Le curcuma (Curcuma longa), aussi appelé safran des Indes, est employé depuis des millénaires comme épice, colorant, mais aussi pour ses propriétés médicinales en médecine ayurvédique. La poudre de curcuma, extraite du rhizome de la plante, donne sa couleur jaune au curry. En France, elle est assez peu consommée en cuisine : environ 27 mg par jour, une quantité bien en deçà de la dose journalière admissible de 180 mg pour un adulte de 60 kg.
Comme complément alimentaire, le curcuma est utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, antimicrobiennes, anticancer… Beaucoup de gens achètent donc des compléments alimentaires contre diverses maladies (sclérose en plaques, arthrite rhumatoïde, arthrose, etc.). Même si aucune allégation en ce sens n’est autorisée, la consommation de gélules de curcuma témoigne d’un engouement pour cette plante.
Mais les études manquent souvent chez l’homme pour prouver tous les bienfaits du curcuma et beaucoup sont exagérés, comme nous le rappelions dans notre article : pourquoi le curcuma ne marche pas.
Des produits concentrés en molécules actives
Le curcuma contient des principes actifs qu’on appelle les curcuminoïdes, dont la curcumine, qui est la plus abondante. La curcumine appartient à la famille des curcuminoïdes et elle est de couleur jaune doré. Dans les compléments alimentaires extraits de curcuma, la curcumine est fortement concentrée ce qui peut aboutir à des effets secondaires qui n’existent pas avec le curcuma naturel utilisé en cuisine.
De plus, comme la curcumine est mal absorbée au niveau de l’intestin, elle est souvent associée à la pipérine (extrait de poivre noir) pour améliorer son absorption par l’organisme. Certaines formulations tentent aussi d’augmenter sa biodisponibilité grâce à l’encapsulation liposomale, des nanoparticules ou des émulsions. Se faisant, ces additifs peuvent créer de nouveaux effets indésirables.
Le poivre noir contient de la pipérine, une molécule qui augmente la perméabilité de la paroi intestinale.
L'Agence nationale de sécurité de l'alimentation (Anses) ayant reçu une centaine de signalements d'effets indésirables liés à la prise de tels produits, elle s'est autosaisie. Après analyse, elle a publié une alerte à l'adresse des consommateurs les informant de risques d’effets indésirables. Les plus fréquemment rapportés sont des signes généraux (maux de tête, vertiges) ou digestifs (diarrhées, nausées). Des atteintes hépatiques (du foie) ont fait l’objet d’une attention particulière en raison de leur possible gravité et de la vraisemblance de la responsabilité du curcuma dans leur survenue - à rebours, donc, de sa réputation de protecteur du foie. Ces risques semblent concerner plus particulièrement les formes dites « modifiées » de curcuma.
Attention aux ajouts
On trouve en effet le curcuma sous deux formes dans les compléments alimentaires. La première est une forme simple, de la poudre de racine parfois enrichie de curcumine. Sous cette forme, la curcumine est très peu assimilée par le corps : elle est peu biodisponible. Elle passe très peu dans le sang et est vite éliminée, principalement dans les selles. Les fabricants de compléments alimentaires ajoutent donc des composants, le plus souvent un constituant du poivre noir appelé pipérine, pour augmenter la quantité de curcumine absorbée. En augmentant ainsi sa biodisponibilité, on augmente cependant aussi la possible toxicité. C’est pourquoi ces compléments modifiés semblent plus particulièrement poser problème.
L’ennui, c’est que l'étiquetage est souvent peu disert sur ces éventuels ajouts et leur conséquence. Il peut s'agir de pipérine mais aussi d'huile essentielle de curcuma voire de procédés plus complexes tels que le recours à des nanoparticules ou à l'encapsulation dans des grosses molécules (cyclodextrines). Or, avec de telles formulations, la biodisponibilité est de 4 à 185 fois supérieure à celle de la curcumine sous forme simple. Fâcheux en lui-même, le manque d'information ne permet donc pas de connaître exactement la quantité absorbée et donc empêche de définir des doses de sécurité. L'Anses exhorte les fabricants à plus de précisions.
