Le boycott des marques par les consommateurs est une tendance en hausse, marquée par des mouvements de protestation puissants et souvent viraux. Le boycott est devenu une arme de choix pour les consommateurs souhaitant exprimer leur désaccord avec les pratiques des entreprises. Que ce soit en France ou aux États-Unis, les boycotts peuvent avoir des conséquences significatives sur les marques.
Exemples de Boycotts Marquants
En janvier 2020, Le Slip Français, une marque réputée de sous-vêtements, s’est retrouvée au cœur d’un scandale suite à une soirée privée où des employés avaient diffusé des vidéos avec des black faces. L’impact a été immédiat et dévastateur sur les réseaux sociaux. L’appel au boycott a été lancé rapidement, et plus d’un tweet sur quatre appelait à cesser d’acheter les produits de la marque.
Outre-Atlantique, le boycott a également pris de l’ampleur, notamment contre des marques soutenant les droits LGBT+. En 2022, Budweiser a été la cible de critiques virulentes après avoir collaboré avec Dylan Mulvaney, une influenceuse transgenre. Cette initiative a déclenché une vague de boycott de la part des conservateurs américains, conduisant à une chute drastique des ventes et à une couverture médiatique intense.
Les boycotts ne concernent pas seulement les entreprises. Les célébrités subissent également la colère des internautes. Le mouvement « Blockout 2024 » est un exemple récent où des stars comme Kim Kardashian et The Rock ont vu leur nombre de followers diminuer de manière significative.
Le Boycott des Marques Alimentaires en France
Les consommateurs français sont particulièrement actifs dans le boycott des marques alimentaires. Selon YouGov, 50 % des Français ayant déjà participé à un boycott ont visé le secteur alimentaire et des boissons. Les autres secteurs fréquemment boycottés incluent l’automobile (27 %) et les cosmétiques (26 %).
Raisons du Boycott
Quelles sont les raisons qui poussent les Français et Françaises à boycotter des marques et produits ?
- Des risques pour la santé (42%)
- La maltraitance des animaux (40%)
- Une nuisance environnementale (39%)
Principalement des jeunes : 44% des 18-24 ans affirment avoir déjà boycotté contre 36% des 35-44 ans. Et surtout des CSP+. C’est plus facile de changer de marque ou de produit quand on a les moyens. Logique.
L'application Buycott
Pour aider les consommateurs à aligner leurs achats avec leurs convictions, une application innovante nommée Buycott a été développée. Disponible sur iOS et Android, Buycott permet aux utilisateurs de scanner les codes-barres des produits pour obtenir des informations sur les pratiques des entreprises les fabriquant. Les utilisateurs peuvent rejoindre des campagnes spécifiques, comme celles contre les OGM ou pour les droits LGBT, et ainsi boycotter les marques qui ne partagent pas leurs valeurs.
Boycott, Désinvestissement et de Sanctions contre Israël
En 2005, 172 organisations de la société palestinienne lançaient un appel à une campagne de Boycott, Désinvestissement et de Sanctions contre Israël visant à contraindre cet État à respecter le droit international. Ci-dessous une liste de produits, de services et d’entreprises que l’AFPS encourage à boycotter en raison de leurs liens avérés avec le régime d’apartheid israélien et les crimes qu’il commet à l’encontre du peuple palestinien.
- Dattes étiquetées Israël : la plupart des dattes proviennent du territoire palestinien de la vallée du Jourdain et sont récoltées par des ouvriers palestiniens qui ont été chassés de leurs terres et sont surexploités dans les palmeraies.
- Fruits et légumes : en particulier les marques Mehadrin, Jaffa, Hadiklaim, Carmel, Jordan River .
- Vins : la plupart des vins étiquetés Israël, vendus le plus souvent sur internet, proviennent d’entreprises vinicoles implantées dans des colonies de Cisjordanie ou du Golan syrien.
