Si il y a une institution à ne pas manquer lors de votre séjour à l'Hôtel des Arts, c'est évidemment le fameux Moulin de la Galette. Situé à l'angle de la rue Lepic, le Moulin de la Galette est un restaurant emblématique de Paris et de la butte Montmartre. Sa marque de fabrique ? Une cuisine gastronomique mettant à l'honneur des produits de qualité.
Perché sur la Butte Montmartre, il s'agit de l'un de ces lieux curieux, propres au folklore montmartrois, qui s'attire les regards curieux des passants et les flashs des smartphones. Situé dans la rue Lepic, Le Moulin de la Galette est une adresse mythique qui a marqué l'Histoire de ce quartier village.
Histoire du Moulin de la Galette
Si l'on connaît ce restaurant qui attire les gourmands, on en sait souvent moins sur son histoire. Erigé au 17ème siècle, le Moulin de la Galette faisait autrefois partie des 30 moulins qui occupaient la butte Montmartre. C'était l'un des nombreux moulins de Paris qui préparaient la farine pour les boulangers. Au 19ème siècle, il sert encore à moudre le grain.
Ce qui sera plus tard connu sous le nom de "Moulin-de-la-Galette" est officiellement mentionné pour la première fois en 1622 sous le nom de "Moulin du Palais", nouveau nom donné par les religieuses du Abbaye de Montmartre.
La famille Debray (propriétaires des moulins au XIXème siècle) affirme que le moulin de Blute-fin a été érigé en 19 (Inscription sur une poutre indiquant cette date). Le nom « Blute-fin » vient du verbe « bluter » qui signifie « tamiser la farine pour la séparer du son ».
Quant au "2ème moulin" et selon les Debrays, le "moulin Radet" que la famille acheta en 1812, il existerait depuis 1268 et s'appelait autrefois le "moulin Chapon", du nom de son précédent propriétaire, le meunier François Chapon.
Installée d'abord à l'angle de la rue de l'Abreuvoir et du chemin des Regards, elle fut maintes fois démontée et déplacée de la butte Saint-Roch à la butte Montmartre sous le règne de Louis XIII. En 1717, il fut déplacé sur un terrain situé entre les rues Norvins, Girardon et Abreuvoir.
En 1812, le Radet dans un pitoyable « état de conservation est acheté par Nicolas-Charles Debray pour la très modique somme de 1 200 livres ». Elle était située au carrefour de la rue Girardon et de l'allée ou impasse des Deux-frères (aujourd'hui disparue), à l'intérieur du terrain clos de l'ancienne ferme Debray, à proximité du moulin Blute-fin dont ils étaient déjà propriétaires et où Debray l'a transféré.
Au début du XIXème siècle, il existait encore près de vingt-cinq moulins, aussi bien sur les hauteurs qu'aux abords de Montmartre. En 1810, Montmartre comptait également 1810 bals autorisés, qui pouvaient annoncer leur ouverture, et bien d'autres bals ou guinguettes.
Transformation en Guinguette et Lieu de Divertissement
On y confectionne des galettes de farine de seigle que l'on accompagne de lait ou de vin. Mais le moulin a beau tourner des ailes, l'activité ne devient plus assez rentable au fil des années. C'est ainsi qu'on ne tarde pas à transformer le site en guinguette, puis à construire une salle qui fait office de dancing, puis de music-hall. Quand la ville eut envahi la campagne, le lieu devint une célèbre guinguette, peinte par Renoir et chantée ou décrite par bien d'autres artistes.
À partir de 1834, il fut transformé en guinguette les dimanches et jours fériés, victime du progrès (il n'était pas équipé d'ailes Berton plus performantes comme le moulin Blute-fin) et de la concurrence.
En 1833, l'un des fils de la famille Debray, surnommé « le petit père Debray », est propriétaire des moulins « le Radet » et « le Blute-Fin », achetés en 1812 et 1809. Il était aussi amateur de danses et d'entrechats. Il rassemblait des jeunes hommes dans son moulin pour leur enseigner son art favori et les grâces de l'entretien qu'on doit y apporter.
Son succès lui fit penser au profit qu'il pourrait tirer en fondant un bal public. Il ouvre le dimanche le "Bal Debray", situé dans la cour de la ferme familiale, au pied de son moulin Blute-fin situé à proximité du Radet. L'année suivante, Debray transfère le Radet à l'intérieur de sa ferme.
Très vite, le Bal Debray devient le "Moulin-de-la-Galette", ne prenant "officiellement" ce nom qu'en 1895. De 3 heures jusqu'à la tombée de la nuit, on venait danser et déguster les fameuses galettes, confectionnées par l'épouse de Debray, accompagnées d'un verre de lait (éventuellement du lait d'ânesse) - boisson qui sera ensuite échangée contre le vin aigre cultivé sur les coteaux du colline.
De nouvelles danses apparaissent. La polka est toujours dansée mais le quadrille, le chahut puis le cancan et plus tard le French-cancan prendront de l'importance. Il faut un orchestre plus professionnel pour remplacer les « infirmes ».
À partir des années 1870, lorsque le moulin a cessé de moudre, et jusqu'en 1914, le bal était ouvert quatre jours par semaine.
Le Moulin de la Galette Aujourd'hui
Après des travaux de rénovation dans les années 70, le moulin est intégré à un domaine privé, visible seulement depuis la rue. Aujourd'hui, le Blute-fin est le dernier moulin de la Butte en état de marche. Il se trouve actuellement dans une propriété privée mais ne se visite pas.
Aujourd'hui, le moulin Blute-fin est situé exactement au 75-77 rue Lepic et le moulin Radet, à l'angle du 83 rue Lepic et du 1 rue Girardon, qui représentent tous deux ce qui était autrefois le Moulin de la Galette pour les Parisiens et les curieux.
