Aujourd’hui, de plus en plus de personnes s’orientent vers la création de leur propre projet. Si vous vous demandez s’il est possible de créer son entreprise sans diplôme, la réponse est oui, et on vous explique comment !
Créer une entreprise en France sans qualification
Selon une étude menée par l’INSEE, 591 000 entreprises ont été créées en France en 2017, soit 7% de plus qu’en 2016. Notons surtout que 14,9% d'entrepreneurs hommes et 9,3% d'entrepreneurs femmes ont conquis le monde de l’entrepreneuriat en 2017 sans aucun diplôme !
Les bases légales
La France encourage l’entrepreneuriat en offrant un cadre juridique accessible à tous. Vous pouvez créer une entreprise, quel que soit votre niveau de formation, à condition de respecter les formalités administratives requises : choix d’un statut juridique, enregistrement auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) ou de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), et obtention d’un numéro SIRET.
Cependant, certaines activités nécessitent des qualifications spécifiques. Ce sont généralement des professions dites “réglementées”, dans des secteurs comme la santé (pharmaciens, kinésithérapeutes), le bâtiment (électriciens, plombiers), ou encore les services juridiques et comptables (avocats, experts-comptables). Ces réglementations visent à garantir la sécurité et la qualité des prestations.
Ainsi, si vous souhaitez exercer dans un domaine réglementé, vous devrez soit disposer du diplôme exigé, soit justifier d’une expérience professionnelle significative et passer des validations spécifiques.
Comment vérifier si votre activité nécessite une qualification ?
Avant de lancer votre entreprise, vous devez vérifier si votre activité est soumise à une réglementation particulière. Pour cela, plusieurs ressources sont à votre disposition.
La première étape consiste à consulter les sites officiels des chambres consulaires : la CCI pour les activités commerciales et la CMA pour les métiers artisanaux. Ces institutions proposent des fiches métiers détaillant les qualifications nécessaires et les éventuelles dérogations.
Ensuite, vous pouvez utiliser des outils pratiques comme le Portail de l’Entrepreneur ou le site guichet-entreprises.fr, qui offrent une base de données complète sur les activités réglementées en France. Ces plateformes permettent également de vérifier les démarches spécifiques à effectuer pour se conformer à la réglementation.
Enfin, si vous avez des doutes, il est recommandé de prendre contact avec un conseiller de la CCI ou de la CMA. Ces experts peuvent vous orienter précisément sur les étapes à suivre et les qualifications éventuellement requises. En cas de besoin, ils peuvent également vous proposer des solutions comme des stages de préparation ou des formations courtes pour répondre aux exigences légales.
Les étapes clés pour ouvrir une entreprise sans diplôme
Évaluer ses compétences et définir son projet
Avant de vous lancer dans la création d’une entreprise, prenez le temps d’évaluer vos compétences et votre expérience professionnelle. Même sans qualification formelle, vos savoir-faire acquis dans des activités antérieures peuvent être transférés à votre nouveau projet. Cela est particulièrement vrai dans les activités artisanales, commerciales ou de services.
Pour les secteurs comme le BTP, une expérience pratique peut compenser l’absence de diplôme. Par exemple, un entrepreneur sans diplôme dans le bâtiment peut se lancer en tant qu’auto-entrepreneur ou créer une micro entreprise en mettant en avant ses années d’expérience sur des chantiers. Cependant, certains métiers réglementés du bâtiment, comme plombier ou électricien, nécessitent des qualifications professionnelles spécifiques.
Définissez également clairement votre projet : allez-vous ouvrir une auto-entreprise dans le commerce, le bâtiment, ou les services à la personne ? Identifiez les activités les plus adaptées à votre profil.
Réaliser une étude de marché et un business plan
Une fois votre projet défini, réalisez une étude de marché pour valider sa faisabilité. Vous allez y identifier vos concurrents, analyser les besoins des clients dans votre secteur, et évaluer si votre activité a une réelle demande. Cette étape est essentielle, notamment pour les activités commerciales ou les entreprises artisanales, où la connaissance du marché local est un atout majeur.
Ensuite, structurez votre projet dans un business plan. Ce document est indispensable pour toute création d’entreprise, surtout si vous envisagez de solliciter un prêt ou des aides pour démarrer. Il doit inclure vos objectifs financiers, votre stratégie marketing et une estimation des coûts, qu’il s’agisse d’une micro entreprise ou d’un statut auto entrepreneur.
