Le porc et le cochon désignent le même animal : Sus domesticus! Le mot "porc" vient du latin "porcus". En revanche, l’origine du mot "cochon" est incertaine et son utilisation est plus récente. Pour parler de la viande de cet animal, on utilise le mot "porc" ou "viande de porc", mais pas "cochon", qui est réservé à l’animal vivant.
Différences entre le porc et le sanglier
Le porc descend du sanglier (Sus scrofa). L’Homme a domestiqué le sanglier il y a environ 11 000 ans. Après plusieurs milliers d’années de sélections, le sanglier domestique a changé d’apparence pour devenir le cochon que l’on connaît aujourd’hui. Les scientifiques considèrent désormais que le cochon domestique est une espèce distincte du sanglier.
Les deux animaux présentent en effet des différences génétiques et anatomiques. Le cochon possède 38 chromosomes alors que le sanglier en a 36. Contrairement au cochon, le sanglier possède des défenses et un épais pelage. Le cochon domestique a peu de poils et sa peau est sensible, comme celle des êtres humains. D’autre part, le cochon est plus massif que le sanglier : sa tête est plus large, moins longue, et son groin est plus court.
Reproduction et Hiérarchie Sociale
Le verrat et la truie sont capables de se reproduire dès l’âge de 6 mois. Au bout d’une gestation de 115 jours en moyenne (3 mois 3 semaines et 3 jours), la truie donne naissance à une douzaine de porcelets environ. Lorsque ceux-ci seront sevrés, ils porteront le nom de nourrains.
Les cochons ont un comportement social particulièrement hiérarchisé, et ce dès la naissance : ils se répartissent les mamelles de leur mère et se servent de leurs dents aiguisées pour se battre entre eux afin d’établir la hiérarchie et ne taiteront que la mamelle qu’ils ont gagnée. Ils se battront à chaque fois qu’un de leur frère ou sœur essayera de changer de tétine. En général, le plus gros de la portée gagne la mamelle la plus productive grandissant et grossissant plus vite que les autres et gardant ainsi son statut de dominant jusqu’au sevrage.
L’agressivité commence dès les premières heures de la naissance et joue un rôle très important dans la vie des cochons. Par la suite, le même type de hiérarchie va se mettre en place dans un groupe de porcs nouvellement constitué, ou a chaque introduction d’un nouvel individu dans le groupe pré-existant, par des phénomènes de confrontation plus ou moins agressifs (charge, pincements, morsures) aboutissant à la mise en place d’un statut dominant/dominé.
Comportement et Communication
Le cochon, lorsqu’il vit dans un environnement semi naturel, a montré qu’il passait un tiers de son temps dans l’exploration. L’exploration pour le cochon se situe au niveau du sol. Il va manipuler tous les objets qu’il peut trouver au sol ou dans le sol en le retournant, en reniflant, fouillant, poussant, mâchouillant.
Le porc aime se vautrer dans la boue pour se rafraichir (c’est un animal qui ne transpire pas et possède une couche de gras très importante et les bains de boue l’aide à réguler sa température lors des fortes chaleurs), mais aussi pour se protéger du soleil car sa peau peu poilue est sensible aux coups de soleil.
Les cochons communiquent de plusieurs façons : grognements (divers et variés), et aussi à travers un langage corporel avec différentes postures. Un cochon dominant se tiendra droit, de façon imposante envers un cochon dominé qui baissera la tête et reculera pour montrer sa domination. La communication vocale est le moyen de communication le plus développé chez les cochons, leur ouïe très développée est donc d’une extrême importance également.
Un vocabulaire très développé a été répertorié chez les porcs, allant de grognements très graves à des cris très aigus. Il est normal pour un cochon de grogner constamment lorsqu’il marche, explore, et salut un autre individu. Un cochon isolé parlera plus fréquemment que des cochons en groupe. Les cochons paniquent vite lorsqu’ils entendent un bruit soudain ou inhabituel.
Le cochon a un très bon odorat. Les porcelets l’utilisent pour identifier la tétine qui leur est dédiée lorsque la tétée arrive, les adultes utilisent leur sens de l’odorat lorsqu’ils creusent pour trouver de la nourriture, ou encore quand deux cochons sont présentés pour la première fois.
