Le chocolat, longtemps considéré comme un plaisir accessible, voit son prix grimper en flèche en 2025. À l’origine : une crise inédite du cacao qui secoue le marché mondial et impacte directement les consommateurs français. Décryptage d’une hausse choc.
Une Augmentation Qui N’épargne Personne
Selon l’association Que Choisir, les prix du chocolat en France ont bondi de 14 % en moyenne entre 2024 et 2025. Cette étude, réalisée sur 78 produits de grandes marques et de marques distributeurs, révèle des hausses jusqu’à +34 % chez Leclerc, +27 % chez Intermarché et +24 % chez Super U. Autrement dit, peu importe le rayon : tout le monde paie plus cher. Que ce soit une tablette Milka, un œuf Kinder ou une création signée par un grand chocolatier, les prix s’envolent.
À Combien Revient le Plaisir Sucré ?
Le panier moyen pour les achats de chocolats de Pâques atteint 24 euros par foyer. Une somme qui peut doubler, voire tripler, pour les amateurs de produits haut de gamme. Voici quelques exemples révélateurs :
- Tablette premium dans un palace parisien : 25 €
- Œuf de Pâques artisanal : 30 €
- Création de chocolatier renommé (190g) : 36 €
- Macaron chocolat Ladurée : 2,90 €
Pour les budgets serrés, il reste encore des tablettes à moins de 3 €, mais leur disponibilité est de plus en plus limitée.
Cacao : Une Crise Mondiale aux Racines Africaines
La principale explication à cette inflation réside dans la flambée historique du prix du cacao, qui a atteint plus de 10 000 dollars la tonne en mars 2025. Un record. Pourquoi cette explosion ? Les récoltes ont été catastrophiques en Afrique de l’Ouest, région qui fournit 60 % de la production mondiale. Entre sécheresses prolongées et pluies intenses, les plantations en Côte d’Ivoire et au Ghana ont été durement touchées.
Résultat : moins d’offre, plus de tension sur le marché, et des répercussions immédiates sur les prix.
Une Tablette Plus Chère, Même en Grande Surface
La hausse du coût de la matière première a un impact direct. Le coût du cacao dans une tablette est passé de 0,27 € à 0,60 € en un an. Soit +0,33 € par tablette uniquement à cause du cacao. Quand on ajoute les coûts de transformation, de transport et d’emballage, on comprend pourquoi même les tablettes de base deviennent un luxe.
Un Marché Toujours Gourmand… Malgré Tout
En 2023, la France consommait encore 334 026 tonnes de chocolat, pour un chiffre d’affaires de 3,57 milliards d’euros. Le chocolat noir séduit davantage les Français (30 % des ventes contre 5 % ailleurs en Europe), et les pics de consommation restent concentrés autour de Noël et Pâques. Pour Pâques 2023, le chiffre d’affaires avait atteint 331 millions d’euros. La tradition résiste, mais à quel prix ?
Vers un Changement de Comportement des Consommateurs ?
Avec de telles hausses, les habitudes pourraient changer. Certains se tournent vers des alternatives : moins de quantité, mais meilleure qualité ; ou encore des chocolats “origine France” issus de circuits courts, bien que rares. Des voix s’élèvent aussi pour une rémunération plus juste des producteurs africains. Car si le cacao se vend plus cher, ce ne sont pas eux qui en profitent.
Une Situation Durable ?
Les experts du marché s’inquiètent : le climat en Afrique de l’Ouest reste incertain, et les tensions géopolitiques perturbent les chaînes d’approvisionnement. Sans retour à la normale climatique, ni réformes profondes du marché, il est peu probable que les prix redescendent à court terme.
Les Bienfaits du Chocolat
Tous les gourmands raffolent du chocolat ! Le chocolat est fabriqué à partir des fèves de cacao issues du cacaoyer. La pâte de cacao : il s’agit des fèves de cacao qui ont été broyées. Les bienfaits protecteurs sont concentrés dans la poudre de cacao, très riche en polyphénols, des molécules antioxydantes très puissantes. Ainsi, plus le chocolat possède une teneur en cacao élevée, plus ses propriétés antioxydantes sont importantes ! C’est donc dans le chocolat noir que l’on retrouve le plus d’antioxydants. Un seul carré de chocolat noir à 70% de cacao contient deux fois plus de polyphénols qu’un verre de vin rouge et autant qu’une tasse de thé vert longuement infusé.
Une consommation quotidienne de 20g de chocolat à 70% minimum de cacao (soit 2 petits carrés) apporte ainsi une ration très intéressante d’antioxydants à l’organisme et s’avère être un précieux aliment santé. Il est à consommer idéalement en collation dans l’après-midi. Le chocolat est aussi très riche en magnésium grâce à sa teneur en cacao. Le chocolat noir contient quasiment deux fois plus de magnésium que le chocolat au lait. Les déficits en magnésium sont relativement fréquents : près de 75% de la population adulte aurait des apports insuffisants en magnésium. Grâce à la présence de sucre, le chocolat permet aussi d’optimiser l’action de la sérotonine, un neurotransmetteur qui joue un rôle primordial sur notre humeur.
