Comment ouvrir un commerce alimentaire : Le guide complet

Le secteur du commerce alimentaire est leader sur le marché et représente environ 10 % du PIB français. La stabilité de la demande et les opportunités présentes sur le marché des commerces alimentaires sont des facteurs qui promettent à votre entreprise d'être durable et prospère. Cependant, avant d'entamer la création de l'entreprise, il est nécessaire de mener une étude de marché, de prendre une décision entre : être indépendant ou franchisé, et de définir votre budget estimatif. La difficulté réside non pas dans la création, mais de savoir comment la faire de manière optimale.

Qu'est-ce qu'un commerce alimentaire ?

Un commerce alimentaire désigne une entreprise ou un établissement qui se consacre à la vente de produits destinés à l'alimentation. Ces produits peuvent être transformés ou non. Cette activité peut être présente sous différentes formes, telles que des magasins physiques, des stands de marché ou même une boutique alimentaire en ligne, grâce à la création d’un site e-commerce.

Il existe de nombreuses variétés de commerce alimentaire. Cette activité peut être généraliste ou spécialisée. Les commerces d’alimentation générale peuvent être : des hypermarchés, des supermarchés, des épiceries. Les commerces alimentaires spécialisés se retrouvent sous la forme de magasins bio, de boulangeries et pâtisseries, de poissonneries, de produits surgelés, de boucheries et de charcuteries, également d'épicerie fine.

Les étapes clés pour ouvrir un commerce alimentaire

Pour ouvrir un commerce alimentaire, vous devez d’abord vérifier la faisabilité et la viabilité de votre projet.

1. Réaliser une étude de marché

L'étude de marché permet de vérifier qu’il existe bien une place pour votre commerce alimentaire. L'étude de marché permet de savoir si votre commerce a une chance ou non d'être rentable. On vous explique les 4 étapes : le marché, l'offre, la demande et l'environnement. Elle englobe à la fois les aspects externes à l'entreprise, mais aussi internes. Elle consiste en la description précise et détaillée des 4 éléments qui constituent le marché, qui sont l'offre, la demande, l'environnement, ainsi que la stratégie commerciale.

Il est nécessaire de bien connaître sa clientèle. Pour cela, il est primordial de la segmenter en plusieurs catégories :

  • Segmentation géographique : accessibilité, zone de chalandise, trafic piéton, rue commerçante, places de stationnement.
  • Segmentation démographique : âge, sexe, catégorie socioprofessionnelle, revenus et situation.
  • Segmentation comportementale : préférences alimentaires, critères de choix, habitudes de consommation.

Ces informations sont essentielles pour identifier le profil des consommateurs cibles et de la zone où vous souhaitez installer votre activité. Il est à noter que même si les supermarchés restent dominants sur le secteur de la distribution alimentaire, les consommateurs urbains sont séduits par les commerces de proximité dans la majorité des cas.

Analyser la concurrence

Au travers de cette étude de marché, il convient également de s’intéresser aux commerces qui peuvent concurrencer votre affaire. Divers acteurs de la distribution sont susceptibles de vous disputer la place et les faveurs des clients. Il peut s’agir de :

  • concurrents directs, soit, les autres commerces de bouche incluant les supermarchés, les épiceries ou les artisans sur les marchés locaux (boucher, boulanger, charcutier, fromager, etc.) ;
  • concurrents indirects, tels que les autres commerces de proximité comme les coiffeurs ou les boutiques de prêt-à-porter, qui chercheront à détourner une part importante des budgets des ménages vers leurs produits.

Vous devez clairement identifier le besoin auquel votre offre va répondre et déterminer si les clients ne sont pas déjà en mesure de combler leurs attentes avec les acteurs déjà présents.

Dans ce cas, il vous appartient de tout mettre en œuvre pour valoriser vos produits par rapport à ceux de vos concurrents. Pour vous démarquer, il est possible de proposer une gamme spécifique de vos produits. Celle-ci vise à satisfaire un public précis et à fédérer une communauté autour des valeurs que vous souhaitez véhiculer, en vendant par exemple des produits :

  • issus de l’agriculture biologique ;
  • provenant de circuits courts ;
  • favorisant le commerce équitable ;
  • etc.

Il suffit pour cela de prêter une attention particulière aux tendances qui émergent, et aux évolutions des habitudes des consommateurs modernes. Ces derniers n’ont pas les mêmes considérations que leurs aïeux et attachent plus d’importance au caractère authentique, écologique et éthique de ce qu’ils consomment : manger sain et acheter au juste prix pour les producteurs.

2. Établir un business plan

La troisième étape à réaliser avant d’ouvrir un commerce alimentaire est de penser à son business plan. Le business plan reprend pour partie l’analyse de l’étude de marché, mais ajoute des données sur la structuration financière de votre projet. Faire un business plan est obligatoire. Il permet de savoir si votre projet est viable financièrement et de le présenter aux banques (partenaires et financeurs).

