Retour de Flamme au Barbecue : Causes et Solutions

Ce serait dommage de profiter d'un barbecue pour finir aux urgences… En France, on compte environ 200 accidents de barbecue chaque année. En général, c’est l’allumage qui pose problème. Attention, certaines erreurs peuvent se révéler particulièrement dangereuses !

Les dangers du barbecue

En France, selon le ministère de la Santé, 200 accidents sont provoqués chaque année par l’utilisation d’un barbecue. Les principaux risques encourus par cet appareil de cuisson sont l’incendie, les brûlures et les intoxications causées par des fumées toxiques ou du gaz. Les conséquences peuvent être fatales si certaines mesures préventives ne sont pas appliquées !

En effet, sur les 200 accidents de barbecue qui surviennent annuellement, 15 % touchent les enfants. Il est donc important de s’assurer que les enfants sont hors de portée avant même de préparer le barbecue et d’allumer le feu. Et éloignez aussi les animaux de compagnie : un chien trop gourmand peut provoquer bien des dégâts ! Veillez donc à ne pas laisser l’appareil, seul, sans surveillance.

Risques d'intoxication au monoxyde de carbone

Car sur un barbecue, la combustion consomme l’oxygène et dégage du monoxyde de carbone. Une intoxication aux monoxyde de carbone peut se produire quand on utilise un barbecue dans un lieu clos, comme un garage ou une véranda. Évitez absolument ce genre de situation. La bbq est fait pour le plein air uniquement. Si une personne est intoxiquée, ventilez l’espace le plus possible et évacuez les lieux.

En Région Grand Est, lors de la dernière saison hivernale (du 1/10/2023 au 30/04/2023), on dénombre 80 épisodes d'intoxication par le monoxyde de carbone exposant 241 personnes. 131 personnes ont dû être hospitalisées et 1 victime est décédée. Tout le monde peut être concerné par ce type d'intoxication qui survient dans la majorité des cas dans un cadre domestique. Le monoxyde de carbone (CO) est la première cause de mortalité par intoxication en France. Ce sont chaque année environ 4000 personnes qui sont victimes d’une intoxication oxycarbonée. Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz inodore et incolore et rien ne permet de détecter spontanément sa présence. Sa présence résulte d’une combustion incomplète, et ce quel que soit le combustible utilisé : bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane.

Pour éviter qu’une concentration importante de monoxyde de carbone (CO) ne s’accumule dans les locaux, des règles simples doivent être respectées :

  • Je fais vĂ©rifier chaque annĂ©e mes installations (chaudières, cheminĂ©es, chauffe-eau, conduits d’aĂ©ration, poĂŞles), quel que soit le combustible utilisĂ©, par un professionnel qualifiĂ©.
  • J’aère mon logement 10 min tous les jours, mĂŞme en hiver.
  • Je n’obstrue jamais les entrĂ©es et sorties d’air (grilles ou bouches d’aĂ©ration) permettant Ă  l'air de circuler.
  • Je n’utilise pas pour me chauffer, des appareils non destinĂ©s Ă  cet usage (un chauffage d’appoint n'est pas destinĂ© Ă  chauffer en continu...)
  • Je respecte les consignes d’utilisation des appareils Ă  combustion : ne jamais utiliser de façon prolongĂ©e des panneaux radiants Ă  gaz ou des poĂŞles Ă  pĂ©trole ; ne jamais utiliser une cuisinière, un brasero ou un barbecue comme chauffage de secours dans une pièce fermĂ©e.
  • Je fais remplacer les appareils anciens raccordĂ©s Ă  des conduits de fumĂ©e par des appareils conformes Ă  la rĂ©glementation en vigueur.
  • Je n'utilise pas les groupes Ă©lectrogènes dans les espaces clos.
  • Les organisateurs de rassemblements (manifestations culturelles ou religieuses, rĂ©unions de famille…) doivent ĂŞtre tout particulièrement attentifs.

Les causes courantes des retours de flamme

  1. Restrictions locales : L’été, certaines communes limitent l’usage du barbecue, voire l’interdisent carrément en période de sécheresse. Même dans votre jardin, vous pouvez être soumis à une réglementation municipale ou régionale, dans le cadre de la lutte contre l’incendie. Si vous habitez un logement collectif, consultez le règlement de la copropriété. N’organisez jamais un barbecue en pleine nature, sur une plage, au bord d’une rivière ou en forêt.

  2. Mauvais emplacement : Eh bien non, on ne peut pas poser un barbecue n’importe où. Ni sur n’importe quel sol. Ne le placez pas dans un lieu en parti fermé, comme un garage ou une véranda. C’est tentant quand il pleut, mais hyper dangereux.

