Les chambres d’agriculture de Bretagne, soutenues par le conseil régional, publient chaque année des statistiques détaillées sur l’agriculture, les filières de production et l’agroalimentaire en Bretagne. Ces statistiques offrent un aperçu régional de la production, des fabrications, des exportations et de l’emploi par filière.
Un Secteur Clé de l'Économie Bretonne
Avec environ 70 000 salarié·es, la Bretagne est la première région agroalimentaire française en matière d’emplois. L'agroalimentaire breton s'est construit avec la modernisation de la distribution française. En 2021, les exploitations agricoles bretonnes emploient environ 69 420 actifs. Près de la moitié d’entre eux sont salariés : 31 140 actifs salariés en équivalent temps plein et 35 280 actifs familiaux. Le nombre de salariés a augmenté entre 2020 et 2021 (+ 6,1 %).
La Bretagne est la première région agroalimentaire française, occupant le premier rang en valeur ajoutée pour la transformation des produits animaux : industrie laitière, des viandes et du poisson, et pour l’alimentation animale. La valeur ajoutée dégagée par les entreprises régionales place la Bretagne en première position pour l’alimentation animale, les industries des viandes et l’industrie laitière. Ces industries d’amont et d’aval de l’activité d’élevage sont en effet très présentes sur une terre d’élevage pour la viande et le lait telle que la Bretagne.
Les quatorze halles à marée bretonnes, réalisant plus de 90 000 tonnes de ventes, soit près de la moitié des ventes françaises, font de la Bretagne la première région de pêche maritime. Les industries régionales de transformation et conservation de poissons, crustacés et mollusques, généralement implantées au plus près de la ressource, près des côtes, sont également au premier rang pour la valeur ajoutée, devant la Nouvelle-Aquitaine.
Production Agricole et Diversification
Les productions agricoles atteignent une valeur de 11,2 milliards d’euros en 2022. Sur un an, la production de la Bretagne augmente de 20 %. Cette hausse est principalement tirée par une augmentation de la production animale.
Près de 4 000 exploitations bretonnes travaillent en agriculture biologique, cela représente environ 10 % de la surface agricole utile (SAU). Ce taux est légèrement supérieur à la moyenne nationale (9 % en 2021).
L’importance des productions animales régionales fait parfois oublier qu’au niveau agricole, la Bretagne est la première région française productrice de légumes. Premier employeur de la région avec plus de 25 000 salariés répartis sur l’ensemble du territoire, l’industrie des viandes représente près de la moitié des salariés des IAA de la région (en 2015). Un quart du chiffre d’affaires national de cette industrie provient de l’activité bretonne et 40 % du chiffre d’affaires à l’exportation français est réalisé par des entreprises bretonnes.
En 2022, la région a ainsi produit 4,1 millions de tonnes de céréales, 498 000 tonnes de viandes de volailles, 1,2 million de tonnes de viande porcine, 5,3 millions de litres de lait, 146 000 tonnes de viande bovine,170 000 tonnes de tomates et 153 000 tonnes de choux-fleurs. Autant de matières premières qui ne demandent qu'à être transformées et valorisées sur place.
Défis et Perspectives d'Avenir
En 2016, le chiffre d’affaires des industries agroalimentaires régionales recule de 1 %, tiré vers le bas par les industries des viandes de volailles, l’industrie laitière et celle des fruits et légumes. Le taux de valeur ajoutée des IAA bretonnes n’est que de 16 %, contre 21 % en moyenne nationale. Ce taux plutôt bas résulte de la prédominance d’industries à taux de valeur ajoutée faible (viandes, lait, aliments pour animaux notamment). Par ailleurs, la transformation laitière bretonne est plutôt positionnée sur des produits standard ou ingrédients.
Le marché national constitue le principal débouché des IAA bretonnes. En 2016, les exportations bretonnes représentent 14 % du chiffre d’affaires, soit 6 points sous le niveau national.
« C'est le premier frein au développement de la production en Bretagne », reconnaît Marie Kieffer, de l'ABEA. Dans une région où le taux de chômage est le deuxième plus bas de France, à 6 % vs 7,4 %, et même 3,9 % autour de Vitré (35), difficile de trouver des candidats pour travailler dans un secteur qui souffre cruellement de son image vieillotte et peu attractive.
Décrié pour ses pratiques polluantes, l'élevage breton, et plus généralement l'agriculture bretonne, multiplie les initiatives pour réduire son impact écologique. L'acceptabilité sociale des activités liées à l'agriculture et à l'agroalimentaire a obligé certains industriels à déplacer, voire reporter sine die des projets industriels pourtant majeurs pour la région.
La crise agricole pourrait aussi avoir un impact sur les approvisionnements des entreprises locales. Avec à peine 1 % de la SAU (superficie agricole utilisée) irriguée, les cultures légumières sont particulièrement fragilisées en cas de sécheresse, créant une insécurité sur les volumes peu compatible avec les outils industriels de transformation.
Tableau Récapitulatif des Indicateurs Clés (2022)
Indicateur | Valeur |
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Valeur de la production agricole | 11,2 milliards d'euros |
Augmentation de la production (sur un an) | 20 % |
Surface agricole utile en agriculture biologique | 10 % |
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