Il aura fallu quatre longues années et autant de longs métrages à la qualité plus que discutable pour que Sony Pictures Animation arrive enfin à produire quelque chose de surprenant et d'inventif pour leur cinquième réalisation sous ce label : Tempête de boulettes géantes.
Visiblement en manque d'inspiration, car ayant épuisé jusqu'à plus soif la franchise Les rebelles de la forêt (dont seul le troisième volet vaut quelque chose soit dit en passant), et n'étant pas vraiment acclamé par la critique ni les spectateurs (quelqu'un se souvient de Les rois de la glisse ?), Sony se tourne vers deux jeunes réalisateurs totalement inconnus, Phil Lord et Chris Miller, probablement pour réduire les coups de production et éviter autant que possible la casse si leur film ne fonctionne pas au cinéma.
A la surprise générale, Tempête de boulettes géantes va balayer tous les pronostics et remporter un franc succès auprès des critiques et du public américain.
Malheureusement, ce ne sera pas le cas en France, où il va globalement passer inaperçu. Mais quelle erreur monumentale !
Je ne sais pas si c'est la politique de réduction des coups ou bien le fait que Sony Pictures Animation a fait appel à des acteurs de niche, dont la plupart sont inconnus en France, mais la recette magique de Tempête de boulettes géantes fonctionne à merveille.
Pourtant, sur le plan du scénario, le film n'innove sur aucun plan. Le long métrage ne fait que s'inspirer très librement d'un livre pour enfant publié en 1978 par Judi Barrett et illustré par Ron Barrett dans lequel il pleuvait littéralement de la nourriture sur des gens.
Tempête de boulettes géantes est d'abord un livre pour enfants datant de 1978 imaginé par Judi Barrett et illustré par Ron Barrett. Son titre original est Cloudy with a chance of meatballs. Paru en France sous le titre Il pleut des hamburgers, ce livre s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires à travers le monde.
A partir de cette histoire, Phil Lord et Chris Miller brodent tout autour un contexte de satire de la société de consommation, transposé sur une minuscule île oubliée de tous au milieu de l'Atlantique (rappelant l'île d'Hashima).
Alors qu'autrefois cette île était florissante grâce à la pêche à la sardine, le goût pour ce poisson ayant changé dans le reste du monde a fait se refermer sur elle-même la ville de Swallow-en-Château. N'ayant plus aucun contact avec l'extérieur, les gens se contentaient comme seule nourriture de sardines... déclinées à toutes les sauces.
Flint Lockwood est un inventeur. Jusqu'ici, toutes ses inventions bizarres, depuis les chaussures que l'on se pulvérise sur les pieds jusqu'au traducteur de pensées pour singe, ont été des échecs spectaculaires qui ont causé d'innombrables problèmes à sa petite ville, Swallow en Château.
Cette fois, Flint est bien décidé à inventer quelque chose qui rendra les gens heureux. Pourtant, lorsque sa nouvelle création, la machine à transformer l'eau en nourriture, détruit la grand-place avant de disparaître dans les nuages, il pense que sa carrière d'inventeur est définitivement fichue.
Jusqu'à ce que l'incroyable se produise : il se met à pleuvoir des cheeseburgers !
Visuellement, Tempête de boulettes géantes semble de prime abord être techniquement inférieur aux gros studios d'animation concurrents. Mais en fin de compte, si l'on regarde de plus près, le long métrage se permet d'innombrables fantaisies visuelles ébouriffantes : des personnages élastiques, une ville immense très détaillée, des effets de lumières réalistes et surtout... des centaines, des milliers, non plutôt des centaines de milliers de choses à manger !!
Celui qui me dit que ce long métrage ne lui a pas donné des envies déplacés pour des gourmandises, je ne le croirais pas !
Pour les besoins du film, les équipes techniques ont réalisé un système informatique très élaboré capable, non pas de représenter chaque aliment, mais de représenter en 3D chacun de ses composants.
Ainsi, pour le célèbre hamburger, ce sont bien les tranches de pain, la viande, les condiments, les tranches de tomates et la salade qui ont été modélisés. De fait, lors d'une chute, chaque partie de cet aliment se décompose de manière parfaitement crédible tout en faisant gagner en authenticité.
