Dans le vaste univers industriel des produits alimentaires, il est primordial d’être familier avec les termes couramment utilisés pour comprendre leur signification et l'importance de leur application. Parmi les nombreux acronymes que nous rencontrons au quotidien, un des plus couramment présents sur les emballages alimentaires est le terme "DDM". Vous vous êtes peut-être demandé ce que cela signifie.
La date de durabilité minimale (DDM) est une date mentionnée sur l’emballage des produits alimentaires. Dans un langage simple, la DDM donne une indication précieuse de la date limite de consommation d'un produit pour bénéficier de ses meilleures qualités, qu'il s'agisse de fraîcheur, de goût, de texture ou de salubrité. Mais cela ne veut pas dire que les produits deviennent systématiquement impropres à la consommation une fois la DDM dépassée. En effet, un produit dont la DDM est dépassée peut ne plus avoir le même goût, peut perdre certaines vitamines, peut même avoir une texture moins consistante, mais il reste toujours consommable, sans aucun risque d’intoxication.
Initialement, c’est la dénomination DLUO (date limite d’utilisation optimale) qui était utilisée pour désigner la date limite pour déguster une denrée alimentaire et retrouver toutes ses propriétés organoleptiques. Ce changement a été apporté pour aider les consommateurs à ne pas confondre la DLUO et la DLC (Date Limite de Consommation) et lutter contre le gaspillage alimentaire. La DLUO comporte le mot « limite » qui peut être compris par les consommateurs comme une date à ne pas dépasser. Ne soyez donc pas confus si certaines personnes continuent d’utiliser la DLUO.
Il existe 2 catégories de date limite pour les produits alimentaires : la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM). La Date Limite de Consommation a été rendue obligatoire dans les années 1990. Seul le dépassement de la DLC comporte un risque pour la santé.
Comment distinguer ces dates ? Nous vous présentons les informations à connaître.
DLC (Date Limite de Consommation)
La DLC est la date après laquelle la consommation d'un produit devient dangereuse pour la santé. Elle est indiquée sur les produits alimentaires très périssables et emballés. Par exemple, viandes déjà découpées, charcuteries, plats cuisinés réfrigérés, yaourts.
Cette date est fixée par le fabricant, sauf pour quelques produits pour lesquels la réglementation sanitaire s'impose.
La DLC est indiquée par la mention : "À consommer jusqu'au..." suivie de l'indication du jour, du mois et éventuellement de l'année ou d'une référence à l'endroit où la date est indiquée sur l'emballage (ou l'étiquetage) du produit.
Ces mentions sont suivies d'une description des conditions de conservation à respecter.
Exemple : Salade en sachet prête à consommer : DLC : À consommer jusqu'au 18/11/2024
Non, ce n'est pas possible car une fois la DLC dépassée, le produit peut être altéré ou dangereux pour votre santé.
Le professionnel qui ne respecte pas la DLC, et qui vend des produits périmés, s'expose à des sanctions. Il peut également être tenu responsable en cas de problème de santé lié à la consommation du produit périmé.
À savoir En cas d'erreur d'étiquetage du fabricant sur la DLC, celui-ci a l'obligation de rappeler ses produits et de les déclarer sur Rappelconso.
Le fait de vendre une denrée alimentaire impropre à la consommation est puni d'une peine d'amende.
Vente par négligence
Il est interdit de proposer un produit à la vente le lendemain de la DLC.
Le vendeur des produits périmés risque une amende de 1 500 € par produit périmé proposé à la vente.
En cas de litige, il faut alerter la direction de protection des populations (DDPP) de son département.
Intention de tromper
Il est interdit de proposer un produit à la vente le lendemain de la DLC.
Le vendeur qui vend volontairement des produits périmés en cherchant à tromper ses clients commet un délit de tromperie. C'est notamment le cas si des produits périmés ont été vendus avec une nouvelle étiquette comportant une date plus récente. C'est ce qu'on appelle la remballe.
La personne responsable d'un délit de tromperie (commerçant, chef de rayon...) risque une peine allant jusqu'à 7 ans de prison et 750 000 € d'amende. Si les faits sont graves, l'amende peut être portée jusqu'à 10 %du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les 3 derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits.
Le magasin peut aussi être poursuivi en tant que personne morale pour des infractions commises par ses salariés en son nom. Par exemple, si la direction a donné des consignes au chef de rayon pour éviter les pertes financières. Dans ce cas, l'entreprise risque une amende de 3 750 000 € maximum. Elle risque aussi tout ou partie des sanctions suivantes :
- Affichage de la décision judiciaire dans le magasin ou dans les médias
- Interdiction d'exercer l'activité en cause (la boucherie par exemple) à titre définitif ou pour 5 ans
- Fermeture définitive ou pour 5 ans de l'établissement
En cas de litige, il faut alerter la direction de protection des populations (DDPP) de son département.
Le professionnel qui ne respecte pas son obligation de déclaration auprès de Rappelconso s'expose à une amende de 5e classe (1 500 € maximum).
DDM (Date de Durabilité Minimale)
La date de durabilité minimale est une date indicative. Contrairement à la DLC, la DDM n’indique pas que le produit devient dangereux après la date. Une fois la date dépassée, le produit perd de ses qualités gustatives ou nutritives (baisse de la teneur en vitamines par exemple), mais il n'est pas dangereux pour la santé. Les articles dont la DDM est dépassée peuvent généralement être vendus à condition que l’emballage soit intact.
C'est le cas, par exemple, des produits secs, stérilisés ou déshydratés (café, lait, jus de fruits, gâteaux secs, boîtes de conserve...).
À savoir Pour certains produits, la mention de la DDM n'est pas obligatoire. Par exemple, fruits et légumes frais, vins, vinaigres, sel, sucres en morceaux, chewing-gums.
