La codéine est une substance extraite du latex du pavot somnifère (Papaver somniferum) appelé aussi pavot à opium. Substance issue du pavot, la codéine est un antalgique et un antitussif puissant. Un médicament loin d'être anodin délivré uniquement sur ordonnance.
Indications de la Codéine
La codéine est principalement prescrite dans le cadre d'une toux sèche ou de douleurs aigües voire chroniques. La codéine sert principalement à agir sur la douleur ressentie en cas de traumatisme ou de douleur chronique, ou pour réduire la toux. Ce médicament contient un antitussif opiacé, la codéine, qui bloque le réflexe de la toux en agissant directement sur le cerveau. Les autres substances fluidifient les sécrétions bronchiques.
Il est utilisé dans le traitement symptomatique des toux sèches.
Comment agit la codéine ?
La codéine agit en bloquant les signaux de la douleur. En s'accrochant sur les récepteurs aux opioïdes présents dans le système nerveux central et en se transformant en morphine (à hauteur de 10 %), la codéine va diminuer la transmission de l'information de la douleur, explique le pharmacologue. Elle va également agir sur d'autres zones du cerveau - notamment sur le circuit de la récompense, la régulation des émotions, etc. - et avoir un effet décontractant et déstressant qu'il faut éviter de rechercher. Une fois administrée, la codéine agit au niveau du cerveau en inhibant les récepteurs de la douleur. Lorsqu’elle est employée pour calmer les maux de gorge, elle agit au niveau du réflexe qui déclenche la quinte de toux.
La codéine se transforme en morphine une fois dans l’organisme.
Contre-indications et Précautions
Ce médicament ne doit pas être utilisé dans les cas suivants :
- allergie au blé (autre que la maladie cœliaque),
- asthme,
- insuffisance respiratoire,
- personne connue comme étant métaboliseur ultrarapide (personne dont l'activité des enzymes impliquées dans le métabolisme de la codéine est excessive),
- en association avec l'oxybate de sodium,
- enfant de moins de 12 ans,
- allaitement.
Ce médicament est contre-indiqué chez les patients présentant une intolérance au fructose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou un déficit en sucrase/isomaltase (maladies héréditaires rares). Ce médicament contient du parahydroxybenzoate de méthyle sodique (E219) et du parahydroxybenzoate de propyle sodique (E217) et peut provoquer des réactions allergiques (éventuellement retardées). Ce médicament contient un agent colorant azoïque : rouge cochenille A (E124) et peut provoquer des réactions allergiques.
Mises en garde spéciales :
ATTENTION : LE TITRE ALCOOLIQUE DE CE MEDICAMENT EST DE 2° SOIT 235 mg D'ALCOOL PAR CUILLERE A SOUPE.
Ce médicament contient 2 % de vol d'éthanol (alcool), c.-à-d. jusqu' à 235 mg par dose, ce qui équivaut à 6 ml de bière, 3 ml de vin par dose. Dangereux en cas d'utilisation chez les sujets alcooliques. A prendre en compte chez les femmes enceintes ou allaitant, les enfants et les groupes à haut risque tels que les insuffisants hépatiques ou les épileptiques.
Précautions d'emploi :
- Prudence en cas d'hypertension intracrânienne qui pourrait être majorée.
- La prise de boissons alcoolisées et d'autres médicaments contenant de l'alcool (voir rubrique Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions) pendant le traitement est déconseillée.
- Ce médicament contient 9,5 g de saccharose par dose. Ceci doit être pris en compte chez les patients diabétiques.
Ce médicament n'est pas adapté au traitement de la toux grasse, qui est un mécanisme de défense normal de l'organisme permettant l'évacuation des mucosités présentes dans les bronches. Les toux productives, qui sont un élément fondamental de la défense broncho-pulmonaire, sont à respecter. Il est illogique d'associer un expectorant ou mucolytique à un antitussif.
La toux est un symptôme qui peut révéler de nombreuses maladies : consultez votre médecin si elle persiste plus de quelques jours. Avant de prescrire un traitement antitussif, il convient de rechercher les causes de la toux qui requièrent un traitement spécifique. Si la toux résiste à un antitussif administré à une posologie usuelle, on ne doit pas procéder à une augmentation des doses, mais à un réexamen de la situation clinique.
Ce médicament contient un opioïde faible qui expose à un risque d'accoutumance et de dépendance. Chez les personnes dépendantes aux opioïdes ou ayant des antécédents d'abus ou de dépendance à d'autres substances, le traitement devra être de courte durée et sous surveillance médicale stricte. Un traitement prolongé à forte dose peut conduire à un état de dépendance.
Des particularités génétiques touchant un nombre significatif de personnes sont susceptibles d'être à l'origine d'un effet variable de la codéine. Il peut s'agir d'un moindre effet antitussif (environ 7% de la population caucasienne) ou au contraire d'un risque de surdosage survenant malgré une posologie normale (jusqu'à 29 % des Africains). Si vous constatez un soulagement insuffisant ou des effets indésirables gênants (confusion mentale, somnolence intense, difficulté à respirer), n'hésitez pas à en parler avec votre médecin.