Trouver des formations courtes ou des ressources en ligne
Même si vous n’avez pas de diplôme, il est toujours possible de renforcer vos compétences grâce à des formations courtes ou des ressources disponibles en ligne. De nombreux organismes, comme la chambre des métiers et de l’artisanat, proposent des stages et formations pour aider à la création d’entreprise.
Pour les métiers du bâtiment, il existe des formations spécifiques à des techniques ou normes, accessibles sans diplôme. Ces formations permettent d’acquérir des qualifications professionnelles reconnues pour répondre aux exigences des professions réglementées.
Démarches administratives à suivre
La dernière étape consiste à effectuer les démarches administratives nécessaires pour ouvrir une entreprise sans diplôme.
- Choisir un statut juridique : optez pour une micro entreprise, un statut auto entrepreneur, ou d’autres statuts comme SARL ou SAS, en fonction de la taille et de la nature de votre activité.
- Déclarer votre activité : inscrivez votre entreprise auprès de la chambre des métiers et de l’artisanat pour les activités artisanales, ou à la chambre de commerce pour les activités commerciales. C’est très simple ! Il vous suffit de déclarer votre activité sur le site Internet du guichet unique des formalités des entreprises. Les démarches pour créer une société commerciale sont plus complexes.
- Vérifier les réglementations spécifiques : pour les activités réglementées, assurez-vous de respecter les obligations légales (autorisations, formations spécifiques).
Les secteurs d’activité porteurs sans besoin de diplôme
De nombreux secteurs offrent des opportunités aux entrepreneurs sans diplôme. Ces domaines, souvent accessibles avec de l’expérience ou des compétences de base, permettent de démarrer une activité professionnelle sans avoir à passer par de longues études.
La restauration rapide et les food trucks
Le secteur de la restauration rapide est l’un des plus accessibles pour les auto-entrepreneurs sans diplôme. Ouvrir un food truck ou un stand de restauration rapide nécessite principalement de suivre une formation hygiène, qui peut être complétée en seulement 14 heures. Bien que le diplôme ne soit pas obligatoire, acquérir des compétences en gestion et en marketing peut être un atout pour développer votre activité.
Avec un faible investissement initial et une forte demande locale, ce secteur représente une opportunité idéale pour ceux qui souhaitent entreprendre rapidement. Il est également possible de rejoindre des franchises spécialisées dans la restauration rapide, qui offrent un accompagnement pour réussir.
Le bâtiment pour les autodidactes
Le secteur du bâtiment sans diplôme offre également de nombreuses opportunités, notamment pour les personnes ayant une expérience pratique. Si vous avez travaillé en tant que maçon, peintre ou menuisier, vous pouvez vous lancer comme auto-entrepreneur dans le bâtiment. Bien que certaines activités artisanales réglementées nécessitent des qualifications, il est possible d’obtenir des dérogations au stage de préparation à l’installation (SPI) si vous justifiez de trois années d’expérience dans le métier.
Créer une micro entreprise dans le BTP est une option particulièrement prisée par les autodidactes, à condition de bien connaître les normes de sécurité et les réglementations applicables. Cela permet de bénéficier d’un marché en croissance, tout en répondant aux besoins croissants en rénovation et construction.
Les services à la personne
Les services à la personne sont un autre secteur accessible, même sans qualification formelle. Dans l’aide aux personnes âgées, le ménage, le jardinage ou le soutien scolaire, il n'est souvent nécessaire d’avoir qu’une expérience de base et une grande motivation.
Certaines activités, comme l’accompagnement des personnes dépendantes, peuvent exiger une certification simple, comme la formation Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1). Cependant, pour de nombreuses autres activités de services, une expérience personnelle ou professionnelle suffit à convaincre les clients et à démarrer en tant que auto-entrepreneur.
Les services à la personne sont classés en trois catégories principales :
- Les services à la famille (la garde et l'accompagnement des enfants, le soutien scolaire et les cours, l'assistance informatique et administrative),
- Les services de la vie quotidienne (ménage et repassage, l'entretien, le jardinage et le bricolage, les réparations à domicile,…),
- Les services aux personnes âgées, dépendantes, handicapées et en perte d'autonomie.
