Applications de Scan de Codes-Barres Alimentaires : Décrypter les Étiquettes et Faire des Choix Éclairés

À l'heure du tout-connecté, nos smartphones nous assistent dans toutes les tâches du quotidien, y compris jusque dans nos courses. Vous avez peut-être déjà été témoin de ce phénomène : un consommateur attrape un produit en rayon, le scanne avec son smartphone, puis le repose ou l'ajoute à son panier. Une initiative salutaire pour de nombreux Français qui ne font plus leurs courses sans leurs scanners.

Qui ne s'est pas déjà retrouvé face à une liste d'ingrédients et d'additifs longue comme le bras sur l'étiquette qui se trouve au dos d'un produit qu'on s'apprêtait à mettre dans son caddie ? S'il est important de se méfier de ce que contiennent les produits industriels, où même les plus basiques et sains en apparence peuvent contenir des composants douteux, difficile de faire des choix éclairés quand la liste d'ingrédients nous est aussi intelligible qu'une stèle couverte de hiéroglyphes.

Pourquoi Utiliser une Application de Scan de Codes-Barres ?

Pour pouvoir faire des choix plus éclairés, de nombreuses applications proposent de scanner vos produits directement en supermarché. L'intérêt, c'est évidemment de mieux contrôler les substances que nous ingérons ou appliquons sur notre corps. Car le Nutri-score, par exemple, ne nous donne qu'une vague idée de la qualité d'un produit. Surtout, il est relatif : certains produits sont de base plus sains que d'autres ; cela signifie que la même note, pour un yaourt ou de l'huile, est également relative. Et par ailleurs, il ne mesure que la valeur nutritionnelle d'un produit ; or, un produit ayant une bonne valeur nutritionnelle peut contenir des substances nocives par ailleurs.

Aujourd'hui, pas moins d'un Français sur quatre se servirait d'une de ces applications lorsqu'il fait ses courses.

Les Applications les Plus Populaires

La plus connue et plus utilisée de ces applications est Yuka, qui recense des produits de l'alimentaire, des cosmétiques et de l'hygiène, mais il en existe de nombreuses autres créées par des start-ups qui se sont branchées sur ce filon, ou des enseignes de la grande distribution qui y voient un moyen de gagner la confiance des consommateurs. On peut également mentionner que l'association de défense des droits des consommateurs UFC-Que Choisir a lancé sa propre application nommée QuelProduit. Certaines applications prennent également en compte vos allergènes ou encore votre régime alimentaire, tandis que d'autres considèrent des critères sociétaux ou environnementaux.

Yuka

En 2018 est apparue l'application Yuka, devenue depuis l'une des préférées des Français : en janvier 2020, elle affichait ainsi plus de 15 millions de téléchargements et comptait chaque mois 5,5 millions d'utilisateurs. Yuka est l'application de scan de produits la plus connue en France : elle recense, en effet, plus de 25 millions d’utilisateurs.

Pour un produit alimentaire, Yuka évalue trois critères :

  • La qualité nutritionnelle de l’aliment
  • La présence ou non d’additifs
  • La présence d’une labellisation bio ou pas.

Le premier critère vaut pour 60 % de la note, le second vaut 30 % de la note et le dernier, 10 %. Yuka est connue pour ses notations assez sévères : elle applique, en effet, un principe de précaution. Si un aliment contient un ingrédient comportant un risque, même non avéré, la note est diminuée.

L’une des grandes forces de cet outil est aussi de proposer des alternatives saines aux produits peu recommandables.

Disponibilité : sur l'App Store (note : 4,7/5) et sur Google Play Store (note : 4,5/5).

Open Food Facts

La première initiative date de 2012 : c'est Open Food Facts qui a créé à l'époque son projet associatif, porté depuis par des milliers de bénévoles : "une base de données collaborative, libre et ouverte des produits alimentaires du monde entier" en se basant sur la liste des ingrédients figurant sur les emballages, tel était l'objectif initial. Pari tenu puisque ce sont désormais 850 000 produits alimentaires qui sont référencés par l'application.

