Créé par une maman marseillaise, Lady Cocotte offre une nouvelle vie aux jouets d’occasion.
La Genèse de Lady Cocotte
Tout a commencé en 2021, avec Laura Bos. B.-P. - Laura Bos avait fondé Lady Cocotte en 2021. La jeune femme qui travaillait dans une grande enseigne de vêtements pour enfants, où elle était chargée de mettre en place la vente de seconde main, consommait elle-même des jouets d’occasion. « J’ai réalisé qu’il manquait justement un endroit, une ressource, pour acheter des jouets de seconde main avec un large choix et surtout, sans mauvaise surprise ».
Quand Jouga était encore Lady Cocotte Ainsi naît le site internet Lady Cocotte, lancé en septembre 2021. On peut y acheter des jouets d’occasion, que la marque propose aussi dans plusieurs boutiques éphémères. Cela permet à sa créatrice de réaliser combien « voir le jouet déclenche l’achat ».
Elle commence par démarcher des petites boutiques de jouets dans la région. En juillet 2022, le premier point de vente physique de Lady Cocotte s’installe dans un coin de la boutique Au fil des jeux à Trets.
Le Constat Alarmant
Les fêtes de fin d’année approchent, et avec elles leurs lots de cadeaux par milliers… À tel point que 110 000 jouets pour enfants finiraient à la poubelle chaque jour en France, après une durée d’usage moyenne de six mois*. Une solution existe pour ces parents qui désespèrent de voir des montagnes de jouets s’entasser dans leurs placards au fil des années, mais qui n’ont pas le cœur à les jeter pour autant.
La Mission de Lady Cocotte
Avec ce projet, Lady Cocotte espère participer aux changements des habitudes de consommation et promouvoir des achats responsables. « Si on ne trouve pas son bonheur d’occasion, c’est très facile de se retourner vers du neuf. Pour participer à ce changement, c’était important pour moi de proposer du choix et de la qualité ».
Laura Bos rachète en lot les jouets et jeux de société mal-aimés ou oubliés, à condition qu’ils soient en matières naturelles (bois, carton, tissu, caoutchouc…), complets et fonctionnels.
« Ça a été compliqué. Je voulais consommer de l’occasion, mais il fallait vraiment que je sois convaincue pour continuer de le faire, confie cette diplômée d’un master marketing. S’il existe déjà des sites sûrs et efficaces pour dénicher des vêtements de seconde main, la même chose manquait pour les jouets.
Laura ouvre la boutique en ligne Lady Cocotte en septembre 2021, aidée par son expérience dans la vente. Notamment chez Petit Bateau, où elle aide à mettre en place un point de revente d’habits de seconde main dans la boutique aixoise de la marque. « J’ai pu voir l’envers du décor.
À ce jour, Laura Bos a déjà offert une nouvelle vie à environ 2 500 jouets, parmi les 4 500 jouets collectés.
Via sa boutique en ligne, des distributeurs et sa présence sur des marketplaces (Cultura, Greenweez, Beebs), Lady Cocotte entend créer de la consommation responsable « et de qualité, puisque tous nos produits sont vérifiés ».
« Nos enfants grandissent vite, leurs envies changent et leurs chambres débordent souvent de trop de jouets », nous dit-elle. « La majorité des parents n'apprécient pas de jeter les jouets de leurs enfants, mais s'il n'y a pas de petite sœur, de cousin ou de petit voisin, et qu'ils n'ont pas le temps de s'occuper de la revente, ces jouets finissent par prendre la poussière, puis terminent à la poubelle ».
L'Évolution vers Jouga
En 2024, la société est devenue Jouga. Laura Bos est rejointe par celle qui devient son associée, Marie-Anne Falconet. B.-P. - Marie-Anne Falconet et Laura Bos.
Jouga est implantée aujourd'hui au 5135, route d'Avignon.
Jouga, c’est aujourd’hui une équipe de 12 personnes, qui réceptionnent et conditionnent des jouets, jeux, peluches… destinés à 62 points de vente dans toute la France, jusqu’en Bretagne, Normandie, Rhône-Alpes… Dans le hangar, on s’affaire autour des jouets.
On vérifie si le puzzle a toutes ses pièces et si les jeux de construction fonctionnent. En moyenne, assure Laura Bos, les produits sont proposés à 50 % du prix du neuf. Et le prix unitaire moyen tourne autour de 10 €.
Une Offre de Plus en Plus Accessible
Acheter de la seconde main, c’est dans l’air du temps. Et de plus en plus de grandes enseignes l’ont compris. Tous se sont rapprochés de Lady Cocotte. « Ils avaient envie de proposer des jouets d’occasion mais n’ont pas forcément envie de les collecter, explique Laura Bos.
La tendance montre d’ailleurs que de plus en plus de parents pensent à acheter des jouets d’occasion pour Noël. Ils seraient 48 % cette année, selon une étude de Libre Service Actualités (LSA). Mais ce n’est pas uniquement pour des raisons économiques, puisqu’ils feraient ces achats avec le même budget moyen que l’année dernière, à savoir 130 €.