Ces trois secteurs apparaissent parmi les secteurs qui sont en pleine croissance. Le chiffre d’affaires généré dépend principalement du secteur et du commerce à lancer.
Le digital et le e-commerce
Avec l’essor des technologies, le digital et le e-commerce se positionnent comme des secteurs idéaux pour les entrepreneurs sans diplôme. Ces activités innovantes permettent de démarrer une auto-entreprise ou une micro entreprise avec un investissement minimal et sans exigence de qualifications formelles.
Créer un site de vente en ligne, se lancer dans le dropshipping, ou devenir créateur de contenu sont autant de possibilités accessibles. Ces secteurs offrent une grande flexibilité et permettent aux entrepreneurs de travailler depuis chez eux, avec des outils simples et des formations disponibles en ligne. De plus, les compétences digitales peuvent être rapidement acquises grâce à des cours gratuits ou des tutoriels, rendant ces activités commerciales et libérales idéales pour se lancer sans diplôme.
Avantages et inconvénients d’entreprendre sans diplôme
Se lancer dans l’entrepreneuriat sans diplôme peut offrir des opportunités intéressantes, mais cela vient aussi avec des défis à surmonter. Comprendre ces avantages et inconvénients peut aider à mieux préparer son projet.
Les avantages de se lancer sans qualification formelle
Un des principaux atouts de créer une entreprise sans diplôme est la liberté d’entreprendre. Contrairement aux professions réglementées qui nécessitent des qualifications spécifiques, de nombreux secteurs permettent de démarrer simplement avec une bonne idée, de la motivation et un investissement financier adapté.
De plus, cela offre une valorisation des compétences pratiques et de l’expérience acquise sur le terrain. Les autodidactes apportent souvent une perspective unique et innovante, tirée de leur vécu et de leur capacité à s’adapter rapidement. Dans certains cas, l’absence de diplôme n’est pas un obstacle, mais plutôt une force, car elle pousse à être plus proactif et créatif dans la gestion de l’activité.
Enfin, grâce aux modèles comme la franchise, les entrepreneurs peuvent bénéficier d’un accompagnement structuré qui compense l’absence de formation formelle. Cela permet de démarrer une activité éprouvée tout en développant ses compétences avec le soutien d’un réseau.
Les défis à relever pour réussir sans diplôme
Cependant, entreprendre sans diplôme présente également des défis importants. Le premier est souvent de faire face aux préjugés sur les entrepreneurs autodidactes. Certains investisseurs, partenaires ou clients peuvent percevoir l’absence de diplôme comme un manque de crédibilité, ce qui nécessite de prouver sa valeur par des résultats concrets et une attitude professionnelle.
Un autre défi majeur est l’importance de se former sur le tas. Sans qualification préalable, il est crucial de développer les compétences nécessaires au succès de son projet. Cela inclut la gestion financière, le marketing, la logistique et parfois des connaissances techniques liées à son secteur. Heureusement, de nombreuses ressources en ligne et formations courtes sont accessibles pour combler ces lacunes.
L’absence de réseau professionnel souvent associé aux diplômes peut également ralentir le démarrage. Il devient alors essentiel de construire progressivement des relations professionnelles solides en participant à des événements, en rejoignant des associations ou en s’intégrant à des réseaux d’entrepreneurs.
La franchise, une alternative à la création d’entreprise sans diplôme
La franchise est un modèle de développement en réseau basé sur un contrat spécifique. Il s’agit de la transmission d’un savoir-faire : Le franchiseur a ainsi la responsabilité d’apprendre le métier au candidat (franchisé) qui désire intégrer son réseau.
Sans aucune formation préalable ni obligation de diplôme, le franchisé pourra donc créer son commerce car il sera accompagné et assisté régulièrement par son franchiseur, que ce soit via ses conseils ou ses outils et méthodes de travail, des conditions nécessaires à la réussite de son projet.
Le contrat de franchise exige d'ailleurs le suivi d’une formation initiale dispensée par le franchiseur et permettant de découvrir le savoir-faire de l’enseigne, et encore plus. Tout dépend du franchiseur et de l’activité, la formation initiale peut varier de 2 à 3 jours jusqu’à 3 mois ou plus et aborder tous les thèmes : gestion financière, tenue d’un point de vente, gestion du personnel,… La Fédération Française de la Franchise (FFF) recommande une durée de formation initiale de 26 jours.
