Vous souhaitez devenir autosuffisant en légumes grâce à votre potager ? Retourner aux fondamentaux, aller à l’encontre de la surconsommation, vous assurer une nourriture produite sainement ? C’est possible, il suffit de se lancer ! L’autonomie alimentaire est un art de vivre de plus en plus recherché par les amateurs de jardinage qui souhaitent se détacher du mode de consommation actuel. Avant de se lancer dans le vif du sujet, définissons déjà ce grand concept d’autosuffisance.
Produire soi-même la totalité des ressources alimentaires de son foyer, jusqu’à être parfaitement indépendant, c’est ça qu’on appelle l’autosuffisance. On appelle donc un potager autosuffisant un potager qui produit 100% de la consommation de légumes du foyer.
Pourquoi viser l'autosuffisance alimentaire?
L'autonomie alimentaire est bien plus qu'un simple concept à la mode. C'est un choix de vie, une démarche ancrée dans la volonté de reprendre le contrôle sur ce que nous consommons. Et surtout, il est essentiel de comprendre que l'autonomie alimentaire n'est pas une course à l'autosuffisance totale dès le départ. C'est un chemin que chacun peut emprunter, en fonction de ses moyens, de ses objectifs et de son style de vie.
Les crises alimentaires et économiques ont montré à quel point nos systèmes alimentaires étaient fragiles. Les récents bouleversements (pandémie, inflation, tensions géopolitiques) ont mis en évidence la vulnérabilité de nos approvisionnements.
Les bénéfices de l'autosuffisance
- Manger mieux: 100% bio, aucun traitement… Vous connaitrez désormais le processus de production de vos légumes de la graine à l’assiette parce que… c’est vous qui les aurez produits !
- Consommer local: Il n’y a qu’un pas entre votre potager et votre cuisine. Fini les légumes qui auront traversé le globe pour arriver dans votre assiette. Vos légumes n’auront subi aucun transport.
- Préserver l’environnement: Le potager autosuffisant est avant tout un engagement écologique. Il permet de se détacher de l’agriculture intensive, et favoriser une culture pratiquée dans le respect de la biodiversité.
- Faire des économies: L’alimentation n’est pas épargnée par la hausse des prix, c’est un point à ne pas négliger. En produisant vos besoins alimentaires vous-même, vous pourrez économiser des centaines d’euros par an pour des produits de meilleure qualité !
- Partager.
- Se maintenir en bonne santé: En plus de consommer des produits sains et naturels, vous allez devoir jardiner. Et c’est bien connu : le jardinage, c’est bon pour le moral et la santé !
Comment démarrer votre potager autosuffisant
L’autosuffisance au potager ne s’atteint pas du jour au lendemain. Elle demande du temps, de la préparation, du travail et quelques connaissances. Mais y mettre un pied n’est pas si compliqué. Il vous faudra y aller étapes par étapes, réajuster vos pratiques.
1. Évaluer vos besoins alimentaires
La première étape sera de commencer par observer la consommation quotidienne en légumes de votre famille. Il peut également être intéressant de prendre en compte vos besoins nutritionnels. Ainsi vous pourrez savoir quels légumes produire et dans quelle quantité, quelle place donner à chaque aliment en fonction de ce que vous consommez le plus, et sur combien de m². On estime à 50 m² la surface minimum par personne pour un potager à plat.
Pour vous donner un ordre d’idée, on estime également qu’une personne consomme en moyenne 127kg de légumes par an. Vous allez également devoir déterminer le temps que vous avez à accorder à votre potager. Certaines cultures demandent plus d’entretien que d’autres, cela vous aidera à déterminer les espèces et la taille de votre potager. Gardez également en tête que pour être autosuffisant, il vous faudra être efficace : des espèces qui demandent peu de temps et d’entretien seront importantes à intégrer au potager.
2. Étudier votre terrain
Toutes les plantes n’ont pas les mêmes besoins et ne nécessitent pas les mêmes conditions pour pousser. Il sera donc primordial d’étudier l’ensoleillement, l’humidité, la nature du sol de votre terrain. Vous saurez ainsi où planter chaque plante en fonction de ses besoins, et ce que vous pouvez ou ne pouvez pas cultiver.