Intoxications au curcuma en Italie et en Belgique
En 2019, en Italie et en Belgique, les autorités sanitaires ont retiré du marché des lots de compléments alimentaires de curcuma riches en curcumine en raison de cas d’hépatites liés à ces produits. En Italie, une vingtaine de cas d’hépatites liés à la consommation de ces compléments ont été recensés et une vingtaine de produits rappelés. C’est le cas de lots de Curcumina Plus 95 % de la société NI.VA di Destro Franco & Massetto Loretta S.N.C., qui ont été parmi les premiers retirés, puis la liste s’est allongée. Les produits incriminés furent ensuite : Rubigen turmeric and piperine de Naturfarma, Versalis de Geofarma, Curcumin + piperin de Vegavero, Tendisulfure Forte de Nutrilinea, Cartijoint Fort de Sigmar…
Le mécanisme par lequel le complément favorise l’hépatite n’a pas été clairement identifié. D’après le ministère de la santé italien, les analyses sur les échantillons de compléments n’ont pas permis d’identifier des contaminants ou des molécules qui seraient à l’origine des hépatites. Le ministère en conclut que : « les causes sont probablement liées à des conditions particulières de sensibilité individuelle. »
En Belgique, les autorités sanitaires ont également rappelé des produits. Ainsi, la société Plastimea a retiré de la vente son curcuma liposomal associé au poivre noir de Nutrimea, une marque basée en France.
En juillet 2019, le ministère de la santé italien a demandé que ces compléments portent une mention pour signaler ce risque : « En cas d’altérations de la fonction du foie, de la fonction biliaire ou de calculs biliaires, l’utilisation du produit n’est pas recommandée. Si vous prenez des médicaments, vous devriez consulter un médecin. »
Des effets secondaires décrits dans la littérature scientifique
Plusieurs articles médicaux ont décrit des cas d’hépatites liés à la prise de suppléments alimentaires à base de curcuma. Par exemple, en 2018, aux États-Unis, une femme de 71 ans a développé une hépatite auto-immune, une maladie dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux cellules du foie, provoquant une élévation des enzymes hépatiques dans le sang. Les problèmes hépatiques de la patiente se sont résolus après qu’elle ait arrêté les compléments de curcuma.
Des chercheurs australiens ont aussi décrit deux cas d’hépatites sévères liées à des compléments au curcuma, le premier chez une femme de 52 ans et le second chez un homme de 55 ans.
Des cas d’hépatite résolus à l’arrêt de la supplémentation
Dans le premier cas, la patiente a consulté un mois après avoir commencé le complément. Elle avait des nausées, une jaunisse et des urines sombres, mais ne présentait pas d’antécédent de maladie hépatique. La patiente prenait un complément contenant 375 mg de curcuminoïdes et 4 mg de poivre noir, ainsi qu’un complément d’huile de lin, et parfois du diclofénac contre ses douleurs d’arthrose.
Dans un premier temps, elle a arrêté tous les compléments et les médecins ont pensé que l’atteinte hépatique était liée au diclofénac. Mais deux mois plus tard, elle a recommencé à prendre du curcuma et, au bout de trois semaines, des nausées sont apparues. Des tests médicaux ont alors révélé une hépatite. On lui a conseillé d’arrêter le curcuma et deux mois plus tard son foie allait mieux.
Troubles digestifs, urinaires et maux de tête
De nombreuses recherches ont testé le curcuma dans différentes conditions médicales. En 2018, des chercheurs ont passé en revue les effets secondaires possibles. il n’y a pas de risque pour la grossesse d’après les études sur les animaux, mais les preuves manquent chez la femme.
Cependant, les compléments de curcuma apportent de l’oxalate qui, en grande quantité, favorise les calculs rénaux, composés d’oxalate de calcium. Une petite étude de 2008 a ainsi montré que la consommation de compléments de curcuma augmentait la sécrétion urinaire d’oxalate et donc le risque de calculs rénaux. Dans une autre étude sur un complément de curcumine, des maux de tête ont été relevés parmi les effets secondaires possibles.
Précautions pour les populations sensibles
L’agence européenne du médicament déconseille le curcuma aux enfants et adolescents, ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes. Cela ne signifie pas que la consommation soit nécessairement dangereuse chez ces personnes, mais tout simplement qu’aucune étude n’a testé la supplémentation avec un complément concentré dans cette population.
Pendant la grossesse, les substances consommées par la mère passent rapidement dans le sang et gagnent le fœtus, c’est ainsi que de nombreuses molécules peuvent devenir dangereuses, même si elles ne le sont pas chez l’adulte.
De plus, comme le curcuma stimule les sécrétions biliaires, il est contre-indiqué chez les personnes souffrant d’obstruction des voies biliaires et d’autres maladies biliaires.