  3. Le vent : Le pire ennemi du barbecue est le vent. Même si le soleil vous donne envie de préparer un bbq, vérifiez que le vent soit suffisamment calme. Que vous ayez un barbecue à charbon ou à gaz, le vent peut présenter un certain danger. Il fait voler la cendre, provoque des flammèches, rabat la fumée… Le vent peut aussi provoquer des retours de flammes dangereux.

  4. Manque de préparation : Des amis passent à l’improviste ; ça vous donne envie d’un barbecue, là-tout de suite-maintenant-vite fait ! Auriez-vous oublié cette règle d’or : un bon barbecue demande de savoir prendre son temps…? Soyez patient si le feu ne va pas assez vite à votre goût. N’utilisez pas de produits soi-disant accélérateurs de feu, comme de l’alcool à brûler ou de l’essence ! Ces produits volatiles et inflammables présentent un risque important de flamme incontrôlée et de retour de flamme. Si vos chipolatas manquent de braises, ce qui arrive parfois en fin de barbecue, voici une mauvaise idée qui envoie chaque année des personnes à l’hôpital : ajouter de l’huile pour raviver les braises. Ne faites jamais ça !

Solutions et précautions

  1. Matériel adéquat : C’est aux bons outils qu’on reconnait le bon ouvrier. Pour prétendre au titre de Maître du barbecue (ce qui implique la sécurité), ne négligez pas l’importance d’un bon matériel. Protégez-vous ! Portez des gants résistants à la chaleur, un vêtement à manches longues, un pantalon, un tablier, des chaussures fermées (on évite les tongs). Prévoyez de quoi réagir rapidement à un départ de feu. Ayez toujours un récipient d’eau et un extincteur à poudre à proximité.

  2. Allumage correct : Selon le type de barbecue dont vous disposez, l’allumage ne se fait pas toujours de la même manière. Quoi qu’il en soit, il y a des étapes à respecter ; suivez-les consciencieusement.

    • Les blocs allume-feu permettent un allumage rapide et sĂ©curisĂ©. Commencez par mettre le charbon ou les briquettes dans l’espace prĂ©vu et rĂ©partissez-les sur la grille. Ouvrez les trous de ventilation, pour laisser circuler l’air et la chaleur. Placez des blocs allume-feu dans le fond, entre le combustible (charbon ou briquettes). Allumez-les. Puis disposez le combustible près des flammes. Au bout de 20 minutes, le charbon devient rouge.
    • L’allume-feu liquide est rapide aussi. Mais attention, il est dĂ©licat Ă  manipuler et plus dangereux. Commencez par rĂ©partir le charbon ou les briquettes sur la grille. Aspergez votre combustible avec l’allume-feu liquide. Attendez quelques minutes, le temps que le charbon s’en imprègne. Allumez le feu Ă  l’aide d'une allumette longue. Soyez vigilant, la flamme prend très rapidement !
    • La cheminĂ©e d’allumage est une mĂ©thode sĂ»re et efficace. Placez quelques blocs allume-feu sur la grille et allumez-les. Remplissez la cheminĂ©e de charbon de bois ou de briquettes puis placez-la sur les flammes. Attendez dix minutes environ. Vous pouvez alors verser le contenu de la cheminĂ©e sur la grille. RĂ©partissez ensuite le combustible.
    • La mĂ©thode classique, sans produits chimiques, consiste Ă  utiliser du papier journal et du petit bois sec (ou de cagette). Commencez par mettre du papier journal au fond du barbecue. Couvrez-le avec la cagette ou le petit bois. Allumez le papier avec une allumette. Après quelques minutes, le temps que le bois s’enflamme, versez le charbon ou la briquette par-dessus.
    • Un barbecue Ă  gaz n’est pas non plus sans danger. Quelques règles de sĂ©curitĂ© s’imposent. Commencez par connecter la bouteille de gaz au barbecue, de prĂ©fĂ©rence avec du gaz propane. Il ne doit y avoir aucune fuite de gaz. Si besoin, vĂ©rifiez l’état des branchements. Ouvrez ensuite le robinet de la bouteille de gaz, puis ouvrez les brĂ»leurs. Dès que la flamme apparait, fermez le couvercle.

  3. Choix du combustible : L’allumage du barbecue doit tout à la qualité du combustible utilisé. Là aussi, soyez vigilant à la manière dont vous l’utilisez.