Le business Plan est un fil conducteur pour l’entrepreneur et un excellent outil de travail qui va permettre à l’entrepreneur de :

  • Clarifier et structurer ses idées ;
  • Fixer des objectifs et élaboration d’une stratégie ;
  • Identifier les points faibles et forts de l’offre ;
  • Mettre en évidence les risques liés aux métiers.

Le business plan est le support indispensable pour solliciter des financements auprès d’établissements bancaires ou financiers pour un prêt professionnel. Il permet de mettre en confiance les prêteurs en prouvant la faisabilité de votre projet. Une fois l’activité lancée, le Business Plan constitue un point de repère. Il permet de suivre le cheminement de l’activité de la création jusqu’à son développement.

Vous devez ainsi établir des prévisions financières mais aussi y intégrer l’étude de marché, c’est-à-dire identifier l’offre (vos potentiels concurrents) ainsi que la demande.

3. Rechercher des financements et gérer les coûts

Ouvrir un commerce alimentaire nécessite un budget important. La trésorerie est également un élément clé à prévoir pour les premiers mois d'activité, où les revenus peuvent être limités. Il vous faudra donc solliciter des fonds auprès d’établissements bancaires et/ou de partenaires. L’ouverture d’un commerce alimentaire est coûteuse.

Lancer un commerce de détail alimentaire nécessite impérativement un capital initial. Heureusement, il existe plusieurs options de financement et de subventions disponibles pour soutenir votre projet.

On retrouve l'emprunt bancaire qui est plébiscité par de nombreux entrepreneurs puisqu'il est attractif grâce à ses taux d'intérêt bas. Le crédit-bail notamment pour l'acquisition du matériel, les fonds de garantie, les business angels (personne physique qui détient une expérience entrepreneuriale décidant d'investir une partie de son patrimoine dans des sociétés innovantes à fort potentiel).

Il existe également des subventions et des accompagnements pour la création de votre entreprise. Certaines aides à la création d’entreprise existent. exonération fiscale en zones prioritaires.

4. Choisir un concept et une spécialisation

Loupe ou longue-vue ? Opter pour un commerce alimentaire de détail généraliste ou spécialisé peut être un choix difficile, car chaque option présente des spécificités.

Commerce alimentaire généraliste Commerce alimentaire spécialisé
Clientèle Attire une clientèle très variée et diversifiée. Souvent choisi pour la proximité et la possibilité de faire toutes les courses en un seul endroit. Attire des clients spécifiques, à la recherche de produits de haute qualité ou d’articles particuliers (bio, artisanaux…). Relation commerçant-client plus personnelle, entraînant une plus grande fidélité.
Produits Large gamme de produits (alimentaires, ménagers, produits du quotidien). Marques variées, produits nationaux et internationaux. Une sélection plus restreinte, mais de qualité, focalisée sur une catégorie spécifique (viande, poisson, pain). Produits de niche avec des caractéristiques particulières (sans gluten, sans lactose)
Prix Prix compétitifs grâce aux économies d’échelles. Promotions fréquentes attirant ainsi des clients. Prix plus élevé en raison d’une qualité supérieure, des coûts de production plus élevés. Forte valeur ajoutée, les clients recherchent une expertise.
Service et expertise Service impersonnel et standardisé, mais offrant des services supplémentaires comme le drive ou la livraison. Conseils limités sur les produits Service personnalisé avec des conseils adaptés aux besoins de la clientèle. Connaissance approfondie sur leurs produits.
Réglementations et normes Large gamme de réglementations sanitaires et de sécurité applicables sur une vaste variété de produits. Soumis à des contrôles réguliers par les autorités. Normes spécifiques en fonction du type de produits vendu (comme la charcuterie, la boulangerie). Souvent appliquée dans des processus de certification ou de traçabilité stricts.

5. Choisir entre franchise ou indépendant

Vous avez également le choix entre rejoindre un réseau de franchise ou exercer en qualité d'indépendant.

