L'alimentation est un sujet qui touche à la vie et à la mort, car manger implique de prendre une vie pour assurer sa propre subsistance. Les aliments ne sont pas seulement une source de nutriments, ils possèdent également une dimension psychologique et symbolique.
L'Influence des Aliments sur nos Humeurs
En dehors de la dimension « santé » des aliments, l’on sait qu’ils influencent également nos humeurs. C’est ainsi que l’absorption de sucre stimule la sécrétion d’endorphines et procure un sentiment de sécurité. Les féculents augmentent le taux de sérotonine qui veille sur notre équilibre émotionnel et le chocolat combat la dépression en apportant au corps un surplus de magnésium. L’usine chimique qu’est notre cerveau « appelle » certains aliments pour retrouver un équilibre physique et psychique perturbé par un environnement stressant.
Les Habitudes Alimentaires : Entre Biologie, Culture et Plaisir
Plus généralement les habitudes alimentaires se fondent sur plusieurs facteurs parfois contradictoires : les besoins biologiques du corps explorés par la diététique, les tendances historiques et culturelles liées aux valeurs d’une civilisation ainsi que l’attrait pour le plaisir des goûts. Les besoins du corps dépendent de l’activité physique et du métabolisme ainsi que de l’espace symbolique où se focalise la conscience-énergie de la personne. L’histoire et la culture créent une dépendance au passé comme, par exemple, l’habitude de cuire les aliments, la quantité de matières grasses jugée agréable au goût et l’appétence pour le sucre. Si la préférence pour le cuit est la conséquence de la longue histoire de l’Homo Sapiens, le désir de manger de plus en plus sucré est fabriqué par l’industrie agro-alimentaire pour des raisons purement mercantiles.
Idéalement l’attrait pour les saveurs devrait se caler sur les besoins du corps.
Les Deux Piliers de l'Alimentation : Carnée et Végétarienne
Essayons d’explorer les racines symboliques de l’alimentation séparées, grosso modo, en deux pivots, carnée et végétarienne. Les hommes d’action et les aventuriers des affaires privilégient le mouvement, l’effort et les ambitieuses conquêtes illustrées par les membres inférieurs. Héritiers des premiers chasseur-cueilleurs, ils se tournent vers les animaux qui se déplacent comme eux et connaissent, pour certains, la transhumance. La viande crue prélevée sur les cadavres fut sans doute l’aliment le plus prisé par nos ancêtre du Paléolithique avant la découverte du feu. Puis, lorsque la conscience-énergie atteignit le chaudron pelvien, la marmite de la cuisinière apparut.
Les sacrifices du bœuf et du mouton sur l’autel devinrent la norme. Nous verrons que le boucher est un enfant d’Apollon. Rappelons que le sacrifice du bélier se situe morphologiquement dans le système génital féminin et que l’autel de la mort animale est désigné dans le corps par le sacrum, cet os étant nommé ainsi car il soutient les entrailles de l'animal offert en sacrifice aux dieux. Le feu de la sexualité est indissociable du feu de la marmite, ainsi que le remarqua Gaston Bachelard. Le cuit est donc une sorte de prise en main par la conscience de l’instinct de reproduction qui se met précisément au service du « foyer ».
Puis viennent toutes les personnes qui tournent autour de leur nombril. Ils acceptent toutes les formes d’alimentations pourvues que celles-ci rassurent et consolent. La nourriture devient progressivement un art culinaire qui prépare à l’expression de la conscience cardiaque puisque la beauté appartient au dieu du cœur, Apollon. L’art de la cuisine est par ailleurs le premier acte d’amour oblatif, c’est-à-dire « gratuit », qui honore nos vaisseaux sans gain. La cuisinière qui, chaque jour, passe des heures entières à mitonner des plats dégustés en un rien de temps en sait quelque chose !
Qu’en est-il lorsque la conscience humaine commence à s’épanouir dans le cœur, l’organe sanglant consacré à l’amour réunissant des dieux contraires, Apollon et Dionysos ? L’élan naturel incline vers une alimentation végétarienne analogue au fonctionnement des plantes. Celles-ci en effet se nourrissent de lumière grâce à la photosynthèse, exactement comme le fait le système cardio-pulmonaire qui capte le feu de l’air (l’oxygène) pour offrir de l’énergie aux cellules du corps. Par ailleurs nous avons déjà noté la ressemblance entre l’arbre pulmonaire et l’arbre naturel. Les végétaux semblent donc représenter les aliments du cœur.
