Emblématique de la cuisine française, la viande a longtemps été privilégiée et valorisée dans nos assiettes. La consommation quotidienne de viande est aujourd’hui remise en question. Voire même, ne fait plus l’unanimité auprès des Français. Et pour cause, son impact écologique et les risques qu’elle fait peser sur la santé sont lourds de conséquence.
De nouvelles pratiques alimentaires plus respectueuses de l’environnement se développent comme le flexitarisme ou le véganisme. Des spécialistes avancent qu’une forte diminution de la consommation de viande serait salutaire pour la planète, mais aussi pour la santé des abstinents. Arrêter la viande, une bonne idée ?
Impact environnemental de la production de viande
La surproduction de viande a un coût énergétique et un coût écologique. Plus préjudiciable pour l’environnement que celle des légumes, céréales et autres plantes, elle nécessite davantage de terres et de ressources. L’élevage d’animaux (par exemple, de bovins ou d’ovins) nécessite de grands espaces. Bon à savoir : toutes les viandes ne produisent pas le même pourcentage de gaz à effet de serre. En tête de liste se trouve la viande rouge et l’agneau. En fin de classement, la dinde et le poulet.
Il est important de noter que l'élevage est responsable de 14,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont la majorité est due à la digestion des ruminants. Alors qu’elles étaient autrefois nourries à l’herbe verte de nos pâturages, les vaches s’alimentent aujourd’hui de soja, blé et maïs transformés. Résultat ? Elles ruminent davantage. Et la rumination produit du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus nocif pour l’environnement que le CO2.
De plus, pour nourrir le bétail, il faut des céréales, beaucoup de céréales. Il faudrait fournir 7 à 12 kilos de céréales pour produire 1 kilo de viande. Parce qu’il faut toujours plus de céréales et donc plus de terres agricoles pour les produire, la forêt est peu à peu grignotée. Ainsi, on estime que l’agriculture intensive est responsable de 70% de la déforestation. Chaque année, des millions d’hectares sont déboisés pour y installer des élevages de bétail.
En y regardant d’un peu plus près, l’élevage intensif a des répercussions sur l’eau. En santé animale, 95 % des utilisations d’antibiotiques concernent les animaux destinés à la consommation humaine selon santé publique France. Le problème, c’est qu’une fois consommées, ces substances chimiques sont rejetées dans l’environnement et notamment dans l’eau. Or, « la surconsommation et le rejet d'antibiotiques dans les masses d'eau exacerbent la résistance aux antibiotiques », observe un récent rapport de l’OCDE, et pourraient augmenter le risque d’épidémies.
Derrière la question de la pollution des eaux se cache un problème bien plus grave encore, le gaspillage massif de l’eau potable. Pas moins de 15 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un seul kilo de bœuf.
Conséquences sur la santé d'une consommation excessive de viande
Les apports nutritionnels trop élevés de la protéine animale peuvent avoir d’autres conséquences sur notre santé. Consommée en excès, elle peut conduire à un déséquilibre de l’organisme favorisant la survenue de maladies telles que le surpoids, l’hypertension, des maladies cardiovasculaires ou encore des diabètes de type 2. Pire encore, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la charcuterie et la viande rouge favoriseraient les cancers du côlon, du pancréas et de la prostate.
Par ailleurs, le bétail qui peuple les élevages industriels est quelque peu malmené. Nourris de céréales transformées, gavés de médicaments, les animaux d’élevages sont chargés de substances chimiques. Ainsi, 75% des antibiotiques administrés dans le monde le sont par les élevages. Autant d’antibiotiques et de produits chimiques qui se retrouvent dans nos assiettes.
La viande est riche en graisses saturées et en toxines ce qui n’est vraiment pas bon pour notre organisme. Volaille, charcuterie, viande rouge, blanche, un-e Français-es consomme en moyenne 1,5kg de viande par semaine au lieu des 500g recommandés par les nutritionnistes.