L'autre force de Tempête de boulettes géantes se trouve au niveau de sa bande originale. En un mot ? Ébouriffante ! Sorte de mélange électro-symphonique, le rendu audio est une vraie merveille qui colle parfaitement au techno-babillage du film.
Ce qu'il y a de remarquable avec Tempête de boulettes géantes, c'est l'énorme implication des comédiens, américains bien entendu d'un côté, mais également francophones pour les versions doublées.
Sony Pictures Animation a ainsi fait appel à des comédiens moins emblématiques (disons plus directement moins « coûteux » que d'autres stars plus célèbres) mais dont la prédisposition à l'exubérance naturelle est répliquée avec malice dans leurs divers personnages.
Ainsi, contrairement à Bill Hader - Flint - quasiment inconnu en France (il jouait notamment le rôle de Custer dans La nuit au musée 2), Anna Faris - Sam - est déjà rodé à l'exercice du personnage déluré, notamment grâce à son célèbre rôle de Cindy Campbell dans Scary Movie.
Même chose en ce qui concerne Bruce Campbell - Le Maire -, un comédien prolifique depuis les années 1970. On retrouve aussi Neil Patrick Harris dans le rôle improbable du singe Steve et, plus surprenant encore, Mr. T dans le rôle du flic aux gros biceps mais au coeur tendre Earl.
Avec une qualité d'interprétation pareille, les versions francophones se devaient d'être à la hauteur. Pari gagné dans les deux (françaises et québécoises), car le peu de popularité de Sony Pictures Animation a permit de convier, non pas des stars sans aucun intérêts pour assurer la promo, mais de vrais comédiens de doublages tous excellents dans leur domaine.
Au final, Sony Pictures Animation nous offre un grand moment de cinéma d'animation, tout en faisant coup double : d'abord, le studio se fait enfin remarquer par le grand public et surtout, il se place comme un outsider totalement décalé par rapport à Disney, Dreamworks et Blue Sky.
Tempête de boulettes géantes est donc leur première réalisation d'envergure dans laquelle le studio définie sa stratégie d'avenir. C'est dans ce même moule qu'émergera en 2013 le tout aussi déluré Hôtel Transylvanie, tandis que Sony redonnera une seconde chance à Flint Lockwood et sa bande dans une suite clairement destinée aux marchés internationaux qui n'avait pas plébiscité leurs premières aventures !
Vous n'avez plus aucune excuse de ne pas découvrir ce long métrage, premier vrai grand classique de ce studio d'animation ! Olivier J.H.
"Tempête de boulettes géantes" est une fable drôle et intelligente, une métaphore sur la surconsommation et le surplus de nourriture (qui entraîne par la suite le gâchis) dans notre société, particulièrement dans les pays riches.
On reconnait bien le génie de Phil Lord et Chris Miller pour la mise en scène, ici plus survoltée et inventive que jamais. Tout va à fond la caisse dans ce film bourré d'humour, bien déjanté et complètement fou !
Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles. Un premier opus réussi. Truffe d'humour, scénario charges, mise en scène dynamique.
Une pur merveille. Très divertissant et épatant ! Un film sublimes et magistral. Quelle surprise ce film d'animation! J'ai adoré. Une grande originalité, des personnages attachants, une animation soignée, aucun ennuie, et surtout un humour exceptionnel.
Les gags sont juste excellents! Tempête de boulettes géantes fait passer un super moment, que ce soit pour petits ou grands.
Tempête de boulettes géantes est le premier long métrage d'animation que réalisent les deux cinéastes Phil Lord et Chris Miller.
Premier gros succès de Sony Pictures aux États-Unis cet été, Cloudy with a Chance of Meetballs (le titre français perd l’ironie météorologique), déboule en France sur une sortie presque technique (une trentaine de copies).
Difficile de faire concurrence à Pixar ou DreamWorks, particulièrement du point de vue de la qualité technique. Le style manga un peu lisse des personnages n’aide pas mais ce n’est pas sur ce terrain que le film tente de rivaliser.
La 3D, qui évacue ici les détails des formes, des visages et des objets, rend cartoonesque l’univers déjà absurde du film.
