Papillomavirus : Alimentation et Traitements Naturels

Infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente, l’infection vaginale par papillomavirus humain (HPV) est généralement asymptomatique. La plupart du temps, l’organisme élimine ces virus naturellement. Il arrive néanmoins qu’ils persistent chez certaines femmes, les exposant à un risque d’infections susceptibles d’évoluer en cancer du col de l’utérus.

Comprendre le Papillomavirus (HPV)

Le PapillomaVirus Humain, HPV de son nom de scène, est un virus très courant, qui provoque des lésions charmantes appelées VERRUES (moins charmant en fait). En fait, il en existe plus de 150 différents, donc c’est un peu le bazar. Ils peuvent toucher la peau ou les muqueuses, peuvent être bénins ou malins. Et ce dans toutes les tranches de la population, homme ou femme !

Le papillomavirus peut notamment être responsable des :

  • verrues vulgaires (sur la peau)
  • verrues plantaires (appelées aussi “putain le pédiluve c’est dégueulasse”)
  • condylomes (verrues génitales)
  • cancers de la vulve, du col utérin et de l’anus

Tout d’abord, sache que TOUT LE MONDE peut être porteur d’un HPV ! Plus de 80% des femmes et des hommes ayant une sexualité active sont concernés. La majorité a entre 15 et 25 ans et le plus souvent, le virus disparaît de lui-même (mais pas toujours, et c’est pour ça qu’il faut bien te faire surveiller).

Dépistage du Papillomavirus : Les Recommandations

Pour dépister le cancer du col de l’utérus, on procède donc à un frottis. C’est un prélèvement au niveau du col de l’utérus. Mais ensuite, que se passe-t-il ?

Les recommandations officielles pour le dépistage du HPV

Ce qu’il faut savoir :

  • Tous les HPV ne donnent pas forcément des lésions cancéreuses
  • Avant 25 ans, les cancers sont rares
  • Avant 25 ans, les cellules du col de l’utérus se modifient énormément
  • Parfois, le corps fait bien son job et éradique de lui-même le HPV
  • Être vaccinée ne dispense pas le dépistage !

Plus les années passent, plus on se rend compte qu’on sur-diagnostique le HPV. Les recommandations de santé sont régulièrement mises à jour.

Donc, voici les recommandations actuelles :

  • Avant 25 ans : le dépistage n’est pas spécialement recommandé. Sauf si le premier rapport sexuel date d’il y a 8 ans ou plus ! Les infections à HPV sont très courantes à cet âge, et les traitements proposés augmentent le risque de complication lors des grossesses ultérieures.
  • Entre 30 et 50 ans : on procède à un frottis tous les 3 ans, puis si il est négatif, on passe à un intervalle de 5 ans.
  • Après 50 ans, c’est tous les cinq ans.

Mais à partir du moment où le frottis revient positif : le dépistage se fait tous les ans à tous les deux ans.

On recommande aussi un dépistage avant ou au tout début de chaque grossesse.

Comme l’herpès, le HPV reste dans notre corps. C’est la raison pour laquelle le dépistage doit être plus fréquent lorsqu’on a déjà eu le virus au moins une fois : tous les deux ans.

Quid du vaccin ?

En France, il en existe deux (Cervarix et Garsadil), qui sont utiles face aux 4 souches de HPV responsables de 75% des cancers du col de l’utérus. Le vaccin n’est pas obligatoire, et je n’aborderai pas le débat “pour ou contre”.

EDIT DU 18 JUIN 2019 : Désormais c’esst le GARDASIL 9 qui est proposé. Il protège contre les souches 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58, soit les plus cancérigènes.

Je déplore simplement qu’en France, les campagnes pour la vaccination ne s’adressent qu’aux jeunes femmes. On oublie aussi de les prévenir que le vaccin ne dispense pas d’une surveillance tous les 5 ans.

Au Canada, il semblerait que les jeunes hommes soient aussi concernés par la vaccination. Après tout, quoi de plus logique ? Ils sont aussi touchés (condylomes) et porteurs du virus. Ils participent donc à le transmettre aux femmes, comme n’importe quelle autre M.S.T. (maladie sexuellement transmissible).

EDIT 08 AVRIL 2020 : En France, la situation aurait tendance à évoluer également dans ce sens.

Papillomavirus et naturopathie : les alternatives naturelles

Le système immunitaire seul peut parfois suffire à neutraliser le HPV. Certaines souches ont plus de chances que d’autres de disparaître d’elles-même. Dans tous les cas, une hygiène de vie correcte et adaptée est primordiale pour se donner un maximum de chance. Certains traitements naturels ont aussi montré une certaine efficacité pour venir à bout du virus !

