La cocotte, un ustensile de cuisine emblématique, est partout, attirant tous les regards et suscitant toutes les convoitises. Elle se pavane, photogénique, en violet, en bleu azur, en gris, mais surtout en vert. Sous ses rondeurs, elle mitonne, rôtit, mijote et confit des préparations classiques et originales depuis des décennies, sans jamais commettre de fausse note. Ploc, ploc : entendez-vous la cocotte chanter ? Que vous aimiez cuisiner ou non, vous la connaissez depuis toujours.
Les Ancêtres de la Cocotte Moderne
Au début du XVIIIe siècle, l’industriel anglais Abraham Darby se rend aux Pays-Bas pour étudier les techniques de fabrication néerlandaises employées pour fabriquer des marmites. Celles-ci sont réalisées par coulage du laiton dans des moules en sable. Dès lors, c’est sous la dénomination de "dutch oven" que quantités de récipients en fonte de fer sont commercialisés. Avec trois pieds et munis d’un large couvercle pour faire bouillir, ou sous forme de boite aux ouvertures latérales pour rôtir, ces nouveaux ustensiles sont les ancêtres de nos cocottes actuelles.
Au XIXe siècle, ces "dutch oven" connaissent un grand succès auprès des colons d’Amérique du Nord. Les fabricants hollandais les travaillent aussi en tôle d’acier embouti, dans des formes similaires à celles connues aujourd’hui. Les cuisinières les utilisent dès lors sur le gaz ou directement sur le feu. Elles ont l’avantage d’être plus légères que leurs homologues en fonte de fer. Depuis 1950, leur fabrication est essentiellement concentrée dans le nord de la France, dans le Cher ou la Loire. Côté industrie, on innove pour améliorer la qualité de la cuisson.
Le Creuset : Une Marque Iconique
Avec 244 millions d’euros de chiffre d’affaires, Le Creuset se présente comme le leader mondial de la cocotte haut de gamme. Juste devant l’alsacien Staub, racheté par l’allemand Zwilling en juin 2008. Grâce à l’essor international, les ventes du groupe ont progressé en moyenne de 10% depuis six ans. Mais la production des articles en fonte reste 100% picarde. Pour tenir la cadence, Le Creuset vient même d’investir 60 millions d’euros dans une nouvelle usine de 28 000 mètres carrés à Fresnoy-le-Grand.
Ces entrepreneurs avaient choisi de s’installer dans l’Aisne pour construire leur fonderie, parce que la région se trouvait au carrefour des routes du fer, du charbon et du sable. Leur idée : vendre des cocottes pour libérer madame de la cuisine pendant que les plats mijotent tout seuls. Rusés en diable, ils ont été les premiers à introduire du marketing dans les casseroles. D’abord en lançant un coloris jaune doré dès 1955. Puis en faisant appel au pape du design industriel de l’époque, Raymond Loewy : en 1958, celui-ci dessine la célèbre «coquelle», une cocotte vert anis, avec des poignées rondes. Des idées qui ont fait passer cette grosse marmite de la cuisine à la table.
Nouvelle ironie de l’histoire : au bord de la faillite en 1988, Le Creuset est cette fois sauvé par un millionnaire sud-africain, Paul Van Zuydam, l’ex-patron d’une entreprise d’articles de cuisson dans son pays. Ce discret homme d’affaires, qui refuse les interviews, possède toujours la totalité du Creuset. «C’est lui qui a transformé une marque locale en icône mondiale», confie un ancien cadre.
Principale décision : maintenir une qualité irréprochable. Tout du moins sur la cocotte de mamie. Que la maison produise à bas coût ses spatules ou ses dessous-de-plat en Asie, personne ne s’en plaint. Le best-seller en fonte d’acier, dont les ventes représentent la majorité du chiffre d’affaires, est toujours fabriqué à Fresnoy-le-Grand. Selon un procédé quasi séculaire, l’alliage de fer et de carbone est d’abord chauffé à 1 400 degrés avant d’être placé entre deux moules de sable réglés au millimètre près.
D’un bout à l’autre de la chaîne, la fabrication d’une cocotte prend quatre bonnes heures et fait l’objet d’une trentaine de contrôles de qualité. Tout le marketing est ensuite calibré pour vanter la perfection d’un produit vendu en moyenne 200 euros pièce, soit trois fois le prix de sa cousine en céramique. De fait, Le Creuset n’hésite pas à «garantir à vie» ses cocottes.
La Diversité des Cocottes Le Creuset
Chez Le Creuset, il y a de la cocotte pour tous les goûts. Visez la rouge cerise, la plus vendue en France. Entre la version ronde individuelle de 10 centimètres et l’ovale XXL pour douze personnes, on compte une trentaine de modèles distincts. Et il existe encore cinq autres coloris (orange, châtaigne…) «Nous suivons la mode», assure Huguette Gérard. Il y a deux ans, il fallait à tout prix avoir la couleur «terre naturelle», un mélange d’ocre et de beige. L’hiver dernier, c’était le cassis. Sans parler des éditions limitées en fuchsia.
Et si certains finissent par se lasser, la maison rivalise d’inventivité pour s’adapter aux tendances culinaires du moment : après les plats à tajine ou les woks japonisants, elle vient de lancer cet hiver une nouvelle série de services à fondue. En comptant les tire-bouchons Screwpull en aluminium brossé, une marque rachetée en 1991, les diversifications hors cocotte représentent un bon tiers du chiffre d’affaires.
