L’allergie au nickel est fréquente et touche davantage les femmes que les hommes. Avec plus d’une personne sur dix concernée, l’allergie au nickel est l’allergie de contact la plus fréquente en France. On ne naît pas allergique au nickel, on le devient par suite d’expositions répétées à ce métal. Les manifestations sont avant tout dermatologiques, et gênantes au quotidien, notamment lorsqu’elles surviennent en milieu professionnel.
Qu'est-ce que le nickel ?
Le nickel est un élément chimique de type métal. C’est le 28ème élément du tableau périodique. Le nickel est un métal naturellement présent dans la croûte terrestre et 28e élément du tableau périodique. De couleur gris argenté, il est apprécié pour sa résistance à la corrosion, aux températures extrêmes mais aussi pour sa malléabilité à savoir sa facilité de transformation. Du fait de ses propriétés intéressantes, comme sa résistance et sa ductilité (facilité de transformation), le nickel est abondamment utilisé dans le secteur industriel et se retrouve dans de nombreux objets du quotidien. Pour ces différentes raisons, il est couramment utilisé dans la fabrication de métaux ou d’alliages métalliques (comme l’acier inoxydable), mais aussi dans de nombreux objets et produits du quotidien, allant des bijoux fantaisie aux téléphones portables en passant par certains maquillages. Bref, difficile de l’éviter !
Si le nickel est également un oligo-élément que l’on retrouve dans de nombreux aliments (fruits à coque, chocolat, épices…), sa forme alimentaire ne provoque aucune réaction allergique. Il n’existe pas d’allergie alimentaire au nickel, qui est uniquement une allergie de contact.
Comment se manifeste l'allergie au nickel ?
L’allergie au nickel est une allergie de type IV, à savoir une réaction immunitaire retardée, qui implique les lymphocytes T - et non les anticorps IgE comme dans les allergies immédiates. À savoir ! L’allergie au nickel est une hypersensibilité de type retardée dont les symptômes apparaissent généralement au bout de 24 à 48h. « Elle se déclenche lorsque la peau entre en contact du nickel et provoque des symptômes de type eczéma (plaques rouges, démangeaisons, cloques, etc.) qui apparaissent entre 24 et 48 heures après l’exposition », décrit le Dr Cottet. L’allergène peut parfois être manuporté, avec par exemple des lésions sur le visage des patients, issues des mains exposées au nickel qui touchent le visage.
L’allergie au nickel se manifeste le plus souvent par une dermatite de contact allergique, prenant la forme d’un eczéma localisé. Les symptômes typiques sont : rougeurs, démangeaisons (prurit souvent intense), petites vésicules ou cloques, peau sèche, craquelée, parfois suintante et à long terme un épaississement de la peau dit lichénification.
Si le nickel se trouve dans les boucles d’oreille, la dermatite touche les lobes de l’oreille, qui peuvent être chauds, gonflés, et parfois présenter une boule indurée. Lorsque le nickel est présent dans un implant dentaire, l’allergie peut être difficile à diagnostiquer. « Le patient allergique au nickel peut souffrir de douleurs et d’inflammation des gencives. Mais ces symptômes peuvent apparaître jusqu’à plusieurs semaines après la pose », confirme le spécialiste. Il peut aussi ressentir une brûlure, des picotements dans la bouche ou présenter des aphtes ou des lésions buccales récurrentes.
Comme toutes les allergies de type IV, l’allergie au nickel ne peut pas provoquer de réactions graves de type choc anaphylactique. Les symptômes restent locaux ou cutanés, voire parfois systémiques en cas de sensibilisation alimentaire ou d’implant, mais sans danger vital immédiat.
Qui est concerné par l'allergie au nickel ?
L’allergie au nickel touche majoritairement les femmes (10 à 15 % de la population) que les hommes (2 à 5 %). L’allergie au nickel, comme toutes les allergies de contact, est une allergie acquise et non innée. C’est l’exposition fréquente et récurrente qui augmente les risques de développer l’allergie. C’est ce qui explique que cette allergie est très souvent associée au milieu professionnel, à savoir liée à la profession : coiffeurs (car nickel dans les ciseaux), mécaniciens, métallurgistes, caissiers (pièces de monnaie), médecins (stéthoscope), etc. Dr Cottet.
