Votre médecin prescrit un traitement adapté au cas de votre enfant. Il est impératif de respecter les modalités d'utilisation ainsi que le mode de reconstitution du soluté de réhydratation orale éventuellement prescrit par votre médecin et de suivre ses conseils concernant l'alimentation.
Gastro-entérite de l'enfant : Conseils et Précautions
Alimentation et réhydratation
Votre médecin vous donne des conseils diététiques.
En cas de gastro-entérite, l'allaitement maternel ou l'alimentation par le lait infantile habituel sont poursuivis ou, s'ils sont arrêtés, ils sont repris rapidement dans les quatre premières heures après le début des symptômes.
En cas de diarrhée sévère ou prolongée (plus de 7 jours), l'utilisation temporaire d'un lait sans lactose est nécessaire.
Solution de réhydratation orale (SRO)
Votre médecin prescrit à votre enfant une solution de réhydratation orale (SRO) à utiliser sans limitation. En cas de gastro-entérite virale, la prise de cette solution de réhydratation est en général suffisante. Les antibiotiques sont inactifs sur les virus et sont donc inutiles en cas de gastro-entérite virale.
Médicaments à éviter en cas de vomissements
Aucun médicament n'est utilisable chez l'enfant à domicile pour limiter les vomissements en raison des risques rares mais graves de troubles du rythme cardiaque :
- La dompéridone (Motilium®, Peridys®, Oroperidys®) ne doit pas être utilisée avant l'âge de 12 ans (adolescent pesant plus de 35 kilogrammes).
- La métoclopramide (Anausin métoclo-pramide®, Primperan®, Prokinyl LP®) est contre-indiquée avant l'âge de 18 ans.
- La métopimazine (Vogalène®, Vogalib®) est d'efficacité mal établie chez l'enfant.
Traitement de la diarrhée
Pour diminuer l'intensité de la diarrhée et sa durée, votre médecin peut prescrire :
- des probiotiques dont l'efficacité scientifique n'est pas prouvée (non remboursés par l'Assurance Maladie) ;
- du racécadotril (Tiorfan®).
Nifuroxazide : Informations importantes
Ce médicament se présente sous forme de suspension buvable.
Le nifuroxazide n’est pas destiné aux enfants et adolescents de moins 18 ans. De même, chez l’adulte, il doit être délivré uniquement sur prescription médicale. Des risques liés au nifuroxazide ont, en effet, été observés, notamment d’ordre immunoallergique. À cela s’ajoutent des risques de mésusage important.
Depuis juillet 2019 et en attendant que la notice soit mise à jour, les boites comportent une étiquette pour prévenir les patients ou les professionnels de la santé des nouvelles précautions d’utilisation. D’ailleurs, de nombreux laboratoires ont définitivement arrêté leur commercialisation.
Posologie et Administration
Les médicaments contenant du nifuroxazide peuvent être utilisés par l’adulte, mais aussi par les enfants d’un certain âge. En général, ils se présentent sous forme de suspension buvable ou en gélules et sont administrés par voie orale.
En gélules, la dose journalière recommandée est de 4 par jour en 2 à 4 prises à avaler avec un verre d’eau. En suspension buvable, la posologie est de 3 cuillères par jour en 3 prises. La durée du traitement ne doit pas dépasser 7 jours. Au-delà, il est nécessaire de demander l’avis d’un professionnel de la santé.
Lors du traitement avec le nifuroxazide, il importe de bien respecter le délai du traitement ainsi que la posologie indiquée. Par ailleurs, même si les symptômes se sont atténués, le sujet doit poursuivre le traitement jusqu’à la fin.
Effets Indésirables et Précautions
Les effets indésirables associés au nifuroxazide sont peu nombreux du fait de sa faible absorption. Si d’autres effets indésirables non mentionnés ci-dessus apparaissent, il est utile d’en informer son médecin. Les effets secondaires graves susceptibles d’être provoqués par la prise du nifuroxazyde sont plutôt rares, voire inexistants. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Toutefois, le survenue d’un signe quelconque ne doit pas être prise à la légère.
Par ailleurs, l’apparition d’effets indésirables est aussi un signe que le traitement doit être modifié. D’où l’importance de toujours signaler ces manifestations à un professionnel de la santé qui peut préconiser la conduite à tenir. Par ailleurs, il est le seul à pouvoir adapter la posologie. L’automédication est fortement déconseillée du fait qu’elle représente un danger. En effet, cette pratique peut entraîner des complications sévères, aggravant même l’état initial du sujet.
En tant que spécialistes qualifiés, les professionnels de la santé sont les seuls à être en mesure de donner des conseils appropriés concernant l’usage des produits pharmaceutiques.
Contre-indications et Mises en Garde
Le nifuroxazide ne doit pas être utilisé lorsque la diarrhée persiste au bout de 2 jours de traitement. Ce dernier devra être réévalué et adapté par un médecin ou tout autre professionnel de la santé.
Les spécialités à base de nifuroxazide sont indiquées en cas de diarrhée aiguë présumée d'origine bactérienne en l'absence de suspicion de phénomènes invasifs (altération de l'état général, fièvre, signes toxi-infectieux, etc.).
En pratique, cette restriction de la réglementation modifie les règles de délivrance pour une dizaine de spécialités de nifuroxazide.
Le nifuroxazide est par ailleurs désormais contre-indiqué chez l'enfant et l'adolescent de moins de 18 ans.
Le risque d'effets indésirables du nifuroxazide : 45 % des effets indésirables rapportés avec le nifuroxazide (645 en 32 ans) étaient graves. Parmi eux, des manifestations immuno-allergiques graves et susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital ont été signalées, en particulier chez l'enfant (œdème de Quincke, choc anaphylactique).