À éviter
Le curcuma stimule la production de bile, au niveau de la vésicule biliaire, elle-même connectée au foie. L'Anses déconseille donc la consommation de compléments alimentaires à base de curcuma aux personnes souffrant de pathologies du foie ou des voies biliaires. Autres populations à risque accru et pour qui la consommation de compléments est déconseillée : les personnes suivant un traitement anticoagulant, anticancéreux ou immunosuppresseur. Des interactions sont possibles avec un risque de perte d'efficacité ou d'accroissement de toxicité de ces médicaments.
Interactions avec les médicaments
Les études en laboratoire sur la curcumine concentrée ont mis en évidence que cette substance peut inhiber la coagulation des plaquettes sanguines. Il pourrait donc y avoir un risque de saignement chez les personnes qui prennent des anticoagulants ou des antiplaquettaires tels que l’aspirine, le clopidogrel (Plavix), l’héparine, la warfarine (Coumadine) ou d’autres. Cet effet n’existe pas avec le curcuma classique que vous utilisez en cuisine, car il n’est pas assez concentré en curcumine.
Enfin, d’autres études ont identifié que l’extrait de poivre noir (pipérine) souvent ajouté au curcuma peut interférer avec des transporteurs au niveau intestinal ainsi qu’avec les enzymes du cytochrome P450. Cela aurait pour conséquence d’augmenter la biodisponibilité et de ralentir l’élimination de médicaments comme la phenytoïne, le propranolol (bêta-bloquant), la théophylline ou la carbamazépine (Tegretol).
Curcuma et pipérine (poivre noir) : une association à reconsidérer
Bien que la pipérine, un composé actif du poivre noir, soit souvent ajoutée aux compléments de curcuma pour améliorer l'absorption de la curcumine, cette combinaison suscite des interrogations. Des recherches ont montré que la pipérine augmente la perméabilité de la paroi intestinale, ce qui pourrait faciliter l'entrée de substances indésirables dans l'organisme. De plus, les résultats d'une étude de 1998, qui suggérait une augmentation significative de l'absorption de la curcumine grâce à la pipérine, n'ont pas été reproduits depuis. Il est donc conseillé de faire preuve de prudence et de consulter un professionnel de santé avant de consommer des compléments associant curcuma et pipérine.
Consommation du curcuma : zoom sur ce que pensent les autorités
L’Agence européenne du médicament (EMA) recommande une durée maximale du traitement de deux semaines en cas de troubles digestifs.
En 2018, après un examen approfondi des données scientifiques disponibles, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority, et la Commission européenne) ont émis un avis concernant certaines allégations santé des compléments alimentaires contenant de la curcumine, le principe actif du curcuma. Le curcuma agit essentiellement en favorisant la production de bile par le foie et en stimulant sa sécrétion dans l’intestin.
L’Agence européenne du médicament considère comme « traditionnel » l’usage du curcuma pour soulager « les digestions difficiles ».
L’Organisation mondiale de la santé reconnaît comme « cliniquement justifié » l’usage du curcuma dans « les digestions difficiles avec hyperacidité et flatulences ».
Le curcuma est l’exemple typique de la faiblesse des études sur l’efficacité des substances d’origine naturelle (donc non brevetables). Plus de 120 études cliniques ont fait l’objet de publications scientifiques, mais aucune n’était suffisamment puissante pour en tirer des conclusions définitives. Néanmoins, les articles scientifiques dithyrambiques ne manquent pas, souvent à l’initiative d’entreprises qui commercialisent le curcuma.
Comment consommer le curcuma ?
Le curcuma se présente sous forme de poudre de rhizome ou d’extraits standardisés à 95 % de curcumine. Les troubles digestifs sont soulagés par la prise de 0,5 à 1 g de poudre, en infusion dans 150 ml d’eau, de préférence pendant les repas.
En poudre : 1,5 à 3 g par jour (soit ½ à une cuillère à café), à saupoudrer sur vos plats, dans vos jus, smoothies ou compotes.
En infusion : 1 à 2 g de poudre de rhizome séché dans une tasse d’eau frémissante, à boire 1 à 2 fois par jour.
En gélules : toujours respecter les recommandations du fabricant, car le dosage dépend de la concentration en curcuma et du procédé de fabrication.
- Pour les gélules de poudre de rhizome classique : 1 à 3 g par jour.
- Pour les gélules avec curcumine optimisée : 300 mg par jour (soit généralement 1 gélule).
La curcumine étant liposoluble, l'intégrer à un plat contenant des graisses (huile d'olive, huile de coco, ghee…) améliore son assimilation et sa biodisponibilité.
Curcuma : quelle dose par jour ?
Bien que la consommation de curcuma sous forme de compléments alimentaires soit généralement bien tolérée, ces extraits concentrés de curcumine doivent être pris avec modération.