Lancé en 2012, le projet open source Open Food Facts a été créé par Stéphane Gigandet et Pierre Slamich. L’objectif ? Indexer les produits alimentaires de façon collaborative et mettre à disposition de tous et toutes des données pour mieux comprendre la composition des aliments. L’application du même nom permet d’avoir accès à cette gigantesque base de données, qui comporte plus de 1,5 million de références.

Référence s'il en est, Open Food Facts sert aujourd’hui de source à la grande majorité des applications spécialisées dans le scan de produits alimentaires : Yuka, MyLabel, Quel Produit ?, etc. C’est dire si le projet est fiable. Précurseur dans le domaine du décryptage des étiquettes alimentaires, Open Food Facts a gagné un surnom pour le moins flatteur : le « Wikipédia de l’alimentation ».

Pour chaque produit scanné, Open Food Facts propose :

  • Une mini-fiche récapitulative, dans laquelle on peut lire : le Nutri-Score de l’aliment, son Eco-Score (impact environnemental) et son indice Nova (aliments supertransformés). Une alerte permet de savoir si l’aliment contient de l’huile de palme et s’il convient à un régime végétarien ou végan.
  • Une fiche détaillée, où l’on peut trouver : des informations nutritionnelles, la composition du produit, des informations sur son impact environnemental et une synthèse. Si l’on veut en savoir plus, quantité de liens sont disponibles pour poursuivre les recherches sur Wikipédia.

L’application Open Food Facts se base avant tout sur la liste exhaustive des ingrédients présents dans le produit. Pour le Nutri-Score, il s'agit de l'indice public développé dans le cadre du Programme National Nutrition Santé. Il note sur un score de 100 les produits alimentaires en fonction des nutriments qu'ils contiennent, qu'ils soient à favoriser, comme les fibres ou les protéines, mais aussi à limiter comme les sucres, le sel ou les acides gras saturés.

Concernant le score Nova, reconnu notamment par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il permet de classer les aliments en fonction de leur transformation ou non. Les produits peu ou pas transformés ont par exemple le droit d'être lavés, découpés ou mis en portion, mais pas plus. À l'inverse, les aliments qui ont subi des reconstitutions, qui contiennent des conservateurs, des édulcorants ou auxquels on a rajouté de l'eau, sont classés en Nova 4 comme produits ultra-transformés.

Enfin, le calcul de l'Eco-Score donne une note de 100 qui se base sur l'analyse du cycle de vie (ACV) qui détaille les impacts sur le climat, le sol, l'air et l'eau de la fabrication de ce produit, complétée par un système de bonus/malus en fonction des labels éventuel, de la provenance géographique, de l'emballage, etc.

Disponibilité : sur l'App Store (note : 4/5) et sur Google Play Store (note : 4,1/5).

QuelProduit (UFC-Que Choisir)

Lancée lundi 15 mars par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, l'appli QuelProduit se veut indépendante. Son ambition ? "Permettre aux consommateurs de se mobiliser et d'agir pour une consommation responsable". L’application mobile collaborative QuelProduit vous informe sur la composition des produits, la qualité nutritionnelle et la qualité environnementale de ce que vous achetez. Forte d’une base de données comprenant près de 200 000 produits alimentaires, plus de 240 000 cosmétiques et 13 000 produits ménagers, c’est la seule appli informant les consommateurs pour leurs 3 principaux achats du quotidien.

L'application est dans les faits en téléchargement depuis plusieurs semaines pour qu'au moment de son lancement officiel, elle puisse référencer un maximum de produits : aujourd'hui, on compte ainsi 230 000 produits cosmétiques renseignés, 134 000 produits alimentaires et 6 000 articles ménagers. L'association a demandé à ses utilisateurs de l'enrichir "en déjouant la stratégie des marques qui ne jouent pas le jeu de la transparence". Si on est membre premium, une fonction recherche existe aussi, sans scan du produit.