Laura Bos poursuit sa réflexion : pourquoi ne pas commercialiser des jouets d’occasion dans des lieux qui proposent d’autres produits ? En 2023, Intermarché la contacte pour présenter dans ses rayons une ligne de jouets d’occasion. « Nous avons construit l’offre ensemble », raconte Laura Bos. Il s’agit notamment de proposer des emballages de qualité et qui permettent de constater dans quel (bon) état se trouve le jouet. Après cette enseigne de la grande distribution, ce sera Cultura qui rejoindra ce qui est devenu une sacrée aventure.
Collecte et Impact Social
JOUGA c’est aussi une entreprise ancrée dans vos communautés. Nous nous engageons activement à créer un impact social et local fort, en mettant en avant des valeurs de solidarité, de partage et d’économie circulaire.
- Soutenir les familles et associations locales
Chez JOUGA nous collaborons avec des associations qui bénéficient du montant total de rachat des jouets collectés au sein d’entreprises et d’associations.
- Créer de l’emploi local
Tous nos processus - de la collecte au tri en passant par le nettoyage - sont réalisés localement. En effet, cela nous permet de générer des emplois dans la région et de contribuer à l’économie locale. Nous collaborons également avec des ESAT, offrant ainsi l’opportunité à des travailleurs en situation de handicap de se former professionnellement.
- Économie circulaire et sociale
Chez JOUGA nous prônons un modèle économique dans lequel rien ne se perd et tout peut être transformé et recyclé.
L'Importance de la Collecte
L’autre enjeu, évidemment, c’est de récupérer des jouets pour les proposer à la seconde main. Là aussi, simplissime : « Les particuliers peuvent nous vendre des jouets via le site en les déposant dans un point-relais ou en les apportant ici », explique l’équipe.
Les jouets et les jeux ne pouvant être vendus sont donnés à une association ou filent au recyclage. Les particuliers peuvent même proposer à leur entreprise, leur école… une opération de collecte, pour soutenir une association humanitaire ou de parents d’élèves… « Et nous allons bientôt installer un conteneur dans la galerie commerciale de Carrefour Vitrolles, pour déposer des jouets », annonce Laura Bos.
Avant cette nouvelle collecte, Lady Cocotte avait investi le centre commercial Avant Cap, à Cabriès. « Nous avons collecté toute une palette de jouets, soit environ 150 pièces, que nous allons envoyer dans un village, en Côte d’Ivoire, via l’association Raffierkro », nous précise la fondatrice de Lady Cocotte. Après l’Afrique, Laura a donc choisi d’aider les plus précaires de notre territoire.
Sont recherchés en priorité des jouets pour des enfants de 0 à 10 ans, en bon état bien sûr, fonctionnels, complets et propres. L’ensemble des jouets récoltés à l’occasion de cette opération, qui a débuté le 20 novembre, sera confié à l’association marseillaise HAS. Une association qui défend l’Habitat alternatif social et, à travers ce combat, œuvre pour protéger la dignité des personnes fragilisées par la vie.
Un Succès Grandissant
La formule porte ses fruits, incontestablement, puisqu’à la fin du mois de mai, Jouga avait fait 70 % de son chiffre d’affaires de l’année dernière, confie Laura Bos.
Il faut dire que cette offre existe dans un contexte où l’on jette tous les jours 110 000 jouets en France, qui occupe la 5e place mondiale pour l’achat de jouets.
Et « il est hors de question que l’occasion proposée par Jouga soit décevante », promet-on au milieu des étagères peuplées de super-héros et de poupées qui parlent, de figurines à construire et de puzzles à assembler. Sans oublier les jeux de société ou les peluches qui attendent de nouveaux câlins.
Car l’idée, c’est aussi que les jouets continuent de transmettre de la joie, du réconfort, des rires et des émotions.
Le particulier peut lui aussi vendre en direct ses jouets inutilisés, entre 10 et 15 % du prix du neuf, et, au minimum, vendre dix jouets en même temps.
Cette ex-étudiante en école de commerce a travaillé durant quinze ans dans différentes enseignes de distribution et de commerce. « J’ai toujours eu le commerce dans le sang », sourit Laura Bos. Créer Lady Cocotte lui permet donc de se lever le matin avec le sourire, tout en se sentant utile pour la planète. « J’achète moi-même tout en seconde main ».
Laura Bos vise, pour l’exercice 2023, les 100 000 € de chiffre d’affaires.
Car les deux priorités de Jouga, c’est tout à la fois d’étendre la collecte et de multiplier les points de vente sur le territoire national, notamment dans la région.
C’est une certitude : ce n’est pas parce qu’on opte pour l’occasion que l’on doit oublier la qualité et la promesse d’un jouet qui fera briller des yeux. Autre certitude : la seconde main est « une alternative responsable et engagée, pour ne plus consommer au détriment de la planète », poursuit Laura Bos.
Jouga, 5135 route d'Avignon, Aix-en-Provence. Ouvert de 8h à 16h du lundi au vendredi.
Le site internet de Jouga (destiné aux particuliers pour vendre jouets, jeux...; aux professionnels pour vendre des jouets d'occasion en rayon ; aux associations et entreprises pour organiser une collecte de jouets ; aux fabricants de jouets pour intégrer l'économie circulaire à leur activité)
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