La crise du Covid-19 a eu des conséquences sociales dramatiques, notamment pour les personnes en situation de précarité. Lors du premier confinement, la municipalité de Libourne a apporté un "soutien inconditionnel" aux associations Saint-Vincent-de-Paul et L’Auberge du cœur, qui assurent tout au long de l’année une aide alimentaire essentielle pour les familles les plus démunies.
Un Soutien Logistique Essentiel
Lors de l’annonce du premier confinement, les deux associations ont spontanément stoppé leur activité. « Trois quarts de nos bénévoles ont plus de 70 ans », justifie Jean-Pierre Reyrel, président de Saint-Vincent-de-Paul. « On a fermé sans savoir comment on allait s’organiser pour la suite. On a donc prévenu tout le monde », raconte Brigitte Metge, présidente de l’Auberge du cœur.
Deux-trois jours plus tard, Annie Pouzargue, alors encore élue à la solidarité, a contacté les associations pour étudier la possibilité de reprendre l'activité. Jean-Pierre Reyrel a posé ses conditions : « On fait des colis mais personne ne vient à l’association. » La réaction de la Ville et du centre communal d’action sociale a été claire : « Vous demandez ce que vous voulez et vous l’obtiendrez. »
La livraison à domicile s'est alors mise en place. Jacques Anthony, du centre intercommunal d’action sociale, a été missionné pour coordonner l’initiative et mettre à disposition « tous les moyens nécessaires » pour que l’aide alimentaire continue. « La Ville nous a trouvé cinq camions et cinq chauffeurs, et on a livré les gens chez eux pendant presque trois mois. » Au plus fort de la crise, jusqu’à 180 colis ont été distribués - de quoi aider 450 personnes.
Adaptation des Distributions
Du côté de l’Auberge du cœur, une distribution extérieure s’est d’abord mise en place. La collecte de frais a été abandonnée au profit de produits secs, et le principe des 50 centimes par colis a été suspendu. Une table servait de guichet et les bénéficiaires venaient y récupérer leur panier.
Cependant, des rassemblements se formaient devant les locaux de l'Auberge du Cœur. Jacques Anthony a alors proposé de livrer les colis directement aux familles. Une fois l’adresse des 160 familles répertoriées, il a organisé des tournées quartier par quartier. Soit 10 tournées, chaque mercredi, assurées avec les véhicules de l’association et de la Ville.
Certains conseillers municipaux, à l’instar de Laurence Rouède, sont même venus prêter main-forte pour faire des colis ou conduire un camion. « Ça a été incroyable. Le soutien de la mairie a été inconditionnel », salue Jean-Pierre Reyrel.
« J’ai trouvé ça exceptionnel, abonde Brigitte Metge. Si le Covid m’a appris un truc, c’est que, quand tout va bien, on est très autonomes et, dès qu’on a eu besoin, la Ville a été là. »
Un Soutien Financier Sans Limite
Philippe Buisson, maire de Libourne, s’est enquis des besoins des deux associations. Lorsque les denrées de la Banque alimentaire se sont avérées insuffisantes, il n’a pas hésité à ouvrir un compte à Promocash. « Vous nous dites de quoi vous avez besoin, et la Ville paiera. » Les associations ont alors fait des listes de courses aux factures souvent salées. « Mais à chaque fois, c’est passé », n’en reviennent toujours pas Jean-Pierre Reyrel et Brigitte Metge.
« Ailleurs, dans d’autres communes, les mairies ont donné des barrières pour limiter les attroupements mais je n’en connais aucune qui a autant aidé », assure Jean-Pierre Reyrel, qui explique que, même pour des bénéficiaires de Branne ou bien Saint-Émilion, la Ville de Libourne n’a pas hésité a apporté son soutien logistique. Une solidarité dont elle ne s’est pas vantée.
Retour Progressif à la Normale
Quelques semaines après le déconfinement, les associations ont stoppé les livraisons. Depuis, les familles viennent sur rendez-vous à Saint-Vincent-de-Paul, et par tranche de créneaux horaires à l’Auberge du cœur afin de limiter les flux.
Dépenses Occasionnées par la Crise Covid
Les dépenses occasionnées par la crise Covid, à destination de personnes extérieures (associations, bénéficiaires), se sont élevées à :
Poste de Dépense | Montant |
---|---|
Désinfection des locaux (Croix rouge/Secours populaire/ St Vincent de Paul) | 3 168€ |
Achat alimentation (Auberge du Cœur/ St Vincent de Paul) | 12 4685.50€ |
Relogement | 380€ |
Portage des repas (supplémentaire) | 108 300€ |
Au cours de la crise, le CIAS a effectué des distributions de solution hydroalcoolique, achetée à l’Union Coopératives Vinicoles d'Aquitaine (UCVA), au personnel soignant du territoire.
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