Généralement, la formation pour ouvrir un commerce se décline en :
- Une partie technique avec transmission du savoir-faire,
- Une partie pratique avec un stage d’immersion dans une unité du réseau.
En réalité, qu’il soit ou non diplômé, un porteur de projet en franchise peut :
- Démarrer et exercer, en toute sécurité.
Ouvrir un commerce alimentaire : les spécificités
Aucun diplôme spécifique n'est requis pour ouvrir un commerce alimentaire. Cependant, une formation en hygiène alimentaire est obligatoire pour au moins une personne de l'équipe. Cette formation garantit le respect des normes sanitaires et peut être réalisée auprès d'organismes agréés.
Pour pouvoir vendre des boissons alcoolisées, vous devez être titulaire d'une licence à emporter.
Les étapes clés pour un commerce alimentaire
- Vérifier la faisabilité et la viabilité de votre projet. L'étude de marché permet de vérifier qu’il existe bien une place pour votre commerce alimentaire. Le business plan reprend pour partie l’analyse de l’étude de marché, mais ajoute des données sur la structuration financière de votre projet.
- Choisir un mode d’exploitation : en commerce indépendant ou en rejoignant un réseau de franchise. En intégrant une enseigne en franchise, vous profitez immédiatement de sa réputation. Le respect des règles du franchiseur : en vous installant en franchise, vous vous engagez à respecter les règles fixées par le franchiseur pour exploiter sa marque.
- Penser à son business plan. Vous devez ainsi établir des prévisions financières mais aussi y intégrer l’étude de marché, c’est-à-dire identifier l’offre (vos potentiels concurrents) ainsi que la demande.
- Réaliser les formalités de création d’entreprise, en fonction de la structure juridique de votre choix.
- en EI ou auto-entreprise : les formalités sont simplifiées. Le statut de la microentreprise présente l’avantage d’être simple à mettre en place et facile à gérer. Cependant, l'auto-entreprise n'est pas toujours le statut le plus adapté pour ouvrir un commerce alimentaire. En effet, dans une micro-entreprise, les cotisations sont calculées sur le chiffre d'affaires et non sur le bénéfice.
- en société : vous devez rédiger et signer les statuts, déposer le capital social sur un compte bancaire dédié et publier un avis dans un journal d’annonces légales. Il existe plusieurs types de sociétés commerciales possibles pour un commerce alimentaire.
Les aspects financiers
- Ouvrir un commerce alimentaire nécessite un budget important. Le budget initial pour ouvrir un commerce alimentaire se situe entre 50 000 et 150 000 euros. Pour un commerce alimentaire de proximité, le budget initial peut aller de 50.000 à 150.000 €.
- La trésorerie est également un élément clé à prévoir pour les premiers mois d'activité, où les revenus peuvent être limités. Il vous faudra donc solliciter des fonds auprès d’établissements bancaires et/ou de partenaires. Certaines aides à la création d’entreprise existent, exonération fiscale en zones prioritaires.
Le commerce alimentaire en ligne
Avec la digitalisation croissante du commerce, ouvrir un commerce alimentaire en ligne peut être une alternative ou un complément à un magasin physique.
- Choix de la plateforme de vente : vous pouvez opter pour une plateforme de vente en ligne dédiée ou créer votre propre site e-commerce.
- Logistique et livraison : la gestion de la logistique est un point clé pour un commerce alimentaire en ligne.
- Marketing digital : pour attirer et fidéliser les clients, il est essentiel de mettre en place une stratégie de marketing digital efficace.
- Les conditions générales de vente (CGV) qui doivent impérativement apparaître sur le site internet de votre commerce alimentaire en ligne.
Tableau récapitulatif des secteurs porteurs sans diplôme
Secteur d'activité | Opportunités | Exigences |
---|---|---|
Restauration rapide et food trucks | Forte demande locale, faible investissement initial | Formation en hygiène alimentaire |
Bâtiment | Demande croissante en rénovation et construction | Expérience pratique, connaissance des normes de sécurité |
Services à la personne | Demande en croissance, accessible avec expérience de base | Motivation, parfois certification PSC1 |
Digital et e-commerce | Flexibilité, faible investissement, compétences digitales | Créativité, formation en ligne |
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