Les ovules d’huiles essentielles contre le HPV

Pour tenter de se débarrasser du HPV naturellement, certaines femmes se voient prescrire des ovules aux huiles essentielles par leurs gynécologues ou sages-femme aromathérapeutes. Ces traitements naturels auraient environ 50% de réussite, mais impossible de savoir si l’efficacité tient de ce remède, ou du système immunitaire seul.

Néanmoins, il est possible de demander des ovules à base d’Huile Essentielle d’Eucalyptus Polybractée à son médecin ou sa naturopathe.

⚠ Attention :

  1. N’entreprenez jamais ce type de traitement seule. Les HE sont à manier avec précaution, surtout celles utiles dans le traitement naturel du HPV. Mal utilisées, on risque de brûler la muqueuse vaginale de façon irréversible.
  2. De façon générale, je ne recommande pas ces ovules chez les femmes qui ont des déséquilibres de la flore vaginale, notamment des mycoses à répétition.

Si on ne peut trouver un-e praticien-ne pour nous prescrire les fameux ovules, sachez que ces produits ont été testés par une amie. Je les partage à titre indicatif :

  • Spagyrie Papillomavirus
  • Ovules Papillomavirus

Le gel vaginal pour réduire les lésions de bas-grade : Papilocare

Voici un traitement naturel qui semble encore plus efficace que les huiles essentielles : le Papilocare ! Et, non négligeable, l’utilisation est aussi beaucoup plus simple et moins risquée. Ceci dit, il est possible de combiner les deux en alternant les traitements.

Papilocare ne contient pas d’huiles essentielles, mais permet bien de prévenir la formation de nouvelles lésions. Il permet aussi de traiter en partie les lésions de bas grade déjà installées.

Il contient notamment de l’acide hyaluronique et de l’aloé véra (hydratants), de la centella asiatica reconnue pour “réparer” la peau de façon générale. Mais surtout, il contient des champignons traités en Beta-Glucanes efficaces contre le papillomavirus par voie locale comme le montre cette étude. Et justement, ce sont ces derniers qu’on va aussi pouvoir prendre par voie orale…

Les beta-glucanes contre le papillomavirus

Le traitement de 3 à 6 mois aux beta-glucanes permet de réduire les lésions ASCUS (cellules légèrement anormales) et de bas grade chez environ 80% des femmes, comme le montre encore une autre étude.

Outre l’application de solutions locales dans le canal vaginal, il est possible possible de se supplémenter. On recommande jusqu’à 3 grammes de beta-glucanes par jour. On trouvera ce principe actif dans des compléments alimentaires à base de champignons shiitaké, pleurote ou encore hericium, notamment.

Voici quelques exemples de compléments alimentaires qui en contiennent (on en choisit qu’un seul) :

Soutenir son système immunitaire avec la naturopathie

Je sais que ça parait très banal, mais les principales choses que tu peux faire pour soutenir à fond ton système immunitaire, c’est :

  • Arrêter le tabac, l’ennemi n°1 du papillomavirus
  • Stopper les grignotages (et si tu as besoin de grignoter, c’est qu’il y a un problème à résoudre)
  • Te coucher et te lever à heures régulières, tout en veillant à dormir suffisamment
  • Avoir une activité physique régulière et adaptée à tes besoins

La vitamine D

Il est absolument primordial de veiller régulièrement à ton taux de vitamine D ! Tu fais peut-être partie des 75% de français qui sont carencé. Pourtant cette vitamine est nécessaire au bon fonctionnement du système immunitaire.

Les 15 minutes d’exposition au soleil ne suffisent pas vraiment (faible ensoleillement, pollution, vêtements…). Ni parfois même l’alimentation, bien que certains aliments soient bien pourvus en vitamine D (abats, jaune d’oeuf, beurre…).

Tu peux faire tester ton taux de vitamine D par une prise de sang, sans ordonnance, pour une quinzaine d’euros en laboratoire.

Alimentation et Condylomes

L'alimentation, en dehors du suivi et du traitement naturel des condylomes en local et de terrain incontournables, a un rôle à jouer : bon nombre d'aliments peuvent stimuler le système immunitaire et apporter une meilleure protection face au virus.

Les aliments à éviter en cas de condylomes

Attention à la graisse contenue dans certains aliments. Les aliments riches en graisses saturées peuvent rendre nos défenses immunitaires moins opérationnelles et plus lentes. Si vous adoptez un régime alimentaire plus pauvre en apports graisseux dits "saturés", le fonctionnement des lymphocytes T (cellules T), qui aident à écarter les infections, peut être amélioré.