    • Le bois encore humide produit beaucoup de fumĂ©e et peu de chaleur. Pour conserver le bon goĂ»t de la viande, ne mouillez jamais le bois pendant la cuisson, sous prĂ©texte de rĂ©duire le feu. Cela produit de la fumĂ©e et de la vapeur… et donne un goĂ»t bizarre aux grillades. Soyez patient, qu’on vous dit !
    • Le charbon de bois, c’est du bois dĂ©jĂ  brĂ»lĂ©. Il chauffe donc plus vite et dĂ©gage moins de fumĂ©e. Les blocs de charbon sont faciles Ă  manipuler.
    • Les briquettes ont beaucoup de succès. Ces petites galettes sont composĂ©es de sciure de charbon agglomĂ©rĂ© avec de l’argile ou du nitrate de sodium. VĂ©rifiez leur composition ; certaines sont imbibĂ©es d’un liquide destinĂ© Ă  favoriser la combustion. Dans ce cas, il faut vraiment attendre qu’elles soient totalement consumĂ©es avant de commencer la cuisson, au risque de donner un goĂ»t dĂ©sagrĂ©able aux grillades. Les avantages des briquettes sont nombreux. Elles produisent une chaleur constante et durable (50 briquettes durent une heure). Elles ne produisent presque pas de fumĂ©e. On trouve des briquettes naturelles Ă  base de bois de feuillus, sans produits chimiques ajoutĂ©s.

  4. Périmètre de sécurité : On ne cuisine pas sur un barbecue comme sur une cuisinière traditionnelle. La présence de combustibles et produits inflammables présente des risques. Le premier étant celui de se brûler. La projection d’un élément brûlant, une chute à proximité immédiate du bbq, le contact avec la grille chaude… Les occasions de brûlure sont nombreuses. Établissez un périmètre de sécurité autour du barbecue, interdit aux enfants. Les plus jeunes représentent en effet 15 % des victimes de barbecue. Après leur avoir expliqué les dangers, vous devez leur interdire de s’approcher du barbecue lorsqu’il fonctionne. Et cela vaut aussi pour les heures qui suivent le repas, car les dernières braises peuvent mettre longtemps à refroidir. Éloignez les animaux domestiques. Un chien qui court trop près risque de se cogner contre l’appareil, voire de le renverser. Le danger est pour lui comme pour vous. Ne laissez rien traîner d’inflammable à côté d’un barbecue. Ne posez pas de torchon sur le bbq, ni aucun textile (t-shirt, tablier ou autre).

  5. Que faire en cas d'accident: Malgré les précautions de sécurité, un accident peut toujours arriver. S’il s’agit d’un enfant, appelez directement les secours. De même si la personne est brûlée au visage, si elle se sent mal ou si la brûlure vous semble grave. Si la zone brûlée est importante, ne versez pas d’eau. La victime se retrouverait en hypothermie. Couvrez plutôt la zone brûlée avec un linge propre. Si la zone brûlée se trouve sous un vêtement qui adhère à la peau, ne cherchez pas à le retirer. Un enfant peut s’empoisonner après avoir ingéré par accident un produit d’allumage. Si cela se produit, n’essayez surtout pas de le faire vomir. Appelez au plus vite le centre anti-poison le plus proche ou un service d’urgence (15, 18 ou 112).

  6. Entretien régulier : Avec un barbecue bien entretenu, vous gagnez en sécurité. Une fois que la séance de cuisson est terminée, débranchez votre barbecue électrique ou coupez le gaz. Nettoyez les grilles de cuisson. Brossez-les correctement pour éviter la prolifération bactérienne. Utilisez du bicarbonate de soude, qui nettoie sans laisser de traces toxiques. Il suffit de laisser tremper la grille pendant une heure dans un mélange d’eau tiède et de bicarbonate de soude (5 volumes d’eau pour 1 volume de bicarbonate).

Brûlures : Types, Gravité et Premiers Secours

Une brûlure est une destruction de la peau soumise à une agression. En majorité, les brûlures des femmes et des enfants de 0 à 14 ans sont dues à un contact avec des liquides chauds.

Types de brûlures

  • BrĂ»lure du 1er degrĂ© : La peau est rouge, chaude et sèche, sans cloques. Il s’agit d’une brĂ»lure superficielle qui ne touche que la couche supĂ©rieure de l’épiderme.

  • BrĂ»lure du 2e degrĂ© : S’il y a des cloques, il s’agit d’une brĂ»lure du 2e degrĂ©.