Le porc présente une intelligence supérieure à celle du chien, proche de celle des singes. Un cochon est capable, entre autre, de reconnaitre son reflet dans un miroir. Ces animaux disposent également d’une forme d’intelligence appelée intelligence sociale ou encore « machiavélique », qui consiste à tromper autrui.
Les Porcs Sauvages et Leur Impact
Un cochon sauvage est un cochon qui est retourné à l’état sauvage. On parle aussi de "cochon marron". Cela peut arriver lorsque les porcs domestiques s’évadent de leur enclos. Les cochons en liberté peuvent se reproduire ensemble ou s’accoupler avec des sangliers. En effet, un cochon et un sanglier peuvent donner naissance à un hybride, appelé "cochonglier" ou "sanglochon". Les femelles issues de ces croisements sont particulièrement fécondes.
Aujourd’hui, on dénombre environ six millions de porcs sauvages dans au moins 35 États. Ces animaux, qui peuvent mesurer jusqu’à 1,5 m de long et peser plus de 225 kg, se plaisent dans presque n’importe quel environnement grâce à leurs incroyables capacités d’adaptation. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux sur une myriade d’îles des Caraïbes et au Mexique, de la péninsule de la Basse-Californie jusqu’à celle du Yucatán, mais aussi au Canada, où le froid et la neige ne semblent pas les déranger le moins du monde.
Chez les porcs sauvages, les femelles atteignent la maturité sexuelle à l’âge de huit mois et peuvent donner naissance à deux portées de quatre à 12 marcassins tous les 12 à 15 mois. Ceci permet à l’espèce de proliférer rapidement et de coloniser de nouveaux territoires avec une redoutable efficacité.
Maladies et Risques pour la Santé
Si les porcins causent des dégâts aux cultures agricoles et peuvent se montrer très agressifs envers les humains, ce n’est pourtant pas cela qui inquiète le plus les spécialistes. Ce qui préoccupe ces derniers, ce sont les maladies qu’ils véhiculent.
Selon l’USDA, les porcs sauvages sont porteurs d’une multitude d’agents pathogènes susceptibles d’infecter l’Homme, comme la leptospirose, la toxoplasmose, la brucellose, la grippe porcine, la salmonelle, l’hépatite et les E. coli pathogènes. À cela s’ajoute la crainte de nouvelles maladies dont nous ignorons encore l’existence.
La peste porcine africaine, un virus apparu en 1921 qui a depuis fait sa réapparition dans différents pays du globe, inquiète particulièrement les responsables de la santé aux États-Unis. Bien qu’elle ne soit pas transmissible à l’Homme, la maladie est toujours mortelle pour les porcins qui la contractent, qu’il s’agisse de cochons d’élevage ou de porcs sauvages.
Si le virus venait à infecter des porcs sauvages aux États-Unis, il pourrait se propager aux élevages et ainsi mettre à mal la filière porcine américaine. Le pays est actuellement le troisième producteur mondial de viande de porc.
Les scientifiques surveillent également la propagation de maladies parmi les porcs sauvages. Les agents du parc national des Grey Smoky Mountains ont commencé le suivi sanitaire des porcs sauvages en 1959, mais ce n’est qu’en 2005 qu’ils ont observé le premier cas de la maladie d’Aujeszky. À l’instar de la peste porcine africaine, ce virus n’est pas dangereux pour l’Homme, mais il peut provoquer la mort des fœtus chez les porcs et celle d’autres animaux, comme les ratons laveurs, les opossums et même les chiens et les chats domestiques.
Causée par une bactérie, la leptospirose a également été détectée chez les porcs sauvages présents dans le parc. Centers for Disease Control and Prevention (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies ou CDC), la maladie peut provoquer chez l’Homme des lésions rénales, des méningites, une insuffisance hépatique, des troubles respiratoires et la mort si elle n’est pas traitée.
