Les allergies alimentaires sont assez fréquentes et peuvent se manifester par des symptômes parfois dangereux. Le traitement de l'allergie alimentaire est avant tout préventif et consiste à éviter de consommer tous les aliments à l’origine de réactions allergiques.
Qu'est-ce qu'une allergie alimentaire ?
L’allergie alimentaire, par définition, se caractérise par la survenue parfois violente de manifestations inflammatoires dues au système immunitaire qui réagit face à l’ingestion d’un aliment auquel vous êtes allergique. L’aliment en question, censé être inoffensif, prend alors le nom d’allergène.
Symptômes
Une allergie alimentaire peut causer des symptômes différents chez le bébé ou l’enfant, et chez l’adulte. L’allergie alimentaire est principalement à l’origine de symptômes qui touchent la peau chez les enfants. Toutefois il en existe d’autres.
La réaction allergique liée à un aliment allergène se manifeste en général dans les minutes ou heures qui suivent l’ingestion de celui-ci. Les symptômes déclenchés peuvent être variables d’une personne à l’autre et dépendent de votre niveau d’allergie. Dans la majorité des cas, de l’urticaire commence à apparaître, et des gonflements du visage peuvent survenir également.
Bon à savoir : Dans certains cas, des symptômes plus graves peuvent apparaître comme un choc anaphylactique, une crise d’asthme vraiment importante, ou encore un œdème pharyngé ou laryngé.
Bon à savoir : Si vous présentez une allergie sévère à l’aliment que vous avez ingéré, vous pouvez subir un choc anaphylactique souvent précédé par une perte de connaissance.
Diagnostic
Si vous pensez souffrir d’une allergie alimentaire, il est possible de faire un test cutané de type prick-test ou patch test chez un allergologue, comme dans le cas de n’importe quelle autre allergie (chat, chien, graminées …). Ce test dure à peu près 10 à 20 minutes pour le prick-test (48 pour le patch), soit le temps nécessaire pour observer si une réaction se développe sur la peau.
Traitement de l'allergie alimentaire
Il s'agit d'un régime d'éviction des allergènes prescrit par le médecin au terme du bilan allergologique. Ce régime exclut les allergènes identifiés et tous les aliments les contenant.
Une organisation particulière pour la préparation ou la prise des repas, à la maison, au travail ou à l’école est nécessaire. Dans les lieux où sont proposés des repas à consommer sur place ou à emporter, l’information concernant les allergènes est tenue à la disposition du consommateur, sous forme écrite, de façon lisible et visible.
Depuis janvier 2022, un premier traitement de l’allergie à l’arachide (Palforzia®) chez les patients de 4 à 17 ans, traitement pouvant être poursuivi après 18 ans, est remboursé. Ce traitement est à base de poudre de graines d’ Arachis hypogrea. Les prises sont réalisées par le patient à domicile selon un protocole personnalisé rédigé par l’allergologue. Des effets secondaires allergiques sont possibles, justifiant d’être particulièrement vigilant.
Elle est réalisée le plus souvent par voie orale et peut être initiée par voie sublinguale ou ur la peau. Son objectif est d’atteindre le seuil de tolérance à l’aliment à des doses de consommation courante.
Si vous présentez une allergie alimentaire et que vous connaissez l’aliment en cause, la principale mesure sera l’éviction de celui-ci dans votre menu au quotidien. Il faudra donc prêter attention à toutes les étiquettes des produits que vous consommez pour vous assurer que votre allergène ne s’y trouve pas.
Que faire en cas de réaction allergique ?
Si vous présentez une allergie alimentaire après avoir consommé un aliment potentiellement allergène, on peut se demander que faire dans l’immédiat :
- Appeler un médecin et l’en informer en lui décrivant vos symptômes.
- Consulter un allergologue dans un second temps pour confirmer votre allergie à l’aliment en question.
- Seulement si vous avez des difficultés respiratoires, ou si vous perdez connaissance : appelez immédiatement le 15.
- Si vous présentez des symptômes graves qui nécessitent une hospitalisation, vous devrez recevoir une injection d’adrénaline en urgence pour éviter le choc anaphylactique.
- Prenez rendez-vous pour téléconsulter un médecin généraliste qui vous délivrera une ordonnance, si nécessaire.
Cortisone et allergies
Utilisés dans le traitement des allergies, les corticoïdes peuvent parfois, de façon paradoxale, être à l’origine de réactions d’hypersensibilité allergique. En effet, l’hypersensibilité aux médicaments est fréquente mais exceptionnellement sévère et elle n’est allergique que dans 10 % des cas.
La cortisone fait partie de la classe des médicaments dits anti-inflammatoires au même titre que les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens), le paracétamol et l’aspirine.