Inutile de creuser la veine moraliste ou politique, elle ne dépasse pas vraiment le pitch et reste surtout prétexte à une avalanche de gags efficaces à force d’être décalés.
Il habite dans une île « cachée sous le A de ATLANTIQUE », moindre des humiliations de cet ancien haut lieu de la pêche, déserté par la quiétude le jour où le monde réalisa que « les sardines, c’est dégueulasse ».
Le décor est planté, sur des personnages trop fous pour être caricaturaux : le père, calme bloc de granit dont les yeux sont remplacés par des sourcils géants, le policier black ultra-athlétique et carré, dont les poils du torse vibrent quand ils sentent le danger (notons que Mr. T fait la voix anglaise), le singe totalement abruti de Flint, qu’il a équipé d’un déchiffreur de pensées…
Il suffit de quelques minutes pour comprendre que tout est ici prétexte à la moindre blague, la plus absurde possible, qu’elle soit dialoguée à l’anglaise, physique et burlesque comme dans les cartoons, ou de situation. Et dans ce menu d’humours variés, c’est par l’absurde que Tempête réussit le mieux.
Forcément, lorsque Flint, après avoir créé des perroquets-rats, des chaussures en aérosol qui ne peuvent s’enlever ou une télé qui marche (disparue en courant peu après sa création), invente un appareil capable de fabriquer de la nourriture avec de l’eau, qu’il se met à pleuvoir des hamburgers, puis divers aliments, de plus en plus gros jusqu’à une tornade de spaghettis et à une grêle de boulettes de viande, inutile de s’attendre à un film réaliste ou social.
Rien d’extraordinaire dans la forme, ni dans la structure ou les étapes imparables du scénario. Flint le nerd rencontre Sam la jolie miss météo (à ce drôle de détail près : quand les héroïnes entrent généralement dans les films un peu moches et se dévoilent au fil du récit de plus en plus belles, Sam le fait à l’inverse, relookée à son goût par Flint en fin de film : queue de cheval sérieuse et grosses lunettes).
Les catastrophes seront empêchées et le père parviendra enfin à exprimer ses sentiments… Pas de surprise de ce côté-là.
Cependant l’équipe autour de Phil Lord et Chris Miller (le générique annonce : « A film by : A lot of people ») se soucie heureusement de placer des gags même dans les moments d’émotion, avouant pour une fois se foutre jusqu’au bout de tout ce qui n’est pas déjanté. Lorsque comme ici c’est au moins partiellement assumé, le phénomène sert le film.
Impossible d’être exhaustif mais Tempête… contient quelques scènes d’hystéries qui valent le détour. Lorsque Flint, s’initiant à la sociabilité, entame une partie de boule de neige ultra-violente et rentre dans une maison dégommer parents et enfants, on croirait un fugace Funny Games.
Idem quand une vague de crème glacée recouvre les rues et qu’une vue aérienne montre tous les enfants de la ville allongés le nez dans la « neige », rampants frénétiquement, l’hystérie collective prend une ampleur plutôt jouissive, non sans jouer de l’esthétique fifties des vieilles séries B catastrophe.
Inutile en revanche de chercher la critique sociale. La société de consommation est épinglée pour suivre le scénario et plus par goût des gags que par une hypothétique volonté critique.
Toute sa vie, Flint a rêvé de devenir un grand inventeur et de changer le monde. Idéaliste, il a imaginé une machine capable de transformer l'eau en nourriture. Mais, quand des tempêtes de spaghettis et de boulettes de viande géantes ont menacé gravement la planète, Flint a dû désactiver l'appareil.
Qui a continué de fonctionner… Cette suite rend hommage à Jurassic Park, de Steven Spielberg, mettant en scène un univers bariolé, totalement surréaliste, peuplé de créatures hybrides, croisements entre des animaux et des aliments.
Un inventeur raté, niais et frustré crée une machine transformant l’eau en nourriture. Bon, faut pas se leurrer, il est tout à fait raisonnable de résumer Tempête de boulettes géantes² à une accumulation de clichés.
