La plupart d’entre nous savons vaguement qu’il ne faut pas manger trop de viande rouge, mais pourquoi en est-il ainsi ? Or, la science montre que la consommation régulière de viande rouge peut augmenter le risque de développer le diabète de type II, des maladies cardiovasculaires et certains cancers.
Les Différents Types de Viande Rouge
La viande rouge désigne toutes les viandes qui proviennent des muscles de mammifères, comme le bœuf, l’agneau, le porc, le veau, le mouton et la chèvre. On peut ensuite distinguer les différents types de viande rouge en fonction du mode d’élevage de l’animal et de la façon dont la viande est transformée.
- Viande conventionnelle : Provenant d’animaux nourris au grain après une période de pâturage.
- Viande d'animaux « nourris à l’herbe » : Provenant d’animaux qui ont brouté dans des pâturages pendant toute leur vie. Ce type de viande a tendance à contenir davantage de gras insaturés que la viande conventionnelle. C’est pour cette raison que certaines recherches suggèrent qu’elle est plus saine.
- Viande biologique : Considérée comme un produit de qualité supérieure, car elle doit répondre aux normes gouvernementales pour les produits biologiques.
- Viandes transformées : Conservées par fumage, salaison ou salage, ou bien par l’ajout de conservateurs chimiques.
Les Risques Associés à la Consommation de Viande Rouge
Des organisations internationales ont déclaré qu’il existe des preuves solides que la consommation de viande rouge et de viande transformée augmente le risque de cancer colorectal. Par exemple, une étude portant sur près de 500 000 personnes, a montré que chaque tranche supplémentaire de 50 g de viande rouge consommée par jour augmente le risque de cancer colorectal de 18 %.
Le mode de cuisson de la viande rouge a également son importance. Par exemple, la cuisson d’un steak à feu vif, en particulier sur une flamme nue, carbonise l’extérieur. Cette carbonisation entraîne la formation de composés chimiques qui se sont avérés cancérigènes à très fortes concentrations chez des modèles animaux. Certaines études chez l’humain ont également établi un lien avec l’augmentation des taux de cancer.
Quelle Quantité de Viande Rouge Devrions-nous Manger ?
La Société canadienne du cancer recommande de se limiter à 255 g de viande rouge cuite par semaine (soit trois portions de 85 g, ce qui correspond à une côtelette d’agneau). Elle recommande également d’éviter complètement la viande transformée. Pour la santé cardiaque en particulier, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada recommande de préconiser les viandes maigres, comme le gibier, et de ne pas dépasser des portions de 110 g, soit la taille d’une paume de main.
De nombreuses recommandations nutritionnelles dans le monde entier recommandent également de limiter la consommation de viande rouge pour des raisons environnementales. Pour optimiser la nutrition humaine et la santé de la planète, la commission EAT-Lancet recommande de ne pas consommer plus de 98 g de viande rouge par semaine et de limiter la consommation de viande transformée.
L'Avis d'INRAE sur la Diminution de la Consommation de Viande
En France, la consommation moyenne de produits animaux par une population adulte en bonne santé est supérieure aux besoins nutritionnels. Une diminution de la consommation de produits animaux, notamment de viande rouge (bœuf, veau, mouton, agneau, porc) et de produits carnés transformés, ne présente pas de risque pour la santé. En revanche, certains groupes de populations, notamment les personnes âgées, les enfants et les femmes en âge de procréer, ont des besoins spécifiques en protéines de haute qualité nutritionnelle et en micronutriments (minéraux et vitamines), présents dans les produits animaux et facilement assimilables par l’organisme.
La Consommation de Viande dans le Monde
En 2017, la consommation mondiale de viande était estimée à 322 millions de tonnes, avec une répartition très inégale entre les grandes régions du monde : près de 47 % consommés en Asie (dont 27 % en Chine pour seulement 2 % en Inde), 19 % en Europe (UE et Russie), 13 % en Amérique du Nord et 15 % en Amérique du Sud, pour moins de 6 % en Afrique (OCDE-FAO, 2017). En France, la consommation moyenne de produits carnés (viandes de boucherie, volailles, charcuteries, plats préparés...) est estimée à environ 820 g (dont 330 g de viandes de boucherie) par semaine et par habitant et celle des produits halieutiques (poissons et produits dérivés) à 250 g.
Il est cependant à noter que plusieurs catégories de populations ont des besoins nutritionnels spécifiques. C’est le cas, par exemple, des personnes âgées qui ont des besoins en protéines rapidement assimilables plus élevés pour limiter la fonte musculaire et maintenir leur capital osseux.
Recommandations et Alternatives
Pour s’assurer une alimentation variée et équilibrée, il est important de manger de tout mais sans excès bien sûr. La viande ne fait pas exception à cette règle d’or. On peut en manger 1 à 2 fois par jour, en alternant avec les œufs ou le poisson. La clé au quotidien, c’est la variété. Alors, pour profiter de tous des bienfaits nutritionnels de la viande, il suffit d’alterner viandes blanches et rouges, de varier les morceaux et les modes de cuisson. Poêlée, grillée, rôtie, braisée ou bouillie, la viande se prête à toutes les préparations.
Une alimentation avec moins de viande rouge permet d’augmenter ses apports en omégas 3 (grâce à la consommation de poisson) et en fibres (grâce aux végétaux).
Tableau Récapitulatif des Apports Nutritionnels et Recommandations
Nutriment | Apports observés chez les hommes en France | Apports observés chez les femmes en France | Recommandations |
---|---|---|---|
Protéines (g/jour) | 103 | 76 | Au moins 0,83 g/j/kg poids corporel |
Acide gras saturés (% AEJ) | 14 | 15 | Max 12 % |
Oméga 3 (EPA-DHA, g/jour) | 0,33 | 0,22 | Au moins 0,50 g/jour |
Fibres (g/jour) | 23 | 19 | Au moins 30 g/jour |
Il est important de noter que ces valeurs sont des moyennes et que les besoins individuels peuvent varier.
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