Prix d'un porc de 100 kg : facteurs d'influence

Le prix d'un porc de 100 kg est influencé par divers facteurs, notamment l'alimentation, les conditions d'élevage et la densité des animaux. Cet article examine ces aspects en détail.

L'alimentation du porc

Dans les élevages français, l’alimentation des porcs n’est constituée que de produits végétaux sélectionnés pour leurs grandes qualités nutritives. L’alimentation des porcs répond à des exigences qualitatives et sanitaires strictes. Les éleveurs de porcs assurent à leurs animaux une alimentation adaptée à leurs besoins.

A la naissance, le porcelet tète le colostrum, très riche en anticorps, véritables défenses naturelles essentielles au début de sa vie. Au sevrage, un porcelet pèse déjà 8 kilos et consomme surtout de la poudre de lait mélangée avec du blé et des céréales en flocons. Cette phase dure 5 à 6 semaines. Pendant la phase d’engraissement, le porc absorbe tous les jours un kilo de nourriture. Grâce à une préparation essentiellement constituée de maïs, de blé et d’avoine, de pois et de soja, il grossit de 600 grammes par jour.

Les céréales, comme le blé ou le seigle, peuvent constituer jusqu’à 75 % de l’alimentation des porcs, ces derniers devant être engraissés pour la production de viande. Certains éleveurs ont fait le choix de fabriquer eux-mêmes leurs aliments. C'est le cas de plus de 35% des éleveurs, qui cultivent eux-mêmes ou achètent directement les matières premières, principalement des céréales et des graines oléoprotéagineuses. Toute l'alimentation est préparée sur la ferme à partir des céréales produites sur l'exploitation.

Des analyses de blé permettent de déterminer la teneur en azote de celui-ci, tandis que des analyses d'orge déterminent la teneur en cellulose. Les aliments distribués sont fabriqués à base de blé, du maïs, d'orge, de soja, d'avoine et d'huile de colza. L'aliment est sous forme de petits bouchons (appelés granulés) ou de céréales broyées. Un porc mange 1 à 2 kg d'aliment par jour suivant son âge.

Conditions d'élevage et densité

La densité des animaux est un facteur clé en engraissement; de plus c'est l'un des critères les plus prisés par les consommateurs car ils associent un plus grand bien-être à une plus grande disponibilité de l'espace. Au cours des 20 dernières années, le poids moyen des porcs à l'abattoir aux États-Unis a augmenté (de 116 à 129 kg) sans que les installations d'engraissement aient été trop modifiées.

Quelque chose de similaire se produit lorsque, sans modifier le poids d'abattage, la productivité des truies (sevrées/ truie / an) est augmentée en générant des lots de sevrage plus nombreux et par conséquent des problèmes de surpopulation ou d'entassement aux derniers stades de l'engraissement. Par contre, dans les pays chauds tels que l’Espagne, il est conseillé de travailler avec des densités plus basses par temps chaud afin d’éviter les épisodes de stress thermique; dans ces conditions, un porc occupe plus d'espace pour se reposer afin de favoriser le dégagement de chaleur par conduction.

Etant donné qu'un porc reste couché pour se reposer plus de 80% du temps, s'assurer qu'il dispose d'un espace suffisant optimise son bien-être. Les auteurs utilisent 405 porcs regroupés dans 36 enclos de 9 animaux et deux expériences équivalentes à deux bandes de production. Trois espaces différents (0,65, 0,74 et 0,84 m2 par porc) sont testés pour évaluer le poids vif maximal compatible avec les meilleurs résultats de production et l'effet possible sur la qualité de la carcasse. Les résultats ne montrent pas de différences significatives entre les traitements sur le rendement de la carcasse, l'épaisseur de la graisse dorsale ou la profondeur de la longe.

Les auteurs indiquent que le principal effet de la restriction d'espace s'exerce sur l'ingestion d'aliments suivie de la croissance; mais, contrairement à d’autres études antérieures, l'indice de conversion ou l’efficacité alimentaire ne sont pas nécessairement modifiés. Ils indiquent également que le poids vif à partir duquel l'ingestion d'aliment est affectée serait de 120, 102 et 83 kg pour des espaces de 0,84, 0,74 et 0,65 m2 / porc. En conclusion, l'espace nécessaire pour optimiser les performances de production des porcs logés en petits groupes et dans des conditions thermiquement neutres, abattus à 105 kg serait de 0,76 m2 / porc. Une surface de 0,65 m2 / porc ne garantit une ingestion optimale que jusqu’à 83 kg, dans le meilleur des cas, toutes les autres contraintes de production étant maîtrisées.