De manière assez paradoxale, les corticostéroïdes, anti-inflammatoires et immunomodulateurs puissants utilisés dans le traitement des manifestations allergiques au sens large, sont dans certains cas à l’origine de véritables réactions d’hypersensibilité allergique immédiates ou retardées.
Bien que la majorité des accidents soient des réactions d’hypersensibilité non allergique, il est important de bien faire la différenciation entre une hypersensibilité et une réelle allergie. Les accidents d’hypersensibilité non allergique posent très rarement de problèmes et sont bénins dans la grande majorité des cas, tandis que les accidents allergiques sont potentiellement sévères.
Effets secondaires de la cortisone
Attention à ne pas confondre une réaction d’hypersensibilité aux corticoïdes avec les effets secondaires du médicament. Comme toute molécule chimique, la cortisone peut en effet entraîner des effets indésirables parmi lesquels :
- une élévation de la pression artérielle ;
- de la nervosité, une agitation, des troubles du sommeil ;
- une prise de poids, un gonflement et une rougeur du visage.
Dans le doute, n’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé.
Hypersensibilité immédiate aux corticoïdes
L’hypersensibilité immédiate aux corticoïdes survient très rapidement quelques minutes à moins d’une heure après la prise du médicament et peut se manifester par des symptômes tels que :
- des rougeurs (érythème) ;
- des démangeaisons ;
- de l’urticaire ;
- des œdèmes des mains, des pieds ou du visage (angioœdème) ;
- une crise d’asthme ou un bronchospasme ;
- des nausées et des vomissements ;
- de la diarrhée ;
- un malaise, voire un choc (chute de la pression artérielle) ou une perte de connaissance.
L’anaphylaxie médicamenteuse comprend quatre grades de sévérité :
- grade 1 : atteinte cutanée exclusive ;
- grade 2 : atteinte d’au moins deux organes : peau et poumon ou tube digestif ;
- grade 3 : signes cardio-vasculaires, hypotension ;
- grade 4 : arrêt cardio-respiratoire.
Démangeaisons et cortisone
Une hypersensibilité à la cortisone peut tout à fait se traduire par un prurit (démangeaisons). En général, lorsqu’il n’y a que des signes cutanés isolés, c’est une hypersensibilité immédiate non allergique. On commence à penser à une réaction allergique à partir du grade 2 de l’anaphylaxie. Il faut au moins que deux organes soient touchés pour suspecter une allergie. Néanmoins, devant un patient ayant présenté une réaction lors de l’utilisation d’un corticostéroïde, la démarche diagnostique doit être rigoureuse. Il importe de définir quelle molécule de remplacement pourra, le cas échéant, être administrée ultérieurement au patient.
Que faire en cas de réaction immédiate ?
En cas de réaction immédiate à un corticoïde, il faut consulter votre médecin généraliste qui vous orientera si nécessaire vers une consultation spécialisée dans les allergies médicamenteuses. Le bilan de l’allergie au médicament reste la plupart du temps hospitalier. Dans un premier temps, on reçoit le patient et on effectue un test cutané avec le corticoïde incriminé. On dépose une goutte sur la peau et on pique à l’intérieur de la goutte. Si le test est positif, on le reconvoque pour lui faire de nouveaux tests cutanés avec une batterie de corticoïdes. L’objectif est d’identifier un corticoïde intraveineux, un per os, un par voie cutanée et un par voie inhalée que le patient peut recevoir sans faire de réaction.
En cas de diagnostic d’une hypersensibilité immédiate allergique, le risque de choc anaphylactique étant important, le patient repartira de la consultation avec une carte précisant son allergie aux corticoïdes, les médicaments autorisés et leur dénomination commune internationale (DCI).
Reprise du médicament
Lorsque le bilan allergologique est négatif (urticaire par hypersensibilité non allergique), la reprise du médicament est possible. Cette réintroduction peut se faire avec une prémédication par antihistaminiques et/ou antileucotriènes.
Désensibilisation à la cortisone
Comme pour les allergies classiques, il est possible d’effectuer une désensibilisation à un médicament. Si cela devait se justifier, on pourrait très bien effectuer une désensibilisation à la cortisone. Mais, il y a tellement de formules chimiques différentes de corticoïdes que notre objectif est plutôt d’identifier un corticoïde injectable, un par voie orale, un par voie topique cutanée et un par voie inhalée que le patient peut recevoir sans faire de réaction. Pour l’instant, nous n’avons jamais eu le cas où l’on ne trouvait pas ces quatre molécules disponibles.