Résultat donné : une note sur 100, accompagnée d'une couleur avec le détail des défauts (par exemple, pour un produit alimentaire, trop de graisses saturées, trop de sel, un peu trop calorique, présence d'additifs, etc.) et des éventuelles qualités du produits (présence de fibres, de protéines....). En cas de mauvais score, une alternative avec un produit mieux noté est également proposée. Pour les produits cosmétiques, c'est également une note assortie d'une couleur, tandis qu'un niveau de risque d'utilisation de l'article est également précisé.

Méthode de calcul du score : pour les produits alimentaires, 60% de la note représente la qualité nutritionnelle basée sur la méthode du Nutri-Score, 30% représente la présence ou non d'additifs et 10% la dimension biologique éventuelle de l'article. Pour les produits cosmétiques, une analyse de tous les ingrédients qui les composent est effectuée. Elle se base sur "l'ensemble des travaux scientifiques existants", selon le site de Yuka. Un niveau de risque est affecté pour chaque ingrédient qui donne ainsi une note globale.

Disponibilité : sur l'App Store (note : 4,7/5) et sur Google Play Store (note : 4,5/5).

Autres Applications

Outre Yuka, Open Food Facts et QuelProduit, il existe d'autres applications intéressantes :

  • Y’a Quoi Dedans : Application gratuite lancée par les Supermarchés U en 2018. Elle utilise la base de données Open Food Facts et reconnaît plus de 374 000 références.
  • MyLabel : Fondé en 2019 par Christophe Hurtin à Lyon, ce logiciel simple et maniable se met au diapason avec nos valeurs.

Comment Fonctionne une Application de Scan ?

On fait ses courses dans le supermarché de notre choix et on tombe sur un produit qui nous fait envie. Mais comment savoir si ce produit n’est pas bourré d’additifs et de substances mauvaises pour la santé ? Comment savoir s’il est sain, d’un point de vue nutritionnel ? C’est là qu’interviennent les outils de scans de produits alimentaires. On dégaine son portable puis on lance l’application. On scanne le code-barre du produit et le verdict tombe.

Informations nutritionnelles, impact environnemental, substances controversées… Tout ce qu’il est possible de savoir sur le produit défile sous nos yeux ébahis, et une fois avertis, libre à nous d'emporter cet aliment chez nous ou de le reposer sur l’étagère. Si certaines applications ont choisi de rester objectives, d’autres ont pris le parti de donner leur interprétation et de guider les consommateurs dans leurs choix. Beaucoup se fondent sur le Nutri-Score, mais certaines vont plus loin : indice Siga, Eco-Score, etc.

Tout est fait pour accompagner les choix du consommateur et l’aider à manger mieux.

Fiabilité des Données Alimentaires

La majorité des applications qui permettent de déchiffrer les étiquettes de nos aliments puisent dans la base de données Open Food Facts. Cet outil collaboratif et ouvert existe depuis près de dix ans : il rassemble des milliers de contributeurs dans 200 pays. En tout, près de 700 000 références sont recensées en France (et plus de 1,5 million dans le monde).

Si Open Food Facts fait figure de référence et est reconnu pour sa fiabilité, certaines applications ont choisi d’aller plus loin et travaillent en circuit fermé. C’est le cas de Yuka, qui a privatisé sa base de données en 2018. Elle utilise désormais les retours de ses utilisateurs ainsi que les données de la start-up Alkemics, récemment rachetée par l’américain Salsify.

Précautions à Prendre

Si cela a tout du rêve, il faut néanmoins se méfier un petit peu lorsque l'on s'en sert. Il ne faut pas se contenter de scanner en ajoutant tous les "bons" produits à son panier et en en éliminant tous les "mauvais". Rappelons que l'objectif, en ce qui concerne l'alimentation, est d'en avoir une équilibrée : on peut parfaitement remplir son caddie de produits très bien notés sans pour autant qu'ils comblent l'ensemble de nos besoins nutritionnels !

