Régimes Sans Fibres Alimentaires : Avantages et Inconvénients

Le régime sans résidus est un des régimes les plus stricts : il exclut en particulier les fruits et légumes. S’il est déconseillé de le tester sans avis médical, il est important de le suivre à la lettre lorsqu’il a été prescrit.

Principe du Régime Sans Résidus

Le principe du régime sans résidus est de supprimer de l’alimentation les fibres alimentaires et donc de ne pas consommer les produits qui en contiennent: fruits, légumes, graines et céréales complètes. Il faut distinguer le régime sans résidus strict prescrit pour la préparation colique du régime sans résidus élargi institué dans le cadre d’une reprise alimentaire post-opératoire.

Indications Médicales

Il est généralement prescrit trois jours avant une coloscopie (exploration de l'intérieur du côlon), dans le cadre d’une maladie intestinale (maladie de Crohn, épisodes inflammatoires, diverticulite dans les suites d’une intervention chirurgicale).

Aliments Autorisés et Interdits

Les pâtisseries et confiseries peuvent être consommées si elles ne contiennent pas de fruits frais ou secs. Les aliments gras, les graisses servant à la cuisine sont à consommer avec modération.

Inconvénients du Régime Sans Résidus

Le régime sans résidus est monotone et répétitif. A long terme, les régimes restrictifs donnent des effets mitigés voire s’avèrent inefficaces si l'on veut maigrir durablement.

Le Régime Sans Résidu : Strict et Élargi

Le régime sans résidu consiste, comme son nom l’indique, à éliminer de ses repas les résidus alimentaires. Ces derniers sont de morceaux d’aliments qui ne parviennent pas à être consommés puis digérés par l’intestin. Dans la majeure partie des cas, il s’agit de fibres alimentaires, qu’elles soient végétales ou animales. S’il porte le nom de « régime », ce n’est pas pour autant qu’il est pensé pour la perte de poids. Le régime sans résidu est en effet prescrit avant certains examens gastroentérologiques comme la coloscopie.

« Il peut également être intéressant dans certaines pathologies comme les diverticuloses, notamment en cas de poussée inflammatoire, mais il est aussi intéressant pour les MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique », complète le nutritionniste.

Régime sans résidu strict

Suivre la version stricte, c’est totalement supprimer la nourriture contenant des fibres de votre alimentation. Exit les féculents, les légumes, les légumineuses, les légumes secs, les fruits crus ou cuits, les produits oléagineux comme les noix, les graines et les céréales complètes. Pendant cette diète, dites également « bye bye » à la charcuterie, la friture et les sauces.

Régime sans résidu élargi

Avec le régime sans résidu élargi, les contraintes sont moins appuyées. En effet, celui-ci autorise une faible dose de fibres. Il est notamment possible de réintroduire certains fruits ou légumes, mais aussi certains produits laitiers.

Durée et Précautions

La durée de ce régime varie en fonction de l’opération qu’il précède. Avant une coloscopie, il faudra par exemple prévoir trois jours de régime sans résidu élargi. « Il n’est pas recommandé de suivre ce protocole sur le long cours, au risque de voir apparaître certaines carences alimentaires notamment de vitamines et minéraux qui peuvent engendrer, même à court terme, une fatigue ou d’autres symptômes plus gênants encore », alerte Raphaël Gruman.

Et pour cause, les fibres sont très importantes pour le bon fonctionnement de l’organisme. Elles permettent de réguler le transit intestinal en évitant les alternances de diarrhée et constipation. De plus, elles régulent le passage du sucre dans le sang et sont donc bénéfiques aux personnes diabétiques. Elles sont aussi préconisées en cas de pathologies cardiovasculaires, pour mieux contrôler le cholestérol. Le régime sans résidu n’est pas fait pour mincir ! Il est uniquement utilisé à des fins médicales. En effet, comme expliqué précédemment, priver son corps de fibres pendant une longue durée peut être néfaste pour la santé.

Exemples de Menus

Le midi, c’est viande maigre ou jambon dégraissé ou volaille sans la peau ou deux œufs durs (ou pochés), accompagnés de riz, pâtes ou encore semoule. Après quoi, vous pouvez vous autoriser un fromage à pâte cuite, comme du gruyère par exemple. Pour le goûter, optez pour une gelée ou une pâte de fruits, accompagnées de biscuits secs ou de biscottes.

