Chrome Alimentaire : Dangers pour la Santé et Informations Essentielles

Le chrome est un oligo-élément essentiel à notre organisme, nécessaire à l’utilisation des acides gras et des protéines, ainsi qu’à celle des glucides.

Le chrome (chrome III ou chrome trivalent) est un oligo-élément essentiel nécessaire à de nombreuses fonctions biologiques.

Il est naturellement présent dans les aliments.

Il existe sous plusieurs formes, mais principalement sous forme chrome III (trivalent) qui est un oligo-élément essentiel pour notre organisme.

Une autre forme, le chrome VI, est très utilisé en industrie et est considéré comme toxique.

Dans ces compléments alimentaires, le chrome est retrouvé principalement sous 2 formes : Le chrome trivalent (Cr III) (ou picolinate de chrome) et une gamme d'autres composés du chrome (Cr III).

Le chrome est disponible sous forme de comprimés contenant divers types de sel : chlorure, polynicotinate, picolinate, par exemple.

La plupart du temps, ce sont les formes chlorure et picolinate de chrome qui sont utilisées.

Le chlorure de chrome est la forme la plus utilisée en nutraceutique, notamment dans les formules avec plusieurs ingrédients.

C’est sûrement parce que le chlorure est moins cher que les autres types de chrome.

Dans cette forme, le chrome est chélaté avec de la vitamine B3.

Le picolinate de chrome est beaucoup plus intéressant, car il a une très bonne biodisponibilité: il est absorbé plus efficacement.

Les Bienfaits du Chrome

Le chrome permet de réguler les sécrétions d'insuline dans le corps et contribue au maintien d’une glycémie normale.

Le mécanisme principal du chrome est directement lié à la chromoduline.

Cette protéine augmente la signalisation des récepteurs de l'insuline.

Si cette protéine est altérée, la capacité de l'insuline à agir dans l'organisme est considérablement réduite.

Des études ont montré que le chrome peut aider à augmenter la sensibilité à l'insuline et à améliorer le contrôle de la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2.

Le chrome intervient dans la régulation de l'appétit et de la satiété, on pense qu'il peut influencer les neurotransmetteurs qui régulent ces mécanismes, ce qui peut potentiellement aider à réduire les fringales et à contrôler la prise alimentaire.

Le chrome peut également avoir un impact sur le métabolisme des lipides (graisses) en favorisant la dégradation des graisses et en augmentant l'activité des enzymes impliquées dans ce processus.

Cela peut être bénéfique pour la gestion du poids et du profil lipidique.

Des études suggèrent également que le chrome peut jouer un rôle dans la santé cardiovasculaire en aidant à réguler les taux de cholestérol et de triglycérides, en favorisant la santé des vaisseaux sanguins et en réduisant l'inflammation.

Le chrome est absorbé dans l'intestin, transporté dans le sang et distribué ensuite dans les tissus.

Le chrome peut interagir avec le zinc : certaines recherches ont suggéré que le chrome peut favoriser la mobilisation du zinc des tissus vers la circulation sanguine, ce qui peut affecter les taux de zinc dans l'organisme.

Ainsi, de nombreuses études ont documenté son intérêt et dans le traitement du diabète et dans le maintien voire la perte de poids.

Le chrome est considéré comme un cofacteur de l’insuline, car il facilite la liaison entre l’insuline et son récepteur.

Ce qui conduit le chrome à être un élément indispensable, jouant un rôle primordial dans la régulation du taux d’insuline dans le sang, permettant un contrôle de la glycémie (taux de sucre dans le sang).

Le chrome augmente la sensibilité des tissus de l’organisme à l’insuline.

Mais bien évidemment, le chrome n’a pas d’action par lui-même sur la glycémie.

Mais l’action du chrome sur l’insuline ne s’arrête pas là : il stimule la synthèse de cholestérol et d’acides gras dans le foie.

En 2012, les autorités de santé européennes (EFSA, European Food Safety Authority et la Commission européenne) se sont prononcées sur certaines allégations santé des aliments et compléments alimentaires contenant du chrome.

Le chrome est proposé dans le cadre du traitement du diabète de type 2, dans la prévention des maladies cardiovasculaires, et pour perdre du poids.

Certaines études ont suggéré que le chrome pouvait améliorer le contrôle de la glycémie chez les diabétiques de type 2.

Néanmoins, l’ensemble de ces études a été réalisé dans des pays en voie de développement, où l’apport alimentaire en chrome peut être insuffisant.

Où trouver du chrome ?

Le chrome est un minéral de l'alimentation humaine.

On le trouve principalement dans le colostrum bovin, le lait écrémé, à une concentration de 252µg de chrome pour 1 172g de protéines (215ng/g de protéines).