En rester là serait oublier un peu vite qu’Apollon est aussi un boucher et que Dionysos un dévorateur de viande crue. Quant aux Olympiens ils se sustentent en goûtant de l’ambroisie.
En résumé le goût pour un steak tartare est une demande du corps pour raviver ou entretenir la force de conquête associée aux membres inférieurs, un bon gigot d’agneau socialise le désir et réunit le sujet à son clan, un joli plat longuement mitonné élargit la communion au groupe social et à ses jeux de prévalence, une alimentation à dominante végétarienne marque l’ouverture d’un cœur devenu sensible à la souffrance des autres règnes de la Nature et, enfin, l’ambroisie libère le sujet du paradoxe le plus fondamental de toute son existence : tuer pour vivre.
Le Sacrifice Animal : Un Acte Symbolique
Exceptions et exceptionnelles furent les religions qui échappèrent au rituel du sacrifice animal. Seul le jaïnisme et dans une moindre mesure le bouddhisme récusent la violence contre les autres règnes de la nature. Les autres approches spirituelles considèrent que la cruauté envers des animaux honore le dieu, la bête et le boucher. Étrange croyance quant on y songe.
La justification tient dans l’étymologie du terme « sacrifice » qui signifie « faire du sacré ». En abandonnant quelque chose de lui-même ou de ses avoirs à la divinité le croyant dégage en lui un espace vide qui sera rempli par la Présence. C’est ainsi que le sacrifice du Bélier, si répandu dans les trois monothéismes, est un appel à abandonner la puissance du désir personnel pour se laisser croître dans sa capacité à servir la transcendance et à œuvrer pour le bien commun. L’immolation du Taureau est un appel de l’âme au détachement afin que la conscience du croyant se libère de ses identifications aux objets du monde. Quand au sacrifice de l’Homme sur la Croix il marque le plus grand des abandons : celui de la personnalité qui accepte de disparaître afin qu’Esprit et Matière dansent ensemble sur les rythmes de la Vie. Les théologiens appellent cet ultime abandon la « kénose ».
Mais lorsque le symbole perdit son sens le sacrifice se résuma à une boucherie cruelle et sanglante et l’alimentation carnivore se répandit. Aux origines, les mythes grecs et hébreux proposaient aux hommes une alimentation végétarienne. En Grèce c’est Prométhée qui inventa le partage de la nourriture lors du sacrifice du bœuf de Miconos, le premier du genre. Aux dieux le fumet de la viande et la graisse blanche, aux créatures humaines l’appétissante chair grillée. Avant cet épisode, nous dit Ovide, les hommes banquetaient à la table des dieux.
Il reconnaît l’offrande d’Abel, le berger qui sacrifie son mouton, et récuse le don végétal présenté par Caïn. Qui plus est ce dernier tuera son frère, aggravant son cas par le premier homicide de l’histoire biblique. Il fut incapable de « dominer ses désirs » comme le suggère le verset 4.7. Le sacrifice animal serait-il un triste bouclier qui protège l’homme de sa violence contre les siens, une sorte de pis-aller censé le prémunir contre la guerre et le meurtre ?
Violence et Alimentation : Un Miroir de l'Humanité
Sur le chemin de l’évolution la proposition se retourne : la violence que les hommes imposent aux animaux en les maltraitant dans des élevages et des abattoirs tout en empoisonnant leurs terres représente une sorte d’autorisation implicite qui fait sauter les barrières morales et admet l’exploitation et la violence de l’homme envers l’homme. En d’autres termes ce que nous imposons aux animaux est le miroir de ce que nous nous faisons entres-nous.
Si l’ahimsa est une doctrine c’est parce que la non-violence ne s’impose pas naturellement à la nature humaine. Il faudrait évoquer ici la violence du végétarien lorsque le bélier du désir qui bouillonne dans la marmite du petit bassin n’est pas encore élevé jusqu’à son cœur. On sait qu’Hitler était végétarien, en hommage à Richard Wagner qui l’était également.
L’alimentation végétale se justifie et devient seulement nécessaire lorsque la conscience-énergie s’installe dans les poumons de l’homme et que le cœur à été conquis dans son immensité de délicatesses. Elle se justifie car l’amour d’un cœur ouvert et sensible est le meilleur bouclier contre la violence des instincts du petit bassin toujours motivés par des peurs viscérales. Alors seulement l’alimentation végétarienne prépare le corps à l’ascension de la conscience-énergie vers le temple de la tête. Seuls un corps et un psychisme libérés du sang animal, donc de son « esprit », peuvent pénétrer dans l’Olympe comme le précise l’histoire du pauvre Tantale.
