Une banque alimentaire vise à offrir de la nourriture aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procurer, à partir de denrées alimentaires de première nécessité qui ne sont pas destinées à la vente. Depuis leur création, les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul y contribuent activement.
Définition d'une Banque Alimentaire
La première banque alimentaire a été créée en 1967 à Phoenix, aux Etats-Unis et c’est peu après, en 1984 qu’apparaît en France la première banque alimentaire européenne. Née de l’initiative de plusieurs associations caritatives, dont la Société Saint-Vincent de Paul, elle intervient dans le contexte de précarité montante des années 1980. Un besoin, pourtant primaire, se fait alors ressentir : celui de se nourrir, car de nombreuses personnes en sont privées.
Les banques alimentaires ont alors été créées, pour institutionnaliser les collectes alimentaires : recueillir et distribuer des denrées alimentaires aux personnes dans le besoin. Dans un fonctionnement non lucratif, ces collectes sont basées sur la générosité des donateurs et la gratuité : les produits alimentaires ne sont pas vendus comme en magasin, mais donnés, dans une logique d’aide aux plus démunis.
Les banques alimentaires apportent une certaine nouveauté par rapport aux types de solidarité alimentaire qui existaient jusqu’alors, comme les soupes populaires. Si les deux découlent d’une ambition caritative, des repas chauds étaient distribués lors de ces soupes, destinés à être consommés immédiatement. Les banques alimentaires permettent au bénéficiaire de recevoir des denrées à consommer quand il le souhaite.
Les Banques Alimentaires Aujourd'hui
Le contexte qui a vu l’apparition des banques alimentaires est encore d’actualité. Les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul ne le savent que trop bien : la précarité est toujours présente et grandit en France. La nécessité des banques alimentaires se fait de plus en plus ressentir : en 2020, près de 30 % des Français sautaient par exemple certains repas.
Parallèlement à cette précarité, l’émergence d’un consensus autour du développement durable a permis une prise de conscience sur les abus de l’économie de marché et les tonnes de gaspillage alimentaire engendrées. Celui-ci est devenu intolérable aux yeux de tous et une loi l’a encadré en 2016, bénéficiant par la même occasion aux associations et aux banques alimentaires. La Loi Garot interdit aux enseignes alimentaires de jeter des aliments encore consommables et impose aux grandes surfaces de plus de 400 m² de distribuer leurs invendus (surplus de stocks, produit avec une date-limite de consommation proche) à des associations.
Symbolique, cette loi répond aux mêmes problématiques que les banques alimentaires : refus de la logique purement commerciale, interdiction du gâchis alimentaire et importance de l’entraide. Avec ce double besoin, social et environnemental, les banques alimentaires sont malheureusement indispensables aujourd’hui et devraient le rester dans les années à venir.
Fonctionnement d'une Banque Alimentaire
L’aide alimentaire fournie par les banques est une action caritative, habilitée à recevoir des aides de l’Etat et de l’Union Européenne. Ce sont essentiellement des bénévoles, comme ceux de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui, portés par un élan de solidarité, sont mobilisés pour collecter des denrées alimentaires. Les bénévoles les recueillent auprès des donateurs (particuliers et entreprises) et des mécènes. Les denrées sont ensuite partagées avec les personnes en situation de précarité (familles fragilisées, sans-abri, personnes non-employées) à travers l’envoi de colis alimentaires.
Les denrées non périssables sont privilégiées : pour l’approvisionnement dans les points de collecte alimentaire, le stockage dans les entrepôts et leur distribution par camion, on retrouve de nombreux produits secs. Féculents (riz, pâtes), biscuits ou conserves de légumes sont privilégiés aux fruits et légumes frais et aux produits surgelés.
Le Rôle de la Société de Saint-Vincent-de-Paul
La Société de Saint-Vincent-de-Paul a eu un rôle important dans le lancement des banques alimentaires en France puisqu’elle a contribué à leur création en 1984. Depuis ce jour, les équipes de bénévoles des Conférences s’y impliquent minutieusement. Ils participent notamment à la collecte nationale fin novembre, dans les épiceries et les supermarchés de grande distribution.
