La fringale compulsive, ou compulsion alimentaire (appelée « craving » en anglais), est une envie incontrôlable de manger de toute urgence un aliment « plaisir » pour obtenir un réconfort immédiat. Elle devient pathologique dès lors que les aliments sont absorbés sur un temps très court, sans réelle sensation de faim, sans arriver à s’arrêter, et souvent en grande quantité. Il y a cette notion de perte de contrôle.
Causes des compulsions alimentaires
Les compulsions alimentaires peuvent avoir plusieurs causes : stress, anxiété, fatigue, mal-être, émotions difficiles, baisse d’estime de soi, dépression, manque de sommeil… Elles peuvent aussi être le symptôme d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). Les régimes alimentaires trop restrictifs peuvent également entraîner des pulsions alimentaires pour compenser les privations trop fortes, sans compter le stress lié à la peur de grossir.
Chez certaines personnes, les compulsions alimentaires sont ponctuelles et disparaissent rapidement, sans avoir de conséquences importantes sur le corps et la santé. Mais pour d’autres, à long terme, elles peuvent entraîner une prise de poids rapide, une addiction au sucre, mener au surpoids ou à l’obésité, et par conséquent favoriser le risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle et de maladies cardiaques. Heureusement, il existe des solutions pour y faire face.
De nombreuses personnes grignotent compulsivement le soir, en rentrant chez elles, lorsqu’elles relâchent la pression après une journée de travail. Ou bien se lèvent la nuit pour manger, même si elles n’ont pas faim. Il existe aussi des astuces pour éviter de céder à ces grignotages nocturnes.
Le problème des grignotages le soir ou la nuit
Alors, qu’est-ce que j’entends par le fait de ne plus réussir à s’arrêter de manger le soir ? Je ne parle pas du fait de se resservir de son plat une fois. Je parle du fait de terminer son repas, mais reprendre une pomme, puis un yaourt, puis un gâteau, puis du pain, et encore du pain, et encore un autre yaourt. Et parfois faire plusieurs aller-retours vers le frigo. Parfois ouvrir un placard et ne prendre qu’un gâteau, puis y retourner et prendre un deuxième, puis y retourner et prendre la moitié du paquet, pour finalement finir la totalité quelques minutes plus tard.
La première cause la plus fréquente, c’est tout simplement la restriction. Quand je parle de restriction, ça peut même simplement être de la restriction mentale. Par exemple, il est possible que vous vous autorisez à manger à chaque repas, mais peut-être que vous mangez en vous disant “il ne faut pas que je mange trop de ça”. Ou alors, vous cuisinez sans matières grasses, vous choisissez toujours les options les moins caloriques, vous prenez des moitiés, des petits bouts de… tout ça, c’est de la restriction en fait. La restriction dans les troubles alimentaires est parfois très subtile. Parfois on s’autorise à le manger mais en se disant “c’est qu’aujourd’hui parce que j’ai fait x séance de sport”, ou “c’est la dernière fois”.
Lorsqu’on souffre de troubles alimentaires compulsifs, on parle souvent de ce besoin de réconfort, de combler un vide, un manque par de la nourriture. Après, oui, beaucoup de personnes qui souffrent de TCA sont des personnes anxieuses. Le stress, l’anxiété, la fatigue accumulée peuvent mener à des compulsions pour “se réconforter”.
À cause de la mentalité “économiser des calories pour le soir”. Cette mentalité fait que le corps, à la fin de la journée, il a reçu très peu d’énergie. Et il se dit “mince, on va partir pour une période de jeûne (qui correspond à votre nuit), et je n’ai pas reçu mon quota d’énergie”.
Une autre raison pour laquelle je pense que ça se passait le soir pour moi principalement, même si j’ai aussi connu des périodes où c’était 3 à 4 compulsions par jour, donc en journée ; mais une autre raison, c’est parce que le soir, une fois que vous êtes rentrés chez vous, vous êtes à l’abri des regards. Et vous n’avez pas besoin “d’assumer” votre compulsion quelque part, puisque vous allez dormir par la suite. Donc c’est “plus facile” en quelque sorte de compulser le soir car vous pouvez ensuite vous réfugier dans votre lit, la lumière tamisée évite de voir votre corps aussi parfois, et on n’a pas une journée à assumer par la suite et après la nuit, on se dit “qu’on peut recommencer à zéro”.