Transition et Réintroduction des Fibres

Après une diète aussi contraignante (surtout si vous avez suivi le strict), une période de transition est nécessaire, au risque de voir apparaître des diarrhées. « L’introduction des fibres doit être progressive et s’opérer par étape sur une à deux semaines », préconise Raphaël Gruman. Ce dernier recommande par ailleurs de commencer par introduire des fruits et légumes cuits en priorité, afin que les fibres soient plus digestes.

Régime Sans Résidus et Allaitement

Il n’y a pas de risque spécifique avant un allaitement car les fibres ne passent pas dans le lait maternel. « En revanche, étant donné que le régime sans résidu strict ne contient que très peu de vitamines ou minéraux, je conseille de supplémenter les mamans avec certains compléments alimentaires, pour éviter tout risque de carence pour le nourrisson.

Bienfaits des Fibres

  • Régulation du transit intestinal: Les fibres insolubles forment une sorte de ballast qui donne son volume aux selles tandis que les fibres solubles aident leur parcours dans le côlon et les ramollissent.
  • Nettoyage: Les fibres captent les sels biliaires, le cholestérol ainsi que certains éléments toxiques qui pourraient, s'ils séjournaient trop longtemps dans le tube digestif, devenir cancérigènes.
  • Régulation: Les fibres régulent l'absorption des glucides et des lipides.
  • Coupe-faim: Les fibres commencent à s'imbiber d'eau dès qu'elles sont dans l'estomac : elles agissent ainsi comme des coupe-faim.

Inconvénients des Fibres

Les fibres piègent en partie certains minéraux : calcium, fer, magnésium, phosphore. Mais on ignore dans quelles proportions. Elles fermentent facilement dans le côlon, provoquant ainsi ballonnements et flatulences. Cet effet se fait sentir surtout lorsqu'on absorbe une grande quantité de fibres alors que l'intestin n'en a pas l'habitude.

Alimentation Thérapeutique Sans Résidu

L’alimentation thérapeutique sans résidu consiste à réduire de l’alimentation les résidus de viande et les fibres, c’est-à-dire toutes les portions non absorbables des aliments (apports en fibres autour de 10 à 14 g/j). Un tel régime a prouvé son efficacité dans la préparation colique à l’endoscopie, permettant une bonne visibilité de l’opérateur lors de l’examen (3). Les recommandations de la société européenne (ESGE) sont de le prescrire pour une durée de 1 jour avant l’examen (4). Ce régime était auparavant recommandé dans plusieurs situations difficiles comme les maladies inflammatoires en poussées, ou les diverticulites aiguës.

Ce régime entraînerait une diminution du volume des selles, une diminution du transit intestinal et en éliminant l’apport de fibres insolubles, il éviterait d’irriter la muqueuse intestinale. Il est conseillé une alimentation diversifiée, afin de répondre aux recommandations nutritionnelles nationales (7). Chez les patients avec une maladie de Crohn sténosante, il peut être envisagé au cas par cas de réduire la quantité journalière de fibres (7). En cas de diverticulite aiguë, un régime liquide est recommandé jusqu’à amélioration des symptômes pour une meilleure tolérance, et doit être élargi dès que possible. Un régime sans résidu n’est plus recommandé au long cours.

Alimentation Pauvre en Graisse

Ce régime consiste à éliminer les aliments riches en matières grasses et les graisses cuites. Il est conseillé dans la réalimentation des pancréatites aiguës modérées. Il permet d’éviter une stimulation importante de la sécrétion pancréatique. Dans ce régime, il faut privilégier une cuisson simple aliments : viandes grillées, poissons au court-bouillon, œufs à la coque, pochés ou durs, légumes cuits à l’eau ou à la vapeur. Il faut supprimer les fritures, les plats en sauce, les charcuteries, les plats préparés. En revanche, les matières grasses crues sont autorisées en faible quantité et seront systématiquement ajoutées crues après toute cuisson. L’alcool est également proscrit pour éviter la survenue d’autres complications de l’alcoolisme.

Dans les pancréatites aiguës modérées, il est recommandé par la société européenne de nutrition d’utiliser un régime pauvre en graisse au cours de la phase de réalimentation (9). Les patients peuvent reprendre une alimentation orale dès que leurs symptômes le permettent (nausée et douleur) et que les paramètres inflammatoires s’améliorent (9). De même après une nécrosectomie, une alimentation orale doit être préférée, sauf en cas de complications (9). Ce régime est beaucoup moins strict qu’il y a quelques années, et varie d’une équipe à l’autre devant l’absence de recommandations claires. Aucun régime restrictif n’est en revanche recommandé dans les pancréatites chroniques, y compris avec insuffisance pancréatique exocrine (9). Les patients dénutris doivent au contraire avoir une alimentation hypercalorique et hyperprotidique. Chez certains de ces patients lorsque les symptômes de stéatorrhée ne peuvent être contrôlés avec le traitement médical, peut se poser la question de proposer un régime pauvre en graisse (9).

