Fonctionnement d'un abattoir porcin en Belgique

Le processus d'abattage des porcs en Belgique est rigoureusement encadrĂ© pour garantir Ă  la fois le bien-ĂȘtre animal et la qualitĂ© de la viande. Voici les Ă©tapes clĂ©s de ce processus :

Les étapes clés du processus d'abattage

  1. Déchargement

    À l’abattoir, les animaux sont dĂ©chargĂ©s de la bĂ©taillĂšre dans le calme, avec des rampes et des quais adaptĂ©s. Les opĂ©rateurs d’abattoir doivent Ă©viter aux animaux tous stress, blessures ou douleurs, tout en garantissant leur propre sĂ©curitĂ©. DĂšs cette Ă©tape, le Responsable Protection Animale de l’abattoir (RPA) garantit la bientraitance des animaux.

  2. Réception / contrÎle

    Lors de la rĂ©ception des animaux, le bouvier contrĂŽle la traçabilitĂ© grĂące aux boucles d’identification, en lien avec leur passeport individuel ou document de circulation.

  3. Soin des animaux et inspection ante-mortem

    Les animaux sont installĂ©s ensuite dans la bouverie, qui est Ă©quipĂ©e d’abreuvoirs et amĂ©nagĂ©e pour faciliter leur circulation puis leur repos. L’état de santĂ© des animaux est vĂ©rifiĂ© par les inspecteurs vĂ©tĂ©rinaires de l’état : c’est ce que l’on appelle l’inspection ante mortem.

  4. Amenée

    Lors de l’amenĂ©e des groupes d’animaux vers le poste d’abattage, tout est mis en Ɠuvre pour Ă©viter leur stress avec notamment la prĂ©sence de sols antidĂ©rapants ou de dispositifs anti-recul pour Ă©viter les bousculades.

  5. Contention / étourdissement

    La contention des animaux est rĂ©alisĂ©e grĂące Ă  des Ă©quipements adaptĂ©s pour permettre leur immobilisation. L’étourdissement est effectuĂ© Ă  l’aide d’un pistolet d’abattage, ou Matador, qui dĂ©clenche la perte de conscience immĂ©diate de l’animal.

  6. Affalage / Levage

    L’animal Ă©tourdi et inconscient tombe : c’est ce que l’on appelle l’affalage. L’état d’inconscience de l’animal est vĂ©rifiĂ©. Il est ensuite relevĂ© par l’une des pattes arriĂšres pour entrer sur la chaine d’abattage. Un opĂ©rateur de la chaine s’assure Ă  nouveau de l’état d’inconscience de l’animal, qui peut avoir des mouvements rĂ©flexes, des pattes ou de la queue, mais il ne s’agit pas de signes de conscience.

  7. Saignée

    Un opĂ©rateur procĂšde alors Ă  la saignĂ©e de l’animal, qui doit ĂȘtre effectuĂ©e le plus rapidement possible. Elle permet de vider l’animal de son sang, ce qui est indispensable pour assurer la qualitĂ© sanitaire de la viande. A cette Ă©tape, on contrĂŽle aussitĂŽt la mort de l’animal.

  8. Dépouille

    Une fois l’animal mort, le cuir est sĂ©parĂ© de la carcasse c’est ce que l’on appelle la dĂ©pouille. Le cuir sera rĂ©cupĂ©rĂ©, traitĂ© puis commercialisĂ©. Les Ă©quipements de la chaine d’abattage sont adaptĂ©s au gabarit des animaux, et sont rĂ©guliĂšrement nettoyĂ©s.

  9. Retrait de la tĂȘte

    La plupart des parties retirĂ©es sont traitĂ©es et valorisĂ©es comme la tĂȘte, les viscĂšres et les abats dont la conformitĂ© sanitaire est contrĂŽlĂ©e.

  10. Fente

    Les carcasses sont ensuite fendues en 2 pour des contraintes commerciales et pour en faciliter l’inspection sanitaire. Tout au long de la chaĂźne de production, la traçabilitĂ© et l’hygiĂšne sont assurĂ©es en continu.

  11. Emoussage/parage

    Le gras de surface est retirĂ© pour une meilleure prĂ©sentation de la carcasse : c’est l’étape d’émoussage. Le gras est Ă©galement rĂ©cupĂ©rĂ© et utilisĂ© comme source d’énergie.

