Les calculs biliaires sont de petits "cailloux" (essentiellement des cristaux de cholestérol) qui se forment dans la vésicule biliaire, une petite poche située sous le foie. C'est une affection fréquente en France : elle toucherait 10 à 15% de la population adulte et 30% au-delà de 60 ans, rapporte la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE). Pour limiter le développement des calculs biliaires ou éviter la chirurgie, il est nécessaire d'adapter son alimentation.
"L'alimentation va principalement aider à ce que les calculs n'empirent pas", nous indique Bénédicte Moulin, ingénieur nutritionniste, naturopathe et auteure sur la plateforme Doctonat. Alors, quels aliments manger ? Au contraire, ceux à éviter ? Quels légumes ? Quels fruits ? Le café est-il autorisé ? Le Coca ? Nous savons que face aux calculs biliaires, de nombreuses questions alimentaires surgissent.
Qu'est-ce que la vésicule biliaire et son rôle ?
La vésicule biliaire est un petit organe en forme de poire situé sous le foie. Bien que petite, elle joue un rôle crucial dans le système digestif en stockant et en libérant la bile, une substance essentielle pour la digestion des graisses. La principale fonction de la vésicule biliaire est de stocker la bile produite par le foie. La bile joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses. La vésicule biliaire la stocke et en libère une petite quantité au moment de l'alimentation, participant donc au bon traitement des graisses par l'organisme. Lorsque vous mangez des aliments gras, la vésicule biliaire libère la bile dans le petit intestin par les canaux biliaires. La bile contient des sels biliaires qui émulsifient les graisses, les transformant en gouttelettes plus petites.
Quels sont les facteurs de risque des calculs biliaires ?
Il n’y a pas de cause précise identifiable mais certains facteurs favorisent l’apparition de calculs biliaires comme l’âge, être du sexe féminin, les grossesses, des antécédents familiaux, le surpoids, l’hypertriglycéridémie. Les femmes développent 2 à 3 fois plus de calculs biliaires que les hommes, notamment en raison des fluctuations hormonales liées à la grossesse, à la contraception orale ou à la ménopause. En revanche, l’obésité ou la perte de poids importante favorise l’apparition de calculs biliaires.
Aliments Recommandés pour la Vésicule Biliaire
Privilégier les graisses végétales
"Premièrement, il faut maintenir un apport suffisant en matières grasses pour favoriser la vidange de la vésicule biliaire et éviter que les calculs s'y agglomèrent. On privilégie plutôt les matières grasses végétales sous forme d'huiles de première pression à froid : olive, colza, noix, lin... Mais aussi l'avocat ou les oléagineux comme les noix, amandes, noisettes ou graines de chanvre.
Adopter une alimentation physiologique
Il est important d'avoir "une alimentation la plus physiologique possible en consommant quotidiennement des légumes et fruits frais et de saison et des aliments les moins transformés possible.
Consommer des poissons gras
Les poissons gras sont "particulièrement intéressants pour la vésicule biliaire et qui ont un effet purifiant comme le maquereau, le hareng, l'anchois, la sardine, la dorade que l'on peut consommer une à deux fois par semaine.
Boire de l'eau régulièrement
Il est conseillé de boire de l'eau tout au long de la journée : au moins un grand verre au lever, un avant chaque repas et un au coucher.
Miser sur les légumes verts
Tous les légumes sont très bons, mais privilégiez les légumes riches en chlorophylle (les légumes verts).
Boire des jus de légumes
Un jus est particulièrement intéressant en cas de calculs biliaires : carotte, concombre et betterave, qui aident à solubiliser les calculs.
Manger tous les fruits
"Tous les fruits sont bons et intéressants pour la vésicule biliaire car le fructose qu'il contient est bien métabolisé par le foie (le fructose des fruits est toujours associé à d'autres nutriments, ce qui favorise sa bonne assimilation par le foie).
Consommer des aliments riches en fibres
Consommez au quotidien, en début de repas : du radis (roses ou noir) du navet râpé, de la betterave rouge crue râpée, une salade de pissenlit ou de cresson, du chou râpé cru. Vous pouvez aussi ou boire lentement le jus de ces légumes.
Intégrer des plantes cholagogues
Dans un premier temps, misez sur des plantes cholagogues : radis noir, aubier de tilleul, pissenlit. Elles fluidifient la bile et son évacuation de la vésicule vers les intestins.
Consommer des plantes cholérétiques
Dans un deuxième temps, consommez des plantes cholérétiques : artichaut, pissenlit, chardon-marie, chélidoine, romarin, fumeterre.
