Alors que Charles III se prépare à être couronné, les Britanniques ne peuvent s’empêcher de penser à Lady Diana, qui aurait pu régner aux côtés de son ancien époux. En 1981, alors que les parents des princes William et Harry convolaient en l’église de Saint Paul, le monde entier voulait croire à leur histoire. Il fallut attendre des années avant que le vernis qui protégeait ce “conte de fées” ne s'écaille et expose la réalité de leur relation aux yeux de tous.
Dans The King: The Life of Charles III, Christopher Andersen revient sur le parcours du nouveau monarque britannique. Dans ses cahiers, l'auteur décrypte la relation qu’il partageait avec Lady Diana, jusqu’à sa mort en 1997.
Le déclencheur des troubles alimentaires
S’il avait accepté d’épouser Diana, Charles III ne l’avait pas fait par amour. Car son cœur appartenait à une autre femme, Camilla Parker-Bowles. Quelques jours après l’annonce de ses fiançailles, le souverain prit Diana Spencer dans ses bras, avant de lui faire remarquer qu’elle avait pris du poids au niveau de la taille. Sous le choc, la jeune femme, seulement âgée de 19 ans à ce moment, développa un complexe et eut recours à la boulimie pour correspondre aux standards de minceur de son époux. En réalité, les troubles alimentaires de Lady Di auraient débuté seulement quelques jours après ses fiançailles.
Une réflexion faite par le prince Charles en aurait même été l’élément déclencheur : « Mon mari a mis sa main sur ma taille et a dit “Oh, on est un peu enrobée par ici, n'est-ce pas ?” », raconte Diana, dans la biographie écrite par Andrew Morton, qui avait fait scandale à sa parution en 1992. Parquée à Buckingham Palace, où elle doit composer entre l’indifférence de son futur époux, la solitude mais également cette pression médiatique toute nouvelle, elle trouve alors un échappatoire dans la nourriture.
« C'était très difficile de se réconforter soi-même après avoir réconforté beaucoup d'autres personnes, donc j'avais l'habitude de me jeter sur le frigo. » Cette boulimie est le premier symptôme de son mariage malheureux, comme elle l’expliquera plus tard, en 1995, dans la fameuse interview accordée à l’émission Panorama, dans laquelle elle s’épanche en confidences.
La boulimie : une "maladie secrète"
La boulimie de Lady Di, interprétée par la jeune Emma Corrin, 24 ans, n’est pas un secret. En effet, elle témoigne elle-même, dans la célèbre interview accordée à la BBC en 1995, de cette “maladie secrète”. Auprès du journaliste Martin Bashir, elle expose longuement sa vie au palais et au sein de la famille royale, la relation adultère entretenue par le prince Charles et son grand amour Camilla Parker Bowles, ainsi que sa propre aventure extraconjugale avec James Hewitt. Mais elle affirme aussi devant la caméra avoir tenté de mettre fin à ses jours et souffrir de boulimie.
En novembre 1995, le couple formé par le prince Charles et la princesse Diana sont séparés depuis presque deux ans, et en procédure de divorce. Dans une interview accordée à BBC1 Panorama, la princesse Diana s'exprime comme elle ne l'a jamais fait auparavant sur son mariage chaotique avec le futur héritier du trône britannique, entre incompréhensions et trahisons. Elle revient également sur sa lutte contre la dépression et la boulimie.
La princesse de Galles confie alors au journaliste Martin Bashir avoir été atteinte de boulimie et de dépression : "J'ai souffert de boulimie pendant plusieurs années", confirme-t-elle. "C'est comme une maladie secrète". "Vous vous infligez cela parce que votre estime de vous-même est au plus bas, et vous pensez n'avoir aucune valeur", détaille la princesse de Galles. "Vous remplissez votre estomac quatre ou cinq fois par jour, plus encore pour certains, et ça vous donne une sensation de confort. C'est comme avoir une paire de bras autour de vous, mais ce n'est que temporaire. Ensuite, vous êtes dégoûtée face à votre ventre ballonné, et puis vous recommencez encore.
Diana Spencer explique même n'avoir rien dit à aucun membre de la famille royale : "Il faut savoir que quand on est boulimique, on a vraiment honte de soi, et on se déteste. Et puis, les gens pensent que vous gaspillez la nourriture. Donc vous n'en parlez à personne. La caractéristique de la boulimie, c'est que votre poids reste stable, alors qu'avec l'anorexie, on fond considérablement. Donc on peut faire semblant tout du long.
« Vous remplissez votre estomac quatre ou cinq fois par jour, plus encore pour certains, et ça vous donne une sensation de confort. C'est comme avoir une paire de bras autour de vous, mais ce n'est que temporaire. Ensuite, vous êtes dégoûtée face à votre ventre ballonné, et puis vous recommencez encore. C'est un schéma répétitif, qui est très destructeur pour soi », détaille-t-elle, face au journaliste Martin Bashir. « La caractéristique de la boulimie, c'est que votre poids reste stable, alors qu'avec l'anorexie, on fond considérablement. Donc on peut faire semblant tout du long. Il n'y a aucune preuve », ajoute-t-elle.