Marketing et Communication
Dernière astuce : une communication aux petits oignons. Fini, les pubs télé des années 1970, avec le chouchou des ménagères Raymond Oliver en guest-star. Aujourd’hui, la marque sponsorise le programme de TF1 MasterChef, en fournissant à l’œil cocottes, grils et spatules. «Cette émission nous procure une belle visibilité», se réjouit-on chez Le Creuset. Qui publie par ailleurs des livres de recettes, où l’on apprend les secrets du lapin au gorgonzola et de la fricassée d’agneau à l’ail.
Pour couronner le tout, la marque s’assure le soutien discret de quelques toques célèbres, comme Alain Ducasse ou Marc Meurin, dans le Nord-Pas-de-Calais. «Leur cocotte reste extraordinaire, c’est presque un geste d’amour», s’enflamme ce dernier.
Les Cocottes Vertes : Plus Qu'un Simple Restaurant
Dans les Ardennes, le Nord et la Picardie, des restaurants comme "Les Cocottes Vertes" proposent une cuisine 100% fait maison qui évolue au fil des saisons, grâce au talent du Chef, à des produits de qualité et des circuits courts. Des plats que vous connaissez (ou pas) car ils évoquent votre mémoire gourmande. Chez Cocottes, nous vous accueillons dans un lieu chaleureux et convivial. Prenez le temps de savourer un moment joyeux et gourmand, de partager, de rire et d’échanger.
Chez Cocottes, nous croyons à l’insertion par le travail des personnes en situation de handicap. Nous sommes membre du collectif de restaurants inclusifs, « Les Brigades Extraordinaires ». En salle ou en cuisine, vous rencontrerez une équipe passionnée, avec ou sans handicap. Nous avons à cœur de concilier restauration et responsabilité et de limiter notre empreinte environnementale : de la conception du lieu (matériaux upcyclés, sourcing européen…) à sa gestion quotidienne (valorisation des biodéchets, eau micro-filtrée, partenaires engagés, carré potager…).
Cocottes, c’est un restaurant comme on les aime, avec un supplément d’âme. Nous faisons la promesse d’un « bistrot harmonieux » dans lequel nous visons un équilibre durable : un accueil chaleureux, une cuisine exigeante, une place pour chacun au sein de l’équipe, une attention à notre empreinte.
Les Cocottes d'Hélène : Une Histoire de Famille
Le restaurant Les Cocottes d’Hélène à Coupvray, un restaurant où l’histoire est aussi importante que la cuisine. Les Cocottes d’Hélène, c’est une histoire de famille au cœur d’une ville remplie d’histoire. L’histoire d’un élu de Coupvray qui croise Olivier Defrain sur un marché et qui lui dit que la ville recherche quelqu’un pour ouvrir un restaurant en centre-village.
« Les ouvriers de la forge mangeaient souvent chez mes grands-parents, ma grand-mère avait l’habitude de faire à manger pour tout le monde, il y avait toujours plein de cocottes sur le feu… », se souvient Olivier Defrain. Les photos d’Hélène et Roger trônent évidemment dans la grande salle du restaurant, où l’ancienne forge a été recréée pour conserver cette part d’histoire.
Le patron y tient, le concept du restaurant tourne autour de deux choses : le vin (au verre) et la cuisine traditionnelle française. Côté papilles, gourmand et amoureux de cuisine traditionnelle française, quand Olivier Defrain s’est installé dans la région avec sa femme il a constaté qu’il y avait beaucoup de restaurants étrangers : « Je ne comprenais pas pourquoi avec un site touristique comme Disney on ne proposait pas aux touristes la cuisine française, de type auberge, un concept que j’ai toujours aimé. On y vient pour manger bien sûr mais aussi pour l’histoire du lieu.
Les cocottes du mois chatouillent les papilles : épaule de cochon en petit salé, mijotée de lentilles vertes du Puy / Brandade de cabillaud au curry, salade mesclun.
Le Creuset Fête Ses 100 Ans
Le Creuset fête ses 100 ans. La marque française fondée en 1925 dans l'Aisne ne cesse de cultiver sa popularité et de s'adapter à son époque. Nouvelles couleurs, formes innovantes... Le Creuset, c'est le pari fou d'un alliage entre deux métaux incompatibles : le verre et le métal. Cette technique repose sur un savoir-faire centenaire détenu comme un trésor de fabrication depuis 1925.
"On essaie sans arrêt de surprendre, d'émerveiller tous nos clients avec des produits qui sont très tendance, notamment pour les jeunes", explique Frédéric Sallé, directeur du site de production. Mais comment sont produites ces cocottes ? La fonte liquide obtenue à plus de 1 500 degrés est versée dans des moules de sable qui sont ensuite cassés alors que le métal refroidi en quelques secondes pour donner des couvercles, des marmites, des poêlons, des cocottes à pain ou encore des tajines.
Frédéric Sallé note qu'il s'agit d'un produit "tendance" qui peut être gardé longtemps. La clientèle n'est plus seulement composée de ménagères quarantenaires ou cinquantenaires. Elle est aussi plus jeune et connectée. La marque attire aussi des stars internationales. Après Oprah Winfrey, c'est la duchesse de Sussex Meghan Markle qui a utilisé des produits Le Creuset dans son émission Netflix, "With Love, Meghan".
"De grands noms utilisent nos cocottes très régulièrement et ça se retrouve sur des séries Netflix, dans la presse, avec des chanteuses, etc. La marque est maintenant mondialement connue", constate le directeur du site.
Indicateur | Valeur |
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Chiffre d'affaires annuel | 244 millions d'euros |
Pourcentage des ventes à l'étranger | Plus de 90% |
Marge opérationnelle | 11% (en France, en 2008) |
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