratique car plus maniable.

Du Pot-au-Feu Ancestral à la Braisière

A l’origine, il y a la braisière, une grosse marmite de cuisson, en cuivre étamé, ou en terre cuite, qui permet de braiser de grosses pièces de viande. Au cours du Moyen-Âge, l’ustensile s’appelle aussi un pot, d’où vient la fameuse « poule au pot » si chère à Henri IV et son ministre Sully et naturellement notre bien connu pot-au-feu. Les Hollandais en font usage sous le nom de « braddpan », sorte de faitout qu’ils perfectionnent au XVIIème siècle, pour faire leurs moules.

Les Cocottes : Plus que des Ustensiles, des Figures Historiques

Par définition, une courtisane n'est pas une dame de la cour à qui l'on conte fleurette, mais prostituée d'un milieu social élevé et aux manières raffinées, pour laquelle la langue française a des égards (les favorites royales bénéficient quant à elles d'un statut particulier). Cocottes, demi-mondaines ou ''horizontales'', elles échappent à l’obscénité des termes réservés aux catins ordinaires. Mais en quoi sont-elles différentes de ces dernières ? Que sait-on d'elles ?

Le mot de courtisane qui est le moins déshonnête synonyme de putain a pris son origine à la cour de Rome, à savoir des premières dévotes qui fréquentaient plus que familièrement jour et nuit les prélats de Rome. Cette situation, qui associe prostitution, dévotion et monde de cour, est la source d'un scandale reposant moins sur la vénalité que sur le caractère public et régulier de ces relations. Les grandes courtisanes ne sont en effet que des prostituées qui s'enrichissent par ce métier, en revendiquant la liberté d'user de leur corps à leur convenance. Leurs atours, exhibés avec extravagance et originalité, inspirent les modèles des élégantes de tous les milieux.

Contrairement à la prostituée mise au ban de la société, la courtisane franchit les barrières domestiques et sociales en se donnant en spectacle dans les milieux les plus fortunés, ce qui signifie qu'elle a reçu, ou s'est dotée d'un minimum d'éducation et de connaissances. Danse, musique et théâtre (qui sont les principales sources d'accès à la profession) lui permettent de pimenter les plaisirs du lit par ceux de la conversation et parfois même de tenir salon. Leur ambition est d'intégrer l'élite de la société (parfois par un beau mariage) mais les places sont chères ! En Inde, les courtisanes sont chanteuses et danseuses professionnelles. Ce sont des figures incontournables des divertissements princiers et aristocratiques.

Dans le Kama Sutra de Vatsyayana (traité sur le désir et les plaisirs érotiques) la musique et la danse sont les indispensables préalables au plaisir. L’érotisme érigé en art premier repose sur la maîtrise du corps mais également sur soixante quatre autres talents, dont la métrique et la connaissance du dictionnaire !

Pendant le haut Moyen-Âge, les empereurs d'Orient et d'occident convertis au christianisme, (notamment Justinien et plus tard Charlemagne) tentent d'éradiquer la prostitution à coups d'édits, de mesures et d'amendes, d'exil contre les proxénètes. L'église s'efforce de ramener les grandes pécheresses dans son giron, les incitant à la réclusion en cellule ou au couvent.

C'est au XIXe siècle que les courtisanes conquièrent leurs « lettres de noblesse » et règnent sur une société qui a toujours pour modèle l'aristocratie de la naissance, mais qui est en majorité composée d'une élite bourgeoise née de la révolution. La Païva est la plus tapageuse et forme avec Marie Duplessis et Céleste Modagor un trio flamboyant annonçant l'âge d'or des grandes cocottes aux mœurs légères du second empire. Un débauche de luxe, un affichage jamais égalé, des ascensions vertigineuses et des chutes spectaculaires répercutés aux quatre coins de l'Europe par l'explosion de la presse et grâce au prodigieux développement de la photographies se développent .

Marion de Lorme et Ninon de Lenclos sont les seules courtisanes du XVIIe siècle dont la postérité a retenu les noms. Pourtant au XIX siècle, elles sont inséparables dans les Mémoires des hommes de lettre et des musiciens car elles représentent pour eux, (avec Aspasie, Phriné et Laïs, autres figures inoubliables de courtisanes) d'inépuisables sources d'inspirations et de références indiscutées d'une galanterie élevée en art majeur. Toutes aussi célèbres, des dizaines d'autres courtisanes auraient pu être évoquées, mais certaines ont tenu une place de choix dans la société française de leur temps, grâce à l'empreinte qu'elles y ont laissée, aux fantasmes qu'elles ont suscités, les écrits et les œuvres artistiques qu'elles ont inspirés, ou qu'elles-même ont crée, leur influence sur les mœurs, plus spécialement sur les relations hommes-femmes.

Ces grandes courtisanes, horizontales, cocottes et autres lionnes ont incarné, entre modèle et contre-modèle, le refus des hiérarchies et des préjugés, l'insolence, l'extravagance et l’autonomie financière.

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