Là, je vous ai beaucoup parlé des compulsions le soir chez vous, seul. Mais il peut arriver aussi que vous ayez toujours des compulsions lorsque vous êtes invités à un événement; à une soirée, à un restaurant…La cause est la même : la restriction et la mentalité “économiser des calories”. Si toute la journée, ou même juste le repas avant votre événement, vous vous restreignez, vous arrivez affamé. Et si de façon générale, vous êtes en restriction, le corps est affamé. Donc lorsqu’il est face à de la nourriture, le corps se dit “oh, de la nourriture, vite, il faut que je fasse le plein avant qu’on me remette en restriction”.
Solutions pour gérer les compulsions alimentaires
Les solutions que je vais vous donner là, je sais qu’elles sont très difficiles à mettre en place, à appliquer. Alors je sais à quel point c’est difficile parce que souvent, les choses sur lesquelles vous compulsez, c’est ce qui vous fait peur. Parfois, c’est même pas forcément le cas, ça peut être sur des aliments que vous vous autorisez. Donc déjà, il s’agira d’augmenter votre ration dans la journée pour donner davantage d’énergie à votre corps.
Intégrer les aliments interdits
Mais quand je vous dis d’intégrer ce qui vous fait peur, c’est vraiment l’aliment sur lequel vous compulsez. Par exemple, si vous compulsez sur un muffin au chocolat le soir, et bien il faut ajouter ce muffin au goûter par exemple. Et il faut intégrer le muffin, pas une pomme et un yaourt, ou pas un muffin diététique. Votre corps va toujours vous faire aller vers ce dont vous lui interdisez. Et même chose, si vous intégrez ce muffin au goûter, il ne faut pas de ce fait réduire le repas du midi, du matin ou du soir.
Il faut comprendre, il faut savoir que ce dont vous avez besoin, c’est ce dont vous vous interdisez. Donc vous devez l’intégrer sans vous restreindre sur d’autres choses à côté. En fait, vous ne pouvez pas gruger votre cerveau. Il sait quand vous vous restreignez à côté, il sait quand vous calculez pour économiser des calories. Et donc tant que vous fonctionnez comme ça, il saura qu’il ne peut pas avoir confiance, et donc il compulsera.
Accepter les crises
Une autre des clés pour mettre fin aux compulsions, c’est d’accepter que votre corps vous fait compulser. Souvent, les compulsions se font dans le stress, dans la vitesse, debout, parfois en sueur, parfois en tremblant… parce que vous voulez lutter contre ces compulsions. Vous voulez aller à l’encontre de ce que votre corps vous fait faire.
Mais c’est en acceptant vos crises qu’elles finiront par s’arrêter. Ça veut dire quoi “accepter ses crises ?” Ça veut dire se dire “ok, mon corps me fait compulser parce qu’il est affamé, parce qu’il a besoin de cette nourriture, de cette énergie, alors j’accepte de lui donner et de faire cette crise”. Quand votre corps va comprendre que vous lui faites confiance, et évidemment si en parallèle vous ne vous restreignez plus, alors, les compulsions vont diminuer.
Et quand je dis accepter ses crises et les faire, c’est une fois de plus sur les aliments qui vous font vraiment envie. De toute façon, votre corps finira par vous y faire aller. La réalité, c’est que vous ne contrôlez rien du tout. C’est votre corps qui sait ce dont vous avez besoin, ce dont il a besoin même pour vivre.
Intégrer des night snacks
Une autre solution, c’est d’intégrer des night snack. C’est à dire que vous savez que le soir, vous avez un dernier repas avant de vous coucher. Pourquoi faire ça ? Pour donner de l’énergie à votre corps jusqu’au bout de la journée. Ca peut être temporaire de faire ça, c’est pas forcément pour toujours si c’est quelque chose qui vous fait peur. Mais attention, si vous ajoutez ce repas, ce n’est pas pour retirer un autre repas dans la journée. Parce que si vous faites ça, vous serez de nouveau dans la restriction.
Préparer un plateau
Une autre solution que ma psychiatre m’avait apporté lorsque j’avais beaucoup de compulsions, c’est lorsque vous sentez la compulsion arriver, essayez de prendre une inspiration, vous demander ce qui vous donne envie, et de sortir sur un plateau. Alors par exemple, ça peut être deux paquets de biscuits. Mais il ne faut pas que vous vous limitez à un seul gâteau, ou à un substitut. Encore une fois, l’idée c’est pas de berner votre cerveau, c’est de vraiment autoriser votre corps a ce qui lui fait envie. Pourquoi faire cette solution ? Parce que vous donnez à votre corps ce dont il a besoin. Donc ça peut se passer moins dans la précipitation, moins dans le stress.