La brucellose porcine, également causée par une bactérie, a fait son apparition chez des cochons dans le Midwest, indique Travis Guerrant, biologiste de la faune et responsable des opérations menées par l’USDA-APHIS-Wildlife Services dans le Missouri et l’Iowa. Cette maladie est transmissible aux humains par le contact avec du sang et autres fluides et tissus corporels. Au premier stade de la maladie, des antibiotiques suffisent à éliminer l’infection. Mais si elle n’est pas diagnostiquée, la brucellose peut causer des problèmes de santé durables, voire entraîner le décès des personnes infectées.
Certaines populations, et notamment les chasseurs et les éleveurs, sont les plus à risque de contracter la maladie. « Personne ne veut l’attraper », affirme Travis Guerrant, qui recommande à toute personne manipulant des porcs sauvages de porter des gants en caoutchouc pour éviter tout contact avec les fluides corporels.
Ces cas n’étaient pas mortels et le risque de transmission entre les cochons et les humains reste à l’heure actuelle très faible. Mais avec la prolifération des porcs et l’augmentation de leur territoire, celui-ci pourrait augmenter.
Impact Environnemental et Mesures de Contrôle
Le déclin de la panthère de Floride pourrait être en partie dû aux porcs sauvages, puisque le félin se nourrit de ces derniers et est donc susceptible d’attraper la pseudo-rage, une maladie souvent mortelle dont les porcins sont porteurs.
« Les porcs sauvages causent aussi de graves dommages à nos ressources culturelles telles que les vestiges de maisons et les cimetières », poursuit William Stiver avant d’expliquer que les parcs nationaux sont tenus de préserver les artéfacts d’intérêt archéologique.
À ce jour, les efforts d’élimination des porcs sauvages n’ont pas porté leurs fruits. Depuis la mise en place de mesures de piégeage et de chasse, les autorités ont détruit plus 15 000 porcins dans la chaîne des Grey Smoky, mais la population est restée stable, précise William Stiver.
« En Floride, en Californie, en Oklahoma ou au Texas par exemple, leurs populations sont si importantes et diffuses que leur élimination n’est plus vraiment l’objectif. C’est désormais la gestion des dégâts », confie Vienna Brown.
En 2021, l’équipe de Travis Guerrant a abattu 9 857 porcs dans l’État du Missouri, à la limite nord de l’aire de présence du porc sauvage dans le Midwest. Un chiffre en recul de 60 % par rapport à l’année précédente.
Selon les spécialistes, le coût des mesures visant à juguler la population de porcs sauvages est infime par rapport aux dégâts qu’ils peuvent occasionner, même si leurs effets ne sont pas immédiatement visibles.
Le Phacochère Commun: Un Exemple de Cochon Sauvage Africain
Souvent appelé cochon sauvage africain ou encore porc sauvage, le phacochère commun est un animal qui vit dans la savane africaine mais que l’on peut avoir la chance d’observer dans nos multiples parcs animaliers.
Le phacochère commun (Phacochoerus africanus), est un mammifère des savanes d’Afrique qui appartient à la famille des suidés, comme le cochon domestique. On le trouve dans les zones ouest, est et australe du continent africain, aussi bien dans la savane que dans les forêts. On peut aussi rencontrer une autre espèce en Afrique, le phacochère de Somalie (Phacochoerus aethiopicus), aussi appelé phacochère du désert.
Légèrement plus petit qu’un sanglier, le phacochère reste un mammifère massif, qui mesure à l’âge adulte jusqu’à 80 cm au garrot, 1,60 m de longueur et son poids peut atteindre 100 kg pour le mâle et 75 kg pour la femelle. Cet animal à pattes courtes revêt des poils clairsemés noirs ou marron sur la totalité du corps. Son échine et son dos portent une épaisse et longue crinière tandis que sa grande queue se termine par un pinceau.
Le phacochère commun colonise les savanes et les forêts d’Afrique australe. Au gré des sous-espèces, on le rencontre dans de nombreux pays tels que le Sénégal, le Congo, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, l’Angola, la Tanzanie, la Mauritanie, la Namibie, l'Afrique du Sud, le Botswana ou le Zimbabwe. On le croise long des régions côtières et en montagne (jusqu’à 3 000 m sur le Kilimandjaro). Le phacochère commun préfère les boisements ouverts ainsi que les semi-déserts d'Afrique.