  12. Inspection post-mortem

    Les services vĂ©tĂ©rinaires de l’état contrĂŽlent ensuite la conformitĂ© sanitaire de la carcasse pour sa commercialisation : il s’agit de l’inspection post mortem.

  13. Pesé / classement / marquage

    Les carcasses sont prĂ©parĂ©es pour ĂȘtre pesĂ©es et classĂ©es par photographie.

Bien-ĂȘtre animal et lĂ©gislation europĂ©enne

La lĂ©gislation europĂ©enne en matiĂšre de bien-ĂȘtre animal s’amĂ©liore au fil du temps grĂące au rĂŽle dĂ©cisif de l’Agence europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (EFSA). L’EFSA utilise la mĂ©thode de l’évaluation des risques (risk assessment method), selon laquelle les risques d’atteintes au bien-ĂȘtre animal et leurs possibles origines sont identifiĂ©s pour chaque phase du processus d’abattage. Des indicateurs qualitatifs et quantitatifs basĂ©s sur les animaux sont dĂ©finis pour pouvoir en Ă©valuer les consĂ©quences sur leur bien-ĂȘtre.

Les risques liĂ©s aux diffĂ©rentes phases d’abattage et aux diffĂ©rentes mĂ©thodes d’étourdissement dĂ©pendent majoritairement d’un manque de compĂ©tences et de formation des opĂ©rateurs en abattoirs et d’un manque de structures et d’équipements adĂ©quats. Les consĂ©quences nĂ©gatives pour le bien-ĂȘtre animal sont donc le rĂ©sultat de l’exposition Ă  un ou plusieurs risques.

L’avis met en Ă©vidence deux risques majeurs ayant des consĂ©quences nĂ©gatives : la contention de l’animal avant l’étourdissement et une mauvaise utilisation des Ă©lectrodes. La contention individuelle est un facteur particuliĂšrement stressant pour le porc. L’utilisation de mĂ©lange de gaz inertes et de CO2 semble ĂȘtre moins aversive et causer moins de douleurs chez les animaux.

Recommandations pour amĂ©liorer le bien-ĂȘtre animal

Les recommandations les plus importantes mettent en lumiĂšre en premier lieu la nĂ©cessitĂ© de structures et d’équipements adĂ©quats pour accueillir les animaux et prĂ©venir les risques liĂ©s au bien-ĂȘtre animal. En deuxiĂšme lieu, la formation des professionnels et des opĂ©rateurs reprĂ©sente un autre point dĂ©cisif dans les recommandations de l’avis. De plus, ils devraient Ă©tourdir les animaux de façon correcte et procĂ©der Ă  la mise Ă  mort seulement si l’animal est inconscient. La reprise de conscience chez l’animal est Ă  Ă©viter impĂ©rativement et la mort de l’animal est Ă  confirmer avant toute procĂ©dure de traitement de la carcasse.

Le responsable de l’abattoir devrait mettre en place des mesures d’inspection, de maintenance et de paramĂ©trage des Ă©quipements prĂ©sents au sein de l’abattoir. Les recommandations concernant les diffĂ©rentes mĂ©thodes soulignent notamment la nĂ©cessitĂ© de remplacer la mĂ©thode en atmosphĂšre modifiĂ©e Ă  forte concentration de CO₂, douloureuse pour les animaux, avec des mĂ©langes d’autres gaz, ainsi que les mĂ©thodes de contention entraĂźnant de la douleur et de la peur lors des Ă©tourdissements mĂ©canique et Ă©lectrique.

Pistolet d'abattage

Le pistolet d'abattage est un outil essentiel dans le processus d'abattage. Il perfore la boĂźte crĂąnienne avec une vis rĂ©tractable en acier, provoquant une perte immĂ©diate de la conscience de l’animal Ă  cause de la violente commotion cĂ©rĂ©brale. Chez les porcelets de plus de 10kg, on utilise aussi un pistolet percutant qui provoque une commotion cĂ©rĂ©brale aprĂšs le choc.

Il est important de noter qu'un entretien régulier du pistolet d'abattage est important pour garantir un fonctionnement efficace. Les brosses fournies avec le pistolet permettent un nettoyage facile et efficace de la culasse et de la chambre de cartouche.

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