L'élevage bovin viande est présent dans plus de 93 000 exploitations, tandis que l’élevage laitier concerne 56 000 exploitations. L’élevage porcin concerne 13 000 exploitations (-40 % depuis 2010).
Le cheptel a diminué d’environ 2 millions d’UGB (Unité Gros Bétail basée sur la consommation alimentaire). Cette diminution inclut le cheptel bovin qui a perdu 1,4 million d’UGB. Il est important de noter que 1 UGB est basé sur la consommation alimentaire du bétail.
En comparaison, les volailles représentent 3,8 millions d’UGB et les porcins 3,5 millions d’UGB.
En moyenne, les exploitations laitières possèdent 75 vaches contre 62 auparavant. Les exploitations porcines, quant à elles, possèdent en moyenne plus de 2 100 porcins, dont 200 truies mères. Au total, la France produit 16 milliards d’œufs par an, issus de 54 millions de têtes de poules pondeuses, représentant plus de la moitié du cheptel français.
Tendances de Production en 2025
La production de bovins finis devrait connaître en 2025 une baisse plus marquée, estimée à -1,8% par rapport à 2024, soit 1,290 million de tonnes équivalent carcasse. La production de femelles devrait baisser nettement (-27 000 téc), une réduction dont l’ampleur exacte sera directement liée aux évolutions du contexte sanitaire, dont les impacts sont encore incertains. La baisse de production des veaux de boucherie devrait s’infléchir, à -2% en 2025. La production de taurillons et taureaux se stabiliserait, tandis que les bœufs devraient poursuivre leur progression (+5 000 téc).
Si les abattages de femelles se sont largement moins réduits qu’attendu en 2024, c’est au prix d’une reprise de la dynamique de décapitalisation, en lien avec les problèmes de fertilité. Pour 2025, sauf aggravation de la situation sanitaire, nous attendons de moindres réformes allaitantes (-24 000 têtes) et surtout laitières (-67 000 têtes), des volumes en partie seulement compensés par davantage d’abattages de génisses (+9 500 têtes).
La décapitalisation des cheptels laitier et allaitant a continué de s’atténuer sur les 3 premiers trimestres de l’année 2024, mais le contexte sanitaire est venu accentuer la baisse des cheptels de mères depuis l’automne. Les vêlages issus de génisses ont en effet été fortement réduits en octobre et en novembre, alors même que les réformes ont au contraire été dynamiques, et que les taux de mortalité des vaches se sont trouvés renforcés tout au long de l’année.
Le cheptel de vaches laitières était en recul de -2,1% au 1er décembre 2024, contre encore -1,6% au 1er octobre 2024, du fait de ces moindres vêlages de primipares à l’automne. Nous estimons que le contexte laitier porteur devrait encourager les éleveurs à conserver les femelles pour les remettre en production et poursuivre l’atténuation de la décapitalisation, jusqu’à atteindre -1,1% fin 2025. Les génisses disponibles en ferme pour le renouvellement sont moins nombreuses ; les abattages de vaches devraient alors se limiter à 768 0000 têtes, soit 8% de moins qu’en 2024.
Le cheptel de vaches allaitantes connait une dynamique en apparence comparable : il enregistrait un recul de -2,0 % au 1er décembre, contre -1,6% au 1er octobre. Il est cependant plus affecté encore par le contexte sanitaire, avec des mortalités de vaches en légère hausse, et une baisse de fertilité non seulement au niveau des génisses mais également des vaches, donnant lieu à une contraction nette des naissances depuis début septembre. Dans ce contexte d’incertitudes sanitaires qui affecte le moral des éleveurs, nous supposons que l’année 2025 verra une poursuite de la dynamique de décapitalisation au rythme de 2024, avec un cheptel attendu à -1,8% fin 2025. Les effectifs de génisses seraient légèrement renforcés en ferme, mais ce surplus pourrait en partie s’orienter vers l’engraissement, avec une baisse des entrées en production de primipares.
Si le rythme du recul des exportations de broutards s’est légèrement atténué en 2024 (-5,6% /2023 contre environ -7% les deux années précédentes), il devrait à nouveau s’amplifier en 2025, autour de -8 % soit -77 000 têtes d’après nos estimations. Les naissances issues du cheptel allaitant se contractent durablement sous l’effet de la décapitalisation, pénalisant le disponible en mâles et génisses de type viande. Les problèmes sanitaires viennent se superposer et affecter les naissances d’automne, habituellement stables d’une année à l’autre.
Les engraisseurs français sont parvenus à stabiliser leurs achats en 2024, malgré les faibles disponibilités, et ce au détriment des exportations de broutards qui ont baissé de 5,6% en 2024. Ce dynamisme de l’engraissement français devrait se poursuivre au 1er semestre 2025, mais les tensions déjà fortes sur le marché européen du broutard devraient s’amplifier au 2nd semestre, et conduiraient à exporter une proportion un peu plus forte des mâles disponibles.
Si la baisse de production de jeunes bovins de type laitier a été plutôt modeste en 2024 (-2,5 %/2024, - 3 000 têtes), elle devrait s’accentuer de nouveau en 2025. Les effectifs de mâles laitiers de plus de 6 à 18 mois présents en BDNI sont en effet en baisse marquée. La production de jeunes bovins de type viande est en revanche dynamique, relativement aux mâles disponibles pour engraissement. Par ailleurs, même si elle reste secondaire en tonnages, la production de bœufs marque un retour inattendu en 2024, avec +4% /2023.
La production de veaux de boucherie a enregistré une baisse moins marquée en 2024, limitée à 4% contre 7% les deux années précédentes. L’évolution des coûts alimentaires et énergétiques avait conduit les intégrateurs à réduire drastiquement les mises en place et donc la production en 2022 et 2023, Les niveaux de charges de l’atelier se sont stabilisés en 2024 et la production de veaux a ainsi retrouvé une dynamique moins baissière (-4,3% en 2024 /2023), et a même montré quelques signaux positifs en particulier au niveau du remplacement des départs en retraite.
Consommation et Import-Export
En 2025, la consommation de viande bovine pourrait baisser moins fortement que la production. Nous prévoyons une baisse limitée de la consommation par bilan en 2025 (-1,0% /2024). Les volumes consommés ont déjà reculé significativement en 2023 et 2024 sous l’effet de l’inflation et de la contraction du pouvoir d’achat. Après avoir ralenti en 2024, l’inflation devrait rester faible en 2025. Le bœuf reste par ailleurs une viande très appréciée des familles et bien mise en avant en restauration. Cela devrait limiter la baisse des volumes consommés.
Les importations devraient rebondir (+3%) pour compenser le recul des abattages et notamment ceux de femelles. Les exportations de viande augmenteraient légèrement (+1%), stimulées par un marché européen qui a retrouvé du dynamisme et qui manque de jeunes bovins.
La consommation moyenne par habitant de viande bovine diminue également, de 24,3 kg-équivalent carcasse (kgec) par habitant en 2019, à 23,6 kgec en 2020. Issues à près de 92 % de l’Union européenne, les importations de viande bovine chutent de 16,8 % sur un an, pour atteindre près de 283 milliers de tec en 2020. Principalement destinées à la restauration hors domicile (RHD), elles ont été fortement touchées par les mesures sanitaires mises en place dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 (confinements, baisse d’activité dans la restauration collective, limitation des flux touristiques).
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