Calculs Rénaux et Alimentation : Prévention et Gestion

La lithiase rénale, plus communément appelée calcul rénal, touche environ une personne sur 10. Longtemps silencieuse, la douleur devient vive et aiguë lorsque le ou les calculs rénaux migrent vers les voies urinaires. Mieux vaut donc s’en prémunir ! Voici des recommandations à suivre pour prévenir leur formation.

Qu'est-ce qu'un Calcul Rénal ?

Plus spécifiquement appelée lithiase rénale, un calcul rénal est une masse solide qui se constitue à partir de dépôts de minéraux et de sels présents dans l’urine. Un calcul est une concrétion (pierre) formée par des sels minéraux. Dans 90 % il s'agit d'oxalate de calcium : on parle alors de lithiase calcique.

Types de Calculs Rénaux

  • Les calculs de calcium : ce sont les plus courants. Ils se forment à partir de cristaux de calcium combinés à d’autres substances comme l’oxalate ou le phosphate.
  • Les calculs d’acide urique : ils se produisent lorsque l’urine est trop acide.
  • Les calculs de struvite : ils sont souvent associés à des bactéries productrices d’uréase qui modifient le pH de l’urine, favorisant ainsi la formation de ces calculs.
  • Les calculs de cystine : beaucoup plus rares, ils sont causés par un trouble héréditaire appelé cystinurie, qui provoque l’accumulation de cystine, un acide aminé, dans l’urine.

Symptômes et Diagnostic

Les calculs rénaux peuvent provoquer des douleurs dorsales, généralement entre les côtes et les hanches. La douleur peut également s’étendre au niveau du ventre allant parfois jusqu’à l’intérieur des cuisses. Avant d’être expulsé en urinant, le calcul migre jusqu’à la vessie et l’urètre et la douleur s’active chaque fois que le calcul est coincé au cours de son trajet. Elle entraîne ce que l’on appelle des coliques néphrétiques.

Ces coliques provoquent des douleurs vives et intenses. Une crise peut durer d’une dizaine de minutes à plusieurs heures. Les symptômes de colique néphrétique peuvent cependant être trompeurs et faire penser par exemple à une maladie digestive ou génitale. Donc, si vous avez déjà eu des coliques néphrétiques, n'oubliez pas de le dire au médecin pour faciliter le diagnostic.

Le diagnostic repose sur :

  • Un examen clinique.
  • Une analyse d’urine.
  • Une tomodensitométrie (TDM).

Prévention des Calculs Rénaux par l'Alimentation

La prévention des calculs rénaux repose avant tout sur une bonne hygiène de vie et notamment, de bonnes pratiques alimentaires. Il est donc indispensable de faire attention à ce que l’on mange et à ce que l’on boit pour éviter que des calculs ne se forment. La formation des calculs calciques, oxaliques et uriques proviennent majoritairement de mauvaises habitudes alimentaires. Les mesures diététiques sont donc une des meilleurs façons d'éviter la récidive en s'appuyant sur l'analyse de son calcul.

Hydratation

Un bon apport hydrique est indispensable pour prévenir les calculs rénaux. Buvez au moins deux litres d'eau par jour pour éviter la concentration des urines et éliminer les cristaux avant qu'ils ne deviennent volumineux. Boire suffisamment d’eau (entre 1.5 et 2 litres chaque jour) permet de diluer l’urine, réduisant ainsi la concentration des substances pouvant former des dépôts. Lorsqu’il fait chaud, ou lors d’activité sportive, il est nécessaire de boire davantage, au moins trois litres dans la journée. Idéalement, les urines devraient rester pâles en toute circonstance.

Combien faut-il boire ? 2 litres par jour, plus s’il fait chaud ou si vous faites une activité physique (votre corpulence est aussi à prendre en compte).

Quand faut-il boire ? Tous les jours, en répartissant régulièrement les boissons sur toute la journée, incluant le soir au coucher et la nuit si vous vous réveillez.

Que faut-il boire ? Tous les liquides sont autorisés: l’eau du robinet ou en bouteille, un café, une tisane… La quantité des boissons est plus importante que la qualité. Deux verres de jus d’oranges pressées sont conseillés.

Quelles boissons consommer avec modération ? Le thé trop fort, les boissons sucrées ou salées, le lait, la bière.