Consommer du magnésium
Enfin, selon certaines études, le magnésium pourrait prévenir les risques de calculs biliaires à long terme. Privilégiez les légumes à feuilles vertes, les graines de citrouille et de tournesol, les amandes, les noix de cajou, les bananes, etc.
Aliments à Éviter pour Prévenir les Calculs Biliaires
Limiter les féculents
"Eviter de manger des féculents (farine de blé, pain blanc, gâteaux...) et des céréales en trop grande quantité. Idéalement, pas plus d'une ration par jour (100-120 g cuits environ) au déjeuner ou au dîner ou deux tranches de pain au levain le matin par exemple (le levain prédigère le gluten et cela va rendre l'amidon plus digeste).
Éviter les viandes grasses
On évite également les viandes trop grasses (riches en graisses saturées) comme les saucisses, les côtes de porc, l'échine de porc ou les morceaux gras du bœuf", liste notre interlocutrice.
Bannir les aliments transformés
Evidemment, tout ce qui est : produits transformés et industriels (plats préparés, pains de mie, pizzas surgelées, sauces, sucres raffinés, charcuterie...
Modérer la consommation de café et de thé
A éviter ou à limiter à une grande tasse par jour (ou deux petites tasses) car c'est un toxique pour le foie. Même chose pour le thé. On va donc éviter de faire travailler son foie inutilement. Dans tous les cas, préférez le café et le thé de bonne qualité", précise notre experte qui recommande plutôt de boire "des infusions de camomille, romarin, chardon-marie pour leurs propriétés hépato-protectrices ou d'aubier de tilleul pour aider à dissoudre les calculs et à calmer les douleurs d'origine biliaire.
Éviter le Coca
"Le Coca ne faisant pas partie d'une alimentation physiologique, il vaut mieux l'éviter.
Limiter les lipides saturés
Pour limiter le développement de calculs biliaires, il est utile de :Limiter les apports en lipides saturés : beurre, charcuteries, saucisses, fromages gras, frites, chips, viandes grasses (échine, côtelettes, peau de volaille), plats cuisinés gras, biscuits industriels, viennoiseries, chocolat... Et favoriser la cuisine à la vapeur.
Éviter l’excès de sucres rapides
Il est important d'éviter l’excès de sucres rapides de type saccharose.
Aliments à éviter pour prévenir les calculs biliaires
- Aliments riches en graisses saturées
- Aliments riches en sucres ajoutés
- Aliments transformés ou ultra-transformés
- Aliments riches en sel
- Produits céréaliers raffinés
- Aliments épicés
Banane et Calculs Biliaires
Oui, la banane peut être consommée en cas de calculs biliaires, mais avec modération et dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Consommez la banane en début de journée ou en collation matinale, moment où l’organisme utilise mieux les glucides. Préférez la banane fraîche et mûre (taches brunes acceptées) car elle contient plus de fibres solubles.
Alternez avec des fruits plus riches en antioxydants : myrtilles (150g), framboises (100g) ou pommes (1 fruit moyen).
Que faire en cas de douleurs ou de complications ?
La formation de calculs dans la vésicule biliaire est un phénomène fréquent, le plus souvent asymptomatique. Mais lorsque les calculs biliaires sont à l'origine de douleurs stomacales, de fièvre ou d'une jaunisse, une prise en charge médicale est indispensable. Dès qu’un symptôme évocateur de la présence d’une lithiase biliaire se manifeste, il est impératif de consulter un médecin sans tarder ou de prendre avis. En effet, les choses peuvent évoluer très vite sans traitement adéquat. Parmi les signes très évocateurs, il y a : la douleur à hauteur du foie, irradiant parfois vers le dos ou l’épaule droite, survenant classiquement vers 2 heures du matin (heure à laquelle la vésicule se contracte volontiers spontanément).
Dans ce cas, il peut être dangereux de se fier à des remèdes populaires tels que l’absorption de quantités importantes d’huile d’olive (donnée classiquement pour purger intensément la vésicule biliaire). Par son effet de forte mobilisation des muscles entourant la vésicule biliaire, l'huile d'olive peut enclaver une fois pour toute un ou plusieurs calculs restés jusqu’ici dans la vésicule biliaire. Il en est de même de plantes dites cholagogues.
