Cuisine Complète en Bois : Avantages et Inconvénients

Une cuisine se remplace tous les 10 à 12 ans à raison d’un budget de 1 000 à 5 000 euros pour de l’entrée de gamme et plus de 10 000 euros pour du sur-mesure. Un vrai investissement ! Les matériaux utilisés pour les façades des meubles sont un des critères principaux qui déterminent son prix.

1. Les matériaux populaires et leurs caractéristiques

Les connaissez-vous et avez-vous fait votre choix ? Mélaminé, stratifié, bois massif, laque, acrylique ou polymère.

Le mélaminé

Le mélaminé est un panneau de particules de bois ou de MDF (medium, bois aggloméré) couvert d’un décor (une feuille de papier enduite de résine), le tout pressé à chaud. C’est un matériau dédié notamment à l’ameublement, que les fabricants de cuisines modernes emploient couramment, autant en façades qu’en caissons. Le mélaminé standard a un aspect lisse mais, depuis quelques années, il connaît une vraie révolution, avec un gros développement d’effets visuels au niveau de ses finitions. Il peut dorénavant présenter un brillant copiant celui de la laque ou encore un aspect « structuré » (en 3D) imitant les veines du bois ou le tissage d’une étoffe.

Le stratifié

Le stratifié présente un empilement de feuilles, généralement en papier, habillé d’un décor, le tout enduit de résine mélamine. C’est une plaque fine qui ne se travaille pas comme telle mais que le fabricant colle (ou fait coller par un sous-traitant) sur un support, en général un panneau de particules. C’est seulement à ce stade qu’il peut être employé en façades de cuisines. Ce matériau, réputé pour sa grande résistance, connaît des applications en ameublement, mais aussi sur les sols ou les plans de travail, lieux sollicités s’il en est (il en existe plusieurs classes). À l’instar du mélaminé, le stratifié classique est généralement lisse, mais ses finitions se diversifient également aujourd’hui (brillant, structuré…).

Avantages et inconvénients du mélaminé et du stratifié

Ces matériaux proposent un bon rapport résistance-prix et des décors en quantité (unis, décors imitant le bois, le tissu, la pierre, le béton…), si bien qu’ils séduisent le plus grand nombre.

  • Le mélaminé est moins cher, à décor comparable, que le stratifié, mais sa résistance (aux rayures, à l’abrasion, la chaleur…) est moindre, aussi ne peut-il pas être utilisé en plan de travail.
  • De façon marginale, certaines façades en mélaminé peuvent craindre l’humidité et à la longue connaître des gonflements.
  • Ces deux matériaux sont néanmoins très durables en façade de cuisine, plutôt résistants aux impacts de couteaux, produits ménagers, à la chaleur, l’abrasion.

Leur principal défaut est esthétique. Les chants des meubles qui sont rapportés, souvent par collage, créent un joint visible et, dans le cas du PVC, toxique. De plus, si la cuisine présente un décor type bois, le chant (uni) n’aura pas exactement la même teinte… Un nouveau procédé d’assemblage au laser tend à faire disparaître le joint et à fondre le chant avec la structure du meuble.

Autre inconvénient de ces matériaux à base de panneaux de bois, la potentielle émission de formaldéhyde, une substance sans odeur contenue dans certaines colles et qui pollue l’air de nos intérieurs. Les industriels ont bien identifié le problème et s’emploient à réduire ce taux, notamment par l’usage de panneaux dits PBTF. En Allemagne, les panneaux en sont déjà dépourvus. Après quelques années, tous les panneaux à base de bois reconstitué cessent d’émettre des polluants dans l’atmosphère. Outre le caractère économique du recyclage de meubles anciens, il est aussi à encourager pour cette raison.

2. Le bois : une valeur sûre

Rien ne remplacera la chaleur du bois dans une cuisine ! À rebours des cuisines chirurgicales très en vogue, le bois naturel distille d’emblée son caractère convivial et intemporel. Trois types de façades de cuisines en bois dominent :

  • Le bois naturel : bois massif, sachant qu’on appelle légalement massif toute épaisseur de plus de 5 mm de bois naturel.
  • Le bois plaqué : des panneaux de particules avec placage de moins de 5 mm d’épaisseur.
  • Le contreplaqué : un assemblage de feuilles lames de bois collées entre elles.

Au-delà de l’esthétisme des cuisines bois, les finitions appliquées sur celui-ci permettent de proposer un large choix d’effets visuels :

  • Le vernis est une simple protection (teinté, blanchi, brillant, satiné, mat, etc.).
  • La finition « laque pores ouverts » change l’apparence du bois au moyen d’une peinture recouverte d’un vernis tout en préservant le veinage. On peut ainsi rajouter au bois des stries, du relief…

Dans tous les cas, un vernis de protection du bois est appliqué, qui peut être solvanté (et dégager des COV, composés organiques volatils, polluants) ou hydro (à base d’eau), moins émissif de COV. L’effet visuel est exactement le même mais la fiche technique et la description commerciale de la façade, elles, comportent cette mention. Renseignez-vous !

Quel bois choisir pour une cuisine contemporaine ?

Contrepartie à l’esthétisme d’un matériau naturel, le bois n’est pas toujours stable dans le temps. Certaines essences ont tendance à jaunir ou à griser avec les années. Parfois en raison d’une forte chaleur ou de beaucoup d’humidité, le bois peut se déformer, se cintrer, et des fissures peuvent apparaître.

3. Les matériaux tendance

Ça bouge beaucoup dans le secteur de la cuisine ! C’est un des secteurs de l’ameublement dans lequel les industriels innovent le plus.