Critère Franchise Indépendant
Modèle d’affaires ✅ Modèle reconnu et expérimenté
❌ Moins flexible, peu de possibilités d’innovation
✅ Liberté totale de définir son propre modèle
✅ Possibilité d’être original et de se différencier
❌ Modèle incertain
Autonomie ✅ Soutien dans les décisions stratégiques
❌ Limitations dans les décisions d’affaires (choix des produits, couleurs, etc.)
✅ Autonomie totale dans toutes les décisions
❌ Peut se retrouver seul dans les prises de décisions
Soutien et formation ✅ Formation et soutien continus par le franchiseur
❌ Présence de concurrents dès l’entrée sur le marché
✅ Connaissances acquises par l’expérience directe
❌ Absence de soutien extérieur
Marketing et notoriété ✅ Bénéficie de la notoriété et des campagnes marketing nationales
❌ Contribution financière aux campagnes marketing
✅ Liberté de se construire l’image souhaitée
✅ Contrôle total sur le marketing
❌ Nécessité de construire sa propre marque et de gagner en notoriété
Accès aux ressources ✅ Accès facilité aux fournisseurs grâce à la taille du réseau
❌ Dépendance aux conditions imposées par le franchiseur
✅ Choix libre des fournisseurs
✅ Possibilité de négocier directement
❌ Doit négocier seul avec les fournisseurs
Investissement initial ✅ Risque financier moindre
❌ Lancement plus coûteux avec des frais de franchise et des royalties à payer
✅ Tous les profits vont directement à l’entrepreneur
❌ Risque financier plus élevé

En effet, la location gérance vous permet de louer un fonds de commerce pendant une certaine durée prévue par le contrat de location gérance. Ainsi, elle vous permet de déterminer si l’activité au sein du commerce alimentaire est rentable ou non.

6. Choisir un statut juridique

Choisir son statut juridique est une étape importante qui ne va pas simplement influencer le fonctionnement de l’entreprise, mais également sa gestion administrative, sociale et fiscale.

Pour vous lancer seul, vous avez le choix entre la micro-entreprise, l’entreprise individuelle et les sociétés commerciales unipersonnelles. Le statut de la microentreprise présente l’avantage d’être simple à mettre en place et facile à gérer. Cependant, l'auto-entreprise n'est pas toujours le statut le plus adapté pour ouvrir un commerce alimentaire. En effet, dans une micro-entreprise, les cotisations sont calculées sur le chiffre d'affaires et non sur le bénéfice.

Il existe plusieurs types de sociétés commerciales possibles pour un commerce alimentaire.

La forme sociétale unipersonnelle est toute indiquée pour ouvrir un commerce alimentaire seul. Il peut s’agir d’une EURL ou d’une SASU. Ces deux formes juridiques nécessitent un formalisme de création similaire :

  • rédaction des statuts juridiques ;
  • dépôt d’un capital social ;
  • publication de l’avis de constitution auprès d’un journal d’annonces légales ;
  • demande d’immatriculation.

Dans les deux cas, le dirigeant engage sa responsabilité à hauteur du montant de ses apports. Le gérant d’EURL voit ses statuts juridiques encadrés par le Code de commerce, quand le président de SASU jouit d’une plus grande flexibilité dans la fixation des règles de fonctionnement de sa société. Ce qui distingue une EURL d'une SASU: La principale différence de ces statuts réside dans leur régime social et fiscal. En EURL, le gérant relève du régime des travailleurs non salariés (TNS) et bénéficie d’une couverture sociale limitée.

Le président de SASU, s’il se rémunère, dispose d’une protection sociale renforcée avec le statut d’assimilé salarié. En termes d’imposition, les bénéfices de l’EURL sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR), bien que l’option à l’IS soit possible sur les 5 premiers exercices. En SASU, le résultat imposable est assujetti à l’impôt sur les sociétés (IS) de plein droit. Toutefois, le président peut opter pour l’IR sur les 5 premières années d’activité.

Le gérant de l’EURL, s’il en est l’associé unique, peut opter pour le régime de la micro-entreprise, à condition de respecter les seuils de chiffres d’affaires inhérents.

D’autres formes juridiques peuvent s’imposer pour favoriser le développement du commerce, notamment s’il s’agit d’accueillir de nouveaux associés au capital.

Formes juridiques Nombre d’associés Responsabilité Capital social Régime fiscal Régime social du dirigeant
Entreprise individuelle Pas d’associé Limitée au patrimoine professionnel Absence de capital IR
Option à l’IS possible
TNS
SARL 2 à 100 Limitée au montant des apports À compter de 1 € IS
Option à l’IR possible
TNS pour le gérant majoritaire
Assimilé salarié pour les gérants minoritaires ou égalitaires
SAS 2 minimum Limitée au montant des apports À compter de 1 € IS
Option à l’IR possible
Assimilé salarié (si rémunération)

Chaque statut présente des caractéristiques et des avantages spécifiques. Il est ESSENTIEL pour le porteur de projet de faire le bon choix dès le départ, car une mauvaise décision peut avoir des conséquences sur le long terme.

7. Déterminer le montant du capital social

Le capital social est un apport qui peut être numéraire ou en nature provenant du porteur de projet. Il constitue le patrimoine de votre entreprise et permet à l’entrepreneur de gagner en crédibilité face aux banquiers, aux clients et aux fournisseurs.

En France, le dépôt minimum légal de capital est de 1 €, bien qu’il soit vivement recommandé de prévoir un apport plus conséquent. Un capital trop faible risque de rendre les éventuels investisseurs réticents à miser sur votre commerce alimentaire.