Première bonne nouvelle : au MK2 Quai de Loire, l’éclairage n’est pas en 50 Hz. Reste que les saccades demeurent beaucoup plus visibles qu’en monoscopie, et que je reste partisan de passer à 2x50 images par seconde plutôt que 2x24.
Dessin animé laborieux autour de la malbouffe. Compte tenu du succès estival de cette Tempête de boulettes géantes sur le marché américain, enfonçant allègrement toute la concurrence, le studio Sony fait désormais figure de challenger sérieux face à d'autres ténors du genre comme Pixar et Dreamworks.
Même si le triomphe de cette aimable fable au box-office américain peut laisser un peu rêveur. Car, comme on pouvait le craindre, Tempête… est une fantaisie un peu bébête et totalement inoffensive sur le thème de la surconsommation alimentaire, phénomène qui préoccupe tout l'Occident, au premier rang duquel l'Amérique.
Le héros de cette affaire est Flint, un jeune homme qui, au cours de sa courte carrière d'inventeur, n'a jamais pu produire autre chose que des catastrophes en série ou des objets rigoureusement inutiles comme, par exemple, ses manipulations génétiques ayant donné naissance à une espèce tenace de rats volants.
Au cours d'une énième expérience, Flint se débrouille pour expédier en orbite géostationnaire une machine capable de transformer l'eau en nourriture.
Flint Lockwood est un savant foldingue risée de toute sa communauté. Inventeur de gadgets les plus débiles (les rats volants, les chaussures en spray...) il invente un transmuteur d'eau en nourriture malencontreusement éjecté en orbite.
Connecté via satellite, le transmuteur peut créer n'importe quelle aliment qui tombe sous la forme de pluie selon la demande de son créateur. La petite île où vit l'inventeur, spécialisée dans la conserve de sardine, considère l'invention comme une aubaine et s'aprète à se lancer dans le tourisme alimentaire...
Bien sur le transmuteur va se détraquer et les aliments devenir complètement fous et disproportionnés, le tout observé par une jolie météorologue venue de la métropole. Le film est signé "a lot of people" au générique, ce qui est plutot sympathique, mais en fait il est signé Phil Lord et Chris Miller, tous deux auparavant scénaristes, pour Sony animation.
Très bonne surprise, le film est truffé de gags et de situations cocasses. Le caractère des personnages est soigné (le père, le policier, le singe, Babymachin, le maire...) et les designs sont chouettes qui ne cherchent pas le réalisme mais ne sont pas non-plus caricaturaux-vulgaires.
En fait le film est surtout très rythmé, bien balancé et la bande annonce est loin d'éventer tout le lot de gags et de situations dont le film fourmille.
Le relief fonctionne sans en imposer ni chercher l'effet. Bien sur il y a un coté écœurant dans ces amoncellements de bouffes formatés junkfood (surtout la piscine de sauce nachos... heurk) mais le film parvient à éviter la nausée.
Je l'ai vu en 3D, il y a beaucoup de scène faites exprès pour les effets, mais c'est bien réalisé. Pas trop fan du design dans l'ensemble (personnage principal, rendu, couleurs), mais il y a un humour décalé, souvent différent de l'humour prévisible et hypercalculé des autres prod du genre.
Concernant l'histoire, j'ai trouvé le scénario vraiment mortel et d'une efficacité redoutable. Entre l'histoire principale et les petites histoires secondaires (le père et le fils, la romance avec la miss météo, les magouilles du maire, l'idole de la sardine déchue) tout est merveilleusement en place. C'est limpide, fluide et j'ai trouvé que c'était très très bien écrit (Il y a des séquences que j'ai trouvée très subtiles, notamment avec le père).
Au dessus de tout ça, il y a surtout beaucoup d'inventivité et d'humour de très grande finesse (et même des jeux de mots ! ). Bref, Pixar devrait prendre des notes devant une telle maîtrise... Niveau visuel, je ne suis pas super fan du design des personnages avec leurs gros yeux (c'est mieux d'avoir une barre de sourcil), mais ça ne m'a pas plus dérangé que ça... peut-être parce que le perso principal, c'est la nourriture (que je trouve pour le coup super réussie, j'entendais les gamins s'extasier devant les glaces ou bonbon, c'était très mignon... et dieu sait que je déteste les gamins).
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