Si le choix d’être végétarien se fonde sur une conscience morale ou un idéalisme spirituel plutôt que sur un besoin du corps, il existe un risque de s’enfermer dans une forme d’orgueil spirituel et le déni de sa violence instinctive. Inversement celui qui « remonte » sur le chemin de l’évolution prépare son corps à recevoir la « lumière » aussi merveilleusement qu’une plante photosynthétique. En termes ésotériques il défriche le terrain de sa quatrième naissance dans la tête, celle que le christianisme symbolisa par le sacrifice de l’Homme sur la Croix, une Croix dressée précisément sur « lieu du crâne » : le Golgotha.
Comprenons-nous bien : le végétarien n’est pas plus violent que l’adepte d’une alimentation carnée mais il n’a plus la technique du meurtre ritualisé il y a longtemps sur les autels - aujourd’hui dans les abattoirs - pour canaliser son agressivité et son désir de meurtre. Le carnivore est dans le déni que son délicieux steak soit en réalité les restes d’un animal meurtri, un animal qui avait les même raison que lui de vivre en paix avec les siens. Le végétarien prend conscience de ce déni lorsqu’il réalise la monstruosité de la souffrance animale. Mais il n’a fait que la moitié du chemin.
L'Alimentation Carnée : Affirmer l'Humanité ?
L’autre raison d’une alimentation carnivore semble, comme nous le dit le mythe, un effort de l’humanité pour affirmer son humanité. Cela semble a priori paradoxal. Pourtant l’instauration du sacrifice animal, que ce soit dans la tradition grecque ou hébraïque, a entériné la séparation entre les hommes et les dieux (ou le Dieu unique). L’humanité prit son autonomie par rapport au monde métaphysique en codant ce qui appartient à chacun ; les fumets pour les olympiens, les chairs pour les humains qui eurent alors l’autorisation sociale de tuer des animaux pour les manger.
Pour Florence Burgat, chercheuse à l’I.N.R.A. et philosophe de la condition animale, le fait de manger de la viande est une posture métaphysique qui affirme une humanité différente et supérieure à l’animalité. Il se pourrait alors que l’alimentation carnée soit un moyen déguisé d’instituer un abattage dont l’échelle croît avec les possibilités techniques et dont l’exécution est exactement planifiée. Alors la mise à mort ne serait pas un dégât collatéral du carnivorisme mais sa visée même.
Pour ceux qui en douteraient rappelons qu’il est aujourd’hui possible de produire de la « viande » en laboratoire à partir de protéines végétales ou même de pétrole. Une solution qui suscite souvent du dégoût, un dégout que ne soulèvent pourtant pas les poulets en batterie ni les élevages de porcs où les animaux vivent dans de véritables camps de concentrations. La différence n’est pas liée aux calories ni à la dimension gustative mais bien à l’absence de meurtre, c’est ce dernier qui donne sa valeur à la viande malgré tous les dénis bien-pensants.
Chaque bouchée de viande est née d’un meurtre, d’une victoire sur la peur de l’animal qui menaça l’espèce humaine pendant plus de 400 000 ans. On estime en effet l’apparition de Homo Sapiens vers - 430 000, il avait alors une alimentation presque exclusivement carnée, les premiers fours à pierre connus datent de -30 000. Le bipède nu, si fragile et si maladroit comparé aux animaux, à dû pour survivre apprendre à penser et à inventer des armes pour chasser. Depuis ces temps héroïque nous n’avons pas beaucoup changé malgré la disparition quasi totale des gros animaux et des dangers qu’ils représentaient : nous continuons à penser, à inventer des armes nouvelles et à manger de la viande.
Puis vinrent les sacrifices animaux sur l’autel qui représentèrent un meurtre assumé. Il fallait en effet obtenir l’autorisation de la bête en déposant de la farine dans son oreille afin qu’elle tourne la tête d’une certaine manière pour donner son assentiment. Ces meurtres rituels autorisèrent socialement l’alimentation carnée.