- Keter : fabricant et fournisseur d’articles ménagers, d’équipements de rangement pour le jardin ou la maison. Keter possède deux usines implantées dans une colonie de Cisjordanie.
- Eden Springs / Château d’eau : spécialiste de la fourniture d’eau en bonbonnes implanté dans une colonie du Golan.
- Sodastream : fabricant de machines à gazéifier l’eau et de sirops et concentrés.
- Teva : cette multinationale a son siège social en Israël, où elle produit des médicaments.
- Lingettes pour bébé : vendues par Carrefour sous la marque Carrefour Baby et par Leclerc sous la marque Mots d’enfants . Alors que des milliers de bébés et d’enfants ont été assassinés à Gaza, ce boycott a une très forte valeur symbolique. Il convient d’être également attentif à toutes les lingettes.
- Carrefour : la complicité du géant français de la distribution a pris, ces dernières années, diverses formes : accord avec des sociétés israéliennes actrices directes de la colonisation, vente de produits Carrefour dans les colonies, vente de produits israéliens dans ses magasins en France et, récemment, distribution de colis aux soldats de l’armée israélienne. L’AFPS, avec ses partenaires, est à l’initiative de la dénonciation de ces scandales et d’une campagne de Désinvestissement en direction du PDG de Carrefour.
- BNP Paribas, Crédit agricole, la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, la Société Géneral : ces cinq banques françaises figurent parmi les dix institutions financières européennes qui ont investi le plus dans des entreprises impliquées dans les colonies israéliennes illégales. Ces mêmes cinq banques françaises ont accordé un total de 13,2 milliards d’euros de prêts et de souscriptions aux entreprises d’armement qui fournissent l’armée israélienne.
- Axa : comme les banques ci-dessus, le géant de l’assurance Axa investit dans des banques israéliennes acteurs de la colonisation. De plus Axa investit dans l’entreprise israélienne d’armement Elbit .
- Optical center : cette société créée par un franco-israélien qui affiche son soutien inconditionnel à la politique d’ Israël est très implantée en France.
- SFR : cette société appartient à un autre franco-israélien soutien inconditionnel de la politique criminelle d’Israël qui possède aussi des chaînes d’informations comme BFM TV et I24. En Israël, il finance la construction d’un centre de "remise en forme" pour les soldats de l’armée israélienne.
- Yves Rocher : ce groupe français possède la société israélienne Sabon dont elle diffuse les produits.
- L’Oréal : la multinationale française est fortement implantée en Israël depuis 30 ans, avec des installations industrielles et des investissements importants en Israël et en Cisjordanie occupée.
- Hewlett Packard (HP) : la société Hewlett Packard collabore au système carcéral israélien, aux checkpoints, aux cartes biométriques, au blocus de Gaza et à la colonisation de la Palestine. En France, il est demandé à la FNAC (et à d’autres distributeurs) de ne plus vendre ces produits.
- Dell : en 2023, Dell Technologies a remporté l’appel d’offres du ministère israélien de la défense, qui est considéré comme le plus grand appel d’offres de serveur à ce jour. Dell fournira des serveurs, des services de maintenance et du matériel connexe à l’armée israélienne, au Ministère israélien de la défense et à d’autres organes de sécurité.
- Motorola : en 2023, Motorola Solutions est le seul fournisseur du réseau cellulaire 4G pour l’armée israélienne.
Boycott des Produits Américains
Suite aux déclarations du Président Donald Trump d’annexer le Canada et le Groenland (appartenant au Danemark), les populations de ces deux pays se sont mobilisés et appellent à boycotter les produits américains. En parallèle, son vassal s’est illustré avec des discours ultra-nationalistes et des salus nazi, provoquant cette même hydre de boycotter les véhicules Tesla. Les ventes ont da’illeurs été divisée par deux en Europe suite à ses prises de prosition. Certains propriétaires de Tesla essaient de se désolidariser du fondateur en accolant une étiquette “I bought this before Elon went crazy”, qu’on peut traduite par “je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou”.