Comme pour le Nutri-score, tous les produits ne se valent pas de base. Comme le souligne la médecin nutritionniste Laurence Plumey pour Merci pour l'info, le fromage est salé et contient des graisses saturées : autant dire que pour ces applications, c'est un non. Pourtant, il a tout à fait sa place au sein d'une alimentation équilibrée. Pour prendre un autre exemple assez parlant, la confiture est mal notée car jugée trop sucrée - sans blague ! Et dans le même ordre d'idée, du côté des cosmétiques, un produit n'interagit pas de la même manière avec notre organisme selon qu'on l'applique et le rince ou qu'on le laisse sur notre peau toute la journée : pourtant, aux yeux de ces applications, c'est du pareil au même.

In fine, l'idée n'est pas de catégoriser tel ou tel produit comme bon ou nocif, mais bien de comprendre pour quelle raison ce choix a été fait. On peut d'ailleurs mentionner que certaines de ces applications, comme QuelProduit, donnent des résultats plus détaillés, en différenciant les résultats selon les profils des consommateurs - certains produits sont donc jugés comme bons pour un adulte lambda, mais nocifs pour un nourrisson ou une femme enceinte.

Il faut aussi garder en tête que chacune de ces applications a ses propres critères pour évaluer une substance ou un produit. Pour prendre l'exemple de Yuka, puisqu'elle est la plus utilisée d'entre elles, son barème pour un produit alimentaire est le suivant : 60 % de la note correspond à sa qualité nutritionnelle, 30 % à la présence d'additifs, et 10 % à sa dimension biologique. En outre, qu'il s'agisse de l'alimentaire ou des cosmétiques, l'application applique un principe de précaution, ce qui signifie que n'importe quelle substance présentant "un quelconque risque, même supposé" va affecter négativement la note d'un produit.

Si l'on peut souscrire à une telle méthode, assurément prudente, il est tout de même judicieux d'en informer les utilisateurs, qui risquent autrement de tressaillir en voyant le nombre de composants écartés par l'application. Par ailleurs, beaucoup de ces applications ne s'embarrassent pas de détails et ne précisent pas pourquoi l'analyse est négative : présence de perturbateurs endocriniens, d'irritants, toxicité pour l'environnement ?

Bref, avant de s'en remettre aveuglément à l'avis de son application, il faut être conscient que celle-ci a été conçue par une entreprise ayant établi un barème subjectif : pourquoi par exemple avoir choisi de faire peser pour 30 % de la note d'un produit à la présence d'additifs chez Yuka ? Pareil pour les dix pourcents accordés au bio ? L'entreprise affirme avoir établi que ce barème était le plus pertinent après avoir consulté un panel de consommateurs ainsi que des nutritionnistes - il n'en demeure pas moins subjectif.

Avis d'Utilisateurs

Voici quelques avis d'utilisateurs sur les applications de scan de codes-barres :

  • "I'm a HUGE FAN of the app! I used to spend an insane amount of time analyzing labels, and this is a lifesaver."
  • "Yuka is great: quick, accurate, and perfectly functional.."
  • "I love this app 😍 It helps us eat healthy 👍, eat well 👍, and have a balanced diet 👍."
  • "I think this app is fantastic - the most useful app on my phone! It's awesome!"

Tableau Comparatif des Applications

Application Note (App Store) Note (Google Play Store) Principales Caractéristiques
Yuka 4.7/5 4.5/5 Notation sévère, alternatives saines proposées
Open Food Facts 4/5 4.1/5 Base de données collaborative, Eco-Score, Nutri-Score
QuelProduit (UFC-Que Choisir) 4.7/5 4.5/5 Indépendante, évalue les risques pour la santé et l'environnement

En conclusion, malgré le fait qu'il faille donc demeurer prudent et ne pas s'en remettre bêtement à l'avis d'une application pour faire ses courses - au final, à nous de faire nos propres choix éclairés, et pour cela de se renseigner à l'occasion sur le pourquoi du comment de la qualification en "bonne" ou "mauvaise" de telle ou telle substance - il est indéniable qu'il s'agit d'un outil de choix dans l'arsenal du consommateur. À nous désormais de l'utiliser de manière intelligente !

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