Autres conseils
- Fuyez les régimes trop restrictifs: Trop se priver provoque des fluctuations de la glycémie qui déclenchent les fringales et des carences en vitamines et minéraux responsables du stress et des baisses de moral. Pour se débarrasser des kilos en trop, mieux vaut alléger l’ensemble de l’alimentation, mais ne supprimer aucune famille d’aliments : il faut juste établir de bonnes proportions.
- Rétablissez un bon rythme alimentaire: Il n’y a rien de pire pour générer des pulsions que de sauter un repas ou de trop l’alléger : l’organisme a besoin d’un apport énergétique réparti tout au long de la journée. On programme donc un vrai petit-déjeuner, un déjeuner et un dîner à heures régulières.
- Contre le stress et la fatigue, misez sur le magnésium: En manquer favorise les baisses de régime et l’anxiété, donc les pulsions.
- Faites la paix avec les aliments “doudous”: Aussi, pour éviter les débordements, mieux vaut les mettre de temps en temps au menu et les savourer. L’idéal, c’est au repas, avec d’autres aliments, et dans des portions raisonnables.
- Invitez toutes les familles d’aliments à votre table: Des viandes, poissons, œufs et laitages, qui sont riches en protéines de qualité au pouvoir satiétogène; Des féculents, qui apportent des glucides complexes, notamment à index glycémique modéré; Des matières grasses, qui renferment des vitamines et des acides gras essentiels à l’équilibre nerveux; Des fruits et légumes, riches en fibres et micronutriments, qui rassasient et boostent l’organisme.
Solutions complémentaires
Relaxation, thérapie, médecines douces… Il existe des solutions.
- Mettez-vous à la relaxation ou à l’hypnose: De nombreuses techniques existent pour canaliser rapidement les émotions et favoriser un meilleur équilibre psychique sur le long terme.
- Consultez un psychologue: La pulsion alimentaire est souvent d’origine psychologique. Ainsi, n’ayez pas peur de faire appel à un psychologue, un psychiatre ou même un nutritionniste. Les pulsions alimentaires peuvent être des symptômes des TCA tels que les crises d’hyperphagie, de boulimie ou encore l’anorexie. Dans ce cas, il est recommandé de commencer une thérapie.
- Testez les médecines douces (homéopathie, phytothérapie, etc.): Certaines médecines douces comme l’homéopathie, la phytothérapie avec des plantes contre les pulsions sucrées, l’acupuncture ou la réflexologie peuvent être utilisées comme complément de traitement efficace pour soigner les personnes souffrant de TCA et de pulsions alimentaires.
- Redonnez au sommeil une place centrale: Pour limiter les pulsions, il faut donc aussi renouer avec des nuits suffisamment longues (8 heures) et réparatrices.
- Trouver une « alternative plaisir »: Voir un film, faire du shopping, aller chez le coiffeur, pratiquer un sport, préparer une recette, peindre, chanter… Peuvent procurer autant de plaisir qu’une tablette de chocolat. En amont, on liste ses activités préférées et, en cas de pulsion, on pioche dedans. L’idée, c’est de détourner ses pensées de la nourriture.
Traitement de la boulimie et de l'hyperphagie boulimique
Les personnes boulimiques ou présentant une hyperphagie boulimique ont besoin d'une prise en charge thérapeutique pluridisciplinaire:
- psychiatrique ;
- nutritionnelle ;
- somatique : essentiellement dentaire, digestive et cardiaque ;
- sociale.
L'objectif du traitement est d'aider le plus tôt possible les personnes à surmonter leur désir compulsif de manger en réapprenant à se nourrir de manière équilibrée et en retrouvant image du corps et estime de soi.
Les personnes boulimiques, conscientes de leurs difficultés, sont désireuses de participer avec le médecin au projet thérapeutique.
Boulimie et hyperphagie boulimique : une psychothérapie adaptée
Le principe est le même que pour la prise en charge de l'anorexie mentale. Le médecin ou le psychiatre référent va établir avec la personne boulimique une forme de contrat sur sa conduite à tenir face à la nourriture.
Pour apprendre au patient à renouer avec son corps, différentes approches sont possibles.
- Une individuelle: La thérapie cognitive et comportementale, bien adaptée aux troubles des conduites alimentaires, est recommandée en première intention. Elle est le plus souvent individuelle mais peut aussi être pratiquée en groupes. D'autres thérapies sont utilisées dans certaines situations : thérapie comportementale dialectique, thérapie interpersonnelle, thérapie d'inspiration psychanalytique.
- Une thérapie familiale: L'implication de la famille est recommandée lorsque les patients sont adolescents. La famille est considérée comme un allié pour le suivi du traitement. Elle est accompagnée et encouragée à passer les repas en famille, car ils permettent une meilleure prise alimentaire, un régime alimentaire plus équilibré et une interaction familiale.