Évitez les eaux minérales trop riches en sels minéraux (en particulier en calcium comme Contrex, Hépar ou Vittel) et privilégiez les eaux minérales riches en bicarbonates.

Alimentation

Il ne s'agit généralement que d'habitudes alimentaires et non d'un régime à proprement parlé. Les excès, qu'ils soient de sucre, sel, calcium...

Limitez votre apport en sel et en sucre : évitez d'en rajouter dans vos assiettes et limitez les aliments riches en sodium comme les plats préparés, les charcuteries et les snacks salés. Les sucres raffinés quant à eux, peuvent également augmenter l’excrétion de calcium dans l’urine.

Consommez des protéines animales avec modération : la viande rouge, la volaille, les œufs et même les fruits de mer augmentent la quantité d’acide urique dans l'organisme et peuvent réduire la quantité de citrate, qui aide à prévenir la formation de calculs. 100 g de viande correspondent à 100 g de poisson. Il ne faut pas manger plus de 150 g de viande ou de poisson par jour. Si vous avez tendance à souffrir de calculs oxalocalciques, n'abusez pas des protéines (viandes et produits laitiers).

Une consommation élevée de protéines animales et un faible apport en calcium seraient donc des facteurs de risque de la formation de calculs rénaux.

La surcharge pondérale participe également au risque de développer des calculs rénaux. Veillez donc à maintenir un poids d’équilibre en mangeant équilibré et en pratiquant dans la mesure du possible, une activité physique régulière.

Attention à certains médicaments

Faites attention à certains médicaments : les diurétiques peuvent augmenter le risque de formation de calculs.

Traitements Médicaux

Au-delà de ces mesures diététiques, le médecin organise un suivi médical pour évaluer la croissance ou la formation de nouveaux calculs. Une cause est recherchée dès les premières manifestations.

Certains diurétiques (notamment l’hydrochlorothiazide et l’indapamide) ont une efficacité démontrée dans la prévention des calculs oxalocalciques récidivants.

L’allopurinol (ZYLORIC et ses génériques) est un traitement de fond des lithiases urinaires chez les personnes qui ont tendance à avoir trop d’acide urique dans le sang. Il expose à des éruptions cutanées, parfois graves.

Le fébuxostat (ADENURIC et ses génériques) qui diminue les taux d’acide urique dans le sang peut également être utilisé dans certains cas. Les effets indésirables les plus fréquents sont digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), cutanés, des maux de tête. Des réactions cutanées toxiques, rares mais potentiellement graves, ont également été rapportées. En cas d’apparition d’une éruption cutanée progressive, accompagnée de bulles ou de lésions des muqueuses, et une irritation oculaire ou d’un gonflement du visage, il faut arrêter le traitement et consulter un médecin en urgence.

Une récente étude montre que le traitement par fébuxostat expose à un risque accru de mortalité chez les patients ayant des antécédents de maladies cardiovasculaires majeures (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou angor instable).

Le citrate de potassium (FONCITRIL) est un alcalinisant urinaire utilisé pour diminuer l’acidité des urines dans le cas de calculs d’urate ou oxalocalciques. Le trométamol (ALPHACOR) est un autre alcalinisant urinaire utilisé pour prévenir les lithiases uriques.

Les personnes qui souffrent de calculs composés de cystine peuvent bénéficier d'un traitement spécifique, la D-pénicillamine (TROLOVOL) ; il s’agit d’un médicament qui, en se fixant à la cystine, permet de faire baisser sa concentration dans les urines.

Tableau Récapitulatif des Recommandations Alimentaires

Recommandation Description
Hydratation Boire au moins 2 litres d'eau par jour, plus en cas de chaleur ou d'activité physique.
Sel Limiter la consommation de sel et d'aliments riches en sodium.
Sucre Limiter la consommation de sucres raffinés.
Protéines Animales Consommer avec modération (max 150g par jour).
Eaux Minérales Éviter les eaux trop riches en sels minéraux (calcium).

Ces différentes mesures contribuent à réduire considérablement le risque de formation de calculs rénaux. Si vous avez des antécédents de calculs rénaux, l’analyse de ces derniers permet de connaître les substances à leur origine.

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