Fonctionnement de la Banque Alimentaire du Bas-Rhin

La 32ème collecte nationale des Banques Alimentaires se déroule ces vendredi 25 et samedi 26 novembre 2016 dans vos supermarchés.

Traditionnellement, les Banques Alimentaires font appel à la générosité des citoyens le dernier week-end de novembre.

Dans le Bas-Rhin, 4.000 bénévoles se mobilisent pour recueillir les dons dans les magasins.

Cette collecte est d'autant plus importante que le nombre de personnes en situation de précarité augmente (étudiants, retraités, familles monoparentales etc.).

L'an dernier, la Banque Alimentaire du Bas-Rhin avait collecté 305 tonnes de denrées, ce qui avait permis de préparer 600.000 repas et d'aider 45.000 personnes dans le département.

Dans le Bas-Rhin, en 2015, la collecte avait permis de récolter 305 tonnes de denrées, ce qui avait permis de préparer 600.000 repas et d'aider 45.000 personnes.

La banque alimentaire du Bas-Rhin livre l'équivalent de 5 millions de repas par an.

Produits Recherchés et Redistribution

Coralie Tijou, déléguée générale de la Banque Alimentaire du Bas-Rhin nous dresse la liste :

  • Café, thé, céréales, cacao : les produits pour le petit déjeuner
  • Conserves de fruits et de légumes
  • Soupes, potages, des légumes et fruits secs

Les produits à donner en priorité cette année en 2016 pour la collecte de la Banque Alimentaire.

C'est là où seront redistribués les produits récoltés.

Parmi eux, des associations, des centres communaux d'action sociale ou encore des foyers et des épiceries solidaires.

Les personnes qui remplissent les critères requis pourront s'y ravitailler.

Coralie Tijou rappelle le mode de fonctionnement :

Les personnes viennent, font leurs courses et elles ne payent que 10% de la valeur. En échange, elles s'engagent à participer à des ateliers. Aujourd'hui, on ne parle plus d'aide alimentaire mais d'accompagnement alimentaire...

Défis et Perspectives

La grande collecte nationale a lieu les 23 et 24 novembre mais la banque alimentaire du Bas-Rhin, basée à Strasbourg, commence à tirer la langue.

Si les produits frais rentrent encore, certaines denrées manquent en cette période de « soudure ».

Et la banque, qui livre 2 000 tonnes de denrées par an à 83 associations du département, n’est pas au bout de ses peines : l’Union européenne devrait couper une partie de ses vivres dans un an, alors que les supermarchés réduisent aussi le volume des dons.

L’équation est à plusieurs entrées : d’un côté le budget de la banque alimentaire du Bas-Rhin, indépendante mais membre de la fédération des banques alimentaires de France, soit 750 000€, qui proviennent de l’Etat, du Fonds social européen, du conseil général, de la ville de Strasbourg et des 83 associations bénéficiaires.

Ces dernières versent 3% de la valeur de l’aide alimentaire qu’elles reçoivent.

Si ce budget est à peu près sécurisé, la seconde entrée de l’équation l’est beaucoup moins : chaque année, la banque alimentaire du Bas-Rhin collecte 2 000 tonnes de denrées (soit, en valeur monétaire, 7 millions d’euros de marchandises) auprès de différentes sources.

Plusieurs problèmes se glissent à ce niveau de l’équation.

D’abord, emmenés par l’Allemagne, certains pays de l’Union européenne souhaitent mettre fin au PEAD en 2013, au motif qu’il n’y aurait plus de surplus agricoles en Europe, dans lesquels piochait auparavant l’Union pour arroser à bas coûts les bénéficiaires de l’aide alimentaire.

Les banques alimentaires, mais aussi les Restos du cœur ou le Secours populaire se mobilisent pour que cette menace soit écartée.

Ce nouveau dispositif européen, pourtant essentiel pour nos associations, est largement en-dessous de nos espérances.

Pourtant, les chiffres montrent que le nombre d’européens vivant en dessous du seuil de pauvreté et bénéficiant de l’aide alimentaire ne cesse de croître.

Les associations alertent les décideurs Européens sur la nécessité de couvrir les besoins mesurés par la Commission elle-même, a minima 4,75 milliards d’euros.

A cette épée de Damoclès au-dessus de la tête des banques alimentaires s’ajoute la baisse des denrées collectées dans les grandes et moyennes surfaces.

Une baisse certes compensée par un élargissement de la zone de collecte, mais ennuyeuse tout de même.

« Quand je suis arrivée en 2005 à la BA, les grandes surfaces nous donnaient des tonnes de viande, des camionnettes en étaient pleines ! Aujourd’hui, elles rechignent de plus en plus à nous en donner pour des questions d’hygiène.

Parallèlement à ces problèmes d’approvisionnement, les demandes des associations bénéficiaires (Plateforme solidarité Neudorf, les Jardins de la Montagne verte, Accueil Kœnigshoffen, Caritas, Emmaüs…), elles, ne cessent d’augmenter.

En attendant, les allées de l’entrepôt se vident et certains colis manquent parfois de café, de confiture ou de sucre, des denrées « rares et chères », nécessaires pourtant au fonctionnement des associations d’accueil de SDF par exemple.

« Sans café le matin, témoigne une responsable de structure bénéficiaire de l’aide alimentaire, c’est très difficile de dialoguer avec nos résidents.

Lors de la collecte, qui aura lieu dans tous les points de vente alimentaire du département, certains produits seront ciblés : le café donc, mais aussi le cacao, la confiture et les céréales du petit-déjeuner, les conserves de légumes, fruits, poissons et plats cuisinés, les légumes secs, le sucre et la sauce tomate.

Pourtant, elle ne réussit pas à redistribuer tout ce qu'elle collecte, notamment à cause des dates de péremption. L'association a plusieurs projets pour réduire encore le gaspillage.

La Banque alimentaire du Bas-Rhin déménage à Illkirch-Graffenstaden. L'association a trouvé des locaux mieux adaptés à son activité, mais elle a besoin d'une nouvelle chambre froide. Elle lance un appel aux dons via un site de crowdfunding. Elle veut rassembler 20.000 euros.

L'entreprise Veolia offre un vélo-mixeur à la Banque alimentaire du Bas-Rhin. Il doit permettre de lutter contre le gaspillage alimentaire de façon ludique.

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