- Une thérapie de groupe: La participation à des groupes de parole est souvent bénéfique.
Boulimie et hyperphagie boulimique : des médicaments parfois nécessaires
Une prise en charge médicamenteuse, par antidépresseurs notamment (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), peut aider à l’atténuation des symptômes de la boulimie, de l’anxiété ou de la dépression.
Un suivi nutritionnel en cas de boulimie et d'hyperphagie boulimique
Le travail diététique et nutritionnel consiste à ré-apprendre à s'alimenter selon des schémas réguliers avec une alimentation diversifiée et des repas équilibrés pris avec plaisir.
En cas d'obésité, une prise en charge nutritionnelle spécifique est indispensable.
Un suivi médical et dentaire
Un bilan dentaire et une prise en charge des lésions (érosions dentaires et caries, gingivite) dues aux vomissements est indispensable.
Un suivi médical vérifie l'état de santé général, les bilans sanguins. Un suivi gynécologique chez les jeunes femmes permet de s'assurer de la prise d'une contraception efficace même en cas de vomissements, car la dysménorrhée et l'aménorrhée ne protègent pas d'une grossesse.
Boulimie et hyperphagie boulimique : l'hospitalisation rarement envisagée
Les soins sont ambulatoires et l'hospitalisation est rarement nécessaire.
Hyperphagie boulimique
Manger sans avoir faim, grignoter de façon irrépressible, ressentir de la culpabilité après coup… L’hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire qui concerne un nombre croissant de personnes.
L’hyperphagie se manifeste par des épisodes récurrents de suralimentation rapide avec un comportement alimentaire compulsif, sans ressentir de faim.
Ces crises d’hyperphagie sont ressenties comme incontrôlables pour la personne qui en souffre. Elles ont lieu au minimum une fois par semaine, pendant plusieurs mois, et se produisent en général à l’abri des regards.
Les épisodes d’hyperphagie sont fréquemment associés à une détresse psychologique importante. Le trouble hyperphagique engendre habituellement une prise de poids secondaire à des épisodes compulsifs en l’absence de comportements compensatoires.
Le surpoids ou l’obésité sont fréquents. Certaines personnes conservent un poids normal, ce qui peut retarder le diagnostic.
La prise en charge de l’hyperphagie repose principalement sur la psychothérapie, en particulier la TCC hyperphagie (thérapie cognitivo-comportementale) recommandée en première intention.
Elle permet de réduire la fréquence des crises, de mieux gérer les émotions et de travailler sur l’estime de soi et l’image corporelle. L’accompagnement nutritionnel vise à normaliser les repas et à restaurer les signaux de faim et de satiété. Il permet de sortir de la restriction cognitive à l’origine des crises en réintroduisant tous les aliments sans culpabilité.
Le traitement de l’hyperphagie repose d’abord sur la psychothérapie. Un soutien médicamenteux peut être proposé en cas de trouble associé, comme une dépression ou un trouble anxieux.
Des antidépresseurs, notamment les ISRS, peuvent alors être prescrits en complément.
L’hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire fréquent, mais encore trop peu reconnu. Elle se caractérise par des crises de suralimentation incontrôlée, sans comportements compensatoires, et peut avoir des conséquences physiques, psychologiques et sociales importantes.
Comment reconnaître une crise d’hyperphagie
Pour apprendre à arrêter les crises d’hyperphagie, il faut d’abord savoir comment reconnaître une crise d’hyperphagie. Une phase d’hyperphagie peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois en l’absence de prise en charge.
Autres troubles du comportement alimentaire
On dénombre dans la classification internationale du DSM-5 plusieurs grandes catégories de troubles du comportement alimentaire. Les plus courants sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Ces affections complexes engendrent généralement une grande souffrance chez les patients, c’est pourquoi elles nécessitent une prise en charge adaptée, le plus tôt possible.
- Anorexie mentale: Il s’agit d’une restriction alimentaire visant une perte de poids significative. L’anorexie mentale se caractérise par une peur intense de devenir gros, malgré une maigreur apparente et un poids en dessous de la normale (établi à partir de l’IMC). Les personnes souffrant d’anorexie mentale sont principalement des femmes. L’anorexie mentale se caractérise aussi par une altération de la perception du poids et de l’image du corps, proche de la dysmorphobie.