Traitement et Chirurgie
Cette opération, appelée cholécystectomie, consiste à retirer, purement et simplement, la vésicule biliaire. L’opération des calculs biliaires ne concerne pas les patients asymptomatiques mais les patients qui présentent une complication ou des symptômes importants (douleurs de type biliaire). L’intervention est pratiquée par cœlioscopie sous anesthésie générale et dure généralement une trentaine de minutes. Concrètement, le chirurgien réalise plusieurs petites incisions dans l’abdomen pour y introduire une minuscule caméra et de longs instruments microscopiques. La chirurgie de la vésicule biliaire est aussi appelée cholécystectomie. L’opération consiste en une ablation de la vésicule biliaire. Votre chirurgien pratique de petites incisions de 5 mm à 10 mm afin de passer dans l’abdomen de longs instruments et une caméra qui permet au praticien d’opérer en regardant un écran. Un gaz est utilisé pour gonfler le ventre. Le chirurgien identifie le canal et l’artère cystique. Il les ferme à l’aide de clips puis les sectionne. Ensuite, il sectionne les attaches qui lient la vésicule au foie. Après l’intervention, des médicaments anti-douleur sont prescrits. Ainsi, on limite les cicatrices, on diminue les douleurs postopératoires et on favorise un retour rapide à la vie quotidienne ! Cette opération, appelée cholécystectomie, consiste à retirer, purement et simplement, la vésicule biliaire. Celle-ci jouant un rôle physiologique limité de stockage de la bile produite par le foie, son absence n'a pas d'incidence à long terme et le patient n'est pas tenu de modifier son alimentation…sauf lors de la première semaine qui suit l'opération.
Alimentation après l'ablation de la vésicule biliaire
Aucun régime n’est recommandé après l’ablation de la vésicule et aucune restriction alimentaire n’est préconisée. On peut vivre de manière habituelle après l’opération. Une fois passée la période postopératoire, aucune surveillance particulière n’est non plus nécessaire lorsque l’ablation de la vésicule a été réalisée pour des calculs. Cela s’explique par le fait que la vésicule biliaire est juste un organe de stockage de la bile fabriquée par le foie. Après l’ablation de la vésicule, la bile continue d’être produite et d’être déversée dans la première partie de l’intestin par l’intermédiaire des voies biliaires qui ont été conservées (canal cholédoque). La bile peut donc continuer sa fonction de digestion des graisses alimentaires. Sauf indication contraire du médecin, il est possible de manger normalement le soir même de l’intervention ! Cela dit, mieux vaut suivre les conseils mentionnés ci-dessus. Et en cas de douleurs ou de symptômes inhabituels, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin.
Pourquoi peut-on vivre sans vésicule biliaire ?
Cela s’explique par le fait que la vésicule biliaire est juste un organe de stockage de la bile fabriquée par le foie. Après l’ablation de la vésicule, la bile continue d’être produite et d’être déversée dans la première partie de l’intestin par l’intermédiaire des voies biliaires qui ont été conservées (canal cholédoque). La bile peut donc continuer sa fonction de digestion des graisses alimentaires.
Troubles digestifs après ablation de la vésicule
Une diarrhée peut être relevée pendant 1 à 2 mois après l’opération. Ensuite, il faut chercher d’autres causes à l’apparition d’une diarrhée, d’une constipation, ou encore de ballonnements. Tous ces symptômes sont très répandus au sein de la population générale. De fait, on estime que 30 % des individus présentent des troubles intestinaux après les repas.
Tableau récapitulatif des recommandations alimentaires
| Catégorie d'aliments | Aliments recommandés | Aliments à éviter |
|---|---|---|
| Graisses | Huiles végétales (olive, colza, noix, lin), avocat, oléagineux (noix, amandes, noisettes, graines de chanvre), poissons gras (maquereau, hareng, anchois, sardine, dorade) | Viandes grasses (saucisses, côtes de porc, échine de porc, morceaux gras du bœuf), produits laitiers riches en matières grasses, aliments frits |
| Légumes et Fruits | Tous les légumes, en particulier ceux riches en chlorophylle (légumes verts), tous les fruits (en modération pour la banane) | Aucun en particulier, mais privilégier la variété et la saisonnalité |
| Féculents et Céréales | Céréales complètes (avoine, quinoa, orge), pain au levain | Féculents en excès (farine de blé, pain blanc, gâteaux), céréales raffinées |
| Boissons | Eau (1,5 à 2 litres par jour), infusions de camomille, romarin, chardon-marie, aubier de tilleul, jus de légumes frais (carotte, concombre, betterave) | Coca, boissons sucrées, boissons énergisantes, alcool en excès, café et thé en grande quantité |
| Autres | Plantes cholagogues (radis noir, aubier de tilleul, pissenlit), plantes cholérétiques (artichaut, chardon-marie, romarin, fumeterre), épices (curcuma, gingembre, basilic) | Aliments transformés et industriels (plats préparés, pains de mie, pizzas surgelées, sauces, sucres raffinés, charcuterie) |
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