3. Préparer le sol
Une fois le terrain bien étudié, il faudra le préparer à accueillir vos cultures. Pour cela, vous pourrez amender le sol, c’est-à-dire enrichir la terre de votre jardin avec du compost, fumier ou des engrais verts. Ces derniers lui apporteront des nutriments, rendront la terre plus fertile et favoriseront la vie des auxiliaires détrivores et travailleurs du sol.
4. Organiser votre potager
Pour avoir un potager autosuffisant, il vous faudra être efficace. Une fois que vous aurez choisi les espèces que vous souhaitez faire pousser dans votre potager, il vous faudra donc l’organiser en fonction des plantations, des modes de culture que vous souhaitez adopter et des saisons. Anticipez la rotation des cultures, indispensable pour pouvoir se nourrir à l’année sans « tuer » votre terre, en prévoyant les saisons d’après. En effet, la culture de certaines espèces appauvrit le sol pendant que d’autres l’enrichissent, c’est pourquoi il ne faut pas planter deux fois de suite une plante au même endroit mais alterner d’une année sur l’autre.
Divisez votre terrain entre cultures longues (plantes vivaces) qui resteront en place pendant un long moment, et cultures courtes, qui devront être renouvelées. Intégrez le compagnonnage à votre potager : le compagnonnage consiste à associer certaines plantes au potager, c’est-à-dire les faire pousser côte-à-côte, en fonction de leur complémentarité, afin qu’elles puissent s’échanger certaines vertus entre elles.
Etablissez un calendrier des cultures pour échelonner vos cultures dans le temps et étaler vos récoltes. Vous saurez ainsi précisément quand semer, entretenir, récolter vos cultures.
5. Adopter la permaculture
La permaculture consiste à imiter le fonctionnement de la nature pour un jardinage bio, sain et fertile. Définir un type de potager auto-fertile à mettre en place : plusieurs méthodes de culture auto-fertiles existent. C’est le cas par exemple des buttes de permaculture, des cultures en lasagne ou des potagers en trou de serrure qui visent à créer un potager auto-fertile et presque autonome en empilant des couches de matières organiques. Cela permet aux plantes de puiser les nutriments et l’humidité au fur et à mesure de leur croissance et d’économiser l’eau en gardant le sol humide.
Favoriser la présence d’auxiliaires au jardin, qui agissent contre les ravageurs des plantes ou qui apportent leurs bienfaits et régulent naturellement le jardin.
6. Conserver vos récoltes
L’autosuffisance ne se joue pas uniquement au potager, mais également dans la cuisine. Pour éviter le gaspillage et pouvoir consommer ses légumes tout au long de l’année, il est important de savoir les conserver.
Voici quelques techniques de conservation naturelle :
- La lacto-fermentation
- Le séchage
- La congélation
7. Se lancer et apprendre
Grâce à ces quelques conseils, n’ayez plus peur de vous lancer ! La première année sera expérimentale et vous permettra d’apprendre de vos erreurs pour réajuster le tir. Voyez ce qui vous correspond le mieux, n’hésitez pas à faire des essais, vous tromper, réadapter, et surtout faites-vous plaisir !
Tableau récapitulatif des étapes clés
Étape | Description |
---|---|
1. Évaluation des besoins | Observer la consommation familiale et déterminer les quantités nécessaires. |
2. Étude du terrain | Analyser l'ensoleillement, l'humidité et la nature du sol. |
3. Préparation du sol | Amender le sol avec du compost, du fumier ou des engrais verts. |
4. Organisation du potager | Planifier les cultures, la rotation et le compagnonnage. |
5. Permaculture | Adopter des méthodes de culture auto-fertiles et favoriser les auxiliaires. |
6. Conservation | Utiliser des techniques de conservation pour profiter des récoltes toute l'année. |
7. Expérimentation | Se lancer, apprendre de ses erreurs et ajuster les pratiques. |
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