L'alimentation du cheval : un élément clé de son bien-être

L’alimentation du cheval est d’une importance primordiale dans le bien-être, la croissance, et les performances de celui-ci. Le bien-être de l'animal est défini comme "l'état dans lequel un individu est en harmonie physique et mentale avec son environnement, en fonction des efforts qu'il doit faire pour s'y adapter". Parmi les 5 libertés définies par le Farm Animal Welfare Council (UK) en 1979, la première notion mentionnée porte sur l'accès à de l'eau potable et à une nourriture préservant la santé et la vigueur des animaux.

Le cheval est un herbivore type monogastrique et il a une dentition à croissance continue : il doit mastiquer longtemps pour que ses dents s’usent et pour une bonne salivation. Le cheval en liberté broute 16h/jour des herbes qu’il recherche en fonction de ses besoins. Un cheval au box doit recevoir une alimentation équilibrée en fonction de ses besoins. Bien nourrir son cheval est important dans la conduite de son l’alimentation. Cela consiste à connaître leurs besoins, choisir les aliments et établir une ration appropriée en fonction du type de cheval et de son activité.

Comportement alimentaire naturel du cheval

Le cheval est un herbivore, qui passe en moyenne 15-16 h par jour à s’alimenter dans la nature, sous la forme de multiples petits repas, de jour comme de nuit. Son appareil digestif est adapté à ce mode d’alimentation. Il faut bien prendre en compte ses particularités lorsque l’on construit sa ration quotidienne au risque d’encourir des problèmes de santé.

Ses dents, à pousse continue, sont adaptées à la consommation de grandes quantités de fourrages, de fibres qui assurent leur usure régulière. Il faudra donc veiller à lui en apporter des quantités suffisantes, disponibles tout au long de la journée. Son estomac est relativement petit, adapté à de petites quantités ingérées à chaque repas, plusieurs fois dans la journée. Le cheval n’est pas un ruminant, il n’avale ses aliments qu’après les avoir soigneusement mâchés et humidifiés grâce à une production abondante de salive.

Les bases de l'alimentation équine

Un cheval au box doit recevoir une alimentation équilibrée en fonction de ses besoins. Cet apport est fait à l'aide des foins, fourrage, grains ou aliments composés industriels. La ration est déterminée en fonction du poids du cheval et du travail effectué, il faut adapter la ration aux besoins (lire l’article les bases de l’alimentation). L’estomac du cheval ayant une petite capacité (de 8 à 15 litres) il est recommandé de distribuer la ration en petites portions plusieurs fois par jour.

Les Fourrages

Le fourrage est la principale source d’alimentation et ce qui lui permet de produire de l’énergie. Outre ses qualités nutritives le foin est un aliment de lest : c’est de l’herbe séchée (85% MS). Le foin doit être récolté jeune, stocké dans un endroit sec et aéré, sentir bon, être propre, vert, sec mais assez souple pour ne pas dégager de poussière. Les chevaux vivant sur copeaux devraient obtenir au moins 2 kilogrammes de foin pour 100 kilogrammes de masse corporelle par jour (soit pour un animal pesant 600 kg, cela fait au moins 12 kg de foin par jour), afin d’éviter de longues pauses entre les prises alimentaires.

Le fourrage (herbe ou foin) est la base de l'alimentation du cheval. Le lest se calcule en kilo de matière sèche (MS). Pour bien fonctionner, le tube digestif du cheval doit être « rempli ». Les fibres cellulosiques de l’herbe, du foin, de la paille au besoin, jouent ce rôle. Il faut environ 1,5 à 2 kg de MS pour 100kg de poids vif.

L'eau

Le rôle de l'eau est de faciliter les échanges nutritifs au sein des tissus. La quantité d’eau nécessaire est de 20 à 60 par jour, y compris l’eau provenant des aliments. L'eau doit être limpide, claire, sans odeur. Evitez les eaux stagnantes, l'eau de mer (diarrhée) et les eaux très froides (coliques). Nettoyer régulièrement les seaux et les abreuvoirs.

En complément il consomme de l'eau qui doit être disponible en permanence à volonté. Un cheval boit entre 15 et 60L d'eau par jour, c'est pourquoi il est primordial de lui offrir de l'eau claire, ainsi qu'une pierre de sel pur à volonté. La quantité d'eau bue par un cheval dépend de la température, de l'exercice, du stade physiologique, mais également de son alimentation. Besoin de production (lactation, travail) : chez la jument en lactation, les besoins en eau augmentent de 50 à 100%, ce qui équivaut à des besoins de 37,5 à 50L par jour pour un jument de 500kg. Chez le cheval au travail, les besoins sont du même ordre de grandeur et peuvent aller jusqu’à 90L (soit +300%) (dans des conditions de travail et conditions météorologiques (chaleur et humidité) extrêmes).

Ration et distribution

La distribution des aliments doit être faite dans cet ordre : d’abord le foin, de l’eau à volonté, puis les granulés. Respecter la digestion de son cheval, c’est lui distribuer des repas réguliers, à horaires fixes, au minimum fractionné en trois repas par jour. Cela permet d’assurer une consommation répartie dans la journée et une partie de la nuit.