Le cochon sauvage est herbivore mais peut adopter un régime omnivore si nécessaire. C’est un excellent fouisseur qui récupère une bonne partie de sa nourriture dans la terre. Le phacochère se nourrit de bulbes, de racines, de tubercules (il est très friand des rhizomes de riz sauvage) qu’il déterre sans difficulté avec son groin puissant. Il se nourrit aussi d’herbe, d’écorces, de baies et de fruits. Le suidé est parfois considéré comme un fléau agricole car il peut occasionner d’importants dégâts dans les cultures.
Lorsque le soleil se couche et que la température baisse, cet animal diurne se retire dans son terrier pour dormir. Toutefois, lors de chaleur caniculaire, il peut se reposer le jour, et se rafraichir en se roulant dans de l’eau ou de la boue. Dans les régions où l’homme est très présent, le phacochère s’active davantage la nuit.
Chez ce mammifère, le mâle évolue en solitaire tandis que la laie (femelle) vit avec ses petits. Les jeunes femelles restent en groupe mais une fois gestantes, elles partent fonder leur propre tribu. Un groupe peut comprendre une quinzaine de membres. Il est chapeauté par une matriarche, souvent la femelle la plus âgée et la plus grosse de toutes, qui prend les décisions concernant les déplacements et la sécurité. Son autorité n’est jamais remise en question, favorisant ainsi la cohésion au sein de la structure sociale.
Chez cette espèce polygame, les 2 sexes s'accouplent avec plusieurs partenaires. Les femelles sont fertiles 4 à 5 mois après la saison des pluies et les naissances se produisent pendant la saison sèche. En période de reproduction, la femelle phacochère urine abondamment, de sorte que les mâles peuvent sentir son odeur à longue distance. de 173 jours en moyenne, au terme de laquelle la laie met bas jusqu’à 7 petits. Elle abrite sa portée dans un terrier, l’allaite puis l’autorise à sortir au bout de 7 semaines environ. commence vers la 21e semaine mais les jeunes mâles continuent de vivre avec leur mère jusqu’à 2 ans (nous avons vu plus haut que les femelles partaient dès qu’elles étaient gestantes).
Les lions, lynx du désert (caracals), aigles, chacals, hyènes, pythons, léopards, guépards et lycaons représentent les principaux prédateurs du cochon sauvage africain. La mortalité des jeunes durant leur première année est d'environ 50%, due principalement à la prédation.
On constate des extinctions localisées de phacochères communs du fait de la sécheresse dans certaines zones, du recul constant de leur habitat et de la chasse. Le phacochère se révèle aussi très sensible au virus de la peste bovine qui a causé la mort de 80% de sa population dans certaines zones de son aire lors des épidémies de 1981 à 1985. Toutefois, le suidé n’est pas considéré comme une espèce menacée.
Le phacochère n’est pas une espèce protégée. Sa chasse est même autorisée et souvent argumentée par la crainte qu’il puisse transmettre des maladies. L’espèce est en effet susceptible de contaminer les élevages de porcs domestiques avec la peste porcine, une infection transmise par les tiques. Le mammifère peut aussi transmettre le trypanosome aux humains, un parasite responsable de la maladie du sommeil. Le phacochère constitue également un hôte intermédiaire pour le ver déclenchant l’échinococcose larvaire. Enfin, il peut développer des signes cliniques graves suite à l’infection par le virus de la fièvre aphteuse (transmissible aux troupeaux).
Tableau Récapitulatif des Principales Caractéristiques des Porcs Sauvages
Caractéristique | Description |
---|---|
Nom Scientifique | Sus scrofa (ancêtre), Sus domesticus (cochon domestique) |
Origine | Eurasie (sanglier), domestiqué au Proche-Orient |
Taille | Jusqu'à 1,5 m de long, 225 kg |
Reproduction | Maturité sexuelle à 8 mois, 2 portées par an (4-12 marcassins) |
Régime Alimentaire | Omnivore (bulbes, racines, tubercules, herbe, insectes, charognes) |
Habitat | Savanes, forêts, zones humides |
Impacts | Dégâts agricoles, transmission de maladies |
Menaces | Déforestation, chasse, maladies |
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