L'élevage porcin dans l'Yonne, ou Icauna, s'inscrit dans une dynamique de diversification agricole et de valorisation des produits du terroir. Cet article explore les caractéristiques de cet élevage, son rôle dans le développement local, et les défis auxquels il est confronté.
Diversification Agricole et Développement Local
Dans le cadre des réflexions sur le développement local, rural et agricole menées en France au cours des années 1990, le Conseil économique et social a rendu en février 1997 un avis sur l’agriculture et les activités nouvelles, « facteur de dynamisme du monde rural ». Ce rapport donne une définition de l’agriculture plurielle, concernant autant la diversification que la valorisation des produits du terroir, inscrivant sa démarche dans la perspective du développement durable.
« La diversification apparaît comme un des moyens de maintenir le revenu de l’exploitation agricole, de prévenir le risque de dévitalisation du territoire, particulièrement dans les zones sensibles, et de créer une dynamique locale. » Cette définition de la diversification n’est pas nouvelle et le rôle qu’on lui attribue dans le développement local non plus puisque, dès les années 1980, ce thème revient de façon récurrente dans un discours, à l’époque, d’agriculture « à double vitesse ».
Concernant l’agriculture, la diversification suppose la mise en œuvre d’activités nouvelles assurant un complément de revenu appréciable pour la pérennité économique de l’exploitation. Elle correspond en théorie à un marché étroit, local, ou à une niche étroite de production dans un marché plus large.
La diversification peut prendre d’autres formes que celles de l’activité productive. On entre de plain-pied dans la multifonctionnalité de l’agriculture : valorisation par des circuits de vente locaux d’une production déjà pratiquée sur l’exploitation, offre de services particuliers, y compris dans le tourisme, les loisirs et l’entretien des paysages.
Parallèlement, comment définir une agriculture qui, sans changer fondamentalement son système et ses méthodes de production, s’intègre dans une démarche de produit classé, certifié, labellisé, produit Label Rouge ou AOC, poulet fermier, Emmental, Époisses, fromage de Langres, AOC Bourgogne en Tonnerrois ou Châtillonnais ?
Enfin, il ne faut pas confondre les deux termes : agriculture valorisant le terroir et diversification. On peut diversifier ses productions en entrant dans des filières ne s’inscrivant pas dans un développement territorial.
Cependant, si l’on revient à la définition courante, diversifier signifie tout simplement faire varier sa production ; dans ce cas, entreprendre un élevage de porc « hors sol », alors que l’on a été jusque-là uniquement céréalier, doit correspondre à la définition. Or, dans une définition plus restrictive, qui est l’objet du rapport du CERB, la diversification correspond à des productions, à des activités, marginales ou non, organisées au niveau national.
Le développement de l’élevage porcin chez un céréalier est plutôt considéré comme un atelier complémentaire. L’ambiguïté est réelle lorsque l’atelier de diversification devient l’atelier principal de l’exploitation alors qu’il a pour objet préalable d’être un complément de revenu.
La petite diversification concerne la mise en place de petits ateliers individuels, en compléments de revenus ; elle s’attache à l’exploitation agricole proprement dite. La grande diversification intéresse « l’organisation de nouvelles filières de production, dans un département ou une région, portées par l’organisation d’une transformation locale, grâce à des groupes agroalimentaires locaux et une vente en commun, au sein d’un marché dépassant le cadre géographique local.
Nous avons choisi d’utiliser une définition large de la diversification : faire varier les productions et les activités dans des productions qui n’étaient pas jusque-là habituelles ou qui ont bénéficié d’opportunités de développement récentes. Nous y adjoignons toutes les démarches visant à définir une valeur ajoutée régionalisée, que ce soit par des activités de tourisme ou des productions de terroir.
Contraintes et Limites de la Diversification sur les Plateaux
Cependant, sur les plateaux, la démarche de diversification se heurte à une contrainte ou à une limite très rigide : la très faible densité de main-d’œuvre agricole, alors que le temps ne manque pas. La démarche de développement est de s’agrandir en augmentant la productivité du travail, voire en supprimant l’emploi salarié.
De plus, les épouses des agriculteurs, qui sont souvent les initiatrices d’ateliers de diversification lorsqu’ils existent, travaillent très généralement à l’extérieur ; la vie professionnelle de l’agriculteur, la marche de l’exploitation et la vie de famille sont souvent bien séparées.
Par ailleurs, sur les plateaux, dans les exploitations de grande culture, la diversification n’est pas souvent une nécessité économique. Souvent c’est l’opportunité qui crée l’envie et une certaine sécurité financière permet de démarrer l’activité. La diversification n’est pas, dans ce cas, un complément nécessaire au revenu.
