GMQ Porc Engraissement: Avantages et Inconvénients

Le sevrage est un stress intense pour les porcelets. Le stress est généré notamment par la séparation de la mère et par leur introduction dans un nouvel environnement, mais aussi par le passage du lait maternel à un nouvel aliment amidonné et solide. De cette période dépendent ses performances futures. C’est pourquoi l’apport d’un aliment en supplément du lait maternel est nécessaire en maternité. Il favorise la prise alimentaire au sevrage et prépare le système digestif des porcelets.

Impact de l'alimentation sur le GMQ

L’effet de l’alimentation d’aliments complémentaires liquides ou secs sur les performances de croissance, la disparition des aliments, l’activité enzymatique et le nombre de mangeurs chez les porcelets allaités a été étudié. Cette étude montre qu’avec un aliment sous forme solide, les porcelets développent plus d’enzymes qui permettent de digérer l’amidon. Leur système digestif est donc plus « prêt » à digérer l’aliment en post-sevrage.

Les chercheurs Danois supposaient que les portées nourries avec un aliment liquide auraient une meilleure ingestion, de meilleures performances et une plus grande proportion de porcelets consommant l’aliment dans le temps imparti du repas. C’est finalement avec l’aliment à sec que les porcelets offrent les meilleures performances dans cet essai : un meilleur GMQ (200 g/j contre 176 g/j) sur toute la période de lactation, et une différence significative de poids vif au 61e jour (21,6 kg contre 19,7 kg), traduit une meilleure adaptation au sevrage pour les porcelets alimentés à sec sous la mère. Aucune différence de poids vif n’a été mise en évidence au sevrage. L’activité enzymatique des porcelets alimentés à sec est aussi meilleure.

Il est cependant difficile de conclure car la longueur du tube digestif semble plus importante chez les porcelets ayant reçu de l’aliment liquide. De plus, en post-sevrage, il y a plus de traitements contre la désintoxication (8 contre 3) sur les porcelets issus de l’aliment sec.

Optimisation de l'alimentation et des pratiques d'élevage

Dans les élevages français, l’alimentation des porcs n’est constituée que de produits végétaux sélectionnés pour leurs grandes qualités nutritives. L’alimentation des porcs répond à des exigences qualitatives et sanitaires strictes. Les éleveurs de porcs assurent à leurs animaux une alimentation adaptée à leurs besoins. A la naissance, le porcelet tète le colostrum, très riche en anticorps, véritables défenses naturelles essentielles au début de sa vie. Au sevrage, un porcelet pèse déjà 8 kilos et consomme surtout de la poudre de lait mélangée avec du blé et des céréales en flocons. Cette phase dure 5 à 6 semaines. Pendant la phase d’engraissement, le porc absorbe tous les jours un kilo de nourriture. Grâce à une préparation essentiellement constituée de maïs, de blé et d’avoine, de pois et de soja, il grossit de 600 grammes par jour.

Les céréales, comme le blé ou le seigle, peuvent constituer jusqu’à 75 % de l’alimentation des porcs, ces derniers devant être engraissés pour la production de viande. De plus, l’alimentation des porcs doit être techniquement performante, car elle constitue la part principale des coûts de production d’un élevage. Certains éleveurs ont fait le choix de fabriquer eux-mêmes leurs aliments. C'est le cas de plus de 35% des éleveurs, qui cultivent eux-mêmes ou achètent directement les matières premières, principalement des céréales et des graines oléoprotéagineuses.

Asserva a mis au point un alimentateur individuel destiné aux porcs charcutiers. Le Selfifeeder GFI mis sur le marché par Asserva à l’occasion du Space 2021 permet d’alimenter individuellement les animaux d’un groupe, avec une ration correspondant précisément à leurs besoins nutritionnels.

« L’objectif de cet équipement est d’apporter la bonne quantité de nutriment au bon animal et au bon moment », résume Dominique Cantin, le directeur d’Asserva. « Ce concept est une avancée considérable dans la conduite d’élevage : il permet d’adapter précisément les apports alimentaires aux besoins de l’animal, afin d’améliorer les performances techniques : meilleur indice, meilleur GMQ, meilleure homogénéité du lot. » Cette station d’alimentation a été conçue pour alimenter jusqu’à 40 porcs charcutiers.