La grande diversité des produits du quotidien dans lesquels le nickel est présent explique également la forte prévalence de cette allergie de contact.
Professions exposées
Les dermatoses professionnelles allergiques au nickel sont essentiellement des dermatites de contact allergiques et exceptionnellement des urticaires de contact. Les professions exposées sont nombreuses : métallurgistes (électroplastes, en contact avec des huiles de coupe), coiffeurs, mécaniciens automobile, caissiers, commerçants en contact avec des pièces de monnaie, employés du BTP, de la santé, de l'alimentation, du nettoyage... La pertinence professionnelle d'un test épicutané positif au nickel doit être évaluée au cas par cas.
Sources de nickel
Le nickel est présent dans une très grande diversité de produits et objets du quotidien, ce qui explique aussi la prévalence importante de cette allergie de contact. On en retrouve principalement dans les bijoux fantaisie (bracelets, bagues, boucles d’oreille, piercings), les boutons de jeans ou de pantalons, les fermetures éclair, montres, lunettes, clés, porte-clés, pièces de monnaie, outils de bricolage, rasoirs métalliques, ustensiles de cuisine… Le nickel entre aussi de plus en plus souvent dans la composition de produits de maquillage, généralement bon marché, très utilisés par les jeunes filles. Dr Cottet. Et plus problématique, on le retrouve enfin dans certains implants dentaires ou certaines prothèses orthopédiques. « En cas d’allergie, ceux-ci doivent alors être retirés pour être remplacés par d’autres implants/prothèse exempts de nickel », ajoute le spécialiste.
Le nickel, métal ubiquitaire, entre dans la composition de nombreux alliages (acier inoxydable ou inox, superalliages...). Il est très largement utilisé dans l'industrie (industrie minière et de raffinage, métallurgie, galvanoplastie, électroplastie, fonderie, industrie électronique...) du fait de ses nombreuses propriétés. Le nickel métal et ses sels sont allergisants. Le risque de sensibilisation dépend de la quantité d'ion nickel libérée dans l'environnement et de la concentration cutanée de nickel. Il est l'allergène ayant la prévalence de tests épicutanés positifs la plus élevée.
Comment diagnostiquer l'allergie au nickel ?
Le diagnostic de l’allergie au nickel se fait avec un allergologue et passe par un Interrogatoire très long et précis, afin d’identifier les éventuelles expositions régulières du patient au nickel. « On commence par interroger le patient sur son métier, ses hobbies, les sports qu’il pratique, ses différentes activités, afin de connaître tous les gestes qu’il fait chaque jour », explique le Dr Cottet. Puis, si l’allergie est soupçonnée, elle est ensuite confirmée par un test cutané spécifique appelé test épicutané ou « patch test ».
Le patch test consiste à appliquer sur le dos du patient des patchs contenant différentes substances allergènes (dont le nickel). Ils doivent être laissés en place 48 heures, sans douche ni transpiration. Le diagnostic étiologique repose sur l'anamnèse, l'examen clinique et les tests allergologiques en cas de suspicion d'allergie.
Comment traiter l'allergie au nickel ?
Il n’existe pas de traitement à l’allergie au nickel, qui, comme toutes les allergies de type IV, n’implique pas les anticorps (IgE) mais une réaction cellulaire du système immunitaire (principalement les lymphocytes T). « Il n’y a donc pas de désensibilisation à l’allergie au nickel, comme il peut y en avoir pour les allergies IgE-dépendantes (type I) telles que les allergies aux acariens, aux pollens ou aux poils de chats » résume le Dr Cottet.
Les médicaments antihistaminiques ne sont pas efficaces non plus sur les allergies de type IV qui ne sont pas médiées par l’histamine. « Seules les crèmes à la cortisone (dermocorticoïdes) peuvent être efficaces pour calmer l’inflammation cutanée et soulager les lésions », indique notre expert. Des crèmes émollientes sont aussi recommandées pour réhydrater la peau desséchée et l’aider à se régénérer.