Alimentation Pauvre en Lactose

L’alimentation thérapeutique pauvre en lactose consiste à supprimer l’ensemble des laits et des produits dérivés qui contiennent du lactose (table 2). Lorsque le lait est hydrolysé, il ne contient plus de lactose. Les laitages ayant subi une hydrolyse comme les fromages à pâte cuite peuvent donc être consommés. Cette alimentation n’est indiquée que lorsque la malabsorption du lactose s’accompagne de signes d’intolérance (définis par la présence de symptômes digestifs suite à l’ingestion de lactose) (10). Un apport en moyenne de l’ordre de 12 à 20 g de lactose par jour est habituellement toléré par les malades ayant une authentique malabsorption du lactose (10). Il faut en effet éviter les régimes stricts qui exposent à un risque d’ostéoporose.

Le lactose est un disaccharide composé de glucose et de galactose. Il s’agit du principal sucre contenu dans le lait. Habituellement bien toléré, le lactose peut être responsable de symptômes lorsqu’il n’est pas absorbé par la muqueuse intestinale. L’absorption du lactose nécessite une hydrolyse préalable au niveau de la bordure en brosse, par une bêta-galactosidase. En cas de malabsorption, le lactose peut causer des symptômes gastro- intestinaux (diarrhée, ballonnement, douleur abdominale, flatulences…) par un effet osmotique, source potentielle de diarrhée et par fermentation colique, entraînant la production accrue de gaz. Il est important de souligner qu’il n’existe pas de corrélation entre la malabsorption vraie du lactose (démontrée par un test respiratoire après charge en lactose) et l’intolérance au lactose (11). La malabsorption du lactose à l’âge adulte résulte le plus souvent de la non-persistance de la lactase. Une cause fréquente de déficit en lactase est la gastroentérite aiguë, à la suite des lésions des microvillosités (riches en lactase). Heureusement, la plupart des individus avec une malabsorption n’ont pas d’intolérance. L’intolérance au lactose est multifactorielle. Elle est dépendante de la dose ingérée, de la prise concomitante d’autres aliments, de l’expression de la lactase, des antécédents du patient et du microbiote intestinal (11). - Plats préparés du commerce (ex.

Alimentation Pauvre en FODMAP

L’alimentation thérapeutique pauvre en FODMAP consiste à réduire l’ensemble des hydrates de carbone, peu absorbés dans l’intestin grêle et qui sont à risque de générer des symptômes (les galacto-oligosaccharides, les fructanes, le lactose, le fructose, le sorbitol et le mannitol). Ce régime est celui ayant le meilleur niveau de preuve dans le syndrome de l’intestin irritable (13). La première phase consiste à exclure les FODMAP sur une période de 4 à 6 semaines. En l’absence d’amélioration, l’alimentation contrôlée devra être arrêtée. En cas d’amélioration symptomatique, une phase de réintroduction des aliments concernés par catégorie de FODMAP sera effectuée afin de définir la tolérance par catégorie de FODMAP. Cette phase est la plus importante du régime mais également la plus fastidieuse à suivre. Ensuite, le patient rentre dans la troisième phase de régime, où il adapte son régime à ses symptômes avec comme objectif de consommer plus de FODMAP que pendant la période stricte initiale. Cela permet de maintenir l’amélioration des symptômes dans le temps sans s’exposer aux risques nutritionnels à long terme. Ce régime doit absolument être encadré par un diététicien expérimenté et le patient doit-être réévalué par son gastroentérologue. Il est déconseillé de le prescrire chez les patients éliminant déjà beaucoup d’aliments, chez ceux à risque de dénutrition, ainsi que ceux avec antécédent de troubles du comportement alimentaire (13).

Nutrition Parentérale

Une mise au repos digestif associée à une nutrition parentérale est conseillée dans certains cas de fistules entéro-cutanée. C’est notamment le cas en présence d’insuffisance intestinale. Cependant, il est rarement utile de prolonger cette mesure au-delà de 4 à 6 semaines. Cela n’aidera pas la fistule à se refermer. En revanche, lorsque la fistule alimente une cavité et/ou une collection intra-abdominale, cette mesure peut aider à contrôler l’infection.