La distribution de repas volumineux engendre une digestion incomplète dans son estomac et son intestin grêle, ainsi que des afflux importants dans son gros intestin pouvant être la cause de coliques. L’absence de consommation d’aliment pendant une longue période de la journée entraîne une acidification de l’estomac qui contribue à la genèse d’ulcères de l’estomac, potentiellement très douloureux.

L’apport à volonté réduit le stress. Il a un impact positif sur le bien-être et le comportement. De plus, les chevaux consommeraient autant de foin la journée (8h-20h) que la nuit (20h-8h). Il est donc opportun de distribuer au minimum deux repas de foin (matin et soir). Ainsi la distribution de la ration s’adapte au mode de consommation du cheval et limite le gaspillage. La quantité a donner étant à ajuster avec ce qu’il reste dans le box.

Les 10 règles fondamentales de l’alimentation équine

  1. Le foin avant tout: Le fourrage grossier sous forme de foin de qualité est une priorité dans l’alimentation des chevaux, qui étaient autrefois des animaux de steppe.
  2. L’estomac du cheval produit en permanence de l’acide gastrique: Pour éviter que la paroi de l’estomac ne soit endommagée par l’acide, qui est corrosif, et éviter les ulcères gastriques, l’estomac doit constamment contenir de la nourriture à décomposer.
  3. Restreindre l’apport de protéines: Cependant, l’apport en protéines doit être adapté à l’intensité et à la fréquence de travail du cheval.
  4. Attention à l’amidon: Lors du choix des aliments pour chevaux et de la conception de la ration, une attention particulière doit être portée à l’apport en amidon, qui doit être facilement digestible.
  5. Les compléments minéraux ne sont pas en option: Le cheval a besoin de macro-éléments et d’oligo-éléments pour maintenir ses diverses fonctions corporelles.
  6. Les graisses sous forme d’huiles sont une source d’énergie importante, nécessaire pour les chevaux de sport ou les chevaux nourris sans céréales.
  7. Des horaires de repas fixes: Afin d’éviter le stress avant et pendant les repas, des horaires fixes et des rations préparées rigoureusement sont recommandés.
  8. Toute modification doit être progressive: Les changements brusques d’alimentation perturbent considérablement l’environnement dans lequel évolue la flore intestinale.
  9. Un cheval a un besoin quotidien en eau potable variant entre 5 et 13 litres pour 100 kg de masse corporelle.
  10. Un cheval qui transpire à cause du travail ou de températures extérieures élevées perd une quantité importante d’électrolytes dans la sueur.

Alimentation et bien-être

Les relations entre l'alimentation et le bien-être du cheval sont développées ici en précisant dans un premier temps les caractéristiques de son comportement naturel, la nature des aliments et la durée d'alimentation dans le milieu naturel. Le cheval est un monogastrique qui, à l'état naturel, utilise l'herbe et les ligneux pour s'alimenter et couvrir ses besoins nutritionnels. Les chevaux au naturel passent en moyenne 16h/jour à manger en continu. Comme les autres espèces animales vivant en groupe, les chevaux préfèrent s'alimenter en même temps que leurs congénères. Le comportement alimentaire naturel consiste à se déplacer lentement la tête baissée en broutant de l'herbe dans des zones de pâturage plutôt rases.

Il faut suivre et faire contrôler les dents du cheval une fois par an en moyenne par le dentiste équin pour veiller à une bonne digestion. Alimentation saine + vermifugations + vaccinations = cheval en bonne santé.

Adapter l'alimentation à l'effort

Des rations importantes (de concentrés ou de foin) avant des compétitions demandant de gros efforts (endurance, cross de haut niveau) altèrent les fonctions de thermorégulation et cardiovasculaire de l'athlète. Le moment de l’alimentation avant un exercice semble plus important que le type d’alimentation. Une restriction totale d’alimentation avant la compétition augmente le risque d’ulcère gastrique. Dans une étude, il est montré que l'apport de fourrage 2 à 3 heures avant l'exercice ne semble pas affecter la performance, ni la glycémie (taux de glucose) pendant un exercice d'intensité modérée.

En revanche, des apports de fourrages en petite quantité (1-2kg), 1 à 3 heures avant la compétition sont recommandés pour limiter les problèmes gastriques des chevaux de haut niveau. Il faut aussi tenir compte de la valeur nutritionnelle des fourrages à complémenter avec un concentré ou un Complément Minéral Vitaminé selon les besoins nutritionnels du cheval en lien avec son activité et son état physiologique.

Tableau récapitulatif des besoins alimentaires

Élément Rôle Source
Fourrage Source principale d'énergie et de fibres Herbe, foin, enrubannage, paille
Eau Facilite les échanges nutritifs Abreuvoirs, seaux
Minéraux et Oligo-éléments Fonctions corporelles Compléments minéraux
Graisses Source d'énergie concentrée Huiles

En conclusion, l'alimentation du cheval est une science complexe qui nécessite une attention constante et une adaptation aux besoins individuels de chaque animal. En suivant ces conseils et en restant attentif aux signaux que vous envoie votre cheval, vous contribuerez à son bien-être et à sa performance.

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