Pour oublier les contraintes de sa vie à la cour, la boulimie est un véritable "mécanisme d'évasion" pour la jeune femme. "En tant que jeunes couple, beaucoup de pression pesait sur nous, et les médias étaient fascinés par tout ce que nous faisions", se souvient-elle. Les gens ne regardaient pas au-delà de ma boulimie.
La mère de William et Harry n'était pas dupe : pour elle, sa boulimie était aussi due à son mariage orageux avec le prince Charles. "C'était un symptôme de ce qui n'allait pas dans mon mariage", affirme-t-elle auprès de la BBC. "C'était un appel à l'aide, mais je donnais les mauvais signaux, et les gens ne regardaient pas au-delà de ma boulimie. Un cri que n'entendra pas son époux, qui a entretenu une relation extra-conjugale avec son amour de toujours Camila Parker-Bowles, à partir de 1986.
Cette liaison, dont Diana Spencer avait connaissance, a rendu la situation "encore plus difficile" pour elle, reconnaît-elle auprès de la BBC. "Quand personne ne vous écoute ou que vous sentez que personne ne vous écoute, toutes sortes de choses commencent à se produire", confesse-t-elle. "Vous avez tellement de douleur en vous que vous essayez de vous blesser à l'extérieur parce que vous voulez de l'aide, mais c'est la mauvaise aide que vous demandez. Les gens pensent que vous criez au loup ou que vous recherchez l'attention.
The Crown et la représentation de la boulimie
La boulimie faisait donc partie de la vie de Lady Di, décédée des suites d’un accident de voiture à Paris en 1997. Il s’agit d’un trouble du comportement alimentaire qui “se manifeste sous la forme de pulsions appelées aussi crises, auxquelles la personne boulimique ne peut résister. En général, les crises de boulimie apparaissent suite à un stress”.
Comme elle est décrite sur le site de l’Assurance maladie, la boulimie débute “par une sensation de faim compulsive, non contrôlable et un besoin angoissant de manger”. Cette crise se déroule souvent en cachette et en dehors des repas et la personne “mange rapidement, sans pouvoir s’arrêter, des quantités importantes d’aliments”. Près de la moitié des personnes boulimiques se font ensuite vomir.
Ces crises sont représentées de manière très crue dans “The Crown”, qui n’a pas voulu faire l’impasse sur ce pan de la vie de la princesse, et a choisi de ne pas faire dans l’abstrait. Au cours des différents épisodes centrés sur Lady Diana, on la voit ainsi manger en très grande quantité, puis se faire vomir dans les toilettes, de dos comme de profil. Des scènes graphiques qui pourraient choquer les abonnés Netflix, d’où le message de prévention.
Interviewée par Variety, l’actrice interprétant le rôle de Diana, Emma Corrin, indique s’être beaucoup renseignée sur ce trouble alimentaire et avoir insisté pour qu’il soit montré dans la série. “On ne peut pas faire justice à ce qu’elle expérimentait sans inclure ça. C’était tellement symptomatique de l’agitation émotionnelle et de toutes les émotions réprimées qu’elle ressentait”, souligne-t-elle. “J’avais l’impression que si nous voulions dépeindre la boulimie de manière honnête, il fallait le montrer”, a-t-elle aussi indiqué à Radio Times. “Sinon, ce ne serait pas rendre service à quiconque ayant traversé cela.”
De son côté, le créateur de la série, Peter Morgan, estimait aussi que ne pas représenter ce combat contre la boulimie “reviendrait à nier à l’ancienne princesse de Galles une partie de la réelle complexité de son personnage”.
Le Noël 1981 et autres moments difficiles
The Crown a pourtant choisi de taire certaines périodes encore plus difficiles de la vie de Diana. Notamment ce Noël 1981, durant lequel elle s’était volontairement jetée dans les escaliers de la résidence royale de Sandringham, alors qu’elle était enceinte de William. Un dernier geste de « désespoir », comme elle le qualifiera plus tard. On raconte que c’est Élisabeth II qui l’avait retrouvée inconsciente.
Les "safe foods" de Lady Diana
Peut après son divorce avec le prince Charles, Lady Diana avait évoqué dans une interview ses troubles du comportement alimentaire : "J'ai souffert de boulimie pendant plusieurs années", confirmait-elle. Mais en dépit de ses difficultés à s'alimenter, Diana Spencer a toujours beaucoup apprécié un plat bien précis, celui vers lequel elle se tournait régulièrement selon Darren McGrady, ancien chef cuisinier de la famille royale britannique.
Dans sa vidéo, Darren McGrady précise que la maman du prince Harry et du prince William pouvait "manger ce plat trois fois par semaine". Il faut dire que la recette semble délicieuse, puisqu'il s'agit d'un plat italien à base d'aubergines ou de poivrons farcis avec du riz, des légumes, et de la mozzarella et du parmesan. Le tout accompagné d'une sauce tomate au poivre.
Lady Diana avait en effet une préférence pour les plats sains, sans viande, même si elle n'était pas végétarienne puisqu'elle mangeait du poisson. En revanche, le chef de la famille royale britannique précise qu'elle n'imposait pas son régime alimentaire à ses enfants : "Beaucoup pensent qu’elle ne s’intéressait pas à la nourriture, alors que si, elle était intéressée par la nourriture saine. [Diana] s’entraînait à la salle de sport trois fois par jour.
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