En 1983, une jeune fille de 13 ans dont on ne connaît que le prénom, Stéphanie, publie son journal intime : Des cornichons au chocolat. La collégienne se confie à son chat, Garfunkel. Du style, de la verve, et un ton bluffant. Succès immédiat : près de 300 000 exemplaires vendus.
Le récit est publié en livre de poche, et traduit en une vingtaine de langues. Il entre dans la catégorie des livres cultes et générationnels. Mais cette fois, sur la couverture du livre, c'est le nom de Philippe Labro qui figure? On s'étonne, encore, de l'authenticité du ton de son héroïne adolescente.
L'histoire de Stéphanie et son Journal Intime
Écrit sous la forme d'un journal intime, le livre raconte l'histoire de Stéphanie, une jeune fille de 13 ans qui vit dans sa bulle et son avis décalé sur les adultes. Son goût prononcé pour les cornichons au chocolat et son chat Garfunkel, elle va vivre des choses surprenantes avec ses amis elle qui viens de Paris.
Toute une génération s'est identifiée à cette adolescente de treize ans : son regard dérangeant sur les adultes, l'école, le travail, et son goût discutable pour les sandwiches aux cornichons et au chocolat...
Le Personnage de Stéphanie
Stéphanie a treize ans, un chat confident nommé Garfunkel, du culot, des problèmes - parmi lesquels ses mauvaises notes à la Ferme (le lycée) et la mésentente de ses parents -, un goût discutable pour les sandwiches aux cornichons et au chocolat, une vision dérangeante des adultes et un style, une verve inimitables qui font de son journal un événement littéraire, un document sans précédent, authentique parce que non tronqué, sur le monde de l'adolescence.
Elle trouve sa mère trop maquillée, elle fait trop attention à son apparence et passe beaucoup de temps avec ses copines. Son père, lui, n'est presque jamais à la maison et partage sa vie entre la route et ses voyages d'affaires. Stéphanie se demande souvent pourquoi ses parents l'ont fait s'ils ne voulaient pas d'elle.
La Genèse du Roman
Le texte original de ce livre a été consigné sur des cahiers d'écolier par Stéphanie X. Philippe Labro, ensuite, l'a aidée à le mettre en forme. Il n'est pas intervenu dans l'écriture, voulant préserver la force du ton, la beauté du style. Il a simplement suggéré à Stéphanie de revenir sur certains épisodes, ou d'aller plus avant dans l'exposé de ses émotions, de ses humeurs, de ses rires et de ses chagrins.
En 1983, Philippe Labro avait préféré s'effacer derrière ce texte que lui avait inspiré une personne très proche et présenter Des cornichons au chocolat comme le journal d'une jeune écolière, Stéphanie. Mais aujourd'hui pour que les lecteurs comprennent mieux son cheminement romanesque et l'importance de ce texte qui forme avec Manuela et Franz et Clara, une sorte de trilogie féminine sur l'adolescence et la naissance du sentiment amoureux, Philippe Labro a eu à coeur de se dévoiler en rééditant ce texte qui lui est si cher.
Journaliste, cinéaste, déjà auteur de trois romans (Un Américain peu tranquille, en 1960, Des feux mal éteints, en 1967, et Des bateaux dans la nuit, en 1982), celui qui «passe sa vie à observer les autres» en a eu l'idée en portant son regard sur la fille de sa femme, Alexandra, et les amies de celle-ci.
Les Thèmes Abordés
Le roman signé d'une adolescente mal dans sa peau rencontre un vif succès. L'héroïne des Cornichons au chocolat fustige toutes les modes. Notamment celles qui entraînent sa mère dans une aliénation bêtifiante.
Si Justin Bieber avait existé en 1983, il n'aurait probablement pas trouvé grâce aux yeux de Stéphanie. Alors que la culture teenager fait déjà fureur au pays de Ronald Reagan et que le courant s'est propagé deux ans plus tôt en France avec La Boum, de Claude Pinoteau, Philippe Labro donne naissance à Stéphanie.
Mais ce n'est pas seulement l'histoire de Stéphanie. C'est aussi celle de Pablo et de son frère appelé l'Autre qui vit dans sa chambre, incapable de marcher et qui deviendra un de ses grands amis. Il y a Garfunkel, ce chat il m'a rappelé mon Ullyssou. Et d'autres personnages, comme madame Moreau...
Le Cornichon: Un Ingrédient Clé
Le cornichon fait partie de la famille des cucurbitacées. C’est en fait une variété de concombre mais qui est cueillie lorsqu’elle est encore jeune afin de préserver son croquant.
Cultivé dans les plaines de l’Himalaya depuis 3 000 ans, il s’est très vite propagée vers la Chine et vers le Moyen-Orient. Il fut cultivé sur les bords du Nil par les Egyptiens, qui en consommaient beaucoup, et le faisaient figurer parmi les offrandes destinées à leurs dieux. Il était très apprécié par les Grecs et les Romains.
On raconte qu’Apicius, célèbre cuisinier romain accommodait le cornichon avec du miel pour combattre son amertume. Les Hébreux l’importèrent en Terre Promise, où il devint l’un de leurs mets préférés. Il fait son apparition en Amérique du Nord au 15e siècle.
Au XVIe siècle, sa consommation comme condiment, au sel et au vinaigre, s’est étendue à tout le territoire. Il a, hélas, connu de nombreuses maladies qui ont décimé le plus grand nombre de variétés, mais les horticulteurs ont obtenu, par sélection, une espèce distincte et ont créé plusieurs variétés de cornichons destinées à être consommées comme condiments, alors que le concombre devait rester un légume.
La plus fréquente, de nos jours, est la variété » verte petit de Paris « , mais on trouve encore le » vert fin de Meaux » ou le » vert de Massy « . Ainsi, le cornichon est un aliment typiquement français qui se cultive dans la région du Sud-Ouest, en Sologne, dans le nord de la Bourgogne ou encore en Vendée. Chaque jardinier a ses plants de cornichon favori : gros ou petit, piquant ou doux. La récolte s’étend du mois de juin à septembre.
L’Inde est aujourd’hui le deuxième producteur mondial de cornichons, derrière la Chine. Le pays produit 200 000 tonnes de petits cucurbitacées chaque année, ce qui représente 20 % du total de ces exportations. C’est d’autant plus probable que quelques grands groupes européens de l’agroalimentaire viennent se fournir en Inde depuis les années 2000.
Très compétitifs pour les gros calibres de type malossol, les pays de l’Est (Roumanie, Hongrie, Pologne) comptent aussi parmi les fournisseurs des industries condimentaires françaises.
Le cornichon est recherché pour son aptitude à mettre en valeur les aliments qu’il accompagne, et à en relever le goût. Son acidité stimule les sécrétions digestives et excite l’appétit. Les cornichons se retrouvent dans les épiceries sous forme de bocaux, plongés dans le vinaigre, qu’ils soient « sucrés », aromatisés à l’aneth ou tout simplement marinés.
Aujourd’hui, le cornichon reste l’un des condiments préféré des Français qui en consomment environ 400 grammes par an et par habitant ! Les cornichons « français » (en fait, ceux qui sont commercialisés en France, sont aujourd’hui généralement importés, principalement du sud de l’Inde), sont petits, craquants, et ont un goût plutôt pimenté.
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