    • Elle est superficielle lorsqu’elle prĂ©sente les mĂŞmes symptĂ´mes que la brĂ»lure du 1er degrĂ©, avec une douleur plus forte et des cloques contenant du liquide clair.
    • Elle est profonde quand la peau sous les cloques est pâle, car la couche profonde du derme est atteinte. Elle se caractĂ©rise par la prĂ©sence d’une plaie brune ou noire, « en creux par rapport aux tissus voisins qui sont gonflĂ©s (Ĺ“dème). Il n’y a pas de cloque », dĂ©crit l’Assurance maladie. La douleur n’est ressentie qu’en pĂ©riphĂ©rie, car les nerfs ont Ă©tĂ© atteints.

Gestes à éviter et premiers secours

  1. Gestes à Éviter :

    • Ne pas percer les cloques s’il y en a, car la cloque est un rempart contre l’infection.
  2. Sécher la peau en tamponnant : (ne pas frotter) et protéger la blessure.

    On protège la brûlure avec un tulle gras sans serrer, pour soulager et éviter le contact avec les contaminants extérieurs éventuels. On peut aussi la recouvrir d'une compresse stérile imprégnée d’une couche épaisse de crème anti-brûlures (type Biafine Act ou Flamigel). Attention !

  3. Favoriser la cicatrisation :

    On cicatrise la peau grâce à des pansements de type hydrocolloïde, imprégnés d’un gel humide, qui hydratent les tissus et accélèrent leur reconstruction.

Prévention des toxi-infections alimentaires

Malgré les avancées sanitaires, les progrès en évaluation et gestion du risque, les infections par des bactéries (productrices de toxines pour certaines), des virus ou des parasites suite à la consommation d’un aliment contaminé continuent de toucher des millions de personnes chaque année dans le monde. En France, ce sont près de 16 000 cas de « toxi-infections d’origine alimentaire » qui ont été enregistrés en 2019.

Si la crise du Covid a provoqué une baisse temporaire du nombre de zoonoses (maladies dues à des pathogènes qui se transmettent de l’animal à l’humain), la tendance générale est à la hausse. Les principaux agents pathogènes restent généralement les mêmes, comme l’indique le dernier rapport de l’EFSA (European Food Safety Authority). En 2020, il s’agissait des bactéries :

  • Campylobacter
  • Salmonella
  • Yersinia enterocolitica et Y. pseudotuberculosis
  • Escherichia coli (EHEC)
  • Listeria monocytogenes

Selon les années, Yersinia, E. coli et Listeria monocytogenes peuvent changer de rang entre elles. Parmi les maladies qui suivent, figurent notamment les échinococcoses, la tuberculose, les brucelloses, les infections au West Nile Virus, etc.

Pour que chacun puisse être acteur de sa propre sécurité, voici les informations à connaître sur les modes de contaminations, les risques et les précautions à prendre ou à surveiller : mieux connaître et caractériser le danger et le surveiller permet de proposer des solutions pour le maîtriser. Sachant qu’un tiers des toxi-infections alimentaires s’attrapent chez soi, chacun peut agir pour limiter ce risque.

Conseils clés pour limiter les risques

L’Anses a identifié des gestes simples que chacun peut mettre en œuvre lors de la préparation des repas ou pour la conservation des denrées :

  • Se laver les mains avec de l’eau et du savon ;
  • Éviter de prĂ©parer le repas si l’on a une gastro-entĂ©rite ;
  • Nettoyer minimum une fois par an son rĂ©frigĂ©rateur, et quand quelque chose y est renversĂ© ;
  • PrĂ©voir pour la viande, les poissons, etc. un matĂ©riel (couteau, planche…) spĂ©cifique ;
  • Les aliments ne doivent ĂŞtre gardĂ©s plus de 2h Ă  tempĂ©rature ambiante avant d’être placĂ©s au rĂ©frigĂ©rateur ;
  • Pour les produits traiteurs, les plats cuisinĂ©s, les pâtisseries Ă  base de crème, etc. ne pas les conserver plus de trois jours ;
  • La zone la plus froide du rĂ©frigĂ©rateur doit ĂŞtre de 4 °C ;
  • Les personnes vulnĂ©rables (jeunes enfants, femmes enceintes, personnes immunodĂ©primĂ©es) doivent consommer leur viande hachĂ©e bien cuite Ă  cĹ“ur et les aliments crus (viandes, poissons, produits laitiers, etc.) leur sont dĂ©conseillĂ©s ;
  • Les repas et biberons des nourrissons ne doivent pas ĂŞtre conservĂ©s plus de 48 heures Ă  4 °C.

Le respect de la chaîne du froid est également incontournable.

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