« Nous avons développé et breveté un algorithme qui permet d’étaler l’accès à l’alimentation de chaque animal sur l’ensemble de la journée », explique Dominique Cantin. C’est ce qui fait la différence avec les alimentateurs individuels déjà existants, conçus pour alimenter 15 animaux maximum et utilisées essentiellement par les sélectionneurs et les stations de sélection.

« À partir de 15 jours - 3 semaines, les cochons sont cyclés », constate Dominique Cantin. " Chaque jour, ils savent à quelle heure ils peuvent accéder à l’aliment. "

Enfin, en association avec l’identification individuelle des truies, il sera possible de faire un lien entre les porcs charcutiers et leur mère, afin d’analyser les performances des animaux selon leurs lignées et de sélectionner les reproducteurs les plus performants.

Facteurs environnementaux et gestion de l'élevage

Une conduite correcte doit commencer par une bonne hygiène des locaux où les porcs seront élevés, ce qui implique un vide complet suivi d'une hygiène et d'une désinfection appropriées. La densité à laquelle les porcs sont logés aura également un impact sur l'efficacité de l'utilisation des aliments. Les résultats de nombreux essais de recherche montrent clairement que lorsque les porcs en post-sevrage et en finition disposent de moins d'espace par individu, la consommation d'aliments diminue, avec une baisse du gain quotidien. Ce n'est pas clair si une réduction de la consommation d'aliments provoque la diminution du gain quotidien ou si une diminution du gain quotidien entraîne une réduction de la consommation d'aliments quotidienne.

La restriction de l'ingestion alimentaire et la concurrence accrue pour l'aliment, due à un accès limité, sont souvent confondues dans les conditions de logement en groupe. Il a été démontré que la réduction de l'espace des mangeoires fournies aux porcs a un effet similaire à la réduction de la surface fournie aux porcs. En général, l'augmentation du nombre de porcs par mangeoire réduira la consommation d'aliments et la croissance quotidienne, mais l'indice de consommation ne sera affecté que lorsque la réduction de l'ingestion alimentaire sera telle que les besoins d'entretien commenceront à représenter un pourcentage important des besoins totaux (en raison de la réduction des besoins de croissance).

Les restrictions peuvent être déterminées par un nombre insuffisant de mangeoires pour les porcs de la case ou parce que la répartition de la sortie d'aliments dans la case n'est pas homogène, ce qui réduit l'espace disponible. Le réglage correct des mangeoires sera également important, car des mangeoires très fermées rendront difficile l'accès des porcs à la nourriture, générant le même effet qu'une réduction de l'espace de mangeoire.

Sur le terrain, il est fréquent que la capacité de la trémie soit faible ou qu'elle ne soit pas remplie en totalité (tubes d'alimentation excessivement bas), ce qui entraîne des situations où il y a toujours une mangeoire qui manque d'aliments.

La gestion du remplissage et vidage du bâtiment aura également un impact sur l'efficacité de l'utilisation des aliments. Le fait de ne pas égaliser par taille à l'entrée de la phase d'engraissement, contrairement aux idées reçues, améliore plutôt qu'il ne détériore la conversion alimentaire du groupe. Lors du vidage des bâtiments, la vente précoce des porcs les plus lourds permet de libérer de l'espace et d'optimiser les performances des porcs restants. La pratique du jeûne avant le chargement pour l'abattoir, si elle est effectuée correctement, permettra également des économies d'aliments et donc une meilleure conversion alimentaire.

La relation entre l'éleveur et les porcs a également un impact sur les paramètres de production obtenus. Des déficiences dans le système de stockage ou de distribution des aliments dans l'élevage, des erreurs dans la distribution des différents types d'aliments, des ruptures d'aliments, etc.

Tableau récapitulatif des facteurs influençant le GMQ

Facteur Avantages Inconvénients
Alimentation sèche Meilleur GMQ, meilleure adaptation au sevrage, activité enzymatique améliorée Plus de traitements contre la désintoxication en post-sevrage
Alimentation liquide / Longueur du tube digestif potentiellement plus importante
Densité d'élevage élevée / Diminution de la consommation d'aliments et du gain quotidien
Alimentation individuelle (Selfifeeder GFI) Adaptation précise des apports alimentaires, amélioration des performances techniques (GMQ, indice de conversion) Coût initial de l'équipement
Bonne hygiène des locaux Réduction des risques de maladies Nécessite un vide sanitaire et une désinfection rigoureuse

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