Notre conseil en tant qu’expert serait plutôt d’opter pour un montant de capital compris entre 500 et 1 000 € pour faire naître un rapport de confiance avec vos partenaires quant à votre projet.

8. Formalités légales et immatriculation

Ouvrir un commerce alimentaire nécessite enfin d’en passer par la réalisation de formalités de création d’entreprise, en fonction de la structure juridique de votre choix.

  • en EI ou auto-entreprise : les formalités sont simplifiées.
  • en société : vous devez rédiger et signer les statuts, déposer le capital social sur un compte bancaire dédié et publier un avis dans un journal d’annonces légales.

Pour l’ouverture de votre commerce alimentaire, vous n’aurez besoin que de remplir le formulaire P0 de commencement d'activité, puis de procéder au dépôt de votre dossier d'immatriculation auprès des centres de formalités. C’est très simple ! Il vous suffit de déclarer votre activité sur le site Internet du guichet unique des formalités des entreprises. Les démarches pour créer une société commerciale sont plus complexes.

Pour ce faire, il vous appartient de réaliser les démarches administratives requises en fonction de la forme juridique privilégiée. Si vous optez pour une forme sociétale, les fo... Les formalités d'immatriculation doivent toutes s'effectuer sur le site internet du Guichet des formalités des entreprises, quel que soit la forme juridique de votre entreprise (microentreprise, entreprise individuelle (EI) ou société).

Attention Depuis le 1er janvier 2023, il n'est plus possible d'effectuer vos démarches dans un Centre de formalités des entreprises (CFE). Vous devez obligatoirement les réaliser sur le site internet du guichet des formalités des entreprises.

9. Ouvrir un commerce alimentaire en ligne

Avec la digitalisation croissante du commerce, ouvrir un commerce alimentaire en ligne peut être une alternative ou un complément à un magasin physique.

  • Choix de la plateforme de vente : vous pouvez opter pour une plateforme de vente en ligne dédiée ou créer votre propre site e-commerce.
  • Logistique et livraison : la gestion de la logistique est un point clé pour un commerce alimentaire en ligne.
  • Marketing digital : pour attirer et fidéliser les clients, il est essentiel de mettre en place une stratégie de marketing digital efficace.

Il est important de respecter les conditions générales de vente (CGV) qui doivent impérativement apparaître sur le site internet de votre commerce alimentaire en ligne.

10. Formation et diplômes

Aucun diplôme spécifique n'est requis pour ouvrir un commerce alimentaire. En revanche, l'article L121-1 du Code de l'artisanat prévoit que certains professionnels doivent être titulaires d'un diplôme. Cependant, une formation en hygiène alimentaire est obligatoire pour au moins une personne de l'équipe. Cette formation garantit le respect des normes sanitaires et peut être réalisée auprès d'organismes agréés.

Pour pouvoir vendre des boissons alcoolisées, vous devez être titulaire d'une licence à emporter. Les prix doivent être affichés de manière claire et lisible, en euros et toutes taxes comprises (TTC).

Quel budget prévoir ?

Le budget nécessaire pour ouvrir un commerce alimentaire est plutôt élevé. Le budget initial pour ouvrir un commerce alimentaire se situe entre 50 000 et 150 000 euros. Pour un commerce alimentaire de proximité, le budget initial peut aller de 50.000 à 150.000 €. Le budget marketing.

En moyenne, il faut prévoir un budget global qui peut varier entre 50 000 et 160 000 euros, en fonction de la taille du commerce, des types de produits et des investissements que vous effectuerez.

Détails des différents coûts :

  • Les frais juridiques et administratifs : les frais de la création de l’entreprise ainsi que les honoraires d’avocats ou bien d’experts-comptables.
  • L’achat ou la location du local : si vous achetez votre local commercial, vous êtes dès lors propriétaire d'un fonds de commerce. Si vous le louez, vous êtes soumis à un bail commercial.
  • L’aménagement et l’agencement : incluant la mise aux normes, la sécurité et l’hygiène.
  • Le marketing et la communication : création de sites web, mise en place de campagnes publicitaires.
  • Achat d'équipement et de matériel : le coût du matériel initial (matériel informatique, caisse enregistreuse, réfrigérateur, étagères…).
  • Stock de démarrage : le stock initial, achat des premières marchandises de vente.
  • Dépenses diverses : il faut aussi prévoir les dépenses liées à l’énergie, au recrutement et à la rémunération du personnel et des intermédiaires ainsi que les redevances et les fonds de roulement.

La rentabilité d'un commerce alimentaire

La rentabilité d'une épicerie dépend de plusieurs facteurs, tels que l'emplacement, les dépenses, le CA et la marge bénéficiaire du commerce. Une épicerie bien située et proposant des produits de qualité répondant aux attentes des consommateurs peut être très rentable.

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