Manger de la viande, c’est canaliser la violence afin qu’elle ne se répercute pas (trop) entre humains. Les hommes ne tuent pas pour manger de la viande mais mangent de la viande pour tuer, ce qui canalise toujours provisoirement leur violence fondatrice. L’alimentation carnée a séparé les hommes des dieux, à ces derniers les fumées odorantes des animaux morts, aux hommes les chairs grillées et bouillies. Les odeurs d’encens et de graillon qui montent des temples honorent les dieux.
Le régime carnivore semble donc reposer sur la nécessité pour l’homme de se séparer à la fois de la pression du « monde des dieux » et de celui « des bêtes », c’est-dire de conjurer deux effrois contraires : celui d’un contact direct avec l’Ineffable et celui qui naît d’une rencontre avec la bête intérieure. Deux univers effrayants car ici la Raison - le « propre de l’homme » dit-on - n’a plus lieu d’être (dans le double sens du terme). Lorsque l’homme contacte sa violence et reçoit de plein fouet celle du monde une alimentation carnée pourra l’aider à les intérioriser puis à les digérer afin ne pas imiter un jour Caïn qui tua son semblable.
Ce que Nos Choix Alimentaires Révèlent de Nous
Certains aliments possèdent une dimension symbolique qui agit sur notre état d’esprit et donne des indices sur notre psychologie. Un aliment ne contient pas que des nutriments. Il possède aussi une valeur psychologique, sensorielle et symbolique. L’aliment fait partie du domaine du désir gratifié, du plaisir, mais aussi de l’incertitude et de l’anxiété. Ce que nous mettons dans notre assiette en dit parfois long sur notre caractère, nos angoisses et nos besoins. C’est pourquoi il est important d’écouter nos envies et de manger ce qui nous fait plaisir, sans toujours être obsédé par la valeur calorique des aliments.
Le Lait
Le lait, ainsi que tous les produits laitiers, est le symbole maternel par excellence, et nous renvoie à la relation que nous avions avec notre mère. L’attirance pour le lait chaud représente souvent un besoin maternel très fort, une recherche de réconfort que l’on avait avec elle en tétant le lait chaud sortant du sein. Le lait froid évoque aussi l’amour maternel, mais sans le côté chaleur et bien-être. Il est en général apprécié des personnes qui ont manqué, ou qui pensent avoir manqué, de cette présence maternelle.
La Viande
La viande fait partie des aliments de base, consommé déjà par nos ancêtres qui étaient des chasseurs-cueilleurs. Elle représente la conquête du territoire. Elle est associée à la force musculaire, sa couleur rouge stimule notre agressivité pour nous permettre de faire face et de gérer les situations difficiles. Quand vous vivez une période mouvementée, n’hésitez pas à consommer de la viande, c’est peut-être grâce à elle que vous trouverez la force d’affronter les difficultés !
Le Pain
Le pain représente la nourriture essentielle de l’homme, lui donne de l’énergie et symbolise la vie. Il accompagne les fêtes et les rites de nombreuses religions, c’est un symbole spirituel très fort. Le pain, c’est aussi le bonheur divin (« c’est comme du bon pain »), l’hospitalité, le partage, le travail (« mon gagne-pain »)… L’absence ou le manque de pain (« enlever le pain de la bouche ») est toujours associé à la famine, la détresse ou la misère.
La Signification Psychologique et Symbolique des Aliments
Unique au monde, cet ouvrage décrit la signification psychologique, symbolique, de plus de 300 denrées. Chaque aliment a une nature, une individualité, un psychisme, un caractère, une vibration énergétique, une âme... qui lui sont propres.
Raffolez-vous des bananes, du café, des champignons, des croissants ? Êtes-vous friand de chocolat, de cabillaud, de noix, de porc... ou est-ce que vous les détestez ? Pourquoi ? Les aliments que vous aimez sont comme des amis : vos caractères s'assortissent.
La nourriture dont vous avez spontanément envie peut vous apprendre énormément sur vous-même : sur votre caractère, vos aspirations, vos manques, vos possibilités, vos talents... sur ce que vous souhaitez réaliser ou démanteler en vous... afin de progresser sur le chemin vers un bonheur, une santé et une joie rayonnants.
Manger les aliments dont vous avez envie est très sain, tant psychologiquement que physiquement, à condition que vous mettiez en application leurs sages leçons dans votre vie quotidienne.
En profitant de cette Corne d'Abondance, de ce trésor d'aliments que la Terre donne, vous pouvez, à l'aide de ce livre, prendre conscience du message particulier que chaque aliment vous adresse.
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