« Que les aliments soient votre remède ! » Telle est l’exhortation que la tradition attribue à Hippocrate… mais à tort car il semble en effet que le père de la médecine occidentale n’ait jamais prononcé ces mots. Si l’adoption d’une alimentation saine ne constitue pas une garantie contre les maladies, il peut néanmoins exister un lien entre les aliments et les remèdes.
Dans ce contexte, certains aliments peuvent donc être considérés non seulement pour leurs propriétés préventives mais également pour leurs propriétés curatives. La notion de « complément alimentaire » apparaît pour la première fois en 1930 dans une publication étudiant les effets d’une supplémentation de l’alimentation de prisonniers kenyans.
Définition et Réglementation des Compléments Alimentaires
La directive 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme étant « des denrées alimentaires dont le but est de compléter un régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules et autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis de compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité ».
Cette longue définition voulant répondre à une question en soulève au contraire plusieurs. Qu’est-ce qu’un régime alimentaire normal ? Où se situe la frontière entre la physiologie et la pharmacologie ? Qu’entend-on par « une faible quantité » ?
Régime Alimentaire Normal et Équilibre Nutritionnel
Le régime normal peut en effet être compris comme un régime conforme à une norme, comme le régime du plus grand nombre ou comme le régime habituel d’un individu. Or l’équilibre alimentaire consiste pour un individu à couvrir ses besoins nutritionnels. Dans ce contexte, un complément alimentaire n’aura pour seul intérêt que celui d’apporter des nutriments dont les besoins ne seraient pas couverts par le régime alimentaire.
Physiologie vs. Pharmacologie : La Question de la Dose
La physiologie est l’étude du fonctionnement naturel d’un organisme sain tandis que la pharmacologie est l’étude des mécanismes d’action des médicaments (pharmakon désignant en grec le médicament mais aussi le poison). Selon le principe attribué à Paracelse, si « c’est la dose qui fait le poison » on peut aussi dire que « c’est la dose qui fait le médicament ».
Pour les vitamines et les minéraux, ces doses frontières sont fixées dans l’arrêté du 9 mai 2006 relatif aux nutriments pouvant être employés dans la fabrication des compléments alimentaires. Pour les substances autres que les vitamines et minéraux, il n’existe pas de réglementation mais une notion de « dose pivot », représentée par la plus faible dose autorisée dans un médicament.
Quand Utiliser des Compléments Alimentaires ?
Au vu de ce qui précède, la prise d’un complément alimentaire sera justifiée pour couvrir un besoin nutritionnel qui ne pourrait être couvert par les aliments courants. Ceci implique d’identifier, dans un premier temps, quels sont les besoins non couverts. Dans certaines situations (allergies alimentaires, régimes d’exclusion, maladies métaboliques…), l’équilibre alimentaire nécessitera d’être établi avec l’aide d’un médecin nutritionniste en lien avec des diététiciens.
S’il s’avère impossible de rééquilibrer le régime à l’aide des aliments courants, un recours aux compléments alimentaires voire aux denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales pourra être nécessaire. Force est de constater que, le plus souvent, la prise de compléments alimentaires ne s’inscrit pas dans cette trajectoire.
Le consommateur cède généralement aux promesses publicitaires d’une meilleure santé, de meilleures performances ou tout simplement d’un bien-être retrouvé grâce à des produits dont la composition s’éloigne peu ou prou de celle des aliments courants. La liste des plantes autorisées dans les compléments alimentaires, figurant dans l’arrêté du 24 juin 2014, en constitue une illustration flagrante.
Comment S’y Retrouver Avant de Consommer un Complément Alimentaire ?
Avant de consommer un complément alimentaire, la première question à se poser est « en ai-je vraiment besoin ? » Pour y répondre, il convient d’identifier ce qui motiverait cette prise. Le problème relève-t-il d’un déséquilibre nutritionnel ou plus largement d’une hygiène de vie désordonnée ?
