Avez-vous déjà entendu parler du Xolair ? Ce médicament utilisé depuis 2003 comme traitement contre l’asthme a montré son efficacité dans la prévention des réactions allergiques alimentaires. Le médicament Xolair (à base d'omalizumab, laboratoire Novartis), connu depuis plusieurs années pour traiter l’asthme allergique et l’urticaire chronique, serait également efficace pour prévenir les allergies alimentaires chez l’enfant de plus de 1 an et les adolescents.
L'omalizumab fait partie de la famille des anticorps monoclonaux. Ce médicament contient un anticorps monoclonal. Il est délivré sur ordonnance, et administré par injection sous la peau (sous-cutanée). Il vise à normaliser les taux d'immunoglobulines E (IgE) dans le sang.
Mi-février 2024, les Etats-Unis ont donné leur accord pour que Xolair soit dorénavant utilisé chez les adultes et les enfants à partir d’un an souffrant d’allergies alimentaires, pour réduire et prévenir les réactions allergiques, et en particulier l’anaphylaxie (c’est-à-dire la réaction allergique généralisée et sévère, pouvant être mortelle). Il s’agit à ce titre du premier médicament pouvant traiter des patients souffrant de plusieurs allergies alimentaires.
Comment Xolair Agit-il Contre les Allergies Alimentaires ?
L'omalizumab permet de bloquer l’action des IgE (immunoglobines E) qui sont responsables des réactions allergiques alimentaires les plus courantes, et qui se caractérisent par l’apparition rapide de symptômes après l’exposition à certains allergènes. En effet, une réponse immunitaire exagérée en présence d'un allergène peut s'accompagner de taux anormalement élevés d'IgE pouvant être à l'origine de crises d'asthme. L'omalizumab contribue ainsi à réduire les symptômes de l'asthme ainsi que la fréquence des crises.
Efficacité Prouvée par une Étude Clinique
C’est ce que révèle une étude réalisée sur 177 enfants âgés de 1 à 17 ans, financée par le ministère américain de la Santé et publiée dimanche 25 février dans le New England Journal of Medicine. Au début de l’étude les patients, qui avaient entre 3,5 et 11 ans, ne pouvaient tolérer que 10 à 65 mg d’arachide. Après 16 à 20 semaines de traitement, leur seuil de tolérance est passé à 600 mg d’arachide.
Les patients ayant reçu des injections régulières sur seize semaines d’omalizumab montrent en effet une meilleure tolérance aux produits alimentaires comme les cacahuètes, noix, œufs, lait et blé, explique la revue médicale américaine. Au total, ils sont 67 % à avoir toléré une dose de 600 milligrammes de cacahuètes, contre seulement 7 % pour ceux ayant reçu le placebo. L’étude, financée par le ministère américain de la Santé, a porté sur quelque 177 enfants âgés de 1 à 17 ans.
Ces résultats montrent qu’un tel traitement « peut faire baisser de manière importante l’apparition de réactions allergiques sur plusieurs aliments en cas d’exposition accidentelle », a déclaré Robert Wood, le principal auteur de l’étude, dans un communiqué diffusé par Roche. Les chercheurs en ont conclu que Xolair permettait aux patients de consommer ces aliments, mais aussi réduisait le risque d’apparition de réactions allergiques en cas d’ingestion accidentelle.
Autorisation de la FDA
Face aux résultats concluants de l’étude, la FDA a donné son feu vert le 16 février dernier pour l’usage du Xolair dans le cadre d’un traitement contre les allergies alimentaires chez l’adulte et l’enfant de plus de 1 an. Le géant pharmaceutique suisse possède le laboratoire californien Genentech, à qui la FDA a donné l’autorisation, et codistribue le Xolair avec Novartis aux États-Unis.
« Les allergies alimentaires sont un sujet croissant de préoccupation pour la sécurité alimentaire et la santé publique » aux États-Unis, peut-on lire sur le site internet de Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC).
Importance de la Prudence et du Suivi Médical
Si ces résultats sont encourageants, ils ne doivent pas laisser penser que les bénéficiaires pourraient reprendre la consommation des allergènes, insiste la FDA, le but étant uniquement de réduire la réaction en cas d’ingestion accidentelle. Raison pour laquelle le gendarme américain du médicament reste prudent. Car, bien qu’encourageants, ces résultats ne doivent pas laisser penser que les bénéficiaires pourraient reprendre la consommation des allergènes auxquels ils sont sensibles.
Avant de débuter le traitement, le médecin doit s'assurer de l'origine allergique de l'asthme par un dosage des IgE dans le sang et par un test cutané positif à une allergie due à un allergène aérien (comme le pollen ou les acariens). Ce traitement expose à un risque de réaction allergique potentiellement grave (choc anaphylactique), en particulier lors des premières injections ; ce risque justifie la nécessité de réaliser ces injections sous surveillance médicale, dans des conditions permettant d'entreprendre rapidement un traitement d'urgence.
Posologie et Administration
La solution est injectée par voie sous-cutanée, de préférence dans le bras ou, en cas d'impossibilité, dans la cuisse.
Posologie usuelle:
- Asthme : Adulte et enfant de plus de 6 ans : 1 injection toutes les 2 ou 4 semaines. La dose injectée varie entre 75 et 600 mg. Elle est fixée par le médecin en fonction du poids et du taux d'IgE dosé avant la mise en route du traitement.
- Polypose nasale : Adulte : 1 injection toutes les 2 ou 4 semaines. La dose injectée varie entre 75 et 600 mg. Elle est fixée par le médecin en fonction du poids du taux d'IgE dosé avant la mise en route du traitement.
- Urticaire chronique : Adulte et adolescent de plus de 12 ans : 1 dose de 300 mg, toutes les 4 semaines.
Effets Indésirables Possibles
Dans l'asthme et la polypose nasale :
- Fréquents : réactions au point d'injection (gonflement, rougeur, douleur démangeaisons), maux de tête, douleurs abdominales, douleurs articulaires, fièvre.
- Peu fréquents : mal de gorge, fourmillements, étourdissements, somnolence, malaise, hypotension orthostatique, bouffées de chaleur, difficulté à respirer, toux, diarrhée, nausées, digestion difficile, photosensibilité, urticaire, éruption cutanée, démangeaisons, syndrome grippal, prise de poids, fatigue.
- Rares : douleur musculaire, gonflement des articulations, infection parasitaire, lupus érythémateux, réaction allergique (œdème de Quincke, choc...).
Dans l'urticaire chronique :
- Fréquents : sinusite, maux de tête, douleurs articulaires, réactions au site d'injection, rhumes.
Tableau Récapitulatif des Présentations de Xolair
Présentation | Dosage | Forme | Condition de prescription | Remboursement | Prix |
---|---|---|---|---|---|
XOLAIR | 75 mg | Solution injectable (seringue préremplie) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 117.96 € |
XOLAIR | 75 mg | Solution injectable (stylo prérempli) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 117.96 € |
XOLAIR | 150 mg | Solution injectable (seringue préremplie) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 234.59 € |
XOLAIR | 150 mg | Solution injectable (stylo prérempli) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 234.59 € |
XOLAIR | 300 mg | Solution injectable (seringue préremplie) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 467.36 € |
XOLAIR | 300 mg | Solution injectable (stylo prérempli) | Ordonnance obligatoire (Liste I) | Remboursable à 65% | 467.36 € |
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