Informations sur les corticoïdes
Les corticoïdes, c’est quoi ? Le mot « corticoïdes » désigne à la fois des substances naturelles produites par l’organisme, et des substances de synthèse utilisées comme médicaments. Au naturel, les corticoïdes sont des hormones secrétées par une petite glande située au-dessus de chaque rein, la glande surrénale. Le cortisol (ou hydrocortisone) et la cortisone en font partie. Ces hormones jouent un rôle primordial dans de grandes fonctions du corps comme la défense de l’organisme contre les agressions (l’immunité), le contrôle de l’inflammation, l’utilisation des sucres ou encore la gestion du stress.
Les corticoïdes de synthèse sont des médicaments similaires aux hormones naturelles, développés dès les années 1950. Ils comprennent notamment la prednisone (Cortancyl®), la prednisolone (Solupred®), la dexaméthasone ou encore la méthylprednisolone (Solumédrol®).
Quand doit-on prendre des corticoïdes ?
Les propriétés des corticoïdes font qu’ils sont aujourd’hui utilisés pour soigner de très nombreuses maladies, de l’eczéma à la sclérose en plaques. Le corticoïde prescrit, sa forme (comprimés, injection, lotion, pulvérisation...), la dose et le rythme de prise (tous les jours, un jour sur deux...) dépend de la maladie, de la personne malade et des habitudes du médecin. Pour une même maladie, l’efficacité d’une même corticothérapie est variable d’une personne à l’autre.
Précautions lors d’une corticothérapie prolongée en comprimés
Les comprimés de corticoïdes sont à prendre au cours d’un repas. Sauf indication contraire du médecin, il faut les prendre en une seule prise, le matin. Pourquoi ? Parce que la prise matinale reproduit le rythme naturel de sécrétion du cortisol par les glandes surrénales, qui est maximale autour de 8 heures.
- les pansements gastriques (Maalox®, Phosphalugel®, Gasviscon®...) réduisent l’absorption digestive des corticoïdes et donc leur efficacité.
En cas de doute sur un médicament, demandez conseil à votre médecin ou à votre pharmacien. Et prévenez toujours les professionnels de santé consultés (généraliste, pharmacien, chirurgien, anesthésiste…) lorsqu’un traitement corticoïdes est en cours.
Un traitement prolongé par corticoïdes contre-indique certains vaccins : contre la rubéole, la rougeole et les oreillons (ROR), la varicelle, la fièvre jaune, le zona et les rotavirus, le BCG et le vaccin contre la grippe administré par voie nasale. Si nécessaire, ces vaccinations peuvent être programmées avant la mise en route du traitement ou après son arrêt.
Il ne faut jamais arrêter de façon brutale un traitement prolongé par corticoïdes car cela risque de provoquer une insuffisance des glandes surrénales et favorise une rechute de la maladie (myosite, myasthénie) le cas échéant. Lorsque la prise des corticoïdes par la bouche s’avère impossible (vomissements, difficultés à respirer…), cela entraine de fait un arrêt brutal du traitement. Dès lors, contactez votre médecin qui pourra prescrire une autre voie d’administration.
À fortes doses, les corticoïdes répriment l’activité du système immunitaire (effet immunosuppresseur) et de ce fait peuvent augmenter le risque d’infection. Dès lors, il faut éviter autant que faire se peut le contact avec les personnes qui ont une infection contagieuse (gros rhume, bronchite, gastro-entérite, grippe, bouton de fièvre…) et consulter rapidement son médecin en cas de fièvre, toux, diarrhée, brûlures urinaires.
Effets indésirables possibles des corticoïdes
Un traitement prolongé et/ou à forte dose de corticoïdes par voie orale peut entrainer à court terme ou plus tardivement différents effets secondaires. Pour certains effets comme la moindre résistance aux infections, le risque augmente avec la dose quotidienne de corticoïdes. Si nécessaire, le médecin peut prescrire du calcium et/ou de la vitamine D par voie orale. Les corticoïdes peuvent diminuer la résistance aux infections.
Traitement des allergies : Antihistaminiques et Corticoïdes
Outre l’éviction allergénique, le traitement symptomatique des affections allergiques bénignes (rhinite, conjonctivite et urticaire) repose sur les antihistaminiques H1 per os et les corticoïdes par voie topique. En cas d’urgence vitale (choc anaphylactique), l’adrénaline contenue dans un dispositif d'auto-injection intramusculaire est le traitement de première intention. La prévention secondaire de l’allergie par immunothérapie spécifique est d’efficacité prouvée pour certains allergènes (venins d’hyménoptères, pollens de graminées par exemple).