Soyez vigilant sur les étiquettes alimentaires qui mentionnent « huile partiellement hydrogénée » car elle contient des acides gras « trans » très délétères pour votre santé. Consommez surtout les bonnes graisses dites mono-insaturées, contenues notamment dans l'huile d'olive, les avocats, le beurre de cacahuètes. Privilégiez les graisses polyinsaturées que renferment les petits poissons gras des mers froides, les huiles végétales de 1ère pression à froid (cameline, colza, noix) ainsi que les oléagineux, riches en omégas 3 et 6.

Les aliments à privilégier en cas de condylomes

Faites le plein de « bonnes « protéines pour renforcer votre système immunitaire. Les protéines sont composées d'un ensemble d'acides aminés qui aident à créer des globules blancs protecteurs ainsi que des anticorps, ces cellules bloquant ensuite les pathogènes envahissants. Choisissez plutôt des protéines maigres comme les poissons, la volaille sans peau, les oeufs, les haricots, les tranches sans graisse du bœuf ou les produits du soja.

Les fruits et légumes de couleur rouge, orange, jaune et vert sont particulièrement riches en vitamine A, C et en caroténoïdes. Ce sont de puissants antioxydants qui aident les cellules immunitaires à entourer et à détruire un virus, tout en aidant à se défendre contre les bactéries envahissantes.

Faites la part belle aux poivrons, aux crucifères (choux, brocolis),aux agrumes (orange, citron), aux fruits rouges( myrtilles, framboise, mûre) et aux herbes fraîches ( persil, coriandre, ciboulette, thym, origan),faciles à accommoder au quotidien.

Certains condiments et aromates plus que d'autres :

  • L'ail est particulièrement efficace dans la lutte contre toutes les formes d'infections. Il lutte contre les bactéries, les virus, les parasites et protège du cancer, entre bien d'autres bienfaits. Pensez à le consommer de préférence cru et à l'ajouter dans votre salade par exemple.
  • Le curcuma contient un composé, la curcumine, qui est un très puissant antioxydant. On peut l'associer avantageusement au poivre noir, au gingembre et au cumin, mélangé toujours à une cuillère d'huile végétale afin le rendre assimilable et biodisponible pour l'organisme.

Les champignons d'origines asiatique comme le Reishi, le Shiitake et le Maitake contiennent notamment un polysaccharide, la létinine, réputé pour stimuler le système immunitaire.

Pensez aux produits fermentés qui favorisent son équilibre, l'une des composantes essentielles du système immunitaire. Le yogourt, la choucroute naturelle, le tempeh (produit alimentaire asiatique à base de soja fermenté), les fromages fortifiés, les boissons kéfir (boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés) sont des produits à consommer quotidiennement pour maintenir un système immunitaire efficace.

Cette boisson * contient des flavonoïdes dont 70% sont des catéchines, des molécules aux remarquables pouvoirs antioxydants. En moyenne, 200 ml de thé vert contiennent de 90 à 110 mg de catéchines. On trouve aussi des quantités intéressantes de catéchine dans le chocolat, le vin rouge, la pomme et le raisin.

Pour terminer, être actif aide à consolider les défenses immunitaires. Faire de l'exercice à intensité modérée (marcher vite, cyclisme, natation, etc.) pendant au moins 45 minutes, à raison de 5 jours par semaine peut également être un moyen complémentaire d'améliorer le système immunitaire de votre corps.

L'Impact du Microbiote Vaginal

Les facteurs de risque d’infections persistantes par les HPV sont connus : des pratiques (douches vaginales, rapports sexuels) ou des facteurs biologiques (vaginose bactérienne, infections sexuellement transmissibles) qui perturbent le microbiote vaginal (dysbiose). Les analyses montrent qu’une infection par le HPV est associée à une perturbation du microbiote vaginal, des différences sont observées entre les patientes NC et les deux autres groupes P et C.

Les analyses montrent qu’une infection par le HPV est caractérisée par un appauvrissement du nombre de bactéries et une baisse de leur diversité. L’infection, actuelle ou passée, est liée à une hausse du nombre de Firmicutes et d’Actinobacteriota, et à une baisse des Protéobactéries.

Pour les auteurs, cet état « dysbiotique » faciliterait l’acquisition du virus et, à l’inverse, une augmentation de l’abondance des Protéobactéries vaginales permettrait de stabiliser le microbiote. Alors que les 3 groupes de patientes sont dominés principalement par des lactobacilles, leur abondance augmente chez les patientes qui ont éliminé le virus (C) par rapport au patientes NC.

Prévention du Papillomavirus Humain (HPV)

La prévention du papillomavirus humain (HPV) est essentielle pour réduire le risque d’infection et de complications associées. Le dépistage régulier (frottis cervicaux pour les femmes) aide à détecter les changements cellulaires précancéreux causés par le HPV et à prévenir le développement ultérieur du cancer du col de l’utérus.

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