On en retrouve également en grandes quantités dans la levure de bière et le foie, mais aussi dans les brocolis, les haricots verts, les pommes de terre, les céréales complètes, le germe de blé, les prunes, les champignons, les asperges, les viandes et la bière.

Les aliments riches en chrome sont les viandes, en particulier le foie, le jaune d’œuf, les céréales complètes, la levure, les épices tels le thym et le poivre noir.

Le raffinage du sucre et des produits céréaliers réduit la teneur en chrome des aliments.

Au total, une alimentation normale, telle qu’elle est pratiquée couramment dans les pays occidentaux, permet des apports en chrome sans qu’il soit nécessaire de s’en préoccuper, sauf cas particulier.

Apports nutritionnels recommandés

Les apports nutritionnels recommandés pour le chrome selon les directives de l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) sont les suivants :

  • Enfants de 1 à 3 ans : 20 microgrammes par jour.
  • Enfants de 4 à 10 ans : 30 microgrammes par jour.
  • Adolescents de 11 à 17 ans : 40-80 microgrammes par jour.
  • Adultes (hommes et femmes) de plus de 18 ans : 40-100 microgrammes par jour.
  • Femmes enceintes : 45 microgrammes par jour.
  • Femmes allaitantes : 45 microgrammes par jour.

L'absorption du chrome chez les humains est également significativement augmentée en présence d'acide ascorbique et d'acide nicotinique.

Carence en chrome

Les personnes ayant une carence subclinique en chrome (sous la valeur optimale, mais pas une véritable carence) peuvent ressentir des effets bénéfiques lors d’une complémentation en chrome, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer cet effet.

La carence en chrome n'a pas été signalée chez les populations en bonne santé et les véritables carences en chrome, caractérisées par une chromoduline (petit peptide capable de se lier au récepteur de l'insuline) inactive, sont rares.

Une carence peut en revanche apparaitre chez des patients sous nutrition parentérale totale (par voie intraveineuse).

Certains symptômes peuvent se manifester tel qu’une intolérance au glucose (le chrome est impliqué dans le métabolisme du glucose et contribue à réguler les niveaux de sucre dans le sang), de la fatigue et une faiblesse générale, une instabilité de l'humeur (le chrome joue un rôle dans la régulation de certaines substances chimiques dans le cerveau, notamment la sérotonine, qui influence l'humeur), des problèmes de mémoire ou de peau.

Une carence en chrome semble induire des troubles de la glycémie, tant du côté de l’hypoglycémie que du diabète.

L’action du chrome sur le métabolisme des lipides le fait suspecter d’engendrer des troubles cardiovasculaires en cas de carence.

Des carences en chrome peuvent exister, notamment chez les personnes âgées, les diabétiques ainsi que les enfants dénutris.

Méfiance aussi en cas de stress chronique, car cela élève les besoins de l’organisme en cet oligo-élément en augmentant les pertes urinaires.

Les dangers du chrome

Cette recherche de l’Université de Sydney alerte sur le chrome contenu dans nombre de suppléments nutritionnels pour ses qualités antidiabétiques voire perte de poids.

Par microscopie à rayons X, l’équipe montre que l’oxydation dans les cellules des doses a priori non toxiques de chrome contenues dans ces compléments, entraine la formation de composés cancérogènes.

Cependant, si le chrome est essentiel au métabolisme, l'organisme n'en a besoin qu'en très petites quantités.

Ainsi, l'Académie nationale des Sciences américaine a estimé la dose alimentaire journalière admissible, l'adultes à 200 microgrammes.

25 à 35 microgrammes de chrome par jour est estimé comme la supplémentation quotidienne maximale, par les autorités sanitaires (ici en Australie).

Certains suppléments en contiennent jusqu'à 500 microgrammes par comprimé.

Dans les cellules adipeuses, l'oxydation du chrome « donne » une forme cancérogène : L'équipe australienne a traité les cellules adipeuses d'animaux avec du cr III en laboratoire puis a identifié chaque élément chimique contenu dans la cellule en utilisant une technique avancée de microscopie par rayons X.

Ce « synchrotron » a permis aux scientifiques non seulement de voir les taches de chrome à travers la cellule (Voir visuel), mais aussi de déterminer si les taches étaient du chrome Cr III ou une combinaison de différentes formes de chrome dont le chrome Cr VI, cancérigène.

La recherche montre qu'à l'intérieur des cellules, l'oxydation du chrome se produit bien et se transforme en une forme cancérogène.

La toxicité et le danger sont associés au chrome dans les esprits à cause de l’utilisation massive de chrome VI ou chrome hexavalent par l’industrie, pour le tannage du cuir par exemple.

Le chrome VI est un sous-produit de l'acier inoxydable.

