Le Goût Unique du Cochon Laineux Mangalitza

Le porc Mangalitza (prononcez Mangalitsa ou Mangalitza) est une race hongroise autochtone, dont les origines sont communes avec le porc de race ibérique.

Les Origines et Caractéristiques du Mangalitza

Rependue dans l’empire austro-hongrois au dĂ©but du XXe siĂšcle, leur nombre a Ă©tĂ© considĂ©rablement rĂ©duit aprĂšs la seconde guerre mondiale. En 1990, il ne restait que 198 spĂ©cimens dans toute la Hongrie. En 2011 le hasard a fait rencontrer Christophe GuĂšze et se cochons d’exception,Aujourd’hui, le Mangalitza est sauvĂ©, la remise en place de petit Ă©levage, en Hongrie, et aujourd’hui en France, avec des Ă©leveurs passionnĂ©s de ce cochon extraordinaire, permet Ă  Christophe GuĂšze de produire un jambon d’excellence.

Physiquement, le Mangalitza a le poil plus Ă©pais et plus long s’apparentant Ă  de la laine en hiver et au printemps frisĂ©s, clairs et lumineux. Avec son cĂŽtĂ© rustique et laineux, il a l’apparence d’un mouton. Il a la queue en tire-bouchon mais il est poilu, est-ce un mouton ? Mais c’est vrai qu’avec son cotĂ© rustique et laineux, il a l’apparence d’un mouton. En hiver, il se munit d’un poil long semblable Ă  de la laine; tandis qu’au printemps, le poil prend un aspect blond, brillant, raide et bouclant. Il en existe 3 variĂ©tĂ©s : blond, rouge, hirondelle (noir avec le ventre blanc - sans ailes).

Pourquoi ne le connait-on pas trĂšs bien ?

La race n’est pas trĂšs rependue, elle a mĂȘme failli disparaitre il y a 25 ans. Et pourtant, Ă  l’époque, toute la viande du cochon Ă©tait transformĂ©e pour pouvoir le conserver et nourrir une famille entiĂšre toute l’annĂ©e 
 grĂące Ă  la qualitĂ© de sa viande et de son gras!

Dans les annĂ©es 1970, c’est l’introduction des techniques agricoles qui va pousser Ă  l’arrĂȘt de l’élevage du Mangalitza. En effet, le Mangalitza n’est pas adaptĂ© au nouveau style de l’agriculture intensive. Il a besoin de beaucoup d’espace, d’un accĂšs Ă  l’extĂ©rieur qu’il supporte trĂšs bien grĂące Ă  son pelage et de temps. Il se reproduit moins vite et atteint sa maturitĂ© 2 fois plus lentement que les porcs industriels. Il s’est donc vu petit Ă  petit remplacĂ© par d’autres races importĂ©es. La demande s’est orientĂ©e vers plus de viande et moins de gras c’est Ă  dire un cochon qui grossit plus vite et qui sera donc moins cher Ă  Ă©lever ! Le Mangalitza s’est donc retrouvĂ© en nombre dĂ©croissant fortement et Ă  l’état naturel; juste au moment oĂč les paysages et le climat ont commencĂ© Ă  changer considĂ©rablement dans une grande partie de l’Europe. La nourriture naturelle s’est amenuisĂ©e et avec elle, l’espoir d’un rĂ©tablissement de la race.

La Particularité du Gras du Mangalitza

La particularitĂ© du Mangalitza, hormis ses bouclettes, c’est son gras ! Oui, son gras ! D’ailleurs son nom l’indique ; en hongrois, Mangalitza ou mangalitza ou mangalitsa signifie « porc avec beaucoup de lard » Le gras du Mangalitza contient un taux Ă©levĂ© d’OmĂ©ga 3 et 6 (acides gras polyinsaturĂ©s) et d’antioxydants naturels. Selon les Ă©tudes de l’UniversitĂ© de Debrecen, en Hongrie, le taux d’OmĂ©ga 3 dans le Mangalitza est 2 Ă  3 fois plus Ă©levĂ© que celui contenu dans le poisson. Il est donc bien plus sain que le gras des Ă©levages intensifs et est mĂȘme bon pour le cƓur.

Un gras crĂ©meux qui fond dĂ©jĂ  Ă  32°C ;
 avec le Mangalitza, pas besoin de graisse de cuisson ! Le gras s’infiltre alors dĂ©licatement dans toute sa viande et lui donne de belles et dĂ©licieuses marbrures. Ceci rend les porcs Mangalitza particuliĂšrement indiquĂ©s pour le sĂ©chage et la maturation longue et lente.