La date de durabilité minimale des produits est précédée de l'une des mentions suivantes :
- "À consommer de préférence avant le ..." quand la date comporte l'indication du jour,
- "À consommer de préférence avant fin ..." dans les autres cas.
La précision de la date dépend de la durabilité du produit :
- Inférieure à 3 mois: Le fabriquant peut uniquement indiquer le jour et le mois sur le produit.
- Entre 3 mois et 18 mois: Le fabricant peut uniquement indiquer le mois et l'année sur le produit.
- Supérieure à 18 mois: Le fabricant peut uniquement indiquer l'année sur le produit.
Un produit peut être proposé à la vente avec une DDM dépassée. Cela n'est pas une infraction (c'est-à-dire un fait interdit par la loi).
« À consommer de préférence avant le + [mm/aa]» pour les produits qui ont une durabilité comprise entre 3 et 18 mois.
Parfois, l’étiquetage de certains produits peut renseigner une indication supplémentaire, la durée de vie après ouverture de l’emballage.
Les produits concernés par la DDM sont en général des produits secs et très peu périssables.
Ils sont pour la plupart du temps stérilisés, déshydratés ou lyophilisés, ce qui leur confère une durabilité importante.
Alors concrètement, quels produits pouvez-vous consommer sans danger une fois la DDM dépassée ? La liste est un peu longue.
Quant aux épices, elles peuvent être utilisées bien longtemps tant qu’elles sont à l’abri de la lumière et de l’humidité.
Pour les farines dont la DDM est passée, prenez toujours soin de vérifier l’état de la farine avant de l’utiliser.
Le lait UHT est déjà stérilisé avant d’être conditionné, il peut donc être consommé sans crainte.
Le miel naturel peut être consommé sans problème pendant plusieurs années.
Quant aux condiments (moutarde, sauce ketchup, cornichon…), vous pouvez les manger sans crainte après la DDM.
En réalité, la DDM n’est seulement qu’une indication de qualité optimale et non de sécurité alimentaire.
Quant aux produits secs comme la poudre de noisettes, la poudre d’amandes, les sucres et les farines, ils peuvent être consommés plusieurs années après leur DDM sans risque.
Cependant, il est important de prendre en compte d’autres facteurs pour savoir si un produit est encore consommable ou non. Par exemple, la façon dont le produit a été conservé, s’il a été stocké à la bonne température et à l’abri de la lumière.
Date de congélation
La date de congélation correspond à la date à laquelle le produit a été congelé ou à la date de 1re congélation si le produit a été congelé à plusieurs reprises.
Cette date doit obligatoirement figurer sur les produits suivants :
- Viandes et préparations de viandes congelées
- Produits non transformés de la pêche congelés (poissons, fruits de mer...)
La mention "Produit congelé le..." doit figurer sur l'étiquetage suivie du jour, du mois et de l'année ou d'une référence à l'endroit où la date est indiquée.
DDM, Emballage et Gaspillage Alimentaire
Et c'est d'ailleurs l'emballage d’un aliment qui joue un rôle crucial pour maintenir ces aspects jusqu'à cette date indiciaire indiquée par le cryptage DDM. Au fil des ans, les emballages alimentaires carton ont été conçus minutieusement et avec beaucoup de précautions pour assurer la durabilité et la fraîcheur des produits alimentaires qu'ils contiennent. Ils jouent un rôle essentiel pour garantir la sécurité alimentaire et optimiser la satisfaction des consommateurs.
Les dates de consommation sont des informations clés qui aident les consommateurs à consommer de manière plus responsable et limiter le gaspillage alimentaire. Chaque année, la France gaspille près de 10 millions de tonnes de nourriture encore consommable. Selon une étude de l’ADEME, 20% de ce gaspillage provient d’une mauvaise compréhension des dates de péremption inscrites sur les emballages des produits alimentaires.
Dans la logistique, les DDM sont essentielles pour gérer les stocks. Étant sans danger pour le consommateur, la vente des produits dont la DDM est dépassée est belle est bien autorisée en France. Cependant, la majorité des distributeurs préfèrent retirer ces produits pour des raisons marketing. Bien que les supermarchés retirent souvent les produits dont la DDM est proche, il existe des marques telles que NOUS anti-gaspi qui récupèrent ces invendus et les proposent à des prix cassés. S’approvisionner auprès de ces marques vous permettra de faire des économies.
Exceptions à la DDM et DLC
Cependant, il est important de noter que ce ne sont pas tous les produits qui portent ces dates sur leur emballage. Les chewing-gums et autres produits à mâcher, par exemple, ne portent généralement pas de DDM ni de DLC, car leur durée de vie est très longue. Concernant d’autres produits, nous avons les sels de cuisine et les vinaigres qui sont particulièrement reconnus pour leur durée de conservation très longue.
Les fruits et légumes frais n’ont pas non plus besoin d’une date de conservation, car leur durée de vie dépend de la façon dont ils sont stockés et manipulés. Toutefois, il est important de rappeler que l’absence de DDM ou de DLC sur un produit ne signifie pas nécessairement qu’il peut être consommé indéfiniment.
Conclusion
Une meilleure compréhension de la DDM permet de consommer de façon responsable les aliments que nous achetons et de limiter le gaspillage alimentaire. La compréhension du concept de la DDM et de son importance est essentielle pour garantir la qualité des produits et la sécurité des consommateurs. Grâce aux avancées de la technologie et aux normes de régulation en place, nous sommes en mesure de préserver plus longtemps les produits alimentaires tout en respectant les dates limites de consommation. Cela a pour effet de limiter le gaspillage, d'épargner l'environnement et d'assurer un niveau de satisfaction accru pour les consommateurs.
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