- Boulimie: La crise boulimique correspond à l’ingestion d’un volume alimentaire largement supérieur à la normale en un temps limité, de moins de 2 heures en général, de manière compulsive ou ritualisée. Le Dr Filsnoël souligne que les patients souffrant de boulimie sont généralement des personnes impulsives et émotives. Les personnes boulimiques mettent souvent en place des comportements compensatoires pour neutraliser leur prise de poids : vomissements, prise de laxatifs ou de diurétiques, périodes de jeûne et exercices excessifs. Les crises de boulimie et les comportements compensatoires surviennent au moins deux fois par semaine pendant trois mois, en moyenne. Elles peuvent en outre devenir pluriquotidiennes et parfois nocturnes. Les troubles boulimiques peuvent être associés à d’autres types d’addictions, tels que l’alcool ou le cannabis. Les patients (en grande majorité des femmes) affichent un poids normal ou sont parfois en sous-poids ou en surpoids.
- Hyperphagie boulimique: L’hyperphagie boulimique, ou accès d’hyperphagie, se présente sous la forme de crises de boulimie incontrôlées et récurrentes, sans comportements compensatoires. Généralement, une certaine restriction est observable, ce qui renforce les pulsions alimentaires. L’individu va manger de grandes quantités de nourriture en l’absence de sensation de faim, jusqu’à ressentir une pénible distension abdominale. Il recherche cette sensation de distension même si elle est inconfortable. Il mange seul par gêne et va ensuite se sentir coupable et déprimé. Cette pathologie, qui génère une grande souffrance psychique, occasionne généralement un surpoids important, voire une obésité, parfois morbide. Encore peu connue, l’hyperphagie est d’ailleurs souvent confondue à tort avec de l’obésité.
- Trouble des conduites alimentaires non spécifié: Le trouble des conduites alimentaires non spécifié est un diagnostic du DSM-5 utilisé pour qualifier toutes les problématiques qui ne répondent pas précisément aux critères des troubles du comportement alimentaire spécifiques, tels que l’anorexie mentale, la boulimie et l’accès hyperphagique.
- Mérycisme: Il s’agit d’une régurgitation ou d’une re-mastication des aliments qui peut durer des heures. Ceux-ci sont à nouveau mastiqués, ruminés, puis généralement ravalés, en l’absence de nausées ou de sentiment de dégoût. Dans le DSM-5, il est précisé que cette conduite doit être fréquente, répétée, et donc « survenir plusieurs fois par semaine, en principe quotidiennement ». Le mérycisme peut en outre débuter à tout âge, dès la première enfance. Le mérycisme est un trouble du comportement alimentaire lié à la notion de plaisir. En effet, par cette remontée volontaire des aliments, la personne revit, inconsciemment ou non, la satisfaction qu’elle a vécu lorsqu’elle les a ingérés.
- Syndrome d'alimentation nocturne (SAN): Il s’agit d’une prise alimentaire non contrôlée, excessive, pendant la nuit. L’individu se réveille pour aller manger copieusement. Cette conduite alimentaire peut se produire dans un état de demi-sommeil, la personne n’en étant pas toujours consciente. Le lendemain, elle se réveille avec un souvenir plutôt imprécis de ce qu’elle a consommé pendant la nuit.
- Potomanie: La potomanie est un trouble du comportement alimentaire qui se définit par un besoin irrépressible de boire en grande quantité, principalement de l’eau (polydipsie) ou de l’alcool (dipsomanie). Ce trouble alimentaire s’inscrit dans une volonté de se purger, se purifier, se nettoyer. Il peut également avoir pour objectif de se remplir l’estomac au maximum et être associé à une anorexie mentale.
Compulsions alimentaires et émotions
La souffrance du vide affectif et la fatigue des contraintes peuvent stimuler votre peur de manquer et votre système de récompense, qui va se traduire par des compulsions alimentaires déséquilibrés.
Les peurs sont difficiles à contrôler et apaiser car elles sont envahissantes, les compulsions alimentaires vont permettre de les calmer en déclenchant une sensation de satisfaction et de soulagement, afin de combler le vide qu'elles créent.
Les compulsions alimentaires font parties de ces comportements insidieux, qui utilisent la nourriture non pas pour se nourrir mais pour se soigner, cela est validé par le cerveau comme une solution.
Les compulsions alimentaires ont des liens émotionnels profonds dans votre vécu, des fragilités emotionnelles que vous avez depuis l'enfance ou associées à des traumatismes.
Il ne faut surtout pas laisser les compulsions alimentaires s'installer. En consultant un thérapeute et un nutritionniste pour en parler, vous ferez le premier pas pour vous en libérer et les déprogrammer pour développer de nouvelles solutions équilibrées et saines.
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