La Société de Saint-Vincent-de-Paul met également ses locaux à disposition de la Banque alimentaire afin d’entreposer les aliments, dans l’attente de la redistribution. Enfin, la Société de Saint-Vincent-de-Paul se fournit parfois directement auprès des banques alimentaires, pour redistribuer elle-même les denrées.
La Collecte Nationale des Banques Alimentaires
Les banques alimentaires reçoivent toute l’année des tonnes de denrées alimentaires de la part des entreprises et des associations, qui sont alors conservées en entrepôt. Elles ne sollicitent qu’une fois par an la générosité du grand public, à l’approche de l’hiver, lors de la Collecte Nationale qui se tient lors du dernier week-end de novembre. Au service de la lutte contre la précarité, l’objectif est de collecter, à l’entrée des magasins alimentaires en France (supermarché, épicerie), les dons en nature des clients.
Ce sont des bénévoles, rebaptisés “Gilets orange” pour l’occasion, qui réalisent cette collecte, à laquelle la Société de Saint-Vincent-de-Paul et ses membres participent bien évidemment. Au total, en 2020, on comptait plus de 130 000 bénévoles, 9 000 lieux de collecte sur tout le territoire français et ce sont plus de 23 millions de repas qui ont pu être préparés. Le succès de la collecte annuelle démontre l’intérêt des Français pour la solidarité, la lutte contre le gaspillage et contre la faim !
Informations Complémentaires sur les Banques Alimentaires
Les Banques Alimentaires, quant à elles, collectent gratuitement des denrées puis les distribuent à plus de 6600 associations et Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS). Les Banques Alimentaires recherchent différentes sortes de dons : denrées, financement, matériels, et temps ! Nous recherchons des dons de denrées de la part des industriels de l’agro-alimentaire, de la Grande Distribution et des producteurs et coopératives agricoles.
Les particuliers sont invités à donner des denrées alimentaires le dernier week-end de novembre pour la Collecte Nationale dans les supermarchés, écoles et mairies. Les Banques Alimentaires sont aussi à la recherche de dons financiers car elles doivent être équipées de matériel performant et doivent former leurs collaborateurs.
Les frais de fonctionnement ainsi que les moyens techniques sont financés par des subventions des collectivités, des dons d’entreprises, de clubs-services et de particuliers, ainsi que des participations de solidarité versées par les associations distributrices. Il existe des avantages fiscaux pour les entreprises ainsi que pour les particuliers.
Les Banques Alimentaires recherchent aussi des dons de matériel : par exemple, pour la collecte de produits frais, chaque Banque Alimentaire doit être dotée d’au moins un camion frigorifique ainsi que de moyens de stockage adaptés. Enfin, elles ont besoin de bénévoles, prêts à mettre leurs compétences, leur temps et leur engagement au profit des Banques Alimentaires.
L’exemple le plus significatif est représenté par la Collecte Nationale de fin novembre, au cours de laquelle près de 130 000 bénévoles se mobilisent de quelques heures à plusieurs jours. Ils recueillent les produits remis par les clients des grandes surfaces alimentaires ou aident à leur transport, à leur tri ou à leur stockage. Mais une aide ponctuelle est également réalisable en dehors de la Collecte annuelle.
La nature des missions à exercer et des questions de responsabilité et d’assurance nous amènent à accueillir des bénévoles à partir de 14 ans. Les bénévoles mineurs doivent présenter une autorisation écrite de leurs parents. Les tâches qui seront confiées aux mineurs seront adaptées à leurs capacités physiques.
Un bénévole s’engage à respecter les statuts de la Banque Alimentaire et les règles de fonctionnement de celle-ci, notamment dans le domaine de la sécurité. Il adhère au projet associatif. Une convention de bénévolat vous sera proposée à votre signature.
Le bénévolat s’organise avec une grande souplesse, dans un esprit de responsabilité des acteurs. Un bénévole peut ainsi à tout moment cesser son activité, modifier son rythme d’intervention ou changer de fonctions. Avec la Banque Alimentaire, vous déterminerez vos périodes d’intervention à l’avance, pour permettre l’organisation de l’activité. Mais cette programmation pourra être modifiée en fonctions de vos contraintes personnelles, en prévenant la Banque Alimentaire autant que possible.