Nous faisons la distinction entre les produits d’origine américaine, pouvant être fabriqués en France, des produits made in USA, c’est-à-dire fabriqués aux Etats-Unis et directement importés en France et dans l’Union Européenne.
La culture américaine est parfaitement implantée dans l’espace européen, que ce soit leurs produits (Coca-Cola, Lay’s, etc.), leurs chaînes de restauration rapide (McDonald, Starbuck, etc.) ou leurs services (Netlix, Amazon, etc.), nous nous sommes américanisés.
Il faut faire la distinction entre les marques américaines qui sont implantées sur le sol français et qui ont des entreprises, des usines et des salariés en France des autres marques américaines qui fabriquent aux États-Unis et qui exportent en France.
Ce sont ces produits made in USA qu’il faut boycotter, si vous souhaitez suivre ce mouvement. Directement importés des États-Unis, ces produits ne créent pas de chaîne de valeur pour la France.
Dans la liste, on trouve :
- les pistaches et les amandes,
- les beurres de cacahuètes,
- la pâte à la guimauve - Fluff Marshmallow
- les sauces piquantes Tabasco
- le bourbon / whisky du Kentucky : Maker’s Mark, Jack Daniel’s, Four Roses, Quarter Horse
Bad buzz des marques ont-ils un vrai impact sur la consommation des Français ?
YouGov a réalisé un sondage sur le boycott, pour savoir si les Français exerçaient leur pouvoir de consommateurs pour faire plier les marques.
D'après le résultat du sondage, une partie des Français est bien disposée à faire entendre sa voix de consommateur. Ils sont ainsi 40% à déclarer boycotter une marque à la suite d’un scandale. De bonnes intentions qui parfois ne tiennent pas sur la durée.
Parmi les boycotteurs, 30% sont redevenus consommateurs d’une marque qu’ils avaient laissée tomber après un scandale. Et 25% affirment consommer moins qu’avant le bad buzz.
En revanche, pour 62% des ex-consommateurs, quand c’est fini, c’est fini. Ils n’utilisent plus la marque tombée en disgrâce et comptent bien continuer encore. Parfois pour toujours. Pour 49% d'entre eux, leur sentence est irrévocable. 15% reconsidèrent leur position au bout d’un an et 13% sont prêts à se priver d’une entreprise crado pendant 6 mois. Globalement, 80% des Français qui boycottent le font pour plus de 6 mois.
L’industrie agro-alimentaire dans le viseur
Sans grande surprise, c’est le secteur de l’alimentation et des boissons qui est en tête (50% des adeptes du boycott). Du scandale de la viande de cheval à ceux des pesticides qui se retrouvent dans nos assiettes, il faut dire que le secteur est particulièrement sujet aux bad buzz. Et comme ça nous concerne directement, on y est très sensible. C’est la même chose pour les marques de cosmétiques et soins de la peau, troisième industrie la plus boycottée par les Français. Juste devant le prêt-à-porter, secteur récemment au cœur du scandale du travail forcé des Ouïghours dans des camps chinois.
Visé par 27% des boycotts, le secteur automobile est le deuxième plus sujet à la pratique. Mais il présente de grandes disparités de genre : 36% des hommes ont déjà boycotté une marque du secteur contre seulement 10% des femmes.
Game Over pour les marques ?
Les marques peuvent-elles regagner le cœur - et surtout le porte-monnaie - de ces adeptes du boycott ? Oui, mais pas à n’importe quelle condition. 33% attendent des marques qu’elles changent les pratiques mises en cause contre seulement 19% des sondés pour qui des excuses font l’affaire.
Tableau récapitulatif des secteurs les plus touchés par le boycott en France
Secteur | Pourcentage des boycotts |
---|---|
Alimentation et boissons | 50% |
Automobile | 27% |
Cosmétiques | 26% |
Avec l’émergence de nouvelles technologies comme Buycott, les consommateurs ont désormais les moyens de s’informer et d’agir plus facilement en accord avec leurs valeurs.
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