Bien-être animal et consommation de viande
Consommer de la viande en excès n’a pas seulement des conséquences sur la planète et notre santé. Et nos amis les animaux, vous y avez pensé ? Vous avez probablement déjà vu les images choc des vidéos de l’association L214 qui dénoncent les conditions de vie et de mort barbares des élevages intensifs et des abattoirs. Entassés dans des espaces exigus, encagés, brutalisés, découpés vivants, la plupart des animaux destinés à nous nourrir sont victimes de mauvais traitements. Résultat ? Plus stressés et maltraités, 20% des animaux d’élevage meurent avant d’avoir atteint l’âge adulte.
En France, trois millions d’animaux terrestres sont tués chaque jour pour la consommation. La viande heureuse ça n’existe pas. Et l’idée qui voudrait que la mort soit plus douce sous prétexte que la viande est bio non plus comme nous le rappelle Olivier Rafin, directeur de l’association Mangez Végétarien : ‘Il y des élevages bios, mais il n'y a pas d'abattoirs bios. Les méthodes d'abattages sont les mêmes, que les animaux proviennent d'élevages intensifs ou pas’.
Alternatives à la viande et régimes alimentaires
Réduire sa consommation de viande et adopter le régime flexitarien serait probablement une bonne option. Avez déjà entendu parler des flexitariens ? Non, ce ne sont pas les habitants d’une planète loufoque où l’on ne trouve pas de bovin. Il s’agit simplement des adeptes d’un régime alimentaire qui vise à diminuer sa consommation de viande et de poisson. Ni végétariens ni végans, ces partisans de la voie du milieu sont amateurs de bonne chair.
Arrêter la viande nécessite une alimentation de remplacement pour maintenir son apport en protéines, en fer, en zinc et en vitamine B12. Diminuer sa consommation de protéine animale aura donc un impact positif sur votre porte-monnaie. Selon les calculs de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’assiette flexitarienne serait 21% moins chère que sa cousine carnivore.
L'alimentation végétale est bien plus riche et variée qu’on ne le croit (et même plus que l’alimentation carnée). On (re)découvre de nombreux aliments (boudés ou oubliés), de VRAIS aliments. Elle nous apprend généralement à mieux manger parce que l’on est obligé de cuisiner (on consomme donc moins de malbouffe industrielle). Elle est moins chère que l’alimentation carnée, elle permet donc de faire des économies / ou de manger bio !
Recommandations et conclusion
Diminuer ou arrêter la viande mérite réflexion, non pas sur les raisons bénéfiques pour la santé et l’environnement qui motivent ce choix. Ne vous fixez pas des objectifs trop contraignants. N’hésitez pas à consulter un médecin ou un diététicien pour discuter de votre nouvelle alimentation et vous accompagner dans ce choix. Les apports en protéines, fer et vitamines d’une personne mangeant peu ou pas de viande doivent être régulièrement vérifiés et complétés si nécessaire.
Il est urgent de ralentir la consommation de viande, et de faire baisser cette demande insensée qui conduit à tous les excès. Il va falloir apprendre à consommer moins de viande. Mais surtout, il faut consommer un autre type de viande, issue d'une agriculture paysanne plutôt qu'industrielle. Cette dernière est responsable de tous les maux actuels...
En résumé, réduire sa consommation de viande diminue les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’hypertension et de cancers. La consommation de viande avec excès participe au réchauffement climatique et à la pollution des eaux, de l’air et des sols. Chaque année 65 millions d’animaux sont abattus en élevage pour satisfaire une demande de viande mondiale croissante.
Consommation mondiale de viande en 2017 (millions de tonnes)
Région | Consommation | Pourcentage |
---|---|---|
Asie | ~151 | 47% |
Europe (UE et Russie) | ~61 | 19% |
Amérique du Nord | ~42 | 13% |
Amérique du Sud | ~48 | 15% |
Afrique | ~19 | 6% |
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