Des précautions sont nécessaires en cas d'hypertension intracrânienne et chez les personnes sans vésicule biliaire. Chez le patient cholécystectomisé, la codéine peut provoquer un syndrome douloureux abdominal aigu de type biliaire ou pancréatique, le plus souvent associé à des anomalies biologiques, évocateur d'un spasme du sphincter d'Oddi (voir rubrique Effets indésirables).
Évitez la prise de boissons alcoolisées pendant le traitement. L'alcool augmentant l'effet de la codéine, il est fortement recommandé d'éviter d'en consommer lorsqu'on prend ce type de médicament. Le danger est de potentialiser les effets indésirables des deux substances et de développer des troubles de la vigilance, de l'équilibre voire une dépression respiratoire, prévient le Pr Authier.
Ce médicament peut induire une somnolence, parfois intense chez certaines personnes. Cette somnolence peut être augmentée par la prise d'alcool ou d'autres médicaments sédatifs. La conduite et l'utilisation de machines dangereuses sont fortement déconseillées, surtout dans les heures qui suivent la prise du médicament.
L'utilisation de la codéine n'est pas recommandée chez les enfants dont la fonction respiratoire est altérée, y compris en cas de déficit neuromusculaire, d'affections cardiaques ou respiratoires sévères, d'infections des voies aériennes supérieures ou des poumons, de polytraumatisme ou d'interventions chirurgicales lourdes.
Estimations de la prévalence des métaboliseurs ultrarapides dans différentes populations :
Population | % de prévalence |
---|---|
Africain/Éthiopien | 29% |
Afro-américain | 3,4% à 6,5% |
Asiatique | 1,2% à 2% |
Caucasien | 3,6% à 6,5% |
Grec | 6,0% |
Hongrois | 1,9% |
Européen du Nord | 1% à 2% |
Interactions Médicamenteuses
Ce médicament ne doit pas être associé avec l'oxybate de sodium : risque de dépression respiratoire.
Il peut interagir avec les antalgiques qui contiennent de la nalbuphine, de la buprénorphine, de la pentazocine, de la naltrexone ou du nalméfène.
Informez par ailleurs votre médecin ou votre pharmacien si vous prenez un médicament sédatif (notamment un tranquillisant ou un somnifère de la famille des benzodiazépines), un neuroleptique, un antidépresseur (tel que la duloxétine, la fluoxétine ou la paroxétine), un anticoagulant oral, un antiépileptique, ou un médicament contenant de la quinidine, du bupropion, du cinacalcet ou de la méthadone.
De plus, de nombreux médicaments antalgiques contiennent de la codéine. Leur prise conjointe expose à un risque de surdosage et à une augmentation des effets indésirables.
Grossesse et Allaitement
Grossesse : L'utilisation de la codéine et de ses dérivés (codéthyline, pholcodine) ne doit être envisagée chez la femme enceinte qu'en cas de nécessité, en effet :
- une insuffisance respiratoire peut survenir chez le nouveau-né d'une mère traitée par des doses élevées, même si le traitement est ponctuel mais précède de peu l'accouchement ;
- un syndrome de sevrage, à l'inverse, peut concerner des nouveau-nés si leur mère reçoit un traitement régulier, même à faible dose.
Il est donc important de signaler à l'obstétricien la prise éventuelle de codéine ou d'un de ses dérivés, afin que ces risques puissent être prévenus par une surveillance et un éventuel traitement adapté.
Allaitement : Le passage de la codéine dans le lait maternel est faible aux doses usuelles, mais des effets toxiques pour le nourrisson ont été observés dans de très rares cas. En conséquence, ce médicament est contre-indiqué pendant l'allaitement.
Mode d'emploi et posologie
Ce médicament est pris de préférence au moment où survient la toux, en respectant un intervalle de 6 heures entre les prises.
Posologie usuelle : Adulte : 1 comprimé, 1 à 4 fois par jour. En cas d'insuffisance hépatique et chez la personne âgée, la posologie initiale est habituellement réduite de moitié.
Conseils : Une toux nocturne aggravée par ce médicament peut être une toux allergique, demandez conseil à votre médecin.
La cigarette est irritante pour les bronches et entretient la toux : évitez de fumer ou d'être exposé à la fumée des autres.
Des mesures simples permettent de calmer les toux sèches : boissons chaudes et humidification de l'air ambiant.
Les règles de prescription des médicaments contenant de la codéine sont renforcées pour éviter les risques de mésusage : depuis le 1er mars 2025, la prescription de ce médicament doit être faite sur une ordonnance sécurisée. De plus, la durée maximale de prescription de la codéine est réduite à 12 semaines (3 mois). Une nouvelle ordonnance est nécessaire si le traitement doit être poursuivi au-delà de ces 3 mois.
Effets Indésirables Possibles
Constipation, somnolence, nausées, vomissements, sensation de vertige et, plus rarement, bronchospasme, réaction allergique cutanée, ralentissement de la respiration.
Dépression aiguë des centres respiratoires (cyanose, bradypnée), somnolence, rash, vomissements, prurit, ataxie, convulsions.
Outre les effets secondaires fréquemment ressentis avec la codéine comme les troubles digestifs, la somnolence, les vertiges ou les douleurs abdominales, le principal risque de cette substance est le risque de surdosage.
Surdosage :
Un surdosage en codéine est susceptible d'entraîner la mort. Le surdosage va engendrer des troubles de la vigilance.
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