Entre Pains et Chocolats : Une Histoire Gourmande et Linguistique

En passant devant la boulangerie du quartier, une délicieuse odeur fait frétiller vos narines. Les viennoiseries sortent du four et vous reconnaissez cette odeur de pâte feuilletée au beurre, croustillante et moelleuse ! Le parfum sucré des petites barres de chocolat délicatement enveloppées achève de vous convaincre et vous pénétrez résolument dans l’antre de la gourmandise.

Le Débat Linguistique : Pain au Chocolat vs. Chocolatine

Tout le monde est d’accord : on salive rien qu’à l’évocation de cette viennoiserie rectangulaire enroulée autour de deux barres de chocolat. Dans la boulangerie, elle fait tellement envie... Mais quand on la commande, doit-on l’appeler « chocolatine », comme dans le Sud-Ouest, au Canada, au Mexique ou encore en Amérique Latine (si on en trouve) ou « pain au chocolat », comme dans le reste du monde ?

Rassurons tout d’abord les nombreux amateurs de cette viennoiserie, car, quel que soit le terme employé, ils obtiendront toujours satisfaction. Effectivement, le débat entre « petit pain au chocolat » et « chocolatine » n’est que linguistique. En effet, il s’agit bel et bien de la même recette. Nous parlons donc d’une viennoiserie de forme rectangulaire, constituée de pâte levée feuilletée qui cache en principe deux bâtonnets de chocolat.

Une Question de Région

Le débat serait donc linguistique, et surtout il serait régional. Car si une majorité des Français l’appellent « petit pain au chocolat », dans le Sud-Ouest, cette petite viennoiserie est une « chocolatine ». L’appellation « chocolatine » pour notre viennoiserie fétiche ne peut d’ailleurs être ignorée, puisqu’elle est ardemment défendue par les habitants du Sud-Ouest.

Un comité de défense de la chocolatine existe notamment sur les réseaux sociaux et l’on y trouve une cartographie qui identifie les mangeurs de « chocolatine » et les amateurs de « pain au chocolat ». À la lecture de cette carte, il est facile de supposer l’origine géographique du terme « chocolatine ». En effet, dans les régions toulousaines et bordelaises, l’appellation « chocolatine » a perduré par-delà les siècles, et malgré la pression de la majorité. Car au travers de ces querelles de langage, c’est leur identité que les régions revendiquent.

D’ailleurs, dans d’autres régions, on ne parle ni de « chocolatine » ni de « petit pain au chocolat ». En Alsace, par exemple, cette viennoiserie est appelée « petit pain », alors que dans les Ardennes, la boulangère vous vendra une « couque au chocolat ».

Fracture Nord-Sud ?

Ce serait donc pain au chocolat au Nord et chocolatine au Sud ? Oui… et non. La réalité du terrain est beaucoup plus complexe. Selon un sondage de mars 2019, 63 % des habitants de Nouvelle-Aquitaine parlent de chocolatine, alors qu’ils sont 94 % en Île-de-France à dire pain au chocolat. Et en Occitanie, si Toulouse déguste la chocolatine, en pays catalan, on mange des pains au chocolat, tout comme à Paris. Bref, l’expression divise même au sein des régions.

Et même si le débat sur le petit pain au chocolat était clos demain, un autre prendrait bien vite le relais. La France est un pays où la gastronomie et la linguistique ont un riche passé. Elles constituent chacune un pan important de notre patrimoine culturel et sont l’étendard de valeurs intrinsèques. Alors il n’y a rien d’étonnant à ce que la gastronomie et la linguistique s’associent.

L'Origine du Terme : Une Hypothèse Autrichienne

Le débat remonterait au XIXe siècle et à un Autrichien qui, en ouvrant en 1838 sa Boulangerie viennoise à Paris, au 92 rue de Richelieu, ne se doutait pas qu’il allait allumer une véritable guerre de tranchée. Officier et inventeur du fusil à percussion mais aussi éditeur et homme politique, Auguste Zang, c’est son nom, aurait importé plusieurs viennoiseries, dont le « kipfel », l’ancêtre du croissant, et une brioche garnie de chocolat, appelée « Schokoladencroissant », littéralement « croissant au chocolat ».

L’appellation aurait été très vite abrégée en « schokoladen » par les Français, puis déformée au fil du temps. Les pâtissiers français se seraient par la suite réapproprié la recette en remplaçant la pâte briochée par une pâte feuilletée.

Selon un autre récit, détaillé par le blog Couteaux & Tire-bouchons, l’affaire, plus ancienne, remonterait au XVe siècle. À cette époque, l’Aquitaine était anglaise et notre ennemi héréditaire, friand de cette gourmandise, française donc et non autrichienne, se serait régalé de « chocolate in bread «. L’expression serait devenue avec le temps « chocolate in «, puis « chocolatine ».

Selon le chocolatier et torréfacteur de cacao Nicolas Berger, le pain au chocolat était à l’origine un morceau de pain dans lequel on fourrait un morceau de tablette de chocolat noir, un goûter dont les enfants raffolaient et qui aurait donné ensuite son appellation à la fameuse viennoiserie.

