Guide complet sur l'alimentation des reptiles

Vous appréhendez la venue de votre serpent domestique dans votre terrarium ? Vous verrez, c’est plus compliqué que ça en a l’air !

L'alimentation du serpent

Les serpents sont des reptiles carnivores qui se nourrissent de tous types d’animaux (rongeurs, petits oiseaux...). C’est le cas précisément du serpent des blés, du boa constrictor et du python royal qui raffolent des souris, rats, hamsters, lapins... Si vous adoptez un bébé serpent, il faudra évidemment adapter la taille des proies.

Proie vivante ou décongelée ?

Les proies vivantes ont l’avantage de stimuler le serpent, de réveiller ses instincts de chasseur. Mais, en totale panique dans le terrarium, les rongeurs pourraient griffer les yeux de votre reptile préféré et le blesser gravement. Il est donc plus usuel de le nourrir avec des proies mortes, décongelées. Plus simple, cela permet de stocker sa nourriture sur plusieurs mois. Pensez juste à vérifier qu’aucune partie du corps soit encore congelée. Votre serpent ne devrait pas mettre long feu à poser ses crocs dessus et se délecter de sa proie.

On vous recommande d’utiliser des pinces assez longues car le serpent va se précipiter sur sa proie et il serait dommage qu’il vous croque les doigts en passant.

À quelle fréquence le nourrir ?

Les reptiles, bien qu’ils ne mangent pas 3 fois par jour comme nous, ont besoin néanmoins d’être nourris à fréquence régulière. Le serpent des blés âgé de moins de 4 mois mangera seulement une petite souris par semaine. Jusqu’à ses 8 mois ce sera un souriceau. Jusqu’à un an, comptez entre 7 à 10 jours entre deux repas plus copieux, une sauteuse par exemple. Le jeune python royal se nourrit d’une souris tous les 5 à 8 jours. Le petit boa constrictor a besoin d’une proie une fois par semaine. Un jeune adulte espacera son repas de 15 jours.

En fait, la fréquence d’alimentation dépend aussi beaucoup du caractère de l’animal. C’est à force de le côtoyer que vous comprendrez ses habitudes et son comportement et que vous serez en mesure de bien le nourrir.

Il est recommandé de lui donner son repas plutôt le soir, car la plupart des rampants sont actifs la nuit. Ainsi, si vous lui donnez son en-cas en soirée, sa digestion sera plus rapide et il dépensera moins d’énergie à la réaliser. En revanche, si vous lui donnez son repas en journée, il va le digérer lentement, dépensera bien plus d’énergie pour le faire. Il va devenir léthargique (comme nous les humains avec notre coup de barre de 14 heures !).

Pendant ce temps, ne le dérangez pas, car il est davantage sujet au stress. C’est simple, si vous ne voyez plus la bosse de la souris, c’est que le travail de son estomac est terminé !

La régurgitation : comment l'éviter

Dans certains cas, votre serpent peut régurgiter sa proie. Attendez bien 2 bonnes semaines avant de le nourrir à nouveau si cela arrive, car son œsophage sera irrité. Les serpents ont la particularité de pouvoir jeûner longtemps. Surveillez simplement son poids. Mais si vous le nourrissez trop tôt après une régurgitation, il pourrait recommencer.

Les besoins nutritionnels des reptiles herbivores

Les reptiles se nourrissant de végétaux sont, à tord, tous regroupés dans deux classes : les herbivores et les omnivores. Ceci peut laisser penser qu'ils peuvent être nourri tous de la même façon. Pourtant, les reptiles sont assez sélectifs dans leur choix de nourriture et leur origine géographique conditionne la nature de leur régime. Instinctivement, il existe une certaine préférence pour les aliments colorés. Les besoins nutritionnels de l'espèce doivent aussi aider à composer la ration. Une attention particulière doit être portée au rapport phospho-calcique ou rapport Ca/P des aliments. Il correspond à la proportion de calcium par rapport au phosphore.

Plus ce rapport est élevé, plus la teneur en calcium de l'aliment est élevée par rapport au phosphore. Chez les reptiles il doit être compris entre 1,5 et 4, pour d'une part, garantir une bonne croissance du squelette (et une rigidité correcte de la carapace chez les tortues), et d'autre part, maintenir des taux stables et normaux du calcium et du phosphore sanguin. Un apport insuffisant de calcium et trop important en phosphore peut conduire à des carences nutritionnelles graves pouvant mener à une ostéofibrose nutritionnelle (ramollissement du squelette, de la carapace), et d'autres troubles de santé liés à une carence en calcium (troubles de la ponte, troubles nerveux...).

Attention! Une alimentation riche en calcium seule ne prévient pas l'ostéofibrose. Les aliments du premier tableau sont également riches en vitamine A, ce qui permet d'éviter le risque d'hypovitaminose A, qui se traduit par une mauvaise qualité et donc une fragilité des épithélium. D'autres aliments, non présents dans les listes précédentes, peuvent être proposés et notamment diverses fleurs : fleurs de pissenlit, fleurs d'hibiscus, pétales de rose, fleurs de trèfle... ou des feuilles que vous pouvez trouver dans votre jardin ou votre potager : feuilles d'hibiscus, feuilles de mûrier/framboisier, trèfle, fanes de radis...

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Vincent Noël élève des reptiles depuis l’enfance. Animalier puis animateur scientifique auplanétarium de Strasbourg, il complète aujourd’hui son intérêt pour les reptiles grâce à l’herpétologiede terrain.

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