La laque

La brillance est très à la mode en cuisine. La laque, finition couvrante et brillante appliquée en plusieurs couches, donne des façades miroir luxueuses où la lumière se réfléchit à l’infini. Il existe également des laques mates, mais on l’aime surtout brillante, pour une cuisine moderne. Le mode de fabrication des meubles de cuisine laqués est différent de celui des meubles en stratifié et mélaminés. Le meuble de cuisine constitué de panneaux ou MDF est d’abord monté, puis laqué en totalité au pistolet, si bien qu’il n’y a plus de problème de chants différents.

La laque est sujette aux traces de doigts, mais contrairement aux idées reçues, elle peut être plus résistante aux rayures qu’un stratifié. Plus chère que le mélaminé ou le stratifié en raison de son long process de fabrication, elle permet le sur-mesure au niveau de la teinte (elle accepte tous les RAL) mais sa composition solvantée dégage des COV. Préférez-lui des laques à base hydro, tout comme les finitions bois.

Elle permet aussi d’avoir des meubles moulurés, ce qui est impossible avec les panneaux mélaminés ou stratifiés qui ne livrent que des façades planes. C’est une finition haut de gamme, pour clients exigeants adeptes du sur-mesure.

L’acrylique

Ce matériau a été créé pour concurrencer la laque et offrir la brillance à un prix à peine supérieur à du stratifié. On dit parfois façade verre. Il s’agit en fait d’un film synthétique, une couche d’acrylique haute brillance collée sur un panneau de particules ou du MDF. La feuille d’acrylique rapportée peut être opaque teintée dans la masse, ou bien transparente collée sur un fond de couleur. Ces dernières offrent un intéressant effet de profondeur du décor.

Le problème reste les joints des chants rapportés qui peuvent présenter une petite différence de teinte et un raccord visible, mais, sur l’acrylique, le nouveau procédé de joints laser quasi invisibles fait des miracles. Les défauts de l’acrylique restent le peu de profondeur de l’offre et la sensibilité aux traces de doigts et surtout aux rayures.

L’Inox

Pour les amoureux de gastronomie, les cuisines Inox ne sont plus réservées au grands chefs. L’Inox est un matériau extrêmement solide - résistant aux impacts, à la chaleur -, parfaitement hygiénique (matériau inerte) et qui s’entretient très facilement. Pour toutes ces raisons, il est de plus en plus recherché par les particuliers.

On distingue les cuisines en Inox massif soudé et embouti, et celles, moins onéreuses, où une faible pellicule Inox a été collée sur un panneau de particules. Les finitions sont variées : miroir, brossé, satiné, antitraces, etc. La cuisine Inox « massive » est sans conteste l’un des meilleurs choix, tant au niveau de sa résistance que de son absence de dégagement de polluants, mais elle reste chère, et sensiblement vulnérable aux rayures.

4. Les matériaux innovants

Les nouvelles laques

Quitte à aller chercher de nouvelles matières dans les secteurs de l’automobile comme avec la laque « soft touch», effet peau de pêche, ou les laques ultramates. Cela n’a pas échappé au designer Alfredo Häberli qui signe pour le cuisiniste italien Schiffini ce modèle aussi stylé qu’une A8 ou une Panamera du même noir mat.

Le béton

Les acteurs de la cuisine n’ont pas hésité à lorgner également dans le monde du bâtiment pour nous proposer des façades de cuisine en béton ! Il s’agit d’un béton fibré, résistant à l’humidité et à la chaleur. On adore son aspect industriel brut.

Le bois effet scié ou défibré

Même les cuisines en bois ont droit à leurs innovations, la dernière tendance étant l’effet scié : le bois semble brut, comme si l’on voyait encore les coups de scie. Un autre effet en développement, le bois défibré, s’obtient notamment par sablage, une opération qui ôte les fibres du bois dans les parties tendres et laisse apparaître en relief les parties plus dures. L’effet sensoriel est perceptible et le rendu naturel.

Les nouveaux mélaminés et stratifiés

Comme on vous le disait plus haut, les mélaminés et stratifiés ont montré le chemin de l’innovation avec des façades qui ont désormais des effets de relief. Depuis deux ou trois ans est apparu la thermo-structuration, le pressage à chaud du décor et du panneau pour lui imprimer des effets associant les imitations de la structure et les décors du bois. On note qu’après avoir beaucoup développé les décors et la brillance qui vont dans le sens d’innovations visuelles, les cuisinistes titillent notre sens du toucher avec des façades texturées.

L’acrylique décoré

La personnalisation est une autres des pistes de recherche des cuisinistes. Ces derniers sont en train de plancher sur de nouvelles façades de cuisine en acrylique à personnaliser, par impression, avec nos propres photos (cela existe déjà pour les crédences). L’acrylique, matériau à la distribution encore trop confidentielle, cherche à davantage nous séduire.

5. Polymère : en recul

Le polymère faisait encore fureur il y a 10 ans, mais il est en perte de vitesse en raison de sa composition, anciennement à base de PVC, accusée d’effets cancérigènes, qui l’a fait chuter dans les cœurs et les ventes. Son process de fabrication, long et délicat comme la laque, et ses décors unis ont aussi plaidé pour son recul, bien que de nombreux décors soient commercialisés (unis, imitation bois, brillant, mat…). Les façades sont fabriquées à l’aide d’un film polymère collé, pressé ou aspiré sur du medium, mouluré ou non.

Il présente en effet l’avantage d’être le seul matériau, avec la laque et le bois, capable de réaliser des façades avec des défonçages, mais à un coût bien moindre, comparable à celui du mélaminé ou stratifié. Autre avantage, pas de chants rapportés. Des atouts qui peinent néanmoins à le sauver…

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