La démonstration insuffisante de l'efficacité du nifuroxazide dans le traitement des diarrhées aiguës d'origine bactérienne : aucune étude bactériologique et aucune comparaison avec des antibiotiques ne sont disponibles.
Dans un courrier aux professionnels de santé daté de juillet 2019, l'ANSM souligne par ailleurs que la majorité des diarrhées infectieuses observées en France est d'origine virale.
En outre, plusieurs laboratoires ont fait part à l'ANSM de leur décision d'arrêter la commercialisation de leur spécialité de nifuroxazide.
Conduite à tenir en cas de diarrhée
Réhydratation
L’un des principaux risques de la diarrhée est la déshydratation. De ce fait, il est fondamental de compenser la perte en eau et en électrolyte par des apports en eau.
La réhydratation par des solutions de réhydratation est le seul moyen de lutter contre la déshydratation induite par la diarrhée. La diarrhée sévère peut nécessiter une réhydratation par voie intraveineuse.
On privilégie alors les boissons pétillantes ou des liquides clairs comme l’eau de riz, les bouillons de légumes salés ou encore le thé sucré. Pour un adulte, la ration moyenne en eau est de 2 litres.
Dans le cas où la déshydratation est plus importante, cela signifie que ces boissons ne suffisent plus. On peut alors utiliser des sachets de réhydratation. Pour ce faire, on mélange six cuillères à café de sucre avec une cuillère à café de sel dans environ 1 litre d’eau. Le patient boira la solution obtenue tout au long de la journée. Il est aussi possible de sucer des glaçons dans le but de limiter la déshydratation.
Alimentation adaptée
L’équilibre alimentaire est primordial lors d’un épisode diarrhéique, mais aussi pour la prévention de ce trouble digestif. Un apport nutritionnel équilibré permet d’avoir un bon fonctionnement de l’organisme. En plus de fournir au corps l’énergie nécessaire dont il a besoin, il évite les carences qui affaiblissent les systèmes immunitaires. C’est pour cette raison que les traitements antidiarrhéiques doivent être associés à une alimentation adaptée.
Durant la première journée de l’épisode diarrhéique, il est conseillé de ne manger aucun aliment solide du fait que le risque de vomissement est important. Dans les premiers jours de la diarrhée, il est conseillé de ne consommer qu’une alimentation liquide en raison du risque d’irritation du tube digestif. Dès qu’une amélioration se fait sentir, le patient pourra manger des aliments solides.
On privilégiera les soupes de carotte ou les compotes : pomme-banane, coing chez les enfants. La cuisson des aliments contribue à préserver la santé. En effet, les germes contenus dans les aliments ne supportent pas les températures élevées. Bien que cela évite la prolifération des bactéries pathogènes, la surcuisson est à éviter, car elle peut libérer des substances dangereuses. L’idéal est d’adopter de bonnes pratiques tant au niveau des méthodes qu’aux températures de cuisson.
Hygiène
Outre l’observation d’une hygiène alimentaire saine et la réhydratation, il est indispensable de suivre une bonne hygiène corporelle pour éviter la propagation des bactéries sachant qu’elles peuvent se transmettre par simple contact physique. Les produits d’hygiène renferment des agents qui détruisent les germes en les intoxiquant. Se laver régulièrement les mains fait partie des gestes barrières qui permettent d’éviter la croissance des bactéries.
Lors d’une visite dans un pays étranger, il faut respecter quelques règles d’hygiène du fait du risque élevé d’attraper la diarrhée. Il importe de toujours se laver les mains avec de l’eau savonneuse. L’utilisation de solution hydroalcoolique est aussi indispensable avant de manger. D’ailleurs, il existe des formats transportables qui se rangent facilement dans un sac ou dans une poche. Concernant la boisson, il faut privilégier les eaux en bouteille. Il est déconseillé de boire de l’eau du robinet. Les glaçons sont souvent faits avec de l’eau du robinet, il est donc préférable de ne pas en consommer.
Probiotiques
Les probiotiques sont des germes vivants que l’on qualifie de bonnes bactéries, qui participent à la bonne santé de la flore intestinale. Leur rôle est d’empêcher la multiplication des mauvaises bactéries. Elles sont présentes naturellement dans les aliments. On les trouve dans la choucroute, le lait fermenté, les légumes fermentés, les carottes, le chou, les betteraves, les dérivés du soja, dans les fruits ou encore dans les aliments lactofermentés. Ils sont également proposés sous forme de compléments alimentaires.
Durant un épisode de diarrhée, les selles répétées et liquides détériorent la muqueuse intestinale et menacent les microbiotes. Pour ces raisons, il convient de la restaurer pour une meilleure digestion. L’apport des probiotiques permet la recolonisation de la muqueuse avec des bactéries qui participent au processus digestif. De plus, elles réduisent l’inflammation causée par les émissions fréquentes de selles.
Lors de la prise de probiotiques, il ne faut pas consommer des boissons chaudes ou tout autre repas.
Quand consulter un médecin ?
Si les symptômes persistent de manière prolongée, il faut avertir son médecin avant que de troubles graves n’apparaissent. En effet, ils peuvent être signe d’une maladie plus sérieuse.
- Présence de pus, de glaires ou de sang dans les selles. Dans ce cas, il s’agit peut-être d’un syndrome dysentérique.
- Une émission de 6 selles molles qui dure plus de 24 heures.
- En cas de soif permanente ou langue sèche. Ces signes annoncent manifestement un début de déshydratation qui est signe d’une perte importante en eau et en minéraux.
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