L’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) a fixé une dose journalière admissible (DJA) de curcumine à 180 mg par jour pour un adulte de 60 kg. L'Agence nationale de sécurité de l'alimentation (ANSES) a, quant à elle, déterminé que la dose apportée par les compléments alimentaires optimisés ne doit pas dépasser 153 mg par jour de curcumine pour un adulte de 60 kg.
Cure de curcuma en compléments alimentaires : combien de temps ?
Le curcuma peut être consommé toute l’année sans risque d’accoutumance ni de surdose, à condition de respecter les dosages recommandés.
La durée d’une cure de curcuma dépend des besoins individuels et de l’objectif recherché (action anti-inflammatoire, soutien digestif, protection hépatique…). Toutefois, comme pour tout complément alimentaire, il est recommandé de ne pas en consommer en continu sur une longue période et de respecter certaines précautions.
- Pour le fonctionnement normal des articulations : cure de 2 à 3 mois, avec une pause de 15 jours avant de reprendre si nécessaire.
- Pour apaiser les troubles digestifs : à utiliser ponctuellement après un repas lourd ou en cure de 2 à 3 mois, avec une pause de 15 jours avant renouvellement si besoin.
Les effets secondaires du curcuma
Le curcuma est une épice excellente pour la santé et possède des bienfaits sur la santé exceptionnels. Cependant, dans certains cas, et comme toutes les plantes de phytothérapie, il peut occasionner certains effets nocifs indésirables, c’est pour cela qu’il convient de connaître quels sont ces effets néfastes et quand peuvent-ils survenir avant d’en consommer.
Les effets indésirables du curcuma les plus courants, souvent pour surdosage, sont la sécheresse de la bouche, les ballonnements, les flatulences, un effet réchauffant et, à fortes doses, des brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements.
Selon la recherche médicale, l’effet du curcuma frais et de la poudre de curcuma dans l’alimentation est sans danger, s’il a bien été choisi (de qualité, sans pesticides ni additifs, etc.). À dose alimentaire, il ne pose donc pas de problème.
Cependant, le curcuma à haute dose, peut entraîner certains effets indésirables, mais sans conséquence grave, s’il n’y a pas d’allergie. Les effets néfastes les plus courants sont :
- sécheresse de la bouche
- ballonnements et flatulences
- un effet réchauffant qui peut être désagréable pour les femmes ménopausées ou sujettes à des bouffées de chaleur.
- d’éventuelles brûlures d’estomac à des doses très élevées.
Un réel surdosage peut aller jusqu’à entrainer des nausées et des vomissements.
Les dangers : une question de dosage
Il faut bien comprendre que tout dépend du dosage. On consomme le curcuma sous forme de gélules, de comprimés, de complément alimentaire, d’épices, de racines séchées, de racines fraiches, et chaque forme de curcuma possède une concentration différente en curcumine. La poudre, les racines séchées et fraiches sont généralement à usage alimentaire, et, hormis les contre-indications et éventuelles interactions médicamenteuses citées ci-dessous, elles ne présentent pas de danger. Ce sont surtout les gélules, comprimés et compléments alimentaires qui peuvent poser problème, s’ils sont hautement dosés. Dans ce mode de prise, il faut toujours se reporter à la notice d’utilisation et à un avis médical.
Quelles sont les contre-indications du curcuma ?
Par précaution, le curcuma est contre-indiqué chez les personnes :
- souffrant d’obstructions et de calculs biliaires
- souffrant d’une maladie du foie
- montrant des signes d’allergie à cette plante (éruptions cutanées, boutons, etc.)
- ayant une intervention médicale ou une extraction dentaire dans les 15 jours
Ces personnes doivent prendre conseil auprès de leur médecin avant de prendre du curcuma, alimentaire ou thérapeutique.
Si vous souffrez d’ulcère à l’estomac ou de duodénum, évitez de consommer le curcuma en dose élevée, car il pourrait augmenter l’irritation. À dose alimentaire, cela ne pause pas problème.
Le curcuma est contre-indiqué chez les personnes souffrant d’obstructions biliaires, de maladie du foie, d’allergie au curcuma ou d’ulcère à l’estomac.
Le curcuma pendant la grossesse et allaitement
Par principe de précaution, l’agence européenne du médicament préconise de ne pas prendre de curcuma pendant la grossesse ou l’allaitement, hors usage alimentaire. Il n’y a donc pas de souci à mettre un peu de curcuma dans la nourriture, mais pas de cure. Parce que le curcuma est utilisé pour traiter l’absence de menstruation et pour aider l’élimination du sang stagnant, de plus, en grande quantité, il pourrait stimuler les contractions de l’utérus.
