Difficile de ne pas le reconnaître ! On peine à croire que le porc-épic, pourvu des plus longs piquants de tous les animaux terrestres, est un cousin de la souris. Et pourtant, le mammifère fait lui aussi partie des rongeurs.
Description physique du porc-épic
Les Hystricinés arborent un corps massif, une tête large, un museau aplati, des petits yeux, des oreilles arrondies couvertes de poils et une mâchoire puissante dotée de grandes incisives. Leurs pattes courtes et arquées possèdent de longues griffes recourbées. Leurs dos, croupe et flancs s’habillent de piquants à bandes noires et blanchâtres dont la longueur peut atteindre 50 cm. Les pointes situées sur la queue se parent à leur extrémité de capsules creuses (appelées sonnettes) qui peuvent tinter en cas de danger. Le museau, les pattes et le ventre du porc-épic sont dépourvus de piquants.
Un porc-épic possède jusqu’à 30 000 piquants aux pointes aiguisées. Le ventre, recouvert uniquement de soies raides, constitue le point faible de l’animal lors d’une agression.
Habitat du porc-épic
Essentiellement terrestre, le porc-épic de l'Ancien Monde peuple les forêts, les steppes et les déserts d'Afrique ou d'Asie ainsi que le sud de l'Italie où il a été introduit par les Romains. On le rencontre aussi en Albanie et en Grèce. Le porc-épic vit dans un terrier ou une grotte dont il ne sort que la nuit. En journée, l’animal nocturne se réfugie dans la vaste chambre intérieure d’un profond terrier - abandonné ou creusé - pourvu d’un long tunnel et de sorties multiples.
Alimentation du porc-épic
Le porc-épic est un végétarien qui se nourrit de baies, de racines, de bulbes, de tubercules, de feuilles, d’écorce d'arbres, de bourgeons, de menus branchages, de pousses ainsi que de fruits mûrs trouvés au sol. À proximité d’un champ cultivé, il peut aussi consommer des pommes de terre ou du maïs. Une habitude alimentaire du mammifère consiste à ronger des ossements d’animaux morts et les bois des cervidés tombés à l’automne qui lui apportent les sels minéraux (calcium, sodium) dont il a besoin.
Reproduction du porc-épic
Le porc-épic vit en famille : les couples sont monogames et territoriaux. La femelle porc-épic peut avoir jusqu'à 3 portées par an. Pendant la parade nuptiale, elle prend l'initiative en suivant le mâle qu’elle a choisi. Puis les deux se lèvent et se tiennent sur leurs pattes arrière pour s’enlacer, se lécher mutuellement et dodeliner ensemble. Cette danse amoureuse s’accompagne de jets d’urine.
Au terme d’une gestation de 90 à 110 jours, 1 à 2 petits viennent au monde dans une chambre tapissée d'herbes et nichée au fond du terrier familial. La femelle a une ou deux portées de 1 à 3 petits par an après 3 mois de gestation. Les porcs-épics naissent bien formés, les yeux ouverts et revêtus de piquants mous qui vont durcir et se dresser dans les 3 jours suivant la mise bas. Les petits naissent avec de la fourrure et les racines de leurs piquants, qui se solidifient très rapidement.
Les nouveaux-nés peuvent commencer une alimentation plus solide au bout de 7 à 10 jours, mais continuent à téter pendant 4 à 5 mois. Ils sont allaités quelques mois mais commencent très tôt à manger des aliments solides. Élevés en colonie, les jeunes font l'objet de soins attentifs de la part de tous les adultes, y compris du père qui guette l’éventuelle apparition de prédateurs. Les parents protègent leurs enfants des prédateurs.
Mécanismes de défense du porc-épic
La stratégie de défense du rongeur s’appuie d’abord sur un effet dissuasif avec l’érection de la crinière située sur le haut du crâne. Si l'intrus insiste, le porc-épic pousse des grognements, gratte le sol, fait tinter sa queue et passe à l’attaque. Son dos et sa croupe étant les plus piquants, l’animal se déplace à reculons ou latéralement, en présentant son postérieur puis il dégaine sa queue épineuse.
Le porc-épic ne peut pas projeter ses épines pour se défendre : ces longs piquants de kératine (qui ne sont pas empoisonnés, contrairement à ce qu’on entend parfois !), se détachent facilement lors d’un mouvement de défense. Les longues pointes, qui se détachent facilement, pénètrent alors dans la peau de l’adversaire.
- Les agresseurs du porc-épic (lion, guépard, léopard…) sont souvent piqués autour de la gueule, du cou ou de la gorge.
Statut de conservation
Classé en catégorie “Préoccupation mineure” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le porc-épic n’est pas considéré comme une espèce menacée. Le porc-épic n’est pas en danger, mais il est souvent chassé pour être mangé. Cet animal assez commun sur son aire de répartition peut vivre jusqu’à 15 ans. Parmi ses prédateurs, qui varient selon sa distribution, on peut citer le lion de montagne, le léopard, l’hyène, le coyote, le couguar, le lynx roux, le renard, le loup ou encore l’ours. Au terme d’un épineux combat, le vainqueur n’est pas toujours celui qu’on croit. En Afrique, il arrive souvent que de jeunes lions inexpérimentés soient contraints d’abandonner la bataille à la suite de blessures. Les anciens sont plus rarement touchés car ils ont la sagesse de capituler avant de se faire empaler !
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