Classement Européen de la Production de Viande

Avec près de 50 kg de viandes bovines consommées par seconde en France, la viande de bœuf est l’une des viandes les plus consommées au monde. C’est simple, elle s’adapte à toutes les cuissons, et s’invite à toutes les occasions. Lors d’un barbecue par exemple, il est impensable de ne pas trouver d’entrecôte ou de côte de bœuf. Par ailleurs, la viande hachée se retrouve sur toutes les tables au moins une fois par semaine.

Pour faire face à cette forte demande des consommateurs, les éleveurs produisent chaque année de plus en plus de viandes bovines. Selon les perspectives agricoles de la FAO et de l’OCDC 2019-2028, 71 413 milliers de tonnes équivalent carcasse de viandes bovines seraient produites dans le monde en 2020 contre 70 379 milliers de tonnes équivalent carcasse en 2019, soit une hausse de près de 1,47 %. Cette hausse s’explique en partie par la reconstitution des troupeaux de bœufs en Amérique du Nord, au Brésil et en Australie. Malgré la hausse des prix de la viande, la consommation reste stable, surtout grâce à l’augmentation du pouvoir d’achat dans les pays en développement.

Les Principaux Producteurs Mondiaux

Le premier producteur mondial reste les États-Unis avec près de 11 440 milliers de tonnes équivalent carcasse faisant de la production de viande bovine le secteur agricole le plus important du pays. Les États-Unis ont développé un troupeau spécialisé de bœufs de race à viande pour soutenir la forte consommation de viandes bovines des Américains estimée à 450 g par personne par semaine, surtout pour les viandes à braiser et les viandes hachées dans les chaînes de fast-food. Par ailleurs, une grande partie est destinée aux exportations, notamment vers le marché asiatique (le plus grand consommateur de viandes de bœuf au monde). Actuellement, la tendance est à la production de viandes maigres.

Aussi, le pays favorise les races françaises (Limousine, Charolaise, Simmental) et mixtes. Néanmoins, on trouve également des races européennes telles que le Black Angus (Écosse), le Red Angus, le Holstein, etc. en plus des races locales.

En 2016, le Brésil a produit 8 370 milliers de tonnes équivalent carcasse de viandes de bœuf. À la suite du scandale « Carne Fraca » en 2017 fermant peu à peu le marché local à la viande brésilienne, aujourd’hui, l’essentiel de la production est destinée à l’exportation en Asie, notamment en Chine avec près de 600 000 tonnes équivalent carcasse. En tout, le Brésil exporte vers une centaine de pays, faisant du pays le premier exportateur mondial devant l’Inde et le deuxième pays producteur de viande de bœuf.

Lorsque l’on pense à l’Amérique du sud et à la viande nos esprits se tournent immédiatement vers l’Argentine.

L’Inde est le cinquième producteur mondial de viande bovine avec près de 4 170 milliers de tonnes équivalent carcasse. Pourtant, elle possède le plus important cheptel au monde. En Inde, les vaches sont sacrées et ne peuvent être tuées ou mangées. La quasi-totalité de la production est ainsi exportée.

Le Rôle de l'Union Européenne

Avec près de 7 780 milliers de tonnes équivalent carcasse de viandes de bœuf, soit 11 % de la production mondiale, l’Union européenne à 28 occupe la troisième place des pays producteurs de viandes bovines. La France est le premier pays producteur avec près de 1 400 milliers de tonnes équivalent carcasse. L’essentiel de la viande bovine européenne est fournie par des races françaises réputées pour la tendreté et le persillé de leur viande.

La baisse de la production de viande bovine est à relier au recul des effectifs de vaches dans l’Europe. La production européenne de viande bovine a reculé de 0,6 % sur le premier semestre, selon les estimations de la Commission. Le nombre d’animaux a progressé (+0,4 %) mais moins fortement que la baisse des poids carcasse (-1 %), du fait de la flambée de l’aliment.

La France est le premier producteur de viande bovine de l’Union, et affichait une chute de 4 % de ses volumes, soit 31 000 tonnes de moins qu’au premier semestre 2021. Deuxième du classement, l’Allemagne voyait sa production diminuer de 9 %, soit 49 000 tonnes de moins que l’an dernier. Les suivants du classement affichaient quant à eux un résultat en hausse : +5 % pour l’Italie, +7 % pour l’Espagne et +8 % pour l’Irlande. La Pologne, au sixième rang, restait stable.