Des interactions probables entre le curcuma et des médicaments
Le curcuma peut interagir avec certains médicaments, notamment les anticoagulants, les antiacides, les antidiabétiques et les anti-inflammatoires. En cas de doute, il est toujours préférable de demander conseil à un médecin ou à un pharmacien avant de consommer du curcuma.
Les anticoagulants
Le curcuma a des vertus anticoagulantes, donc sa consommation, alimentaire et thérapeutique, associée à un traitement anticoagulant ou antiplaquettaire, doit se faire obligatoirement avec l’avis éclairé d’un médecin. En effet, les effets anticoagulants du curcuma vont augmenter les effets fluidifiants des médicaments, ce qui peut avoir des conséquences graves (saignements, hémorragies, ecchymoses, etc.).
Des études ont montré que le curcuma peut être aussi efficace que l’atorvastatine, un anticoagulant prescrit pour son effet hypocholestérolémiant.
Parmi les médicaments anticoagulants et antiplaquettaires les plus répandus, on retrouve l’aspirine (acide acétylsalicylique), le clopidogrel (Plavix), le dipyridamole (Persantine), AVK (anti-vitamine K), la ticlopidine (Ticlid), la warfarine (Coumadine), l’énoxaparine (Lovenox), l’héparine, etc.
Attention, il n’y a pas que les médicaments qui peuvent être anticoagulants, certaines plantes ou épices peuvent aussi présenter les mêmes propriétés, parmi les plus courantes : ail, gingembre, ginkgo, ginseng, fèves tonka, etc.
Les antiacides
Les antiacides sont employés pour diminuer l’acidité gastrique, et moins souvent, pour la cicatrisation des ulcères gastroduodénaux. Le curcuma pourrait inhiber l’action des antiacides et entraîner certains effets secondaires tels que des ballonnements, gaz, douleurs thoraciques, nausées et crampes d’estomac. L’association pourrait même avoir les effets inverses des antiacides, c’est-à-dire augmenter la sécrétion acide. C’est surtout le cas chez les personnes qui souffrent de reflux gastro-œsophagien.
Les antiacides les plus courants sont la cimétidine (Tagamet), le famotidine (Pepcid), la ranitidine (Zantac), Raniplex, Nizaxi, l’Oméprazole, Maalox, Rocgel, Xolaam, etc.
Les antidiabétiques
Le curcuma possède des vertus antidiabétiques, donc en associant l’épice à la prise de médicaments antidiabétiques, on augmente leurs effets, et cela peut entraîner des effets indésirables comme une hypoglycémie, une transpiration excessive, des tremblements, troubles de la vision, vertiges, anxiété, etc.
Parmi les antidiabétiques les plus courants, on retrouve les biguanides, les sulfonylurées, les méglitinides, les thiazolidinediones, les inhibiteurs de la DPP-4, des inhibiteurs de SGLT2, les inhibiteurs de l’alpha-glucosidase, les chélateurs de l’acide biliaire, etc.
Les anti-inflammatoires
Parmi toutes les propriétés du curcuma, on retrouve ses vertus anti-inflammatoires, c’est d’ailleurs souvent pour cela qu’il est consommé, donc si vous prenez des anti-inflammatoires, alors cela peut provoquer une surdose et entraîner certains effets indésirables.
En effet, le curcuma serait aussi efficace que le paracétamol et les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, pour soulager tout type d’inflammation, notamment pour l’arthrose, la colite ulcéreuse, etc.
Cependant, il existe des études, notamment une étude italienne, qui a montré que l’association du curcuma avec un traitement anti-inflammatoire non-stéroïdien, permettait accélérait la guérison. Malgré tout, demandez conseil à votre médecin, si vous faites parti de cette catégorie, avant de prendre du curcuma.
Tableau récapitulatif des précautions et contre-indications
Condition/Médicament | Précaution/Contre-indication |
---|---|
Grossesse et allaitement | Éviter la consommation en complément alimentaire |
Obstruction des voies biliaires | Contre-indiqué |
Maladies du foie | Consulter un médecin avant de consommer |
Allergie au curcuma | Contre-indiqué |
Ulcère à l'estomac | Éviter les doses élevées |
Anticoagulants | Consulter un médecin, risque de saignements |
Antiacides | Peut inhiber l'action des antiacides |
Antidiabétiques | Risque d'hypoglycémie |
Anti-inflammatoires | Risque de surdosage |
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