Un traitement anticoagulant est destiné à empêcher la formation de caillots sanguins et à prévenir la thrombose après une crise cardiaque ou un AVC, Accident vasculaire cérébral. Ce traitement est aussi prescrit en cas de phlébite, à la suite d'une intervention chirurgicale et chez des patients porteurs d’une valve cardiaque artificielle, ou atteints de fibrillation auriculaire ou d'une cardiomyopathie. Certains anticoagulants comme les héparines et leurs dérivés sont délivrés par voie injectable. D’autres sont pris par voie orale.
Régime alimentaire et anticoagulants : Mythes et réalités
Selon les recommandations de l’ANSM, Agence nationale de sécurité du médicament, rien n’est strictement interdit. Mais certains aliments riches en vitamine K peuvent modifier l’activité des anticoagulants et faire varier l’INR (International Normalized Ratio) qui est un indicateur de la coagulation sanguine.
Les aliments à surveiller
Tous les aliments qui sont très riches en vitamine K doivent être consommés avec prudence. C’est le cas du chou, de la choucroute, du chou-fleur, des épinards, des brocolis et du persil. Quand on est sous anticoagulant, mieux vaut éviter de consommer ces différents aliments en grande quantité ou plusieurs jours de suite.
De même, il faut consommer avec modération, les aliments riches en vitamine K comme les tomates, carottes, salade, foie de veau ou de porc, huile de tournesol, mûres, fraises, pêches, haricots verts ou blancs, asperges, champignons.
L'importance de la stabilité alimentaire
Lorsque le médecin prescrit une certaine posologie, il détermine celle-ci sur la valeur de l’INR, voit ensuite comment le patient réagit au traitement, puis ajuste la dose en conséquence, jusqu’à stabiliser l’INR au niveau souhaité. Cela signifie que le médecin ajuste la dose selon votre alimentation habituelle. Il ne faut donc pas éliminer du jour au lendemain tous les aliments riches en vitamine K, surtout si vous en consommez régulièrement, ni au contraire en manger d’un coup de grandes quantités, au risque de déstabiliser l’INR. Le plus important est de garder une alimentation stable dans le temps.
Conseils généraux pour une alimentation équilibrée sous anticoagulants
La règle est d’adopter une alimentation variée et équilibrée, qui en parallèle du traitement, est aussi un très bon moyen de prévenir la récidive de certaines pathologies. Il est recommandé de consommer chaque jour des fruits et des légumes, des viandes maigres, du poisson gras, des matières grasses végétales de bonne qualité, huile de colza, huile de noix, huile d’olive, margarine végétale…en quantité raisonnable, des œufs, des légumineuses, des légumes secs.
Interactions médicamenteuses à connaître
Il ne faut jamais associer plusieurs anticoagulants. Il faut faire très attention à l'aspirine ou aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui peuvent être consommés sans ordonnance contre les douleurs ou la fièvre. Ils ont une action anticoagulante qui peut s'ajouter à celle du traitement anticoagulant et créer un risque d'hémorragie. Les interactions médicamenteuses sont nombreuses avec les anticoagulants. Enfin, il est important de garder sur soi un document qui informe que l'on suit un traitement anticoagulant.
Le rôle des AVK et le suivi de l'INR
Les antivitamines K (AVK) ont pour nom de spécialité Sintrom®, Minisintrom®, Coumadine® ou Previscan® et font partie de la famille des anticoagulants oraux. Ces médicaments sont prescrits afin de prévenir la formation d’un caillot de sang coagulé à l’intérieur du cœur ou des vaisseaux sanguins, ainsi que dans le cadre de la prise en charge de la phlébite, de l’embolie pulmonaire et de certains troubles du rythme cardiaque.
La vitamine K contrôle la production par le foie de différentes protéines qui contribuent à la coagulation sanguine. La dose efficace d’AVK nécessaire à chaque patient est délicate à déterminer et il existe de nombreux facteurs susceptibles de la faire varier comme la coexistence d’autres maladies, la prise d’autres médicaments ou l’alimentation.
Pour évaluer l’efficacité des AVK sur la fluidité du sang et en adapter la posologie, les médecins demandent une mesure du taux sanguin de prothrombine exprimé en INR (International Normalised Ratio), mode d’expression normalisé équivalent pour tous les laboratoires. La détermination de l’INR repose donc sur des prises de sang régulières durant tout le traitement, ce qui constitue une réelle contrainte pour les patients.
Vitamine K : Un nutriment essentiel à ne pas éliminer
La vitamine K, en plus de jouer un rôle essentiel dans la coagulation sanguine, est importante pour la minéralisation des os et la prévention du risque cardiovasculaire. La plupart des agences sanitaires recommandent un apport de 1 µg par kilo de poids corporel et par jour ; l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fixé une valeur nutritionnelle de référence moyenne pour un adulte de 75 µg par jour. Il est donc hors de question d’éliminer tout apport alimentaire de cette précieuse vitamine.
Compléments nutritionnels et anticoagulants
De façon générale, il est préférable de toujours demander l’avis de votre médecin ou pharmacien avant de commencer ou d’arrêter de prendre un complément nutritionnel.
Oméga-3 : Les oméga-3 (EPA et DHA) sont excellents pour votre santé cardiovasculaire et n’affectent pas votre traitement par AVK.
Le rôle du pharmacien
En plus du suivi médical assuré par le médecin traitant, le patient peut bénéficier de l'accompagnement d’un pharmacien. Ce dernier va lui donner des conseils sur le bon usage de ses médicaments en tenant compte de ses habitudes de vie. Il s’assure également, du suivi du traitement et peut si besoin diriger le patient vers votre médecin traitant.
A retenir : Le traitement par anticoagulant oral nécessite une vigilance particulière pour prévenir certains risques d'interactions entre médicaments.
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