Pharmacocinétique et Surveillance des Traitements
Quelle que soit la voie d’administration, y compris topique, il existe un passage systémique des glucocorticoïdes, ce qui doit conduire à privilégier les cures de courte durée, inférieure à 15 jours, afin d’éviter le risque d’effets indésirables généraux.
La surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement repose essentiellement sur les données de l’interrogatoire et l’inspection. L’intensité de la surveillance dépend de la gravité de la réaction anaphylactique. La surveillance de l’efficacité et de la tolérance du traitement est exclusivement clinique. Aucun marqueur biologique n’est actuellement disponible.
Trousse d'urgence pour les allergies alimentaires
Les personnes atteintes d’allergies alimentaires sont exposées, en cas d’ingestion de substances interdites, à des conséquences plus ou moins graves. La trousse d’urgence contient les médicaments indispensables aux personnes allergiques alimentaires en cas de réaction allergique.
- En cas d’ingestion de l’aliment interdit et de réaction allergique, la trousse contient un antihistaminique en réponse aux premiers symptômes (rhinite, urticaire, gonflement localisé).
- Un corticoïde peut également être administré en même temps que l’antihistaminique si nécessaire.
- En cas de choc anaphylactique, une injection d’adrénaline est à réaliser en urgence, avant d’appeler le SAMU et avant la prise des antihistaminiques et des corticoïdes. La trousse de l’allergique alimentaire contient un stylo-injecteur à cet effet.
Pour les enfants et adolescents, une copie du Projet d’Accueil Individualisé (PAI) doit se trouver dans la trousse. Pour les déplacements à l’étranger et les voyages en avion, un certificat de voyageur allergique, obtenu auprès de son allergologue, doit également figurer dans la trousse. Les médicaments de la trousse sont tous soumis à une date de péremption. Il convient donc de vérifier régulièrement et de les remplacer si nécessaire.
SOLUPRED : un médicament corticoïde
Ce médicament est un anti-inflammatoire stéroïdien qui appartient à la famille des corticoïdes de synthèse (dérivés chimiques de la cortisone naturelle). Les propriétés de la cortisone sont nombreuses, mais ce produit est surtout utilisé pour son effet anti-inflammatoire puissant. Il présente, à efficacité égale, moins d'effets indésirables que la cortisone naturelle.
Ces propriétés sont utiles dans le traitement de nombreuses affections comportant une composante inflammatoire ou allergique, mais aussi de certains cancers où ce médicament permet de lutter contre la prolifération cellulaire. Il diminue les réactions immunitaires et est donc utilisé pour prévenir le rejet des greffes d'organes.
Il est utilisé dans le traitement de certaines maladies graves (cancer, sclérose en plaques, rhumatisme articulaire aigu par exemple), mais également de maladies plus bénignes (allergie, crise d'asthme, sinusite aiguë, otite). Dans ces derniers cas, le traitement est souvent court.
Contre-indications de SOLUPRED
Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :
- infection ou mycose non contrôlée par un traitement adapté,
- maladie virale en évolution (hépatite, herpès ou zona),
- psychose non contrôlée par un traitement,
- en association avec un vaccin vivant,
- phénylcétonurie (présence d'aspartam).
Losque ce médicament est destiné à traiter une maladie grave, potentiellement mortelle, les contre-indications doivent rendre prudent dans son utilisation, sans pour autant interdire son emploi.
Précautions
Ce médicament ne doit jamais être employé ou réemployé en dehors d'une prescription médicale. Si vous avez un diabète, vous risquez de le déséquilibrer si vous modifiez la quantité ou le rythme de la prise de cortisone sans avis médical.
Les personnes ayant des antécédents de tuberculose, d'ulcère de l'estomac ou du duodénum, les personnes souffrant d'insuffisance rénale, d'insuffisance hépatique, de colite ulcéreuse, d'hypertension artérielle, d'ostéoporose, de myasthénie grave doivent faire l'objet d'une prise en charge médicale particulière.
La prise prolongée d'un corticoïde diminue les défenses immunitaires : la vaccination avec un vaccin contenant des germes vivants atténués ne peut être pratiquée qu'avec l'accord de votre médecin. Vous devez également éviter le contact avec des personnes atteintes de varicelle, de zona ou de rougeole.
L'apparition d'une vision floue ou de tout autre trouble visuel au cours d'un traitement corticoïde nécessite un examen ophtalmologique.
L'arrêt du traitement doit être progressif pour permettre aux glandes surrénales de reprendre la synthèse de cortisone naturelle. Un arrêt brutal expose par ailleurs à une rechute de la maladie traitée. Cette précaution n'est utile que lorsque la durée du traitement dépasse une semaine.
Sportif : ce médicament contient une substance susceptible de rendre positifs certains tests antidopage.
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