La volonté de l’Éducation nationale, sous la IIIe République, d’adopter une langue unique sur tout le territoire, au détriment des langues régionales, aurait généralisé l’expression « pain au chocolat ».

Pain au Chocolat ou Chocolatine : Un Choix Cornélien

Alors, pain au chocolat ou chocolatine ? Il est plus que temps de choisir son camp. Certes, les locuteurs utilisant « pain au chocolat » sont plus nombreux, en raison de l’uniformisation de la langue, mais le mot « chocolatine » est plus ancien. Si l’on ajoute que le pain au chocolat n’a, au demeurant, rien à voir avec la composition de la viennoiserie, c’est la chocolatine qui gagne le match. Sans chauvinisme aucun.

Dans un souci d’apaisement, on laissera le dernier mot à Chocolatin’Man. Cet Agenais d’adoption qui affirme défendre la chocolatine du Sud-Ouest ensoleillé contre l’hégémonie du pain au chocolat du grand nord a même mis en musique et en ligne ce noble combat :

« Pain au chocolat ou chocolatine ? /Tout ça, c’est des viennoiseries/Pain au chocolat ou chocolatine ? /On s’en fout ! /De toute façon, je préfère le pain aux raisins. »

En 2017, sa chanson, « Cholcolatin’song » a fait le tour des réseaux sociaux. Le terme « pain au chocolat » existe depuis sa création, soit au milieu du XIXe siècle. Quant au terme « chocolatine », il est entré dans le dictionnaire en 2007 (Petit Robert) et en 2011 (Le Petit Larousse).

Des puristes rappellent qu’en langue d’oc, « chocolatina » - construit autour de la racine « chocolat » avec l’ajout d’un suffixe -in (e) qui signifie « petit, doux », désignait soit un bonbon au chocolat et aux fruits, soit la boisson aux présumées vertus digestives à base de chocolat qui s’appelait d’ailleurs « La chocolatine de Montauban ».

L'Invention du Pain au Chocolat

Le pain au chocolat ou aussi appelé chocolatine dans certaines régions remonte à bien des années. Très apprécié des petits et grands, il se déguste aussi bien au petit-déjeuner qu’au goûter.

Cette viennoiserie a été imaginée, il y a plusieurs siècles, plus précisément en 1830, par August Zang et Ernest Schwarzer, deux boulangers autrichiens. Ils présentaient le pain au chocolat comme une variante du croissant, qu’ils avaient nommé “Schokoladeen croissant” dans leur boulangerie à Paris.

Entre l’accent autrichien et l’accent français, le nom “Schokoladeen croissant” c’est très vite transformé pour tous les Français en chocolatine.

Ce n’est ensuite qu’au début du 20ᵉ siècle que des boulangers français ont décidé de changer la recette et le nom. Ils ont remplacé la pâte à pain par de la pâte feuilletée et ont décidé de l’appeler pain au chocolat.

Pourquoi ce nom ? Du coup, on dit pain au chocolat ou chocolatine ?

Le terme employé est maintenant une question de région. On remarque que dans la majorité de la France, les habitants ont adopté le terme de “pain au chocolat” sauf dans le Sud-Ouest où le terme “chocolatine” est resté. Pourquoi ? Bonne question, la réponse n’a pas encore été élucidée par les historiens.

Par conséquent, les deux termes sont corrects puisqu’ils apparaissent tous les deux dans les dictionnaires. Le choix de l’un ou l’autre dépendra d’où vous vous situez en France, dans le nord se sera plutôt “pain au chocolat” et dans le sud “chocolatine”.

La Viennoiserie Française : Une Icône Culturelle

Quoi de plus français que l’art de la viennoiserie ? Au petit-déjeuner, à la pause café ou en dessert, ces exquises créations ont conquis le cœur et les papilles des gourmets du monde entier. En France, un débat passionné fait rage : doit-on dire « pain au chocolat » ou « chocolatine » ? Dans le nord et l’est de la France, on parle généralement de pain au chocolat. Cette différence linguistique a ses racines dans l’histoire.

L’appellation « chocolatine » serait issue du gascon « chicolatina », tandis que « pain au chocolat » serait d’origine parisienne. En plongeant dans l’histoire de notre viennoiserie adorée, nous découvrirons peut-être un nouvel éclairage sur ce dilemme.

Le mot « viennoiserie » provient de Vienne, capitale de l’Autriche. Mais qu’on l’appelle pain au chocolat ou chocolatine, il s’agit bien d’un produit typiquement français. Le secret de sa réussite réside dans sa confection artisanale. L’authentique pain au chocolat repose sur un délicieux feuilletage, qui nécessite une technique précise et beaucoup de patience.

La viennoiserie française ne se limite pas à la cuisine. Elle s’est imposée comme une véritable icône culturelle. Du petit-déjeuner à la pause de dix heures, le pain au chocolat (ou la chocolatine ! ) est bien plus qu’une simple gourmandise.

Après avoir conquis l’hexagone, la viennoiserie s’aventure à l’international. L’influence de la viennoiserie française ne se limite pas à nos frontières. Elle rayonne à travers le monde entier. Cependant, chaque pays a adapté à sa manière la recette du pain au chocolat.

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