Tout comme le jambon ibĂ©rique, la qualitĂ© du gras fait la diffĂ©rence d’un point de vue gustatif. Le Mangalitza est un jambon subtil qui vous « graissera le palais », c’est un « jambon beurre », il se dĂ©guste en chiffonnade pour apprĂ©cier ses notes noisette et chĂątaigne, ou en tranche plus Ă©paisses pour apprĂ©cier sa texture et sa longueur en boucheGrĂące, en autre au gras particulier du Mangalitza, qui permet Ă©galement un sĂ©chage et une maturation longue et lente pour approfondir la saveur tout en gardant une bonne humiditĂ© ce jambon de Mangalitza peut vieillir jusqu’à 3 ans et demi, tout en conservant une texture moelleuse et souple, une couleur rouge profonde et un goĂ»t riche et complexe. Un goĂ»t puissant et plein de caractĂšre qui, du fait de son alimentation spĂ©cifique, le distingue tout Ă  fait de ses pairs ibĂ©riques.

Le porc Mangalitza vivait dans les steppes reculĂ©es de Hongrie. Il y Ă©tait trĂšs apprĂ©ciĂ© pour sa forte proportion de gras. Avant que les huiles vĂ©gĂ©tales soient introduites, le saindoux Ă©tait le moyen de cuisson de choix. Le lard Ă©tait utilisĂ© dans la cuisine, mais aussi pour fabriquer des bougies, du savon et des produits cosmĂ©tiques. Des lubrifiants industriels et des explosifs ont mĂȘme Ă©tĂ© produits Ă  partir de ce gras si prĂ©cieux. Entre 1850 et 1950, le gras avait donc plus de valeur que la viande; ce fut la pĂ©riode faste du Mangalitza.

Au milieu du 20e siĂšcle, la science moderne a dĂ©clarĂ© que les graisses saturĂ©es Ă©taient dangereuses pour la santĂ© humaine. Le lard fut alors identifiĂ© comme nĂ©faste, dĂ©laissĂ© au profit d’autres matiĂšres grasses et l’élevage du Mangalitza se ralentit. Ce qu’ils ont mal mesurĂ©; c’est que le saindoux de Mangalitza contient moins de gras saturĂ©s et plus de graisses insaturĂ©es qu’une quantitĂ© Ă©gale de beurre et qu’il ne contient aucun gras trans, contrairement Ă  la margarine et aux graisses vĂ©gĂ©tales hydrogĂ©nĂ©es.

Queue, oreille, pied, joue, tĂ©tines
 absolument tout se dĂ©guste et mĂȘme le gras car il est plein d’omĂ©ga 3 et d’antioxydants. 2/ Faites fondre le gras Ă  140 °C max. Le saindoux est prĂȘt et s’utilise comme tout autre gras de cuisson.

L'Élevage du Mangalitza en France

Par un aprĂšs-midi pluvieux et venteux de septembre, nous avons enfilĂ© nos bottes et nos impermĂ©ables pour partir Ă  la rencontre de Cyril Berry, Ă©leveur de cochons Mangalitza ou « cochons laineux » depuis 2015 au Rialet, au cƓur de la forĂȘt tarnaise. Sur les 4 saisons de Vivaldi jouĂ©es depuis son poste radio, Cyril nous a ouvert les portes de sa demeure.

Cyril Berry est avant tout Ă©leveur par passion mais c’est un vrai couteau suisse. Il produit, transforme et commercialise sa charcuterie lui-mĂȘme. » L’exploitation est situĂ©e en zone de montagne Ă  750 mĂštres d’altitude et subit des climats rudes et variĂ©s, ce qui m’a amenĂ© Ă  l’idĂ©e du sylvopastoralisme en clĂŽturant des parcelles de jeunes douglas et en y introduisant le cochon Mangalitza qui est un animal trĂšs rustique. La charcuterie Ă©tait une Ă©vidence pour moi, aimant les produits du terroir mais aussi par la forte tradition gastronomique du territoire. Je tenais Ă  produire et commercialiser une viande 100% naturelle, sans additif, sans colorant, sans conservateur et sans nitrite. Mes animaux sont Ă©levĂ©s en plein air et sont nourris Ă  l’orge germĂ© et Ă  la luzerne. De telles conditions donnent une viande au gras exceptionnel, fine, savoureuse et puissante au goĂ»t.

« Je vis de mes passions grĂące Ă  mon mĂ©tier actuel, Ă  savoir, la passion du monde paysan, la libertĂ© de gĂ©rer ma vie comme je l’entends, la gastronomie et les produits du terroir. J’aime mon quotidien tout simplement. Il est rempli de tĂąches essentielles mais je prends du plaisir Ă  les effectuer. Dans mon quotidien, tout tourne autour de l’alimentation des cochons, je fais germer l’orge et la luzerne moi-mĂȘme et je fais le tour des parcs pour nourrir les cochons.