La seule façon efficace de se prémunir des réactions allergiques est l’éviction, mais elle peut être compliquée, surtout lorsqu’elles surviennent en milieu professionnel. Dr Cottet. Les personnes concernées doivent prendre contact avec le CPP (Centre de Prévention des risques Professionnels). « Un médecin du travail travaillera en binôme avec un allergologue pour mener une enquête en entreprise.
Comment éviter le nickel ?
En cas d’eczéma de contact, l’éviction de l’allergène en cause est le meilleur moyen de limiter l’apparition des symptômes. Cependant, le nickel est difficile voire impossible à éviter. Des directives européennes ont permis de réglementer et de limiter la quantité de nickel relarguée par de nombreux objets du quotidien mais le problème d’allergie au nickel persiste.
- Les bijoux : il est conseillé d’éviter de porter des bijoux fantaisie, mais saviez-vous que des métaux comme l’or sont mous et nécessitent l’ajout de métaux durs comme le nickel pour prendre la forme de bijoux ? Ainsi les bijoux en or peuvent également relarguer du nickel au fil du temps même si les quantités sont infimes.
- Les vêtements : attention aux boutons, aux fermetures éclair, etc.
- Seulement si le médecin le recommande, adopter un régime alimentaire pauvre en nickel. Eviter les aliments naturellement riches en nickel comme le chocolat, le pain complet, les flocons d’avoine ou les fruits de mer.
À savoir ! Dans certains cas et malgré toutes les précautions possibles, l’allergie au nickel empêche la personne de continuer à travailler dans sa branche professionnelle et impose une reconversion.
Prévention
La prévention technique doit mettre en oeuvre toutes les mesures susceptibles de réduire l'exposition. Il existe une directive européenne limitant la libération de nickel d'objets en alliage : elle comprend les bijoux fantaisie, certains objets personnels mais elle n'inclut pas les pièces de monnaie ni les outils de travail.
Produits testés "Nickel tested"
De nombreux produits sont étiquetés "Nickel tested". Cela signifie que dans le cadre de leur processus de fabrication, les produits ont été spécifiquement testés pour leur teneur en nickel, et qu'ils sont sans danger pour les personnes allergiques au nickel.
Allergie systémique au nickel (SNAS)
Certaines personnes souffrent d’une allergie au nickel à travers le monde. Si c'est votre cas, il est important d'éviter autant que possible d'utiliser des produits contenant du nickel. Elle peut aussi survenir après avoir consommé des aliments contenant une forte teneur en nickel. A travers le monde, environ 8% des personnes souffrent d'allergie au nickel. En principe, les pays industrialisés sont plus touchés que les pays en développement, car les produits contenant du nickel sont plus largement utilisés. Le taux de sensibilisation par pays varie considérablement.
Il s’est avéré être le syndrome d’allergie systémique au nickel - SNAS. C’est partout et particulièrement dans les noix (et autres graines) et le chocolat, etc.
Stratégies de soutien en cas d'allergie systémique au nickel
- Régime alimentaire pauvre en nickel: Ce régime peut également aider ceux qui luttent contre la perte de poids. Il a été rapporté que l’allergie au nickel est plus fréquente chez les femmes en surpoids, en particulier celles atteintes du syndrome métabolique et de la stéatose hépatique, et que les femmes de l’étude ont pu perdre du poids avec un régime pauvre en nickel, sans restreindre les calories.
- Transpiration: Faire des activités qui nous font transpirer, comme le yoga chaud, peut nous aider à transpirer du nickel.
- Protocole de soutien du foie: Les nutriments et les herbes qui soutiennent le foie peuvent aider à la capacité naturelle du foie à éliminer les toxines de notre corps, ainsi qu’à prévenir les dommages causés par la toxine.
- Chélation: Les agents chélateurs EDTA, DMSA et DMPS peuvent aider à éliminer l’accumulation de nickel.
Hypersensibilité aux métaux
L'hypersensibilité aux métaux est un désordre du système immunitaire. Il s'agit d'une affection commune qui touche 10 à 15 % de la population. Elle peut produire une variété de symptômes, notamment des éruptions cutanées, de l'enflure ou de la douleur causée par le contact avec certains métaux.
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