Aussi importe-t-il, avant de se jeter sur les compléments alimentaires, d’identifier dans quel contexte survient cette fatigue, depuis combien de temps elle dure, comment elle évolue, si d’autres signes sont associés et de porter un jugement sur son équilibre alimentaire. Pour trouver plus rapidement la meilleure solution, il est préférable d’en parler à son médecin ou son pharmacien plutôt que de recourir à l’automédication qui peut constituer une perte de chance pour la prise en charge d’une maladie potentiellement grave.
Par ailleurs, il convient de s’interroger sur la véracité des promesses avancées par les compléments alimentaires. Seules les allégations validées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sont autorisées. Il est donc conseillé de consulter le registre des allégations autorisées pour éviter toute désillusion quant aux propriétés escomptées des compléments alimentaires.
Les Risques Liés à la Consommation de Compléments Alimentaires
Comme pour tout aliment, il existe un risque allergique qui peut être sévère. Il existe également d’autres effets indésirables sévères pouvant survenir à tout âge. Ces cas ne sont que quelques exemples des milliers de cas collectés par le dispositif de nutrivigilance de l’Anses (plus de 5000 cas depuis 2009).
Certains de ces cas sont publiés individuellement en raison de leur sévérité et de leur forte imputabilité, d’autres font l’objet d’avis plus généraux traitant des risques induits par la présence de certains ingrédients comme la mélatonine ou la levure de riz rouge mais aussi de risques ciblant certains types de consommateurs, tels que les femmes enceintes ou certains sportifs.
La présence de plantes dans les compléments alimentaires donne aussi régulièrement lieu à des avis spécifiques de l’Anses ciblant notamment les plantes à berbérine, les huiles essentielles de melaleuca ou encore les plantes à coumarine. Ces avis pointent en particulier les risques d’interactions avec les traitements médicamenteux des consommateurs.
Exemples de Compléments Alimentaires: Force G Vitality et Collagène
Force G Vitality
Force G Vitality est un complément alimentaire à base d'extraits de plantes pour apporter de l'énergie au quotidien. Il se présente sous forme d'ampoules et repose sur le complexe 5G Booster : ginseng, gingembre, guarana, gelée royale et grenade. Les ampoules Force G Vitality renferment une formule d'origine naturelle pour stimuler l'énergie au quotidien.
- Le ginseng est reconnu pour ses nombreuses propriétés.
- Le guarana est naturellement riche en caféine et constitue une véritable source d'énergie.
- La grenade est un fruit qui renferme de petites graines pulpeuses.
Force G Vitality contient également de l'acérola, source de vitamine C naturelle. Il est indiqué de prendre 1 ampoule par jour, diluée dans 1/2 verre d'eau ou de jus de fruits.
Collagène : Mythes et Réalités
« Ce qui se passe à l’intérieur se voit à l’extérieur ! » Ce vieux mantra publicitaire est actuellement remis au goût du jour avec le collagène. Le collagène est l’une des principales protéines du corps, où il joue un rôle structurel. Dans la peau, il assure tenue et élasticité. Au sein des articulations, il contribue aux propriétés biomécaniques du cartilage sollicité lors des mouvements. On en trouve aussi dans les os, les tendons, les ligaments, les muscles, les vaisseaux sanguins, etc.
Produit massivement pendant l’enfance, sa synthèse ralentit très fortement à l’âge adulte. Les vendeurs de compléments alimentaires déclinent des promesses à l’envi : « efface les signes de l’âge », « lutte contre le relâchement cutané » et peut être pris pour « prévenir l’apparition des rides et rajeunir le visage ».
Cependant, le collagène étant une protéine, c’est-à-dire une grosse molécule faite de l’assemblage de petites briques, les acides aminés, il est découpé en morceaux lorsqu’il est ingéré. Lorsque du collagène est ingéré, il est traité comme toutes les autres protéines : il est dégradé en acides aminés pour pouvoir passer la barrière intestinale.
Une fois assimilés, ces acides aminés peuvent servir à reconstruire des protéines, mais pas le collagène plus spécifiquement qu’une autre. Dire qu’il va venir régénérer le cartilage ou combler les rides est aussi absurde qu’imaginer que manger du jarret de porc vous donnera de bons mollets musclés ou que la cervelle d’agneau vous fournira des neurones pour être plus intelligent. Le collagène ne se souvient pas d’où il vient.
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