Nutrition et Pancréatite Aiguë

Il n’y a aucun intérêt à mettre les patients souffrant d’une pancréatite aiguë à jeûne de manière systématique. Auparavant, on pensait que la mise au repos du pancréas permettait une meilleure cicatrisation. Ce concept est obsolète aujourd’hui. Il a désormais été démontré que l’utilisation du tube digestif permet de prévenir l’atrophie intestinale et de prévenir les translocations bactériennes et les infections intra-abdominales (16). Cette nutrition a une visée anti-inflammatoire, dans la phase précoce des pancréatites aiguës (16). Bien sur le délai et la méthode dépend de la sévérité de la maladie. Dans les pancréatites aiguës sévères (SIRS ≥2), l’atteinte pancréatique peut imposer une réduction des ingesta, voire une mise à jeun, liée à l’intolérance digestive (douleurs et iléus réflexe). Cette période de jeûne ne doit idéalement pas dépasser 48 h, bien que le délai optimal ne soit pas encore connu (17).

Enrichir les Aliments en Fibres

Il peut donc être intéressant d’enrichir les produits de grande consommation en fibres. Une première étude se concentre sur la tolérance et les effets secondaires des glucides non digestibles (NDC : non-digestible carbohydrates), un terme générique désignant les composants alimentaires que le corps ne peut pas décomposer. Cette méta-analyse de plus de 100 essais cliniques évalue l'apport en fibres alimentaires et ayant pris en compte les avantages digestifs et les effets secondaires tels que les gaz et les ballonnements et ayant tenté de déterminer la quantité de fibres bénéfique et bien tolérée.

Augmenter lentement son apport en fibres pour obtenir les bienfaits pour la santé sans inconfort excessif, reste le principe recommandé par ces experts : « parce que le corps peut mettre du temps à s'adapter à un apport plus élevé en fibres, commencer par une dose plus faible et augmenter progressivement la quantité sur quelques semaines est la meilleure option. Dans un deuxième article, les chercheurs suggèrent de planifier d’autres recherches sur l'alimentation humaine en fibres et fournissent la feuille de route à suivre. Les scientifiques incluent ainsi des exemples de questionnaires afin que d’autres équipes de recherche puissent facilement y accéder.

« Enrichir les aliments en fibres peut aider à réduire l'écart substantiel entre les apports réels et recommandés en fibres. Nous espérons que ces articles contribueront à des études plus solides sur les effets des fibres alimentaires sur la santé tout en documentant les symptômes de tolérance.

Le Crudivorisme

La "raw food", le "crudivorisme" et l'"alimentation vivante" sont des synonymes qui recouvrent tous la même idée : une alimentation crue, c'est-à-dire sans cuisson.Très concrètement, l'alimentation crudivore interdit d'exposer les aliments à une température supérieure à 42°C : en effet, c'est à partir de cette température que (selon les adeptes de la raw food) la plupart des enzymes et des phytonutriments sont détruits.Le crudivorisme se présente donc comme une "alimentation-santé" : l'idée, c'est d'accroître l'apport nutritionnel de nos aliments quotidiens pour maximiser leur potentiel de santé et de bien-être.Attention ! Il ne faut pas confondre le crudivorisme avec le régime Paléo - qui, lui, autorise la cuisson des aliments... En revanche, certains régimes connus privilégient une alimentation crue : c'est le cas du régime Seignalet.

Avantages du crudivorisme

  • Une alimentation plus riche en macro- et en micronutriments: D'après les adeptes de la raw food, le processus de cuisson entraîne 3 effets majeurs : il détruit partiellement les micronutriments, il change la structure moléculaire de ses macronutriments, et il ramollit ses fibres.
  • Un système immunitaire plus performant: Manger cru renforce le système immunitaire.
  • Une perte de poids: Manger cru aide à maigrir, comme l'a démontré une étude réalisée en 1999 par l'Université de Giessen (en Allemagne).

Inconvénients du crudivorisme

  • Un bilan sanguin anormal: Les personnes qui ont une alimentation essentiellement crue auraient plus de risques que les autres de présenter un bilan sanguin perturbé.
  • Des carences plus fréquentes: L'alimentation crudivore est quasi-exclusivement végétale, ce qui peut conduire à des carences alimentaires en l'absence de suivi médical.
  • Une digestion perturbée: Ballonnements, flatulences, transit intestinal trop rapide ou trop lent.

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