Effets de l'espace alloué sur les performances de croissance des porcs en finition et les caractéristiques de la carcasse

405 porcs (PIC 327 × 1,050) ont été utilisés dans 2 expériences (Exp. 1, poids initial 66,1 ± 1,8 kg, Exp. 2 poids initial 60,8 ± 2,5 kg) pour évaluer les effets de la densité sur la croissance et les caractéristiques de la carcasse. Les porcs ont été logés aléatoirement dans des enclos lorsqu'ils sont entrés en engraissement. Les enclos ont été répartis en fonction du poids initial et ont été assignés au hasard à 1 des 3 traitements avec 7 ou 8 répétitions par traitement (Exp.1 et 2, respectivement). Il y avait 9 porcs par enclos et les divisions ont été ajustées pour fournir 0,84, 0,74 ou 0,65 m2 par porc.

Dans les deux expériences, le GMQ et la consommation ont diminué (linéaire, p <0,019) avec la réduction de l'espace par porc, sans différences sur la conversion. Dans l’expérience 2, il eut marginalement une amélioration linéaire (P = 0,061) de la conversion en réduisant l’espace disponible entre les jours 42 et 56. Le poids final était de 3,8 et 5,3 kg plus élevé (linéaire, P ≤ 0,005) dans les expériences 1 et 2, respectivement, en comparant les traitements de 0,84 à 0,65 m2 par porc.

Avec une valeur "k" de 0,0336, la consommation et, par conséquent, le GMQ, auraient dû commencer à diminuer lorsque les porcs ont atteint 121,2; 101,7 et 83,3 kg à 0,84; 0,74 ou 0,65 m2 par porc, respectivement. En général, ces études indiquent que la réduction de l’espace a conduit à un gain de poids plus faible provoqué par une réduction de la consommation. Notre essai a permis de déterminer les effets de la densité sur les performances sans affecter le résultat en limitant l'espace de nourrisseur par porc.

Conception et gestion des unités d'engraissement

L'unité d'engraissement est destinée à satisfaire les besoins des porcs une fois que les premières semaines difficiles après le sevrage sont passées. La période d'engraissement varie d'un pays à l'autre et dépend du modèle de marché et du poids au moment de l'abattage. Cependant, indépendamment de cela, l'unité d'engraissement doit fournir une ambiance convenable qui offre des conditions optimales pour un taux élevé de croissance et de transformation.

Fréquemment, on accorde trop peu d'attention à l'unité d'engraissement autant quand on le conçoit que lorsqu'il est géré par la suite. Le nombre de salles d'engraissement dépend du gain moyen quotidien prévu et du poids vif attendu quand les porcs entrent dans l'unité et du poids à l'abattage. Étant donné que la période d'engraissement est plus longue que la période du sevrage, il peut être plus difficile d'estimer le nombre de salles dont on a besoin. De plus, il est important de tenir compte de la stratégie pour la sortie des porcs.

Comme le taux de croissance des porcs est différent, ils ne seront pas tous prêts en même temps pour l'abattage. Les températures élevées et les maladies peuvent considérablement réduire le taux de croissance et augmenter la variation des poids. Des études danoises indiquent que la forme de la salle doit être rectangulaire avec une proportion longueur / largeur de 2:1 comme celle du sevrage et s'adapter à des activités comme le repos, la nourriture, la défécation et aussi à des activités sociales.

En tenant compte que la longueur d'un porc de 100 kg au moment de l'abattage est d'à peu près 130 cm, la largeur de la salle doit être, au moins, de 2,2 m pour satisfaire les besoins de l’animal. Les essais ont démontré que la taille idéale du groupe est de 15-25 porcs par salle et cela coïncide aussi avec la capacité de la majorité des nourrisseurs qui existent sur le marché. Le caillebotis doit être en béton avec une largeur de traverse de 80-90 mm et une largeur des ouvertures de 18 mm, qui est aussi la largeur de fente maximale selon la législation de l'UE.

Tableau récapitulatif des besoins d'espace

Poids vif (kg)Espace par porc (m2)
Jusqu'à 830,65
Jusqu'à 1020,74
Jusqu'à 1200,84

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