Impact Environnemental
Produit de prédilection pour les fêtes de fin d’année, pour faire un cadeau ou pour un moment de gourmandise, la demande mondiale de chocolat ne cesse d’augmenter. Pour répondre à cette demande croissante, des forêts sont rasées afin de planter de nouvelles cultures de cacaoyers. La filière chocolat serait ainsi le premier facteur de déforestation en Côte d’Ivoire et au Ghana. Par ailleurs, la culture des cacaoyers nécessite énormément de ressources en eau. Limitez donc votre consommation de chocolat, et en particulier de chocolat de mauvaise qualité que l’on offre en abondance pendant les fêtes. Optez au maximum pour du chocolat issu du commerce équitable, qui impose des critères environnementaux un peu plus stricts.
Choisissez un chocolat noir à 70% de cacao minimum, car c’est la poudre de cacao qui concentre tous les bienfaits du chocolat. Vérifiez la liste des ingrédients. La fabrication du chocolat nécessite seulement 3 ingrédients de base : pâte de cacao, sucre, beurre de cacao. Choisissez un chocolat « pur beurre de cacao ». Le chocolat reste toutefois un aliment gras et calorique. Limitez donc votre consommation à deux ou trois carrés de chocolat noir à 70% de cacao par jour : cela suffit pour bénéficier de tous ses bienfaits. L’idéal est de consommer uniquement la poudre de cacao crue, qui contient très peu de sucres et de graisses.
Alternatives et Solutions
Le prix de vos chocolats de Pâques atteint des sommets. Attendez-vous à devoir débourser 14% de plus cette année pour vos lapins, poules et cloches. Heureusement, une solution moins chère débarque : le chocolat sans cacao. Lapins, poules, œufs… Les cloches de Pâques vont passer dans quelques jours. Mais cette année, votre porte-monnaie pourrait faire la grimace. Car offrir ces douceurs chocolatées à vos proches risque fort de plomber votre budget.
Attendez-vous à des prix en hausse de 14% pour les chocolats de Pâques 2025 par rapport à l’an passé, révèle une étude de l’UFC-Que Choisir. Et si les tarifs progressent de 11% pour les grandes marques comme Lindt, Kinder ou encore Milka, ceux des produits à marques de distributeurs (MDD) s’envolent même de 23% !
Malgré tout, vous trouverez des produits dans les rayons de vos magasins. Mais pour les consommateurs qui trouvent la note trop salée, il existe des alternatives comme ce chocolat de Pâques… sans cacao ! La marque ? ChoViva, du chocolatier alsacien, Abtey. Il s’agit d’une confiserie à base de graines de tournesol et pépins de raisin. Elles sont fermentées, torréfiées et broyées afin d’en faire une poudre qui reproduit le goût et l'apparence du chocolat classique. Lait, sucre et graisses végétales viennent compléter la recette. La bonne nouvelle ? Les articles ChoViva sont 20 à 30% moins chers que les produits chocolatés classiques.
Les tarifs des chocolats de Pâques sont en forte hausse, alors même que l’inflation sur les produits alimentaires est quasi nulle depuis plusieurs mois. C’était attendu : les fabricants répercutent une flambée des cours du cacao, liée à de mauvaises récoltes.
Tableau Récapitulatif des Augmentations de Prix
Marque/Type de Produit | Augmentation Moyenne |
---|---|
Ensemble des chocolats de Pâques | 14% |
Marques de distributeurs (MDD) | 23% |
Grandes marques (Lindt, Kinder, Milka) | 11% |
La hausse des étiquettes est de 14 % sur 1 an, d’après les relevés réalisés sur 78 produits par Que Choisir, le 31 mars 2025. C’est d’autant plus frappant que l’inflation alimentaire est proche de zéro sur cette même période.
Et ce sont les marques de distributeurs (MDD) qui accusent les plus fortes hausses : 23 % en 1 an, contre 11 % pour les marques nationales. De nombreuses MDD bon marché ont vu leur prix exploser en 1 an. Pour autant, elles restent moins chères que les grandes marques. Mais il n’y en aura pas pour tous les enfants : les MDD ne représentent qu’une petite partie du marché de la confiserie, dominé à 80 % par les marques nationales.
Une flambée record du cacao La hausse du prix du cacao s’explique initialement par une très mauvaise récolte en Afrique de l’Ouest, due à une météo difficile en 2023 (fortes pluies puis sécheresse) et à des maladies du cacaoyer auxquelles les plantations, vieillissantes et fragiles du fait d’une conduite en monoculture intensive, résistent mal. Des fonds spéculatifs ont amplifié le phénomène.
« Le marché du cours du cacao subit une flambée historique des cours, résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs (économiques, environnementaux, sociaux), notamment une demande relativement stable et forte des produits chocolatés au niveau mondial, ainsi qu’une offre réduite de cacao due aux conséquences du changement climatique et son impact sur les produits agricoles dans les principaux pays producteurs (Côte d’Ivoire et Ghana), explique le Syndicat du chocolat, qui représente les fabricants du secteur. Cette convergence a entraîné une très forte hausse des cours du cacao : +365 % de janvier 2023 à janvier 2025.
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