Cet Ă©tĂ©, Cyril Berry, Ă©leveur de "cochons laineux" ouvre les portes de son domaine du CatiĂ©. Ces animaux trĂšs rustiques sont Ă©levĂ©s en plein air et ont une alimentation naturelle avec de l’orge et des cĂ©rĂ©ales naturelles. "Ça donne une viande au gras exceptionnel, fine, savoureuse et puissante au goĂ»t." Il transforme la viande dans son atelier (saucisson, jambon, pĂątĂ©s, saucisses, ris
) et la vend dans sa boutique, en ligne et sur les marchĂ©s. "Une viande 100 % naturelle, sans additif, sans colorant, sans conservateur et sans nitrite."

Astrid Barthomeuf a quittĂ©, Ă  31 ans, son poste dans les ressources humaines pour Ă©lever des cochons en ArdĂšche. Elle est aujourd'hui Ă  la tĂȘte d’un cheptel de prĂšs de 200 bĂȘtes d’une race trĂšs spĂ©ciale, le mangalitza. "Physiquement, ils sont spĂ©ciaux car ils sont adaptĂ©s au territoire de leur pays d’origine, la Hongrie, oĂč il fait plus froid et oĂč ils Ă©taient plutĂŽt Ă©levĂ©s dans des steppes, explique Astrid. Ils ont donc ce poil mais, au-delĂ  de la laine pour rĂ©sister au froid, ils ont du gras. "C’est aussi un cochon qui grandit trĂšs lentement, prĂ©cise l’éleveuse. Il faut les garder deux ans Ă  deux ans et demi si on veut de la viande de qualitĂ©, en ne les poussant pas trop. Et ça fait un cochon qui a un vrai goĂ»t de cochon."

Le Mangalitza : Un Produit Rare et Recherché

Cette race trĂšs recherchĂ©e par les chefs Ă©toilĂ©s a failli disparaĂźtre. En 1990, il restait moins de 200 spĂ©cimens dans le monde. Un minimum de 2 ans de croissance est indispensable ( 6 mois pour le cochon rose, 1 an pour le noir) , ainsi que de grands espaces vallonnĂ©s comme l’AriĂšge, pour lui permettre de dĂ©velopper sa musculature et rĂ©vĂ©ler le goĂ»t et l’onctuositĂ© de sa viande.

Sa croissance trÚs lente - il faut dix-huit mois pour obtenir un porc mature contre cinq mois pour une race classique - en fait un animal d'élevage bien peu rentable. Pourtant, en Auvergne RhÎne-Alpes, certains lui trouvent toutes les qualités. « Sa croissance lente lui donne une chair trÚs savoureuse, un goût puissant, plus fondant aussi avec un bon gras pauvre en cholestérol » se régale Bruno Bluntzer, dirigeant de la maison Sibilia, temple lyonnais de la charcuterie.

« Le Mangalitza est fondant et plus subtil que l'espagnol » considÚre François, grand amateur de jambon sec, qui vient s'approvisionner à la boutique Sibilia des Halles Paul-Bocuse.

Autres Races de Porcs Notables

De couleur blanche, ce porc prĂ©sente deux taches noires, l’une au niveau de la tĂȘte et l’autre au niveau de la croupe ce qui lui donne son fameux nom ! L’animal Ă©levĂ© en terre limousine et en plein air se nourrit des cĂ©rĂ©ales produites Ă  la ferme mais aussi de glands et de chĂątaignes qu’il sait trĂšs bien trouver tout seul dans les sous-bois. Le porc Cul Noir croĂźt lentement et produit une viande mĂ»re. À cuisson lente, son gras dĂ©veloppe des arĂŽmes de noisette pour un goĂ»t unique 100 % terroir !

Dos droit et large comme sa croupe, sa tĂȘte assez courte porte des oreilles cachant les yeux et se rapprochant au niveau du groin. Sa peau uniformĂ©ment blanche est lĂ©gĂšrement rosĂ©e. Le normand est typiquement un porc de plein air qui convient mal Ă  un engraissement de type industriel, mais valorise au contraire une alimentation Ă  base de cĂ©rĂ©ales. Nos Ă©leveurs porcins normands adhĂ©rent tous Ă  la charte Bleu Blanc CƓur. Ils s’engagent Ă  adopter des modes de production favorables Ă  la biodiversitĂ© et Ă  l’environnement ainsi qu’à nourrir leurs animaux avec une alimentation diversifiĂ©e et contrĂŽlĂ©e convaincus que c’est en nourrissant mieux les animaux que l’homme se nourrit mieux Ă©galement. Ils militent collectivement pour une agriculture qui prĂ©serve la chaĂźne alimentaire, la santĂ© animale et humaine.

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