Outre son aspect atypique, il s'agit d'un symbole de l'art de vivre du Montmartre d'antan. Au 19e siècle, c'était le lieu de rencontre du Tout-Paris, qui venait notamment pour son bal populaire. Il s'agit aujourd'hui du seul moulin à vent Montmartrois encore en état de marche et abrite un restaurant depuis les années 80 à l'esprit mi-guinguette, mi-bistrot chic où on retrouve principalement des plats réconfortants typiques de la cuisine traditionnelle française ainsi que des recettes plus modernes dans un cadre intemporel marqué par quelques références à l'histoire de ce lieu, inscrit aux monuments historiques.
Depuis quinze ans, Isabelle et Auguste, un couple un peu bohème, elle qui décore des cendriers, lui qui joue du piston, habite à Montmartre un immeuble vétuste dans un quartier en cours de démolition, près du Moulin de la Galette.
Expérience Gastronomique au Moulin de la Galette
Sa marque de fabrique ? Une cuisine gastronomique mettant à l'honneur des produits de qualité. Fruits et légumes de saison, vins bio, viandes et poissons de choix s'inviteront à votre table. Outre sa salle principale, le restaurant dispose également de salons de réception haut de gamme. Ils offrent une vue panoramique sur les toits de Paris.
On apprécie également les cuisses de grenouille, spécialité qui attise souvent la curiosité des touristes. Ici, elles sont cuisinées à la provençale, mijotées au milieu de tomates et de persil. Côté plat, on entre dans le vif du sujet avec des assiettes réconfortantes, assez copieuses. Avis à ceux qui risquent d'avoir les yeux plus gros que le ventre, soyez stratégiques. On retrouve notamment ici une spécialité en voie de disparition : le coq au vin.
Un péché mignon qui devrait réunir les Parisiens d'un jour et de toujours ? Le confit de cuisse de canard maigre accompagné de ses pommes grenailles. Un plat synonyme de générosité qui devrait faire le bonheur des amoureux des plats de caractère. Moins clivant, mais pas moins gourmand, le risotto onctueux aux gambas persillées conviendra davantage aux adeptes de saveurs maritimes, avec ses crustacés biens juteux.
Jusqu'au dessert, le Moulin de la Galette mettra à l'honneur les classiques frenchy. Parmi les stars du temps des becs sucrés, on retrouve les crêpes Suzette, ces crêpes flambées au Grand Marnier, servies en trio, au parfum d'agrume. La mousse au chocolat, servie à la louche, saura de son côté tenter les chocovores avec sa texture aérienne. Ce jour-là, on retrouvait également une tarte au citron meringuée, vantée à raison par les différents membres de l'équipe. Ce classique, là encore réalisé dans les règles de l'art, dévoilait sous sa cloche fondante de meringue, une crème de citron acidulée, là encore pas trop sucrée, qui mettait en valeur le goût de l'agrume.
Le Moulin de la Galette, c'est ainsi l'occasion de savourer une escale gourmande dans un lieu emblématique du folklore de Montmartre et de contribuer à la suite de l'Histoire de ce lieu symbolique d'un art de vivre de bon vivant qui fait l'âme de la capitale.
Hommage Artistique
Des peintres et des artistes tels que Renoir, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Signac, Utrillo, Van Dongen et Picasso étaient des clients réguliers, et le lieu a inspiré nombre d'entre eux à le représenter dans leurs œuvres. Si l’histoire de Montmartre a tant de succès auprès des touristes, on le doit en partie au Moulin de la Galette si magnifiquement peint par Auguste Renoir, tableau exposé au musée d’Orsay.
Les deux toiles de Renoir et Van Dongen ont été peintes à trente ans d’intervalle, et l’ambiance est très différente de l’une à l’autre. L’œuvre de Renoir est la plus grande et la plus ambitieuse de sa période impressionniste. Par ailleurs, la toile dégage une impression sensible de fraîcheur et de joie, obtenue par le jeu des couleurs claires et par les sourires qui animent les visages. Enfin, l’unité de l’ensemble est due à la mobilité de la lumière, distribuée en taches roses, jaunes et bleues sur les robes, les canotiers ou le sol.
Chez Van Dongen, on ne fait que deviner la foule. L’artiste préfère se concentrer sur deux couples au premier plan, qui font écho à ceux de Renoir. Mais leurs attitudes et leurs gestes sont plus éloquents, et le cadrage lui-même est plus parlant. L’impression de grâce et d’ardente naïveté qui imprègne l’œuvre de Renoir cède ici la place à des flirts plus affirmés.
Dans l’une comme dans l’autre toile, les couleurs sont posées par touches libres, visibles, sensuelles ; toutefois, elles sont plus larges et plus empâtées chez Van Dongen, mais aussi plus vives, plus exaltées (les roses devenant rouges, et les bleus virant au noir), et elles correspondent parfaitement à l’esthétique fauve, dont il fut un grand représentant.
La toile de Renoir adopte délibérément un point de vue positif. Tout y contribue à exprimer la joie et la gaieté qui ont valu à l’artiste le titre de « peintre du bonheur ». C’est une atmosphère bon enfant qui l’emporte ici contrairement à la toile de Van Dongen. Chez ce dernier, l’ambiance est plus canaille, mais plus sensuelle également.
Informations Pratiques
Le Moulin de la Galette
83, rue Lepic
Paris 18e
Tél. 01 46 06 84 77
Menus : 22, 28 (déj.), 34 € (dîn.)
Carte : 36-55 €
Horaires : 12h-14h30, 19h-22h30
Fermeture hebdo.
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