Sur l’ensemble de 2022, la production de viande bovine de l’Union européenne devrait reculer de 0,6 %, à environ 6,6 millions de tonnes, une baisse à corréler avec le recul continu des effectifs.

L'Émergence de Nouveaux Acteurs

Depuis les années 1960, pour faire face à une demande mondiale croissante, la production issue des principales espèces animales (porc, volaille, ruminants) a été multipliée par 4,5. Cette expansion est toutefois inégale selon les espèces ou les filières (la production de viande bovine a doublé, celle de lait a progressé de 80 %) et surtout selon les pays. Si les foyers occidentaux ou océaniens se maintiennent, une carte inédite s’ébauche avec l’émergence de nouveaux producteurs qui alimentent leurs marchés intérieurs ou exportent.

Trois pays dominent aujourd’hui le marché mondial des productions animales en termes de volumes produits et de croissance de la production : Chine, Brésil et Inde, dépassant les pays développés. Le Brésil est le premier exportateur mondial de viande bovine, dont il fournit près de 20 % des échanges. La compétitivité de la filière brésilienne est assurée par des systèmes de production peu gourmands en intrants et en investissements, mais très consommateurs d’espaces agricoles et forestiers. Son industrie exportatrice concentrée et internationalisée bénéficie d’importantes économies d’échelle et de soutiens publics massifs.

L’Inde détient de longue date le principal cheptel bovin du monde, avec plus de 300 millions de têtes en 2012 (dont la moitié de buffles). Ce bétail reste destiné à la production de lait et à la traction animale, mais la production de viande a progressé de près de 40 % entre 2010 et 2012 pour fournir une demande importante à l’export, notamment vers le reste de l’Asie et les pays arabes.

Enfin, la Chine ne produit que 10 % de la viande bovine mondiale, mais connaît un fort développement de l’ensemble de son élevage. Sa croissance agricole, liée à une explosion du marché intérieur et de la consommation de produits animaux, a des répercussions sur le commerce international des aliments pour le bétail et notamment du soja principalement originaire d’Amérique du Sud. Ainsi, avec l’apparition de ces nouveaux acteurs, le « paysage productif mondial » est en plein bouleversement.

Impact Environnemental

Aujourd’hui, les 20 plus grandes entreprises de viande et de produits laitiers émettent 932 millions de tonnes d’émissions d’équivalents CO2 par an, c’est autant que les émissions totales d’un pays comme l’Allemagne.

Parmi les plus gros émetteurs se trouve, largement en tête, la multinationale brésilienne JBS. Le plus grand groupe de transformation de viande au monde est responsable d’un quart des émissions. Sur la deuxième place du podium se situe l’américaine Tyson, suivie par sa compatriote Cargill. Les émissions de ces trois géants, additionnés à celles de Dairy Farmers of America et Fonterra produisent plus d’émissions combinées par an que les grandes majors pétrolières comme Exxon, Shell ou BP.

L’ONU estime déjà que l’élevage représente 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. 75 milliards d'animaux sont abattus chaque année pour produire 325 millions de tonnes de viande, l'OCDE prévoyant une augmentation de 40 millions de tonnes d'ici 2029. "On est loin de respecter les limites de notre planète", a déclaré Christine Chemnitz, co-autrice de l’étude.

En plus des émissions du bétail, le rapport souligne l'impact environnemental croissant des ressources connexes telles que le soja utilisé pour l'alimentation animale. Christine Chemnitz et son équipe ont calculé que 1,2 million de kilomètres carrés - une superficie trois fois plus grande que l'Allemagne - sont déjà consacrés à la culture du soja, dont plus de 90 % sont utilisés pour nourrir le bétail. Cette demande croissante entraîne une hausse déforestation et menace la biodiversité alors que les terres sont défrichées pour faire place aux cultures.

Sur ce sujet, le numéro un mondial de la viande, est régulièrement pointé du doigt, et pas seulement pas les ONG. En 2020, le fonds d’investissement Nordea Asset Management a ainsi annoncé se retirer du capital de l’entreprise, engluée dans des scandales à répétition. Lâché par ses investisseurs, JBS a dégainé un plan anti-déforestation en cinq ans et promis d’atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici 2040.

Tableau: Principaux Pays Producteurs de Viande Bovine (milliers de tonnes équivalent carcasse)

Pays/Union Production
États-Unis 11 440
Brésil (2016) 8 370
Union Européenne (à 28) 7 780
Inde 4 170

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