Dans les exploitations en systèmes mixtes, très représentées sur le plateau de Langres, particulièrement en système laitier, le travail est déjà bien fourni dans l’année et une autre activité aurait du mal à s’insérer, alors que la main-d’œuvre, notamment familiale, est plus importante qu’en pur système de grande culture.
Ainsi, la démarche de diversification prend des formes différentes selon le degré de spécialisation des systèmes de production et en fonction des petites régions agricoles des plateaux.
Actions Locales et Soutien à la Diversification
Les démarches de diversification s’inscrivent dans des actions départementales de développement, autour de techniciens de la chambre d’agriculture et de subventions accordées par les conseils régionaux et généraux. Les structures professionnelles agricoles régionales et départementales fournissent un soutien technique et informatif pour tout agriculteur souhaitant explorer de nouvelles voies de développement, sans privilégier une région agricole plus que l’autre.
Les actions, ponctuelles, sont souvent marginales, particulièrement sur les plateaux et dans les régions de grande culture en général. Ainsi, lorsque la petite diversification se développe, elle privilégie les zones de petite ou moyenne polyculture-élevage.
La majorité des agriculteurs ne se sent pas suffisamment acculée pour avoir besoin d’un complément de revenu, particulièrement sur les plateaux. La démarche touche plus le sud (pays de Langres) que le nord du département et plus la partie est (grand Bassigny) que le plateau de Langres proprement dit.
D’autre part, la représentation et la diversité des industries agroalimentaires proches jouent un rôle actif dans les possibilités de grande diversification. En Haute-Marne, la faible représentation de l’agroalimentaire industriel en dehors des industries laitières laisse peu de prise à l’émergence de projets variés de grande diversification.
Les voies de développement agricole durable local peuvent émerger hors du milieu agricole proprement dit en espérant créer une dynamique qui finisse par le concerner en retour. Ainsi, les chambres d’hôtes et gîtes ruraux, dont le nombre n’est pas très élevé sur les plateaux, peuvent créer un cadre de développement touristique et pourquoi pas favoriser l’émergence d’une image de marque « régionale » susceptible d’encourager des productions locales, territorialisées et labellisées.
Enfin, la diversification s’inscrit souvent dans un moment fort du « cycle de vie » d’une exploitation. Dans ce cas, le complément de revenu devient indispensable.
À terme, la diversification apparaît finalement peu porteuse en terme d’emplois. Pourtant en Haute-Marne, aujourd’hui, le marché est loin d’être saturé dans ces productions locales ; on n’arrive pas à couvrir la demande locale de produits fermiers.
À partir de 1989 et du classement en zone 5 B de quelques cantons des plateaux, renouvelé et étendu en 1994-1999, puis revu à la baisse, en 2000-2006, certaines actions ont bénéficié d’attentions plus particulières, de la part des structures de développement local et de subventions plus incitatives.
Des actions de développement local liées à la diversification ont commencé en Haute-Marne dans le milieu des années 1980, à partir d’agriculteurs qui produisent déjà des productions « fermières » en petits ateliers, sans structure commune de production, de promotion ou de vente.
En Haute-Marne, se développent surtout des ateliers de diversification liés à l’élevage (volailles, fois gras et fromages) pour les deux tiers des projets. Leur mise en place et leur intégration dans le travail de l’exploitation est en effet moins contraignante que celles des productions fruitières ou maraîchères, pour des résultats économiques et financiers généralement bien plus stables.
Les Produits Icaunais : Un Exemple de Valorisation Locale
Le nom des PRODUITS ICAUNAIS est donc bien ancré dans son territoire et dans son histoire. L’histoire d’une famille qui, dès 1951, pratique l’abattage des volailles et qui aujourd’hui, fabrique près de 130 tonnes par an de charcuterie et saucisserie à base de volailles, des produits élaborés et des produits spéciaux sur commande.
Notre ligne de conduite : ne travailler que des produits frais, jamais surgelés, et majoritairement des légumes de saison. Nous sommes restés fidèles à nos origines, et la volaille est par conséquent la base incontournable de nos productions : les saucisses et les chipolatas, les farces et le boudin blanc, les crépinettes et les paupiettes sont préparés avec du poulet, du canard, de la dinde et de la pintade, auxquels est ajoutée de la viande de porc pour apporter le liant et le moelleux indispensables.
Nos clients ? Principalement des grossistes et des revendeurs à l’échelle nationale, bouchers et volaillers, ainsi que le Marché d’Intérêt National de Rungis. Les particuliers ne sont pas oubliés : notre boutique de Villeneuve-la-Guyard régale les amateurs de nos produits depuis plus de douze ans !
LES PRODUITS ICAUNAIS : des produits frais à base de volaille, élaborés dans les règles de l’art, à Villeneuve-la-Guyard (89).
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