Le chrome est un élément métallique naturel de la croute terrestre.

Seuls les composés trivalents (Chrome III) et hexavalents (Chrome VI) sont retrouvés de manière significative dans l’environnement.

Le chrome VI peut se retrouver sous plusieurs formes en fonction du composé avec lequel il est associé (par exemple le Trioxyde de chrome) mais sera considéré comme une seule et même entité dans la présente fiche.

Le secteur de la sidérurgie représente 90% de l’usage du chrome pour la production d’aciers inoxydables, d’aciers spéciaux et d’alliages.

Sous certaines conditions environnementales, le chrome III peut se transformer en chrome VI et inversement.

La présence dans l’environnement de chrome VI provient principalement des industries qui l’utilisent.

Le chrome peut cependant être retrouvé dans l’air à proximité des industries utilisant ce composé ou bien aux environs des usines d’incinération d’ordures ménagères.

L’exposition de la population générale au chrome total se fait principalement par voie orale suite à l’absorption de nourriture et d’eau de boisson.

Le chrome VI n’a pas vocation à s’accumuler dans les poissons et les végétaux (Ineris, 2005), mais d’après l’OMS (2011), la principale source d’exposition au chrome total est l’alimentation, dont l’eau de boisson.

L’agence française précise aussi que chez les adultes, les contributeurs majoritaires à l’apport de chrome sont le pain (8%), les produits de panification sèche (5%) et les boissons alcoolisées (5%).

Les personnes vivant près d’usines rejetant du chrome VI dans l’atmosphère peuvent être exposées à ce composé par inhalation.

Les fumeurs sont également exposés au chrome VI par cette voie dans la mesure où une cigarette en contient.

La voie respiratoire est la principale voie d’exposition professionnelle au chrome VI.

Le chrome VI est classé cancérogène certain pour l’Homme (Groupe 1 du CIRC) depuis 1990, dans le groupe 1A par l’Union Européenne et le groupe A par l’US-EPA*), mais uniquement lors d’une exposition par inhalation (US EPA, 1998).

Cette classification s’est faite principalement à partir d’études effectuées sur des populations de travailleurs (Anses, 2012 ; CIRC, 2012).

Chez l’Homme, le cancer associé est celui des poumons.

Chez l’animal, l’exposition à de fortes doses de chrome VI par voie orale a pu montrer une augmentation de cancers de l’estomac, des intestins et de la cavité orale (OMS, 2011 ; ASTDR, 2012 ; CIRC, 2012).

Chez des travailleurs exposés au chrome via l’air, les principaux effets observés se rapportent au système respiratoire (irritation de la muqueuse nasale, asthme, toux, essoufflement, respiration sifflante), et au développement d’allergies au chrome.

Ces effets ont été confirmés chez l’animal.

Effets indésirables potentiels

Le chrome est généralement bien toléré lorsqu'il est pris à des doses normales par voie alimentaire.

Cependant, à des doses élevées, certains effets secondaires ont été rapportés tels que des problèmes gastro-intestinaux (maux d'estomac, des nausées, des vomissements, des diarrhées et des ulcérations gastriques), des allergies cutanées (éruptions cutanées, démangeaisons, rougeurs).

Le chrome peut interagir avec certains médicaments, notamment les antiacides, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les corticostéroïdes et les médicaments utilisés pour réguler la glycémie chez les personnes atteintes de diabète.

Il est important de vérifier avec votre professionnel de la santé si vous prenez des médicaments et envisagez de prendre des suppléments de chrome.

Il est important de noter que les effets secondaires du chrome sont généralement rares et surviennent principalement à des doses élevées ou dans des conditions particulières.

Valeurs limites

Au-delà des réductions d’émissions, le risque peut être géré en proposant des valeurs limites à ne pas dépasser dans les milieux (eau, air, aliments, sols).

Les valeurs proposées par les différentes instances nationales ou internationales ne concernent que le chrome total car il est aujourd’hui difficile d’analyser le chrome VI seul de manière systématique dans l’eau potable.

Pour les personnes vivant à proximité d’installations industrielle, la gestion s’orientera plutôt vers une diminution des rejets.

La valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) actuelle est une concentration moyenne dans l’air de 50 µg/m3.

Cette valeur est considérée par l’Anses (2010) comme faisant courir un risque non négligeable de cancer du poumon aux travailleurs qui y seraient exposés.

Afin de protéger la santé de la population, la concentration maximale en chrome VI dans l’eau potable devrait être de l’ordre de 6µg/L (objectif réaliste à titre provisoire).

L’Anses demande aussi de pouvoir déterminer exactement la part de l’exposition attribuable à l’eau par rapport à la nourriture.

Cette part est connue (1%) pour le chrome total, mais pas pour le chrome VI.

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