A votre arrivée, vous serez pris en charge par d’autres collaborateurs, pour vous aider à comprendre les objectifs et le fonctionnement de la Banque Alimentaire, ainsi que les tâches à accomplir. Pour les bénévoles engagés avec régularité, la durée des interventions peut être de quelques heures par semaine. D’ailleurs, les 2/3 de nos bénévoles sont présents de ½ à 1 jour par semaine. Pour certaines fonctions, il est nécessaire de s‘investir davantage. Certaines missions peuvent s’accomplir à distance, à l’extérieur de la Banque Alimentaire.
Contrairement au mécénat financier, il ne consiste pas à donner de l’argent. Il consiste à mettre gratuitement à disposition un salarié, sur son temps de travail, le plus souvent auprès d’une association. De plus en plus, les entreprises se veulent exemplaires dans des domaines qui apparaissent fondamentaux pour notre société. Le mécénat de compétences, qui aide des organismes d’intérêt général, fait partie de ces actions. L’entreprise renforce ainsi sa réputation et créé une dynamique interne.
Le salarié est obligatoirement volontaire. On ne peut l’obliger à entrer dans un mécénat de compétences. Dans les Banques Alimentaires, cette utilité est évidente, puisque le salarié va participer à la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire. Enfin, ce mécénat lui permettra de faire des rencontres avec des personnes étrangères à son environnement professionnel ancien.
Le service civique permet à des jeunes de moins de 26 ans d’exercer une mission d’intérêt général dans un organisme agréé par l’Etat. Les missions qui peuvent vous être proposées sont diverses. L’engagement de service civique se déroule sur une durée moyenne de 8 mois. La durée hebdomadaire d’activité du jeune est comprise entre 24 et 35 heures. Un tuteur est désigné par la Banque Alimentaire pour accompagner le stagiaire et pour s’assurer du respect des objectifs pédagogiques.
La majorité des aliments ont une date : soit une DLC (date limite de consommation) soit une DDM (Date de Durabilité Minimale). Les bénévoles qui collectent les produits sont formés pour reconnaître ces dates et ne prennent pas les produits dont la DLC est dépassée. DDM signifie Date de Durabilité Minimale, ce qui signifie si la denrée a bien été conservée, elle ne posera aucun risque sanitaire. Elle reste donc parfaitement consommable après sa DDM , mais son goût va s'affaiblir avec le temps.
Néanmoins, nous ne distribuons des produits à DDM dépassée que si les produits ont été contrôlés avant : aspect, emballage, condition de stockage, température. DLC signifie Date Limite de Consommation. Chaque Banque Alimentaire est dotée d’un entrepôt avec des racks pour stocker les palettes de produits secs de la Collecte Nationale, de l’Union européenne, de l’Etat et des industries agroalimentaires.
La Fédération Française des Banques Alimentaires a mis en place une formation pour les Responsables d’Hygiène et de sécurité alimentaire. Elle est dispensée par des professionnels (21 formateurs bénévoles et compétents) du secteur et est sanctionnée par un diplôme de Responsable Hygiène et sécurité alimentaire. Depuis 2007, une formation TASA décentralisée a été mise en place pour former non plus seulement les bénévoles des Banques Alimentaires mais aussi ceux des associations et CCAS partenaires.
Partout en France, les Banques Alimentaires collectent et distribuent l’aide alimentaire aux associations et CCAS partenaires. Les personnes en difficulté bénéficient ainsi de l’aide alimentaire des Banques Alimentaires auprès de leurs associations et CCAS. L’accès à l’aide alimentaire est toujours temporaire et peut être renouvelée dans certaine situation au cas par cas.
Pour cela contactez la mairie, ou le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de votre ville. Demandez un rendez-vous avec une assistante sociale, précisez que vous souhaitez examiner vos droits d’accès pour une aide alimentaire et demandez la liste des documents à apporter le jour du rendez-vous. L’assistante de service sociale évaluera votre situation et estimera la nécessité ou non de vous orienter vers une structure d’aide alimentaire. Elle vous indiquera une adresse et la durée de l’aide. En cas d’urgence (si vous n’avez plus rien à manger dans l’immédiat), identifiez l’association d’aide alimentaire la plus proche de chez vous en recherchant sur internet et présentez-vous directement.
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